Histoire du Cinéma Classique V2F01 David Chirol 2 SOMMAIRE I. Transition vers l

Histoire du Cinéma Classique V2F01 David Chirol 2 SOMMAIRE I. Transition vers le cinéma parlant …………………………………p3-­‐7 1) L’arrivée du son………………………………………………p3 2) Conséquences………………………………………………..p4 II. Hollywood classique : les années 30……………………………..p8-­‐10 1) L’âge d’or des studios………………………………………p8-­‐10 III. Cinéma français des années 30……………………………………p11-­‐17 1) Contexte……………………………………………………….p11 2) Structure, production, réalisateurs…………………….p11-­‐13 3) Le réalisme poétique……………………………………….p14-­‐17 IV. Cinéma allemand des années 30….p18-­‐23 1) Sous la république de Weimar…………………………..p18-­‐20 2) Sous le troisième Reich…………………………………...p20-­‐22 3) Cinéma d’après guerre…………………………………….p23 3 Partie 1 : Transition vers le cinéma parlant 1) L’arrivée du son : Le 1er film sonorisé à séquences parlantes est « Le chanteur de jazz » de Allan Crosland, avec Al Johnson, sorti en 1927. Seules deux séquences contiennent des paroles, le reste du film est muet mais comporte des effets sonores. Ces films semi parlants seront appelés des « talkies ». Avant 1927, le son des films était réalisé en direct dans les salles (instrumentistes, bruiteurs, acteurs doublant les dialogues, bonimenteurs). Mais il y a toujours eu des expérimentations pour ajouter le son, mais le principal problème était la synchronisation avec l’image (cependant possible pour les films courts), ainsi que celui de l’amplification du son (au moment de l’enregistrement, et dans les grandes salles ou tout le public doit entendre). Il existait deux systèmes pour enregistrer le son : a. Le son sur disque b. Le son optique a. Le procédé de son sur disque est simple, le film défile et un gramophone lit la piste sonore contenue dans un disque. Le système le plus utilisé sera celui mis en place par la Warner : le Vitaphone (adopté notamment pour « Le chanteur de jazz » en 1927 et « Don Juan » en 1926). Ce système ne sera utilisé qu’entre 1926 et 1930, et disparaît totalement en 1932, les disques de gramophone s’abimant trop rapidement. b. Le son optique consiste quand à lui à imprimé directement la piste sonore sur la pellicule (enregistrement des variations électro-­‐acoustiques et traduction en variations lumineuses). Plusieurs systèmes seront créés, en particuliers le Phonofilm de Lee Deforest (1919)1 et le Phonophone de Georges Demeny (1895 !)2. 1 En 1927, le producteur Pat Powers en fera une contrefaçon, nommée « Cinephone » Vitaphone, bobine et disque lus en même temps. 4 L’année 1928/1929 fut une année de grande transition, on passe d’une diffusion majoritairement composée de films muets à une transition majoritairement composée de films parlant. À partir de 1930, le monde entier produit des films parlants. L’arrivée du parlant sera un grand bouleversement dans le monde du cinéma, premièrement au niveau du monde du travail : de nombreuses carrières prennent fin tandis que de nouvelles démarrent. Beaucoup de réalisateurs réputés mettent un terme à leurs carrières (Buster Keaton, David Griffith…) et des réalisateurs venus d’Europe rentrent dans leur pays d’origine (Sjöström, Tourneur…). D’autres réalisateurs passent le cap, comme Lubitsch, Sternberg, Browning… On voit l’arrivée massive du personnel du théâtre venant de la côte est (New York) chez les anciens cinéastes du muet. Ils commencent par simplement les épauler, puis prennent place à la réalisation. Ils seront surtout utiles pour effectuer un nouveau travail dans l’industrie du cinéma : la scénarisation, on a besoin d’écrire les dialogues. Beaucoup de comédiens deviendront acteurs du cinéma, les acteurs n’ayant pas une voix adaptée seront virés et les acteurs à accent étranger n’auront que des rôles secondaires.3 2 Il sera amélioré et servira à Alice Guy pour tourner plus de 100 bandes chantantes entre 1900 et 1907 (source) 3 Des acteurs comme Gish, Pickford ou encore Fairband seront virés, tandis que des acteurs comme Emil Sannings retourneront dans leur pays pour tourner dans leur langue maternelle. 76% 21% 3% Diffusion en 1928 Muets Semi-­‐Parlants Parlant 16% 30% 54% Diffusion en 1929 Muets Semi-­‐Parlants Parlant 5 Les métiers de bonimenteurs, bruiteurs et instrumentistes seront évidemment touchés eux aussi, ils subissent des licenciements en masse. Au Japon, ces licenciements entraineront une vague de suicides chez les benshis (bonimenteurs japonais). L’organisation en studio devra être revue : tout va être lié à la prise de son (costumes, caméras, décors…). Les tournages vont donc demander beaucoup plus de travail, il faut les préparer à l’avance et donc imaginer la forme finale d’une scène dés le départ. L’improvisation prendra une place moindre, le produit cinématographique se standardise. Les équipements techniques sont alourdis (plusieurs caméras doivent être placées dans des caissons pour diminuer le bruit), entrainant des tensions entre les techniciens qui se gênent mutuellement lors du tournage. Ces problèmes seront réglés par la suite lorsque seront mis au point les caméras silencieuses, les perches pour micro et la postsynchronisation. Par souci technique, la fréquence est standardisée à 24 images/seconde. C’est un bouleversement économique, l’équipement nécessaire coûte très cher : les entreprises prennent des risques. On décide alors de faire des films qui rapportent en utilisant des vedettes : c’est le renforcement du « star-­‐system ». Les petites sociétés de production ne tiennent pas le choc et se font engloutir par les grandes firmes. Bien qu’il existe de grands films parlant (« Scarface », « L’ange bleu »…) , beaucoup de films tournés à la hâte déçoivent. Le parlant sera alors longtemps considéré comme une régression de l’art cinématographique (allongements des plans , tournages en studio…). Le parlant apporte cependant de nouveaux genres irréalisables avant, comme la comédie musicale. On va également adapter des pièces de théâtre au cinéma, les pièces ayant un support dramatique tout prêt (pas besoin d’écrire de dialogue). En France entre 1930 et 1934, 37% des films sortis sont des pièces de théâtre filmées. En effet dans le cinéma muet, les films étaient facilement exportables, il suffisait de filmer les cartons d’intertitres en plusieurs langues, chose devenue plus compliquée avec le parlant ! Le cinéma Américain dont les recettes proviennent essentiellement de l’exportation est obligé de chercher des solutions. -­‐ Des films « bilingues » apparaissent, comme « Allo Paris, Ici Berlin » de Duvivier ou « No Man’s Land » de Trivas, qui offrent un jeu entre les acteurs parlant les différentes langues. 6 On pense aux sous titres mais ils ne seront pas adoptés immédiatement (on sous titre industriellement en France depuis 1933), le problème étant qu’il faut simplifier à l’extrême le texte. Le doublage, d’abord rejeté par le public, devient une activité régulière à partir de 1931. Les politiques de doublage diffèrent selon les pays.4 Certains films seront tournés en plusieurs versions, avec autant d’équipes de comédiens et de réalisateurs que de langues5. Le 1er film à versions multiples était « Atlantique », paru en Français, Anglais, et Allemand. Cette solution sera abandonnée car trop couteuse et effaçant les éléments sociaux et culturels. C’est le doublage qui sera retenu, surtout grâce aux progrès du mixage apparu en 1932. On peut alors enregistrer séparément les différents sons, les mixer et ainsi permettre le doublage. La piste sonore des films devient également plus maîtrisée. 4 La Scandinavie ne double aucun film, ils seront tous en VO sous titrés. L’Italie au contraire ne diffuse que des films doublé en Italien : c’est une mesure protectionniste de Mussolini pour « préserver » la culture Italienne. Dans les pays de l’est, on double en voix off par dessus le dialogue original. 5 Le record est détenu par un film ayant été tourné en 13 versions différentes ! 7 Le cinéma parlant a connu 2 réactions : 1. Certains cinéastes saluent l’arrivée du parlant, le cinéma devient pour eux alors plus réaliste, plus vivant. 2. D’autres considèrent que le son est une dégénérescence du cinéma : c’est une copie du réel plus qu’un travail d’imagination et de montage. C’est le cas d’Eisenstein, Alexandrov, Poudovkine6 et de René Claire7 Le plus grand résistant au cinéma parlant sera Charlie Chaplin. Il n’est pas hostile à l’arrivée du son, au contraire, cela lui permet de composer sa propre musique. Il est cependant hostile à l’arrivée de la parole. Il ne réalisera que 3 films dans les années 30 : 1931 : « Les lumières de la ville », film sonore sans paroles (« comédie pantomime ») 1936 : « Les temps modernes », film sonore avec voix, mais ces dernières ne sont audibles qu’à travers des machines. 1940 : « Le dictateur », son premier film parlant, et son dernier film. 6 Ils vont rédiger un manifeste dénonçant la non coïncidence entre le son et l’image : ils veulent travailler l’un et l’autre sans but réaliste. 7 René Claire considère le cinéma parlant comme « contre nature ». 8 Partie 2 : Hollywood classique : les années 30 Les années 30 sont une période de crise (4 octobre 1929 : jeudi noir, début de la grande dépression). Le cinéma n’est pas épargné par cette crise, ce secteur est touché par 20% de chômage et le salaire des ouvriers baisse de ¼ en moyenne. Roosevelt va être élu président en 1933 (jusqu’en 1945), il met en place le New Deal pour lutter contre la crise (rationalisation de l’économie par l’état : état providence). Il suit alors une période d’isolationnisme, les USA n’interviennent pas uploads/Litterature/ histoire-du-cine-ma-classique-pdf.pdf

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