Hymne à la Beauté, Baudelaire : commentaire 24 commentaires • Par Amélie Vioux

Hymne à la Beauté, Baudelaire : commentaire 24 commentaires • Par Amélie Vioux Tu passes le bac de français ? CLIQUE ICI et deviens membre de commentairecompose.fr ! Tu accèderas gratuitement à tout le contenu du site et à mes meilleures astuces en vidéo. Voici un commentaire composé du poème « Hymne à la beauté » de Baudelaire (Les Fleurs du mal). « Hymne à la beauté » est un poème issu de la section « Spleen et Idéal« des Fleurs du Mal de Baudelaire. Problématiques possibles à l’oral : ♦ Quelle image Baudelaire donne-t-il de la beauté dans ce poème ? ♦ Dans quelle mesure ce poème illustre-t-il la tension entre spleen et idéal ? ♦ Quelles sont les caractéristiques de la beauté dans ce poème ? ♦ Expliquez le titre du poème. Clique ici pour lire le poème « Hymne à la beauté » de Baudelaire. I – L’ambiguïté de la beauté A – La beauté est présentée comme un mystère Dès le début du poème, la beauté est présentée comme un mystère sur lequel Baudelaire s’interroge. C’est ce que révèle la forme interrogative de la première phrase (« Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme, Ô Beauté ?« ). Les interrogations se répètent au début de plusieurs strophes : au v.9 (« Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?« ) et au v.25 (« De Satan ou de Dieu, qu’importe ? »). Par ailleurs, on observe le champ lexical de la profondeur : « profond », « abîme » (v.1), « gouffre noir » (v.9). La beauté semble ainsi toujours émerger d’une profondeur insondable. B – La beauté est de nature contradictoire La beauté est décrite comme une alliance du bien et du mal. Sa nature contradictoire la rend insaisissable. Une série d’antithèses met en relief cette nature contradictoire : ♦ « infernal » et « divin » au vers 2 ♦ « bienfait » et « crime » au vers 3 ♦ « le couchant » et « l’aurore » au vers 5 ♦ « gouffre noir » et « astres » au vers 9 ♦ « la joie » et « les désastres » au vers 11 ♦ « ciel » et « enfer » au vers 21 ♦ « Satan » et « Dieu » au vers 25 Ces alliances de mots contraires définissent la beauté de façon paradoxale : elle est issue du bien et du mal. L’antithèse la plus frappante (on peut même parler d’oxymore) apparaît au vers 22 : « Ô Beauté ! Monstre énorme« . La coordination de certains termes antonymes souligne l’indissociabilité du bien et du mal : « infernal et divin« , « le bienfait et le crime« . Les contraires sont alliés par la conjonction de coordination « et ». C – La beauté est facteur de désordre Alors qu’on pourrait songer que la beauté est source d’ordre et de tranquillité, Baudelaire la dépeint comme un facteur de désordre. On relève ainsi deux expressions qui dépeignent le désordre : l’adverbe « confusément« au vers 3, et la phrase « tu sèmes au hasard« au vers 11. La beauté brouille les pistes et subvertit les valeurs traditionnelles. On relève par exemple deux antithèses renforcées par un parallélisme de construction au vers 8 qui mettent en valeur l’interversion des valeurs traditionnelles : Qui font le héros lâche et l’enfant courageux II – La fascination du poète pour la beauté A – Le poète célèbre la beauté Comme le révèle le titre du poème, Baudelaire fait ici l’hymne de la beauté. L’admiration de Baudelaire transparaît à travers différents procédés : ♦ Une ponctuation expressive et notamment exclamative (relevez quelques vers exclamatifs). ♦ Des périphrases mélioratives pour désigner la beauté : « ange ou sirène », « fée aux yeux de velours », « ô mon unique reine« . ♦ Les apostrophes rhétoriques : « Ô Beauté » (v.2 et 22) B – La beauté est représentée sous les traits d’une femme sensuelle La beauté est si fascinante pour Baudelaire qu’il la représente sous les traits d’une femme sensuelle. La personnification de la beauté transparaît à travers l’évocation des différentes parties du corps : « ton regard » au vers 2, « ton œil » au vers 5, « ta bouche » au vers 7, « ton ventre » au vers 16. Ces éléments sont des éléments du corps humain à forte connotation érotique. En outre, Baudelaire évoque les accessoires dont la femme sait jouer pour charmer : les « jupons » (v.10) et les « bijoux » (v.13). La fascination de Baudelaire pour la beauté est d’autant plus puissante que cette dernière est protéiforme (= qui peut prendre plusieurs formes) puisqu’elle prend tour à tour les traits d’un ange ou d’une sirène (v.25). Elle possède en outre le pouvoir de transformer le poète car ses baisers sont des « philtres« (= un breuvage magique). III – Le caractère satanique de la beauté Dans « Hymne à la beauté », Baudelaire célèbre la beauté tout en mettant en relief son caractère diabolique. A – La beauté soumet le poète Tout d’abord, la beauté est décrite comme une force puissante et fascinante qui soumet le poète. Ce dernier n’est plus qu’un esclave assujetti à son « unique reine« (v.27). Mais cette fascination est avilissante comme en témoigne le vers 10 : « Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien« . B – La beauté est liée à la mort Ensuite, la beauté est liée à la mort. On relève le champ lexical de la mort dans ce poème : « crime« , « tu marches sur des morts« , « les désastres« , « moribond« , « tombeau« . On observe également l’alliance des termes « morts » et « Beauté » au vers 13, vers central dans le poème : « Tu marches sur les morts, Beauté, dont tu te moques » Cet alexandrin est marqué par une césure, c’est à dire une coupe centrale qui partage le vers en deux hémistiches (= deux parties de six syllabes). Or le rapprochement de « mort » et « Beauté« de part et d’autre de la césure renforce l’alliance de ces deux termes. C – La beauté est diabolique La Beauté n’est pas seulement liée à la mort : elle est liée au diable. Les allusions à Satan et à l’horreur sont nombreuses : « l’abîme » (v.1), « infernal » (v.2), « gouffre noir » (V.9), « l’Horreur » (v.14), « le Meurtre » (v.15), « Satan » (v.25). Par ces rapprochements, Baudelaire attribue des vertus esthétiques à l’horreur. Pour cette raison, il est prêt à pactiser avec le diable pour atteindre la beauté. C’est ce qu’on peut déduire de la répétition de « qu’importe » aux vers 21, 25 et 26 : « De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène, Qu’importe, si tu rends, – fées aux yeux de velours (…) L’univers moins hideux et les instants moins lourds ? » Baudelaire est prêt à pactiser avec le diable si cela peut lui permettre d’atteindre la beauté et de vivre quelques moments de jouissance esthétique. Conclusion de « Hymne à la Beauté » ♦ Récapitulez votre problématique et montrez que votre plan y a répondu. ♦ Vous pouvez ouvrir votre conclusion en soulignant que dans « Hymne à la Beauté », Baudelaire présente une beauté toute puissante, fascinante et démoniaque. A cet égard, la beauté est bien une Fleur du Mal. commentaire composé ! uploads/Litterature/ hymne-a-la-beaute-baudelaire-analyse-pour-le-bac.pdf

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