LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses admirations avec les lecteurs,
LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses admirations avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contem porains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. Trop d’ouvrages essentiels à la culture de l’âme ou de l’identité de chacun sont aujourd’hui indisponibles dans un marché du livre transformé en industrie lourde. Et quand par chance ils sont disponibles, c’est financiè rement que trop souvent ils deviennent inaccessibles. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet e-book est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est également pro tégé par les traités internationaux sur la propriété industrielle. 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Hauvette-Besnault S’il n’est guère de Purâna aussi populaire chez les Hindous que le Bhâgavata, ainsi que l’attestent le grand nombre des manuscrits et plusieurs éditions indi gènes, dans ce Purâna lui-même il n’est pas de livre plus célèbre que le dixième, où est racontée l’histoire de Krishna, la dernière et la plus complète des incar nations de Vichnu 1. Le fait est constaté par les traductions ou imitations qui en ont été faites, à différentes époques, et presque de nos jours encore, dans les divers dialectes de l’Inde. Il suffit de citer le Dasam Askand, traduit en français par M. Th. Pavie; le Prem-Sagar, dont M. Eastwick a donné la traduction en an glais, et une imitation en langue persane sur laquelle a été faite la traduction, également en anglais, publiée par Maurice dans le tome second de son History of Hindoostan. La doctrine du salut par la dévotion, enseignée dans ce livre, en explique la popularité. Dans un fragment du Padma Purâna, le Bhâgavata Mâhâtmya, qu’on trouve la suite de quelques exemplaires du Bhâgavata Purâna, publié à Bombay en i86o, il est dit, au chapitre iv, qu’un brahmane nommé Atmadéva se retira dans la forêt, d’après les conseils de son fils Gokarna, et qu’il obtint Krishna par la lecture de ce dixième livre. Les cinq chapitres dont je donne ici la traduction forment un épisode désigné dans l’Inde sous le nom de « les Cinq lectures ; » ils sont consacrés au récit des amours de Krishna avec les Gopîs, littéralement les vachères. Les principaux traits de cette légende vivent encore dans la mémoire du peuple et dans les cérémonies du culte : nos contemporains ont vu des processions où figurait, porté sur un char, Krishna entouré de ses fidèles Gopîs 2. C’est un sujet où semblent s’être complu l’imagination voluptueuse et la piété facile des poètes hindous. On sait que le Gita Govinda y tient de très près. L’Anthologie d’Haeberlin comprend, en outre, six ou sept autres petits poèmes, qui tous ont trait aussi à la même légende. Deux sont, quant à la forme, des imitations du Méghadâta et traitent du message d’Uddhava, rapporté dans le Bhâgavata liv. X, ch. xlvi et xlvii ; ils 1 Polier, Mythologie des Indous, ch. v et vi, t. I. 2 Voyages dans l’Inde, par le prince Soltykoff. p. 414. 5 KRISHNA ET LeS GÔPIS ont pour titre Uddhavacandéça et Uddhavadûta. Deux autres, le Hamsaduta et le Padankaduta, ont rapport, l’un indirectement, l’autre directement, aux faits racontés dans la seconde partie de notre chap. xxx. Le Vrindâvanaçataka et le Vrindâvanayamaka célèbrent la forêt témoin des jeux de Krishna. Enfin le Vra javilâsa, où Radha est nommée, est l’œuvre de Çrîdharasvâmin ; on se rappelle que c’est le nom du scholiaste de la Bhagavadgitâ, du Bhâgavata et de trois des cinq livres du Vaichnava, le Ier, le IIe et le V e (Wilson, préf. du V. P. p. lxxiv). La Bibliothèque impériale possède un manuscrit, outre le Hamsadûta, un drame en dix actes, par Rùpagosvâmin, le Lalitamâdhava, qui roule sur les amours de Krishna et de Ràdhà. (Catalogue man. de M. Munck.) On ne s’étonnera pas du grand nombre de ces compositions, si l’on songe que les Gopîs sont devenues, dans la tradition hindoue, comme le type et le modèle du salut par la dévotion et par la foi. Il est dit, au livre VII, ch. i, str. 30 du Bhâga vata, que les Gopîs ont été sauvées par l’amour. Le rédacteur du Prem-Sagar semble s’être inspiré de ce passage dans les réflexions qu’il met dans la bouche de Çuka sur les moyens d’arriver à la délivrance. Le Bhâgavata Mâhâtmya, déjà cité, est plus explicite encore : il n’hésite pas déclarer inutiles et de nul effet, à l’égard du salut, les mortifications, les Védas, la science et les œuvres ; c’est la dévotion qui fait obtenir Hari, ainsi que le prouve l’histoire des Gopîs, II, 18. Plus bas, II, 56 et 57, opposant le bonheur du ciel des dévas, svarga, à celui de Vaikuntha, ou demeure de Vichnou : « Beaucoup de chemins, dit-il. mènent au premier, un seul mène au second, et c’est celui que les Gopîs ont suivi. » Si la popularité de cette légende ne laisse aucun doute, on n’en peut dire autant de son antiquité. Je ne connais dans le Mahâbhârata qu’une allusion rapi de à l’histoire des Gopîs ; elle se trouve dans l’invocation de Dràupadi à Krishna, Gopjanapriya (II, 2291). Les développements commencent avec le Harivamça et se continuent dans les Purànas. Elle est comme en germe dans le premier ; elle prend dans quelques-uns des Purânas des développements qui constatent et expliquent la faveur dont elle jouissait. Le Harivamça y consacre une vingtaine de stances 3, le Vaichnava plus du double, et le Bhâgavata cinq chapitres. Le récit du Harivamça, tout bref qu’il est, en contient déjà les traits essentiels. On y voit Krishna se livrer au plaisir avec les Gopîs dans des circonstances identiques à celles qui sont décrites dans nos deux Purânas, et plus d’une fois la même idée y est exprimée dans les mêmes termes, soit que ce récit ait servi comme de canevas à ceux qui ont suivi, soit que la tra dition eût dès lors consacré les mêmes locutions à l’énoncé des mêmes faits. Ici, 3 P . 585 de l’édition de Calcutta, 1839. 6 KRISHNA ET LeS GÔPIS comme dans les Purânas, l’amour des Gopîs pour Krishna leur fait braver tous les obstacles ; elles se rangent, pour danser, deux à deux sur une même ligne, c’est-à-dire, suivant la glose citée par Wilson 4, elles forment un cercle dans le quel Krishna figure auprès de chaque Gopî ; elles célèbrent ses louanges, imitent ses actions, l’accompagnent dans ses promenades et dans ses jeux, et ne s’arrêtent que lorsqu’elles sont à bout de force et ivres de plaisir. Le Vihsnu-Purâna, ainsi que je viens de le dire, est plus développé ; notre sujet y comprend près de cinquante çlokas, plus des trois quarts du chp. xiii, liv. V. Comme le texte de ce Puràna attend encore un éditeur, j’ai cru devoir donner, au moins en note et en caractères romains, ce passage tout entier. Je l’ai transcrit sur le manuscrit bengali de la Bibliothèque impériale portant le no 12, fos 252 b et suiv. C’est le seul qu’il y ait à Paris. M. Monier William a bien voulu comparer avec plusieurs manuscrits, et à l’occasion compléter la copie que je lui ai en voyée ; il y a ajouté quelques variantes et quelques gloses qu’on trouvera en note. On peut voir le passage correspondant dans la traduction de M. Wilson, pag. 531 et suivantes. Je ne veux relever ici que les éléments nouveaux, par rapport au récit du Harivamça. Outre la doctrine du salut par la dévotion, on y remarquera tout d’abord le nom du ràsa, la disparition, ici non motivée, de Krishna, tout le passage relatif à son amante préférée, le désespoir des Gopîs en l’absence de Krishna, et leur joie à son retour au milieu d’elles, qui est suivi de danses et de chants. Nous avons là non pas seulement le fond, mais la uploads/Litterature/ krishnagopis-pdf.pdf
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- Publié le Apv 11, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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