l 1 1 • 1 1 ' ' 1 L'UNIVERSALITÉ ,. DE L'HERMENEUTIQUE ' . 1 J ; 1 / 1 -•• t ,
l 1 1 • 1 1 ' ' 1 L'UNIVERSALITÉ ,. DE L'HERMENEUTIQUE ' . 1 J ; 1 / 1 -•• t , ~ .: , ,c - , 1 ) • .,. JEAN GRONDIN : . ') J • ' • ~' ' ' • ' ''1 · t 1 Préface de Hans-Georg Gadamer 1 • . . l • • 1 - • • f 1 J ' • • . • ' ; -- PR ESSES UNIVERSITAIRES D E FRANCE ~I Ii t= *'-}~ !tl! ;•r-M · ; ( ~ ) ...... ...... - . . . .. . . . . . . .. . ..... / A Pau/-Mallbieu el Emmanuel Drt111~ tic tr~dulllon : l:tnf..JJ"'"!. "' tfu phdorvphll(ht lltrllftlltliiiiA: © Darrmt~tlt . Woucm cllaftiKhc ll ulllgc~dhdoaft 1~ 11 ,.; 2 13 IHS5).4 4 ~~~ ~. ll7<.!i 117(}1! J)èpi•t lér,al • l M éc!Jw,n : I'J?l, fUIIl © l'r t \~c• l l t iiiCI\I I~ I tr• d e l'ranl r, l'J')) !hiS. 1..-.uln u tl ) auu < •<lntauo, 1'>A1,1l, l'arti 1 1 1 1 1 1 1 • PRÉFACE L'universalité de J'herméneutique est 1111 thème qui désigne moins une posi- tion déterminée q11'il n'exige 1111e d~ff érmcialion déterminée. Le litre d'hermé- nmliqtte remonte en effel à une lon ._ e,ue histoire dont il y a encore aujourd'hui beaucoup de cboses à apprmdre. l'viais dans le litre d' << unit,ersalité ) ) se trouve a11ssi 1111 défi qui n'indiqm pas lan/une position philosnpbique qu'um làcbe pbi- losopbique. Ce m'es/ donr un grand bonbmr que de pouroir présenter au lulmr franrais le le:><:le de Jean Grondin don/ je connaissais dljà la 1 1ersion <tllenumde. Au dé/ml de la lon .~ue bisloire du concept d'berménwtiqul' se tient le traité aris- totélicien du même nom, !liais qui Irai le e11 réalité de la lo.11,ique de la proposi- tion. l'v/hm relie interrogation phu restreinte qui a pour coméqumce l'ex dusion de plusiettrs autres for111es de discours u t'oit confrontée avec Ioules les pré tm- lions à l'unit•ersalité qui acrompt~l!,llelll depui.r toujours l'unit• ersr dité de la lo,e,ique. L 'usa ... ~e du terme d'beriiJÙJl'ulique dans la lrmps modtrltes t'ise m glni- ral des cbamps d'applicalùm sptiritz11 . ..... C'est ainsi q1t'il_y 11 1111r berminmtiq11e j uridiqur el une bermineuliqllf théoloyJque, tl à la j ïn on pmi tlJISJi mtmdrr dam l'tJIIt'Îm terme d'hermbteuliqur le sens tmit•ersel de lrud~tclion. ) V1 L'UNIVERSALIT( ~ DE L'HERM( ~NEUTIQUE Une aulhmtique 1miversalili n'a pus'auocier qu'avec ce concept, lorsque est arrivée à son terme l'époque de la métapi!Jsique don/le monopole avait esSI!Jé des limitations face aux scimces de la modernité. Mais ce sont des raisons plus profondes encore qui ont fait que ce n'est qu'à l'époque du romantisme que le thème de l'herméneutique a pu connaÎtre une extension, toul particulièrement dans la théorie générale des sciences humaines. L'herméneutique ne se limitait plus à la jurisprudmce el à la théologie, elle s'étendait auui à la philologie el à des disciplines connexes. lPilhelm Di/they surloul fit 1m pas important dans celle direction avec sa psycbologie descriptive. Mais ce ne fut que lorsque Dilthq el son école se mirml à exercer 11ne infiltence mr le mouvement pbénoménologique, de faron encore polé- mique chez Huuerl, mais à la faveur d'mu mélamorpbose féconde cbez le jeune Heidegger, que la comprébmsion cessa d'être opposée à la conceptualisation el à l'explication el de se limiter à l'mage des scimces m général. La compréhemion constitue bien plutôt la slmclure fondamentale de l'exislmce lmmaùre, ce qui la prop11/se au centre de la pbilosophie. La subjectivité el la conscimce de soi, q11i s'exprime mcore cbez Huuerl dans l'ego lramcmdanlal, perdmt ainsi lmr primauté. Ici apparaitl'a~tlre qui n'ni pa1 objet pour le s1!}el. Il est plutôt lié à tau/re dans l'échange du langage el de la t!Îe. Aimi, la comprébensionn'esl pas 1me méthode, mais 1me forme de vie en comn11111 de ceux qui se comprmnenl. Par là s'ouvre mu dimemion qui 1re viendrait pas jouer 1111 rôle à côté des autres domaines de la connaissance possible, mais qui comlilue la pratique de la vie elle-même. Ceci n'exclut certainement pas que les méthodes de la science puissent aussi poursuivre lmr propre chemin qui comisle à objectiver leurs objets de recherche. /viais c'est ici que noliS guellml auui les dangers d'une limitation induite par la théorie de la science el qui nous fait passer toul à fait à côté de certaines expérimces, de /'autre homme, des autres mols, d'attires lexies el de leur prélmlion à la JJalidité lorsqu'on s'em- mure dans une aulosatisfaclion métbodique. Il n'est que de pemer aux énergies de recherche comidérables qui nom ont permis de jeter 1111 pet il pm de lumière sur la grammaire structurale du mythe - el ceci n'avait certainement pas jJOIIr fin, ou pour rémi/al, d'entreprendre de 111ieux faire parler le 11/ )'lhe. On pour- rail dire la même chose de la sémantique qui objective le 111011de des signes, ou encore de la lexlualité e11 direction de laquelle la cot/1/tJÎssance scientifique a pu faire des pas nouveaux el intéressants. L'herméneutique ne vise pas l'objec/Ùia- 1 • PRÉfACE VII ti on, mais l'écoule m11/uelle, savoir prêter l'oreille, par exem pie, à qt1elq11'un qui sail raconter quelque chose. C'est ici que comme11ce l'immemurable, ce que l'on veut dire lorsque des bommes se comprm11enl. C'est le mérite i11sig11e de Grondin q11e d'avoir f ait ressortir en quoi ce dialo gue <t intérieur J > co11slilue le véritable jo11demenl de l'bermé11eulique, pour lequel j'avais pu, dans Vérité et méthode, me réclamer Sllrloul d'Augusti11 el qui joue aussi tm rôle important en d'autres contextes, notamment dans la process theology. Hans-G eorg GADAMER. A V ANT-PROPOS <( Das Gcsagtc ist das Dürftige, das Ungesagte erfüllt mit Rcichtum. >> Martin Heidcggerl Conçu comme introduction historique à l'herméneutique, le pré- sent travail entend défendre la thèse selon laquelle le discours humain ne peut être adéquatement compris que si l'on tient compte du« verbe intérieur » dont il procède et qu'il veut faire entendre. Le sens du lan- gage, en effet, ne se laisse pas réduire à l'ordre des phrases et des mots <.JUe les circonstances ont fait passer à l'élocution. Derrière, non, « dans » le langage, il y a toujours un vouloir-dire qui outrepasse Pordre limité des sons et des signes perceptibles. C'est que le langage provient d'un dialogue qui ne réussit jamais à sc dire pleinement dans le discours effectif. Pour l'herméneuti<.Jue, ceci veut dire CJUC le dis- cours doit toujours être entendu comme réponse à une question, à un souci, un débat, <.JUÎ n'a pas à se dire comme tel, mais qu'il faut savoir 1. <( J\ufzcichnungcn zum Kanthuch », appendice à Kattl und daJ Probltm lkr Mttaphylile, Frankfurt am Main, V. Klostcrmann, S. Aullagc, 1991, p. 249. x L'UNIVERSALITÉ DE L'HERMf..NEUTIQUE entendre lorsque l'on veut comprendre. Ce débat ne relève donc pas d'un ordre « prélangagier », dans un sens banalernent mentaliste ou ésotérique. Il fait partie du langage lui-même. Celui qui espère com- prendre le discours doit en effet tenter de s'engager dans le dialogue qui précède en quelque sorte le discours effectif et combien accidentel. On ne comprend le dire d'autrui que si l'on parvient à cerner ce qu'il « veut » dire. Ce vouloir-dire ne se laisse bien sûr exprimer qu'à tra- vers le médium du langage, mais ce vouloir-dire, alors traduit en d'au- tres termes, n'épuise pas pour autant tout ce qui a cherché à se dire. La possibilité de l'entente comme du malentendu tient à cette ambi- guïté du vouloir-dire. La vérité du discours ne se révèle qu'à travers un parcours de sa volonté de sens, de ce que la phénoménologie appelle son « intentionalité )). Mais cette intentionalité jaillir moins d'une subjectivité constituante que d'un dialogue, c'est-à-dire d'un sujet qui se cherche dans les termes mêmes qu'il lui arrive d'employer. L'intentionalité présuppose elle-même un horizon, un « intérieur », qui est moins l'intérieur d'un sujet que celui du discours lui-même. L'intériorité humaine se trouve comme précédée par l'intimité du dis- cours, du sens que nous ne pouvons pas ne pas présupposer lorsque nous cherchons à nous comprendre. Cette idée d'un verbe intérieur n'est pas nouvelle. On la retrouve, par exemple, dans le stoïcisme et chez saint Augustin, et on montrera ici qu'elle forme l'arrière-fond, l' « avant-propos », de toute la tradi- tion herméneutique. Si l'idée d'un verbe intérieur mérite d'être réhabi- litée, c'est qu'elle permet de combattre deux dérives de la philosophie contemporaine : d'une part, le fétichisme langagier C JUi sévit dans une certaine tradition de la philosophie analytique, pour laquelle le lan- gage effectif, propositionnel et descriptif, tacitement assimilé au lan- gage théorique de la science, épuise l'ensemble de cc qui se laisse dire, et de ce qui est; d'autre part, le textualisme, ou le narrativisme, de la philosophie « continemale », cette fois, qui voudrait prêter au langage une réalité auronome et presque totalitaire, d'où serait exclue toute expérience de sens qui ne serait pas elle-même langage. Dans un tel ordr<:, uploads/Litterature/ l-universalite-de-l-hermeneutique-grondin-ocr.pdf
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- Publié le Aoû 13, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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