HAL Id: tel-02500158 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02500158 Submitted on

HAL Id: tel-02500158 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02500158 Submitted on 5 Mar 2020 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Gobineau iranien : le tropisme oriental dans la vie et dans l’oeuvre de Gobineau Nahid Djamali To cite this version: Nahid Djamali. Gobineau iranien : le tropisme oriental dans la vie et dans l’oeuvre de Gobineau. Philosophie. Université de Strasbourg, 2013. Français. ￿NNT : 2013STRAC035￿. ￿tel-02500158￿ UNIVERSITÉ DE STRASBOURG Logo Ecole doctorale ÉCOLE DOCTORALE DES HUMANITES [Unité de recherche: EA 1337] THÈSE présentée par : [Nahid DJAMALI] soutenue le : 04 décembre 2013 pour obtenir le grade de : Docteur de l’université de Strasbourg Discipline/ Spécialité : Littérature Française GOBINEAU IRANIEN Le tropisme oriental dans la vie et dans l’œuvre de Gobineau THÈSE dirigée par : Madame Reverzy Eléonore, professeur de Littérature Française de l’université de Strasbourg RAPPORTEURS: M. REY pierre-Louis, Professeur émérite de l’université Paris III, Sorbonne nouvelle Madame LESSAN-PEZECHKI Homa, Professeur de Linguistique de l’Université d’Aix-en-Provence AUTRES MEMBRES DU JURY : Monsieur ESMAILI-EIVANAKI, Professeur de Littérature Persane de l’université de Strasbourg Nahid DJAMALI GOBINEAU IRANIEN LE TROPISME ORIENTAL DANS LA VIE ET DANS L’OEUVRE DE GOBINEAU Logo partenaire Résumé en français Une lecture attentive du Mémoire sur diverses manifestations de la vie individuelle de Gobineau, l’ouvrage le plus injustement méconnu de Gobineau permet d’y repérer l’influence de la mystique Shî ite, et plus précisément de la philosophie orientale de Mollâ sadrâ qui en constitue la clé. Elle permet également non seulement de remettre l’Essai sur l’inégalité des races humaines à sa place dans l’œuvre de l’auteur, et de lui rendre ainsi justice ; mais elle en révèle aussi la profonde unité, elle-même indissociable de la vie de Gobineau et de sa vie éminemment romanesque. Mots clés : Iran, mystique, orient, spirituel, théosophie, chiisme, âme, Mollâ Sad Résumé en anglais Attentively deliberating Mémoire sur diverses manifestations de la vie individuelle, the unfairly least known work of Gobineau, we discover the influence and inspiration he receives from Shiite mysticism, and more precisely from the oriental philosophy of Molla Sadra, which is the key code to comprehend this work. It not only returns Essay on the Inequality of the Human Races to its proper place among the author's works, but also does him the justice he deserves. It also reveals his profound integrity, the indivisible feature of Gobineau's life and its eminently fictional dimension. Key words: Iran, Mystical, orient, spiritual, theosophy, shiism, soul, Mollâ Sadrâ Ce travail est particulièrement dédié à Monsieur Michel LOUYOT et Christian BARTOLUCCI qui ont attiré mon attention et éveillé ma curiosité sur Gobineau ; et sans lesquels celui-ci n’aurait sans doute pas été réalisé. Remerciements Je voudrais d’abord remercier ma famille en Iran qui malgré l’éloignement et l’impossibilité où elle était de venir me voir en France a toujours su m’encourager dans la poursuite de ce travail — surtout dans la période difficile que j’ai traversée suite à de graves problèmes de santé. Je tiens tout particulièrement à témoigner ma reconnaissance à Mme Éléonore Reverzy, ma directrice de thèse, pour son aide précieuse et pour les conseils qu’elle m’a prodigués. Je tiens également à remercier les membres du jury : Mme Homa. Lessan-Pezechki M. Pierre-Louis Rey M. Hossein. Esmaili-Eivanaki qui ont accepté de lire mon travail et de me faire part de leurs réflexions. Cette thèse de doctorat a été pour moi un travail de longue haleine que j’ai poursuivi durant plus de cinq ans avec le handicap de quelqu’un dont le français n’est pas la langue maternelle. Ma reconnaissance va aussi à celles et ceux qui m’ont apporté leur soutien et leur aide amicale durant toutes ces années. 5 INTRODUCTION Lorsque l’on s’intéresse à un auteur, il est toujours profitable d’examiner dans son œuvre ce qui est généralement considéré par les spécialistes comme étant « inintéressant » ou/et « illisible ». S’agissant d’un auteur aussi controversé que Gobineau, d’autant plus. Infatigable polygraphe, Gobineau a beaucoup écrit et dans tous les genres ; et si on lui a reconnu un talent littéraire évident, c’était pour mieux lui dénier toute compétence dans les domaines scientifiques et philosophiques. Ainsi a-t-on charitablement préféré lire son Essai sur l’inégalité des races humaines comme une épopée romantique ; quant au Mémoire sur diverses manifestations de la vie individuelle, auquel il tenait pourtant beaucoup, il a définitivement été rangé parmi les « illisibles » — avec le Traité des écritures cunéiformes qui fut moqué, comme son épopée en vers, Amadis, mais pour d’autres raisons. Dans ce Mémoire, qui avait été projeté comme un complément à l’Essai, Gobineau expose pourtant la « philosophie » qui sous-tend toute son œuvre. On a insisté à juste titre sur l’unité de cette œuvre ; mais, curieusement, on n’a pas jugé bon de se pencher, comme on aurait dû le faire, sur cet ouvrage jugé abscons et qui reste encore aujourd’hui son livre le plus injustement oublié. Comme l’écrit A. B. Duff11 dans son Introduction : « Il est plus qu’un complément à l’Essai sur l’inégalité des races humaines. Unique œuvre spéculative de Gobineau, tout son 1 C’est à A. B. Duff que l’on doit l’unique édition bilingue du Mémoire sur diverses manifestations de la vie individuelle chez Desclée de Brouwer (Paris, 1935) dont il a écrit l’Introduction. Il a par ailleurs dirigé la publication des Études gobiniennes aux Édition Klincksieck 6 credo philosophique y a trouvé son expression. » Et, plus loin : « [...] le Mémoire attend toujours l’historien qui lui désigne la place qu’il mérite dans l’œuvre de l’auteur et reconnaisse son importance sur le plan des variations des idées gobiniennes. » Nous ne prétendons pas nous substituer à ces historiens qui ne se sont pas trouvés. Il nous suffira de mettre quelque peu en lumière ces « taches aveugles » qui subsistent dans l’œuvre de Gobineau et dont le Mémoire constitue la principale. Nonobstant sa publication en allemand dans la Zeitschrift für Philosophie und philosophische Kritik de Fichte2, le Mémoire doit certainement moins à la « philosophie allemande » qu’à la « mystique orientale » que Gobineau avait découverte lors de ses séjours en Perse : c’est ce que nous nous proposons précisément de démontrer. Plus généralement, il s’agira pour nous de montrer la place centrale — axiale pourrait-on dire — qu’occupe cet Orient — mythique et mystique — dans l’œuvre de Gobineau. On donnera pour preuve du discrédit total et durable dont a pâti le Mémoire sur diverses manifestations de la vie individuelle, le fait qu’il ne figure pas dans l’édition en trois volumes des œuvres de Gobineau dans La Bibliothèque de la Pléiade. Mais, n’est-ce pas un livre « illisible » ? Comme le remarque Pierre-Louis Rey, Jean Gaulmier, dans son introduction second volume de La Pléiade consacré à Gobineau, « analyse et cite moins longuement » des ouvrages comme « Trois ans en Asie et surtout Les Religions et les philosophies dans l’Asie centrale » qui constituent l’essentiel de la matière de ce volume « que ceux que le lecteur n’y trouvera pas : l’Histoire des Perses, la Lecture des textes cunéiformes, le Traité des écritures cunéiformes ». Il ajoute : « Ce n’est point là un parti pris saugrenu : Gobineau n’est jamais plus lui-même que dans des œuvres illisibles ou scientifiquement trop erronées pour intéresser en détail le lecteur d’aujourd’hui. » Il n’empêche. Non seulement le Mémoire n’a pas trouvé place dans cette édition de La Pléiade, mais il ne fait l’objet nulle part d’une présentation qui en rende sérieusement compte. On voit qu’il était temps de rompre enfin ce silence prudent qui dure depuis trop longtemps ; et de se confronter à ce livre « terrible » lui-même. C’est ainsi qu’il apparaît, comme c’est souvent le cas, que la difficulté unanimement reconnue et depuis si longtemps, 2 Il s’agit de Immanuel von Fichte, fils de Johann Gottieb Fichte, il professa à l’université de Bonn (1836), puis à celle de Tübingen (1842) et fut anobli. Il publia les œuvres complètes de son père, Vie et Correspondance littéraire, et fit connaître ses théories dans Contributions à la caractéristique de la philosophie moderne (1829). (Source Wikipédia.) 7 d’un texte, tombe pour peu qu’on s’attache à l’examiner sans a priori — et que l’on trouve une clé qui permette d'y accéder. Pour Pierre-Louis Rey, le Mémoire prouverait que « durant la longue période où il était enchanté par l’Orient, Gobineau n’a pas coupé les ponts avec la philosophie occidentale et particulièrement germanique »3. On fera d’abord remarquer que Gobineau est « enchanté par l’Orient » depuis toujours — c’est-à-dire dès l’enfance. Ensuite : en dehors du fait que le Mémoire a été uploads/Litterature/ gobineau-iranien-le-tropisme-oriental-dans-la-vie-et-oeuvre.pdf

  • 28
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager