____________________________ “L’accusateur” Version n°2. Scénario non-officiel

____________________________ “L’accusateur” Version n°2. Scénario non-officiel pour Maléfices 1 ! STC (www.orbistertius.ch), 01/2009. Avec l’aimable autorisation des Editions du Club Pythagore Scénario Non-Officiel pour Maléfices L’accusateur Version n°2 Auteur : Christophe Genoud, alias STC stc@orbistertius.ch www.orbistertius.ch Mention légale Maléfices est un jeu de rôle de Michel Gaudo et Guillaume Rohmer publié par les Editions du Club Pythagore ! 1985-2006. Préambule Ce scénario est d’abord le fruit du hasard, dont seul une âme maléfique aurait pu imaginer qu’il puisse être le produit d’une volonté consciente. Tout d’abord, la découverte chez une connaissance d’un recueil d’édition de « L’Univers Illustré » de 1881 me permit de mettre la main sur des illustrations de l’Exposition Internationale de l’Électricité, qui s’est tenue à Paris du 1er août au 15 novembre 1881. J’en conçus le projet d’utiliser cet événement et ce lieu dans un scénario de Maléfices. Quelques mois plus tard, ce fut la publication d’un numéro thématique de la revue Historia (novembre/décembre 2005) consacré au Diable. Ce numéro fort bien réalisé contenait un article intitulé « Satan, l’ange qui a mal tourné » et qui retraçait l’évolution de la figure de Satan dans les écrits bibliques. L’une de ces acceptions faisait de celui qui devint plus tard l’ange déchu un « accusateur », un procureur. Voilà que je disposais d’une intrigue, il me restait à faire le lien entre les deux éléments. De cette alchimie est né ce scénario. Hormis les divers joueurs à qui j’ai eu l’occasion de proposer les premières versions de ce scénario, dont mes compères d’Orbis Tertius, je souhaite remercier les Éditions du Club Pythagore qui m’ont autorisé à utiliser le logo Maléfices pour les productions disponibles sur le site de Orbis Tertius (www.orbistertius.ch). Mes remerciements vont également à SaSti, maléficieux helvète actif sur le forum maléfices (forum.malefices.com) et qui a relu ce scénario dans une précédente version. Le scénario qui est proposé dans les pages suivantes est également le produit de ses conseils avertis, ainsi que de ceux prodigués par Visgnemesle qui a procédé à une relecture critique de la première version publiée en décembre 2007. L’histoire dans ses grandes lignes : En sortant d’une adaptation théâtrale du roman « Nana » de Émile Zola, les personnages découvrent dans le fiacre qu’ils s’apprêtaient à prendre le cadavre d’un homme. Sur le corps de la victime se trouve une page déchirée de la bible faisant référence à Satan. S’étant enquis de l’identité de la victime, les personnages sont convoqués le lendemain au commissariat le plus proche pour faire leur déposition. Leur enquête, qui les mènera au domicile de la victime, prendra une nouvelle tournure lorsqu’il liront dans la presse du surlendemain, que la police annonce avoir trouvé un tract anarchiste sur les lieux du crime et qu’il s’agit là d’un second meurtre qui peut être attribué aux mouvements anarchistes. Une analyse comparée du passé des deux victimes laisse apparaître des similitudes : toutes deux étaient des figures importantes de la vie économique et sociale de Paris et toutes deux ont bénéficié d’acquittements dans des affaires financières ou de mœurs qui les opposaient à de petites gens. Si l’on y ajoute que le texte biblique retrouvé sur la victime renvoie à une ancienne acception du nom de « Satan » peu usitée mais bien présente dans la Bible et qui peut être traduite par « L’accusateur » ou le « procureur », on devine que l’enquête doit se tourner vers un meurtrier proche des milieux judiciaires. Après une visite au Palais de Justice de Paris, les personnages identifient le meurtrier en la personne d’un greffier de justice qui, dégoûté par la puissance de l’argent, décide d’administrer la justice lui-même en assassinant des notables acquittés dans des affaires dont il a eu à tenir le procès verbal. Une visite à son domicile permettra aux personnages d’intervenir pour éviter une nouvelle victime en la personne du Commissaire général de l’Exposition internationale de l’électricité qui se tient en ce moment même au Palais de l’Industrie. La scène finale met en scène une course- poursuite entre les personnages et le meurtrier entre les stands qui composent l’Exposition internationale de l’électricité, le soir d’une conférence donnée par Georges Berger, Commissaire générale de l’Exposition. L’intrigue de ce scénario se déroule sur fond de menace anarchiste factice, mise en scène par les autorités policières qui, en cherchant à mettre ces meurtres sur le dos des mouvements anarchistes, camouflent ainsi leur impuissance, tout en s’offrant à bon compte un bouc émissaire politiquement intéressant. Note sur les annexes et les aides de jeu Un plan de Paris ainsi qu’un guide Baedeker constitue une aide de jeu précieuse pour tout meneur de Maléfices. Partant de l’idée que chaque meneur dispose de cet indispensable accessoire, il n’a pas été inclus de reproduction des plans de Paris dans ce document. Toutefois, ces plans sont à disposition sur notre site Internet (http://www.orbistertius.ch/malefices_aides) de même que les aides de jeu sous la forme d’annexes. ____________________________ “L’accusateur” Version n°2. Scénario non-officiel pour Maléfices 2 ! STC (www.orbistertius.ch), 01/2009. Avec l’aimable autorisation des Editions du Club Pythagore Notice sur l’anarchisme en 1881 La période où se déroule ce scénario n’est pas encore la grande époque de l’anarchisme des Ravachol ou de la bande à Bonnot, qui défraieront la chronique entre le début des années 1890 et la première Guerre mondiale. C’est toutefois une période importante de l’anarchisme en France. Une période où la doctrine programmatique se met davantage en place que la doctrine idéologique. Il faudra attendre 1891, pour qu’une véritable « épidémie terroriste » s’installe en France avec « l’Affaire de Clichy », et pour qu’un certain Ravachol passe à l’acte. À cette date, le mouvement anarchiste est déjà bien présent, mais il n’est pas encore violent, du moins pas en France. Ce scénario, s’il n’a pas comme objet l’anar- chisme, approche de près ce mouvement dans la France de 1881. Il est donc utile d’en dire quelques mots. Anarchistes et mouvements socialistes Si comme le relève Préposiet1, l’anarchisme est un phénomène récent, coïncidant avec l’apparition du nationalisme et de l’étatisme, ses racines philosophiques et politiques puisent bien plus loin dans l’histoire des idées. Il n’en reste pas moins que les principaux théoriciens sont des hommes du 19ème siècle : Stirner (1806-1856), Proudhon (1809-1865), Bakounine (1814-1876) pour ne citer que les principaux. Sur le terrain, les mouvements anarchistes, avant de devenir indépendants, ont constitué le plus souvent des tendances à l’intérieur des mouvements socialistes et révolutionnaires. Désireux de faire la révolution, les membres de la tendance anarchiste divergeaient avec leurs camarades de lutte sur la question de l’après- révolution et sur le rôle que le pouvoir politique devait y jouer. Deux figures ont incarné ces tendances, autoritaire et anti-autoritaire, de la Première Internationale : Marx et Bakounine. Mais c’est également sur les moyens de la lutte que les positions variaient au sein de la mouvance révolution- naire : par des moyens légaux ou par la violence ? L’année 1881 fut, en Europe et en France, une année de rupture sur cette question précise. 1 Jean Préposiet (2002). Histoire de l’anarchisme, Paris : Tallandier, p. 17 La propagande par le fait Jean Grave, leader du mouvement anarchiste dans les organisations ouvrières françaises, insistait en 1880 déjà, lors du congrès régional du Centre, pour que les moyens de production soient repris par la force et que le gouvernement soit renversé « à coup de fusil ». Il prônait explicitement l’emploi de la violence. Une année plus tard, lors du même congrès, tenu cette fois à Paris le 22 mai 1881, la scission fut opérée et un second congrès se tint du 25 au 29 mai, regroupant cent cinquante à deux cents anarchistes de la branche dure. Ce recours à la violence fut « officialisé » quelques semaines plus tard à Londres, lors du congrès anarchiste mondial qui s’y tint du 14 au 20 juillet 1881, et durant lequel furent adoptées la doctrine et la pratique de la « propagande par le fait ». Une aide de jeu proposée dans ce scénario est un extrait de la résolution adoptée à l’époque. Ce n’est que cinq ans plus tard que les premiers attentats commencèrent à frapper l’opinion publique en France. Des journaux anarchistes comme « le Drapeau noir », « l’Affamé » ou « La Lutte sociale » expliqueront désormais aux militants comment confectionner des engins explosifs. En termes de jeu La piste anarchiste, bien que fausse, va se présenter à de multiples reprises aux personnages durant ce scénario. Il n’est donc pas impossible qu’ils cherchent à la suivre. En trois occasions, les personnages auront l’opportunité de prendre contact avec les milieux anarchistes de Paris. Une première fois, par l’intermédiaire de Esther Variquet, une actrice qu’ils rencontrent en tout début de scénario. La seconde fois par l’intermédiaire du journaliste du Petit Journal, Adrien Lothe, qui fréquente ce milieu. Une dernière fois, lorsqu’ils seront témoins de la condamnation d’un militant au Palais de Justice. Dans les trois cas, les personnages ne devraient pas avoir l’occasion d’infiltrer en profondeur ces milieux, tout uploads/Litterature/ l-x27-accusateur-scenario-malefices.pdf

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