LE RITE ÉCOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTE Jeff LE MAT Le Rite Écossais Ancien et Accep

LE RITE ÉCOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTE Jeff LE MAT Le Rite Écossais Ancien et Accepté dit R.E.A.A. est très ancien. Au XVIe siècle, l’Occident est déchiré par des guerres de religion, l’Europe chrétienne est brisée par la réforme. On ne construit plus guère d’églises et de cathédrales et les Loges, dites opératives disparaissent peu à peu... En Ecosse cependant, l’autorité royale s’efforça de porter remède à la crise du bâtiment. Attachés à leurs traditions, les maçons du pays s’étaient, faute de chantiers, repliés sur les villes et bourgs et s’étaient mis à tenir Loge dans les locaux urbains construits ou loués à cet effet. Les Loges devenaient permanentes et établissaient entre elles des rapports suivis. Le roi d’Ecosse nomma alors le Maître des travaux royaux, William Schaw, Surveillant Général de Maçons. C’est à peu près à ce moment que les Loges commencent à admettre en leur sein des notables « acceptés » étrangers au métier lui-même. À la création de la Maçonnerie spéculative, ces Loges tinrent à garder pour des raisons d’ordre traditionnel et politique, leurs identités et leurs particularités. À cette époque, il y avait donc des Loges de "Scotch Masons" (Maçons Écossais). On rencontre les premiers Maîtres Écossais à la Grande Loge en 1743 en France. Le rite a évolué par l’intervention du Chevalier de Ramsay et du comte de Grasse-Tilly. Son élaboration actuelle est certainement l’oeuvre des Frères Morin et Francken et il a pris la forme que nous lui connaissons le 24 juin 1801 à Charleston aux États-Unis. Ce rite contient 33 degrés symboliques. L’ÉCOSSISME Le passage de la Maçonnerie Opérative à la Franc-Maçonnerie spéculative c’est effectué sur la base d’une mutation socioprofessionnelle par l’intégration de profanes extérieurs au métier des bâtisseurs. La conversion du caractère sacré et traditionnel de l’art royal dans l’édification des lieux de cultes vers une maçonnerie opérativement fonctionnelle, à déterminer les francs- maçons du XVIe siècle à conserver synthétiquement l’esprit de la fraternité dans la Loge ainsi que l’appartenance à un groupe élitiste, dépositaire d’une tradition ancestrale. L’apport des philosophes, scientifiques et ésotéristes de la fin du XVIe, comme Élias Ashmole, rosicrucien et fondateur de la Royal Society, peut être considéré comme le début de la mutation de la Franc-maçonnerie. Cette transformation sera ensuite largement dynamisée par le siècle des lumières qui verra émergé un système de pensée plaçant l’individu au centre d’une réflexion humaniste, embryonnairement égalitaire et socialement progressiste. Cette émulsion philosophique entraînera l’adhésion de ses penseurs à ce que l’on pourrait qualifier de première association non religieuse ou corporative, la Franc-Maçonnerie en tant que « société de pensée ». Spéculativement, cette « nouvelle société » intègre dans son principe social novateur, la fraternité des trois états: Nobles côtoyant la bourgeoisie roturière, prêtres et réformés unis dans le principe divin de l’absolu universel. La loge jette les bases d’un bouleversement profond qui ébranlera progressivement le pouvoir de droit divin. Le plus remarquable, c’est que ce bouleversement social de la vieille Europe se fera sur fond de déchirement politico-economico-religieux, car de Louis le XIVème à l’Empire, la Franc- maçonnerie jouera un rôle dont elle ne pouvait soupçonner l’importance dans l’établissement de nouvelles règles politiques. Par le jeu ambigu des alliances françaises à la maison des Stuart, écossais catholiques aux conciliations Anglicanes Orangistes avec la maison d’Angleterre, le royaume de France deviendra un formidable laboratoire pour la constitution des rituels maçonniques. En effet, dès son origine spéculative, la Franc-Maçonnerie s’unissant autour de son premier landmark, la croyance en Dieu comme Grand Architecte de l’Univers, ses acteurs perçoivent qu’au travers de son héritage opératif, le rituel est le seul garant d’un fonctionnement démocratique. S’ensuit alors, une recherche syncrétique visant à donner au cérémonial un caractère mystique, ésotérique dans son principe de la révélation des mystères antiques. Des gnostiques, en passant par la légende templière jusqu’à la révélation chrétienne rosicrucienne, les fondateurs établissent une nouvelle forme de sacralisation, une nouvelle relation avec l’esprit de l’Univers. En ce qui nous concerne, la pensée du Chevalier de Ramsay et son discours illustre bien ce nouveau phénomène. D’autres acteurs y feront échos, en élaborant un rite de perfection fondé sur une structure pyramidale de 25 degrés. La clé de voûte du développement ritualiste repose sur un principe inhérent à toutes les sociétés maçonniques ayant perduré dans le temps, le principe des 3 grades formateurs de l’homme-maçon : apprenti, compagnon et maître. L’élément le plus important étant l’initiation d’entrée dans la Franc-Maçonnerie, qui ne diffère dans la pluralité des rites que par quelques variantes n’altérant pas l’esprit de ce qui va constituer le franc-maçon. C’est donc tout naturellement, que l’idée d’un rite permettant à l’homme de franchir les étapes de la connaissance, a trouvé son expression dans ce qu’est devenu le Rite Ecossais Ancien et Accepté et ce en dépit de supposées influences politiquo-maçonniques en terre américaine. Sa structure symbolique en 33 degrés englobant un syncrétisme mystico-religieux a dès lors permis au chercheur de lumière de franchir les étapes constituant les différents fondements de la sagesse universelle. 2 Certes, cette forme sacralisée de la recherche de la connaissance a pu apparaître progressivement par trop dogmatique, mais elle révèle que la Franc-maçonnerie porte en elle une quête de l’homme, qu’elle soit universelle ou non. Il n’est que de constater les différentes formes de perfection à multiple degré pour comprendre que le caractère de la recherche personnelle ne peut difficilement échapper au cadre de référence et à l’outil que constitue le rite. Le cadre du Rite Ecossais Ancien et Accepté est rempli de symboles statiques ou actifs dans leurs figurations ou dans leurs expressions. Ces symboles dans les degrés confondus, sont là pour permettre à l’homme qui cherche une vérité, de les utiliser par la forme pour en percevoir le fond, l’essence qui relie tous les hommes au-delà de la matérialité. Cette perception individuellement personnelle dépasse l’apparence d’une forme dogmatique car elle laisse à l’homme la liberté de choisir ce qui est spirituellement nécessaire et bon pour lui- même. La tolérance qui est une des vertus suggérées par la Franc-Maçonnerie, doit inciter les hommes dans leurs quêtes à comprendre la multiplicité des symboles et des rites. Qu’il y ait une référence au Grand Architecte de l’Univers, un volume de la Loi Sacré ouvert à l’épître de St Jean, des colonnes porteuses de Sagesse, Force et Beauté, ces éléments ne sont que le contenant de ce qui va constituer progressivement le contenu des valeurs que le franc-maçon va développer avec lui-même et ses semblables, avec le monde sacré ou profane. C’est pourquoi, je crois qu’un homme libre, pénétrant l’esprit de la Maçonnerie Universelle, trouvera toujours sa juste place au milieu des différences de Rites et des valeurs que l’on donne aux Symboles. C’est cette croyance, mes frères, que je souhaite librement partager avec vous. J∴F∴L∴M∴ V∴L∴ 5998 3 DE L’OPERATIF AU SPECULATIF: « Les membres associés et acceptés ». S’il s’avère que la séparation de la Maçonnerie opérative de la Maçonnerie spéculative s’est faite en Angleterre, et que c’est de cette séparation bien localisée qu’est venue l’élaboration et l’évolution autonome de la Franc-Maçonnerie spéculative encore subsistante, il semble difficile d’en préciser les raisons exactes. Néanmoins, c’est là un fait de hasard ou de circonstance, comme l’histoire en offre tant d’autres, qui trouve son essence dans le contexte social et corporatif de l’époque. C’est ce que l’on nommerait aujourd'hui, une mutation inhérente au contexte socioprofessionnel. Le caractère vaguement spéculatif ( devoirs et incitations morales faites aux compagnons ) aurait pu rester ce qu’il était et ce qu’il est encore aujourd’hui au travers de diverses Sociétés de Compagnonnage, s’il ne s’était passé un ensemble d’événements déterminant qui a infléchi les Guildes et Loges Anglaises à une transmutation vers des formes spéculatives. Pour celles- ci, ce fut l’adhésion et l’admission de membres « acceptés », c’est-à-dire de membres étrangers au métier. En fait les Loges, mais surtout les organismes latéraux et sociaux qui dépendaient d’elles ou qui y étaient liés ( caisses de solidarité, organismes de festivités, etc. ), avaient des activités extérieures au métier ( proprement dit ), qui exigeaient des rapports particuliers et fréquents avec des notables, non ouvriers, tant clercs que civils. Le maintien des privilèges acquis exigeait la protection de hauts personnages. Ce lien protecteur indispensable qui se maintiendra encore dans les corporations jusqu’au XVIIIe siècle, est une clé essentielle de cette transition. On commença vraisemblablement (du moins on en constate des exemples) par agréger à la Loge des architectes patentés, Rois, princes et évêques. Puis ce furent de grands notables, susceptibles d’intervenir favorablement dans l’obtention des grands chantiers de construction. On voit donc ici, le lien dynamique s'établir avec les maçons bâtisseurs. Ce serait oublier que d’autres corporations comme les joailliers et orfèvres participèrent à l’élaboration de cette nouvelle structure sociale. Bien que celles-ci n’utilisassent pas dans leur caractère spéculatif, la symbolique architecturale, ces Guildes entretenaient l’esprit de solidarité et de probité envers leurs membres et sous instruction, la transmission de secrets pour la qualité du travail. On qualifiait donc ces personnages de Maçons acceptés. Sans doute ceux-ci (tant uploads/Litterature/ l-x27-ecossisme-rite-reaa.pdf

  • 24
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager