L’IMPASSE DES CARRIÈRES COURTES DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR BRÉSILIEN. LE CAS

L’IMPASSE DES CARRIÈRES COURTES DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR BRÉSILIEN. LE CAS DES COURS SÉQUENTIELS. Rubens de Oliveira Martins Mestre em sociologia pela Universidade de São Paulo; Doutor em sociologia pela Universidade de Brasília; pesquisador da CAPES junto ao CERLIS da Université René Descartes – Sorbonne/Paris V; Professor do departamento de Estudos Sociais das Faculdades Integradas da UPIS (Brasília-DF); Subsecretário de Gestão Pedagógica e Inclusão Educacional – Secretaria de Educação do Distrito Federal.. Resumo Este artigo analisa o impacto resultante da criação dos cursos seqüenciais no sistema brasileiro de educação superior como uma alternativa a diversificação da oferta nesse nível de ensino. Esta problemática está vinculada ao recente debate acerca da expansão do ensino superior no Brasil e as mudanças no conceito da missão da universidade, bem como ao problema da vinculação entre o setor acadêmico e profissional, sua regulamentação e certificação. Assim, o caso brasileiro de cursos superiores de curta duração será comparado com experiências análogas na França e Estados Unidos, que servirão como paradigma de análise para as questões sobre as atuais demandas de formação universitária. Palavras-chave : ensino superior, regulamentação profissional, cursos sequenciais Résumé Cet article analyse l’impact de la création des cours « séquentiels » qui ont été conçus comme une modalité de diversification de l’offre des cours de niveau supérieur au Brésil. Cette problématique est inscrite dans les débats les plus récents sur l’expansion de l’enseignement supérieur au Brésil et sur la “mission de l’université”. Elle définit, en outre, les liens établis avec les secteurs responsables par la réglementation professionnelle, traditionnellement liés à la confirmation des formations délivrées au moyen des diplômes universitaires. L’analyse de la situation brésilienne se fera en comparaison avec celle de certains autres pays dont les systèmes universitaires offrent déjà des formations courtes de niveau supérieur. Ce sont notamment les cas de la France et des États-Unis qui serviront comme paradigme dans l’analyse des questions en rapport avec les demandes actuelles de formation universitaire, les différentes possibilités qui s’ouvrent dans ce champ et les obstacles qui lui sont inhérents. Mots clés : enseignement supérieur, réglementation professionnelle, cours « séquentiels » The deadlock of short term courses in brazilian higher education system – The “sequential courses” case. Abstract This article analyses the impact resulted by the creation of « cursos sequenciais » in brazilian higher education system, as an alternative for divesification in this educational level. This problems belong to the recent debats concerning the brazilian higher education courses expantion and the changes in the idea of the “mission” of the university. Besides that, this article analyses the links between professional and academic sectors, regulamentation and certification. The brazilian case will be compared with the french and the american experiences in short term courses in higher education. Key words: higher education, professional regulamentation, short term courses 1 Introduction Notre article analyse le processus de construction conceptuelle et légale des cours séquentiels de niveau supérieur, définis par la nouvelle LDB – Loi des Directives et Bases de l’Éducation Nationale 1, à partir de la réglementation mise sur pied par le Secrétariat de l´Éducation Supérieure2 (SESu/MEC) et par le Conseil National d´Éducation3 (CNE). Cette législation sera côtoyée avec les réactions de la communauté universitaire et des conseils professionnels, ce qui permettra de mieux comprendre les enjeux des forces en présence dans cette discussion. Parmi les diverses innovations apportées par la nouvelle LDB – octroyée en 1996 – en ce qui concerne l´éducation supérieure, il y a une tendance explicite vers la flexibilité des structures du curriculum 4, considérées comme étant en décalage par rapport aux demandes sociales de formation universitaire et professionnelle actuelles, aussi bien que par rapport à la possibilité d´offre de nouveaux formats de cours supérieurs. Notre problématique se centre ainsi sur les rapports entre la démocratisation de l´accès aux cours supérieurs, notamment en ce qui concerne la valeur symbolique et pratique des diplômes, leur transformation en « idéal de formation » et la tendance à prolonger les études sans qu´il y ait garantie d´accès à des postes qualifiés à la sortie des cours, quand les personnes issues de ces formations intégreront le marché du travail. Cette question est mieux comprise quand on la situe dans le contexte des stratégies qui, jusqu´à maintenant, définissaient les « cours post-universitaires »5 comme la « destination naturelle » des universitaires, expliquant une certaine « arrogance » des professionnels formés à ce niveau, et un certain manque d’engagement de leur part vis-à-vis de l´enseignement universitaire de « graduação »6, vu que celui-ci occupait une place mineure dans la hiérarchie des études supérieures. Le contexte de tel débat doit, d´abord, faire mention à la spécificité de l´histoire de l´éducation supérieure au Brésil, dans laquelle on peut mettre en exergue les moments suivants : (a) construction et consolidation de cours « post-universitaires »; (b) constat progressif des points faibles des cours universitaires de « graduação » et perte de leur importance; (c) réforme du Ministre Paulo Renato (1996-2002), dont la politique « d´expansion avec qualité » avait pour base la construction d´un système d´évaluation des cours universitaires de « graduação » – politique que la communauté universitaire a jugé assez autoritaire. L´expansion des cours supérieurs de « graduação » dans des facultés et des universités privées – dont l’essor a débuté à la moitié des années 70 et s´est concentrée dans les six dernières années – a été accompagnée d´une participation chaque fois plus intense des médias et des conseils professionnels au moyen de critiques à la fois corporatives et sur la qualité de cette expansion. En même temps, l´importance attribuée aux cours universitaires de « graduação » a augmenté avec les premiers résultats de leur évaluation, initiées en 1996. Ces évaluations se sont caractérisées comme la politique la plus visible du Ministère de l´Éducation et partant, sont devenu la cible principale des critiques de la communauté universitaire. L´analyse des actions législatives du MEC constitue un moyen privilégié pour comprendre la dynamique de processus de décision concernant les politiques publiques à partir de 1997, aussi bien que ses présupposés. 2 L´analyse de la construction de ces instruments de réglementation normative (qui prennent la forme de décisions, d´arrêtés ou de décrets) permettra de situer les acteurs dans le domaine éducatif et de délimiter les processus de définition et de légitimité des résultats de ces politiques. Sa construction permet d´exploiter les particularités des débats et des tensions produites par les positions prises par les acteurs. Cette dynamique sera identifiée à partir de l´analyse d´une sélection d´études porteuses de discours sur les politiques de l´éducation supérieure, discours qui peuvent être perçus comme des représentants légitimes7 des idées issues de la communauté universitaire publique et privée, des organismes professionnels et des organes gouvernementaux. Ceci montre l’importance et la signification politique et sociale de la discussion sur les cours séquentiels – discussion qui implique à la fois la définition de l’expression formation de niveau supérieur et sa portée dans le domaine bureaucratique des institutions d’enseignement supérieur et dans les organismes chargés de la formulation des politiques gouvernementales – sans oublier son interface avec les conseils professionnels. La compréhension de cette signification est faite à partir de la définition des enjeux des universités publiques (qui, au début, se sont opposées aux cours séquentiels), privées (qui semblent adhérer massivement aux nouvelles possibilités de flexibilité) et les organismes professionnels (qui craignent une réduction de leur espace dans le marché du travail). Leurs opinions respectives révèlent les idéologies sous-jacentes aux différentes justificatives présentées. Au long de cet article, nous emploierons le concept de « champ », défini par Bourdieu comme un système de relations objectives entre les opinions acquises dans les luttes pour la légitimation symbolique. Nous pensons que ce concept peut être utile dans l’analyse des différentes configurations qui revêtent les positions des acteurs en présence dans le débat sur les cours séquentiels, leurs arguments, leurs critiques, leurs réactions et leurs alliances. Dans la définition de Bourdieu, la notion d’espace reste fondamentale, puisque les relations objectives se passent toujours dans un espace donné. L’expansion de l’enseignement supérieur et les transformations de l’université Depuis la seconde moitié des années 90, les indicateurs de l’évolution du système d’éducation supérieure au Brésil montrent l’existence d’un phénomène de massification à ce niveau d’enseignement, suivant la tendance observée au niveau international. L’universalisation de l’enseignement fondamental8 a provoqué une croissance de 67% du nombre d’élèves arrivant à la dernière année de ce niveau d’enseignement entre 1994 et 2000; à son tour, les inscriptions dans l’enseignement moyen ont augmenté de 71% — en partie dû à la pression de la demande émanant des individus qui, face aux exigences de formation minimum du monde du travail et menacés par le chômage, ont retourné à l’école pour compléter leurs études de base. Le nombre de concluants de ce niveau d’enseignement a, lui, plus que doublé pendant cette période. Les inscriptions dans les cours universitaires de « graduação », qui totalisaient 1.661.034 étudiants en 1994, ont passé à 2.694.245 en 2000 — une augmentation de 62,2% en six ans 9. Cependant, les presque trois millions d’inscrits à l’enseignement uploads/Litterature/ l-x27-impasse-des-carrieres-courtes-dans-l-x27-enseignement-superieur-bresilien-le-cas-des-cours-sequentiels-rubens-de-oliveira-martins.pdf

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