La langue arabe appartient à la famille des langues sémitiques. Les plus ancien
La langue arabe appartient à la famille des langues sémitiques. Les plus anciens textes que nous possédions en écriture arabe sont trois graffitis sur le mur du temple de Ramm, au sud de la Jordanie. Ils remonteraient à l’an 300 de J.-C. environ. (1) Il existe des inscriptions chrétiennes, datées de 512 de J.-C., à Zabad et à Harran, datées de 568 de J.-C. (2). Une autre inscription sur l’église de Hind à Hira, vers 560 de J.-C. est re- produite par des historiens musulmans, comme al-Bakri (363 H.). À 90 kilomètres au sud de Damas, à Umm l-Jimâl, existe aussi une inscription en langue arabe qui fut traduite par Littmann en 1929 : « Dieu, pardon pour Alyh fils de 'Ubayda, scribe d’Al-’Ubayd… ». (3) Une autre inscription datant de 528 ou 529 a été découverte à Usays, à environ 105 kilo- mètres au sud-est de Damas ainsi libellée : « Ibrâhim fils de Mughîra -AwsI… ; ». (4). Berceau de l’alphabet arabe : HIRA ? « Le caractère chrétien de ces inscriptions laisse à penser que l’alphabet arabe fut inventé par des missionnaires chrétiens. Abbott, loca- lise cette invention avec beaucoup de vraisem- blance, à Hira ou Anbâr. ». Les monastères n’étaient pas seulement des lieux de dévotion mais aussi d’écriture. L’article continue en sug- gérant qu’il « est probable que des traductions au moins partielles de la Bible en arabe exis- taient déjà avant l’islam ». Le phénomène de l’invention de l’écriture arabe « aurait pris place dans les territoires régis par les Lakh- mides et les Ghassanides ». (5) La tradition musulmane nomme, parmi les premières personnes qui écrivirent en arabe, Zayd b. Hamad (vers 500 de J.-C.) et son fils le poète 'Adi, tous deux chrétiens de Hîra. (6) La poésie préislamique a chanté les péripéties glo- rieuses de la guerre des Basûs. Or, Basûs se situe dans la région de la Mésopotamie. Les poètes se pressaient à la cour de Hîra, ce qui n’a pas peu contribué au développement et à l’unification de la langue arabe. « À Hira nous avons affaire à un milieu arabe cultivé et lettré en arabe. Les ascendants de 'Adi Ibn Zayd, le secrétaire du dernier roi lakhmîde, pratiquaient l’écriture arabe depuis au moins deux ou trois générations, ce qui nous reporte au début du VI° siècle » (7) C’est pour des raisons théolo- giques évidentes que l’on identifia la langue classique à la langue de Quraysh. (8) Que la langue arabe classique ait été l’œu- vre des moines du nord de la Syrie, d’abord à Anbâr, d’où elle passa à Hîra, la capitale des Lakhmides arabes, ne doit pas trop surprendre t nous - l’Islam et nous - l’Islam et nous - l’Islam et nous - l’Islam et nous - l’Islam et nous - l’Islam et nous - E n c y c l o p é d i e d e l ’ h o n n ê t e h o m m e Référence : 2Da19 ** cf. le glossaire PaTer version 1.1 - mis en ligne : 07/ 2012 Aller au dossier d’origine de ce texte - Aller à l’accueil du Réseau-Regain 1/6 La Langue arabe par Antoine Moussali* * Antoine Moussali nous a quittés à l’âge de 82 ans le 1er avril 2003. Ce grand spécialiste de l’islam nous a gratifiés de plusieurs études importantes que l’on peut trouver dans le chapitre consacré à l’islam. quand on sait que les caravanes arabes (qâfila), sur les routes commerciales, faisaient volon- tiers halte dans les monastères chrétiens qui parsemaient le désert syrien, où on assurait gîte et couvert. La figure du moine (râhib) était connue de la poésie antéislamique, ainsi que du Coran et de la Tradition. Les poètes antéis- lamiques font mention du moine dans la cel- lule, dont le voyageur nocturne aperçoit de loin la lampe allumée et qui lui représente l’idée de l’auberge. Ces Arabes-voyageurs ne se faisaient pas faute de participer aux offices des moines qui y allaient de leurs couplets sur certains thèmes, dont on retrouve des traces visibles dans le Coran, concernant le jugement, la rétribution, la conversion, le ciel, l’enfer, les récompenses paradisiaques telles qu’imaginées par saint Ephrem et dont les descriptions coraniques en reproduisent étrangement les détails les plus fa- méliques… Il n’est pas jusqu’au mot Coran lui- même qui ne dérive du syriaque : Qur’ôno, en effet, veut dire récitation. Alfred-Louis de Prémare, en s’appuyant sur une étude détaillée des inscriptions arabes les plus anciennes, a pu conclure que « le modèle syriaque de l’écriture arabe est bien illustré par les inscriptions christo-palestiniennes en mo- saïques du VI°s. Ces dernières annoncent quant à leur forme graphique ce que seront un siècle plus tard, mais en arabe, les inscriptions isla- miques du Dôme du Rocher à Jérusalem ». (9) Comment l’écriture arabe s’est-elle diffusée jusqu’au Hejâz ? À en croire certains, elle re- monterait jusqu’à Ismaël ou même Adam. Des auteurs plus sérieux, comme Baladhûrî, pren- nent leur distance par rapport à ces explications qui, assurément, tiennent du mythe et affirment sans ambages que cette écriture est née en Mé- sopotamie et, par le biais de Hira, s’est diffusée du nord au sud jusqu’au Héjâz (10). Un siècle charnière dans la structura- tion de la langue : le IX° siècle En fait, la structuration définitive de la langue arabe littéraire ne s’est faite qu’au IX/X° siècle. C’est grâce à des grammairiens de la taille d’un Sîbawayh, un iranien né à Shîraz et mort en 790, auteur du livre Kitâb Sîbawayh, qui ouvrit la voie à une systématisation de la langue arabe, que celle-ci reçut sa standardi- sation académique. C’est en effet au dixième siècle que la grammaire, la syntaxe, le vocabu- laire et les usages littéraires ont été élaborés et définitivement mis au point, ainsi que la voyel- lation et les signes diacritiques. Les travaux des grammairiens se fondèrent sur la poésie préislamique. Celle-ci avait pris naissance chez les Rabî’a, avec Muhalhil, puis se répandit chez les Qays avant d’atteindre Tamîm, où elle demeura jusqu’à l’apparition de l’islam. La Tradition veut que le Coran des- cendît selon sept idiomes (ahruf). Il a fallu, tou- jours selon cette même tradition, l’intervention du troisième calife, 'Uthmân (654) pour unifor- miser la lecture du texte qui devint le facteur important de la standardisation de l’arabe lit- téraire. Avec les conquêtes, l’arabe se répandit dans de nouveaux territoires non-arabes. Dans cer- taines régions, la langue arabe en vint même à être choisie comme langue nationale tandis que dans d’autres régions, comme la Perse, elle resta la langue de culture. C’est dans sa confrontation avec les civilisations autres qu’arabes, que la langue arabe se trouva enri- chie par de nouvelles idées et de nouvelles images. Ahmad Amîn, dans Fajr islam (à l’orée Référence : 2Da19 ** cf. le glossaire PaTer version 1.1 - mis en ligne : 07/ 2012 Aller au dossier d’origine de ce texte - Aller à l’accueil du Réseau-Regain 2/6 de l’islam), affirme que le persan est responsa- ble de l’introduction de nouveaux termes dans les domaines du luxe, des ornements, des mé- tiers artisanaux, des beaux-arts, de l’adminis- tration gouvernementale et des écritures publiques. Influence de l’Europe sur la langue arabe On ne s’attardera pas sur les influences égyptiennes, asiatiques, nord-africaines exer- cées sur la langue. Il est certain que l’irruption de l’Europe dans le monde arabo-musulman, qui commença avec l’expédition de Bonaparte en Égypte (1798-1801), eut des répercussions considérables dans tous les domaines de la vie sociale, économique, politique, militaire, artis- tique, scientifique et aussi linguistique, notam- ment sur la langue écrite. En effet, il a bien fallu faire évoluer la langue arabe pour l’amener à rendre compte des nouvelles découvertes qui ont été opérées dans les domaines littéraires et scientifiques. C’est au XX° siècle que l’on res- sentit le besoin d’avoir une instance autorisée qui entreprendrait les évolutions nécessaires. Le résultat le plus concret fut la création de l’Académie Scientifique à Damas, en 1919 (al majma' l-’ilmi l-’arabî), qui fut suivie par celle de l’Académie royale Égyptienne de langue arabe (Majma' l-lugha l-’arabiyya) qui eurent pour but de favoriser l’étude de la langue et de la littérature anciennes, et d’assurer le contrôle et le développement du vocabulaire moderne. Le trait le plus frappant aujourd’hui est la transposition en arabe de la phraséologie an- glaise et française traduite en arabe et l’euro- péanisation du style. Une évolution qui s’imposa et qui fut acceptée comme un fait. Ce qui n’eut pas d’impact sur la grammaire et la morphologie qui sont demeurées inchangées depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours. Il faut en dire autant de la syntaxe. Ici, une incursion dans la structure de la langue arabe s’impose à nous. Structure du lexique L’arabe est une langue à racines apparentes. À la différence de ce qu’elle est dans les langues indo-européennes, par exemple, la ra- cine n’est pas en arabe une sorte de vestige, ac- cessible seulement à l’investigation scientifique. Elle est au contraire la réalité uploads/Litterature/ la-langue-arabe.pdf
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- Publié le Aoû 30, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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