La littérature du XX ème siècle Née par voix de négation, elle refuse ce qui ét

La littérature du XX ème siècle Née par voix de négation, elle refuse ce qui était avant; les négociations sont si nombreuses, si radicales que les problèmes qu'elles posent ne sont plus des problèmes de critique ou de théorie littéraire, mais des problèmes d'anthropologie et de psychologie. Qu'est-ce l'homme? Pourquoi vit-il? Cette littérature refuse une vision du monde, de l'existence relevant de l'époque du début du capitalisme et elle pose d'une façon nouvelle le problème de l'homme et de ses rapports avec l'univers, avec la société; cette nouvelle vision a été influencée par les mouvements philosophiques nouveaux (le bergsonisme, l'intuitionnisme, l'existentialisme, le structuralisme, phénoménologie). Après 1968, une sorte de neo-romantisme apparaît. Ce sont les grands mouvements philosophiques du siècle: l'exploration de l'inconscient (Freud, Lacan); les métamorphoses formelles et thématiques; comment la personne voit le monde, description, phénoménologie. Bergson: "L'art est un moyen de capter l'existence fluide de la réalité au-delà des aspects rigides saisibles à la raison. L'art essaye de sonder la vie intérieure des choses." L’œuvre ouverte: elle n'offre plus des destinées closes; elle s'ouvre à toutes les interprétations. En poésie, le siècle s'ouvre sur le dadaïsme et le surréalisme. Dès 1918, va s'affirmer un mouvement qui se propose une révolte pure et totale, aboutissant à une complète désagrégation du langage et de la vie de l'esprit. Le nom de Dada, choisi par ce mouvement, illustre sa volonté de soumettre le contenu et la forme de la poésie à l'irruption incontrôlée de la violence. À partir de 1923, apparaît le surréalisme qui se propose la recherche d'un idéal poétique spécifique du XXème s et il est contre les conceptions politiques du passé et même du présent (Paul Valery, Paul Claudel); ils ont bâti leurs systèmes poétiques sur des préjugés et des erreurs (Claudel est accusé de conformisme social; Valery est accusé de raffinement décadent). Henry Benac dit: "le surréalisme sue libérer l'homme de la raison, des contraintes d'une civilisation utilitaire, en mettant en oeuvre le jeu désintéressé de la pensée, les forces de l'inconscient." Dans l'aventure surréaliste, la poésie était cependant appelée à jouer ce rôle de pilote qui lui avait déjà assigné Apollinaire. Mais à la différence de la plupart des écoles poétiques antérieures, cette poésie-pilote n'est qu'un moyen d'expérimenter et d'exprimer ce que le chef du mouvement André Breton nomme "la vraie vie". Dans le même temps, le surréalisme créait un climat littéraire nouveau, qui fut la caractéristique dominante du moins ce qui concerne la poésie des années 1920-1930. Il n'a pas cessé depuis, d'imprégner les oeuvres les plus diverses. De leur côté, un nombre de poètes, parmi les meilleurs, sans appartenir le moins du monde au groupe surréaliste, ont poursuivi souvent dans la solitude, des expériences parallèles et forment ainsi, autour du surréalisme proprement dit, une zone indépendante riche en oeuvres de Ier rang. La poésie contemporaine apparaît comme la suite et l'héritière à la fois, du surréalisme et de ces poètes indépendants, sans que soit néanmoins abolie l'influence de la génération antérieure, celle de Péguy, de Valéry et de Claudel. Le champ poétique du surréalisme: - ils ont voulu renouveler la matière de la poésie grâce à une exploration méthodique des mystères intérieurs; - ils manifestent un grand intérêt pour les mythes primitifs, les illusions des fous, les hallucinations des névrosés, pour les phénomènes de dédoublement de la personnalité, pour l'exploration du rêve et de la folie. L'écriture est technique, automatique: absurde, le sarcasme, la notation du rêve. Guillaume Apollinaire Guillemus-Apollinaris-Albertus, né à Rome en 1880. Simple élégiaque parfois ("Le Pont Mirabeau"), non sans fidélité au symbolisme ("Signe", "Cors de chasse"), "naturiste" d'esprit par son attachement aux réalités diverses qui s'offrent à lui, "fantaisiste" par son ironie et son intelligence en éveil ("Annie", "Calligrames"), il pratique par surcroît, jusqu'en 1912, une versification en général régulière ou à peine libérée. Rien ne le distingue donc d'abord, pour l'essentiel, de la plupart des aspects reconnus de la poésie de son temps. Mais il demeure entièrement original par le jeu de son imagination et par les nuances de sa sensibilité ou de son incomparable modulation. Au contraire, à partir de la publication "d'Alcools", il est incontestable que, "las d'un monde ancien", il aspire à toutes les innovations poétiques liées à la représentation des choses et de la vie modifiée par la peinture improprement entendue comme "cubiste"; sa technique du vers est, en même temps, bouleversée. Son tort et son mérite confondus out été, en fait, de n'avoir rien formulé dogmatiquement, ni rien choisi. Apte à s'émerveiller de tout, il a tantôt pressenti, tantôt capté les aspirations poétiques en voie d'affirmation. Son importance est de les avoir, à leur date, fixées par quelques parfaites réussites. Son originalité réelle réside dans le caractère irréductible de sa vision du monde et dans la résonance unique de son chant. Marcel Proust Marcel Proust est né a Paris le 10 juillet 1871. Dans l'Hommage a Marcel Proust, Paul Valery écrivait: "On peut ouvrir le livre où l'on veut: sa vitalité ne dépend point de se qui précède; elle tient à ce qu'on pourrait nommer l'activité propre du tissu même de son texte". Ce style inimitable est en effet d'une foisonnante richesse; mais seul celui que Montaigne nomme "l'intelligent lecteur" pourrait le trouver confus. Marcel Proust est un novateur du roman par la reprise d'un personnage d'un roman à l'autre. Proust a été un grand admirateur de Balzac. Lorsque dans les romans de Balzac le personnage est pris à un moment de la vie, Proust institue la discontinuité du personnage; il considère que "le moi" d'un personnage est fait des plusieurs "mois", il n'est pas unitaire, il est plus complexe. Figures à la fois individuelles et typiques, chacune a son rythme et son langage différents de tous les autres et toujours reconnaissables. Au début du roman proustien la description a un rôle décoratif, pas de fonction référentielle; il n'y a pas de description réaliste; elle était le lieu où l'auteur pouvait utiliser sa rhétorique. Pendant la période romantique, on observe une description expressive, une description des états d'âme. Avec le courant réaliste (Balzac, Stendal, Zola), la description a une fonction référentielle, elle renvoie à une société dans les traités scientifiques; la description est subordonnée au récit, elle fixe le cadre et met en évidence les pers. Le roman est capable d'inscrire dans son texte, des textes nés dans d'autres domaines (juridique, politique, économique). Proust a innové la promotion de la description . En ce qui concerne le récit on constate un éclatement du récit, une réduction du récit et la description gagne de l'importance et de primauté sur le récit. Cela se manif par la longueur des descriptions (de paysages psychologiques, portraits). C'est bien l'époque où le récit s'intériorise (ex: le récit du XIIIèmes où l'espace du personnage se restreint et l'aventure s'intériorise dans la profondeur du "moi" comme un "voyage" vers lui); on voit la description d'un chemin" a l'intérieur de son âme. Au XIXèmes les personnages traversaient les pays et les mers; au XXèmes l'aventure s'intériorise (la description de l'intérieur de son âme, les dangers se trouvent dans leurs âmes, ils peuvent se sauver ou se perdre). Le récit a éclaté en plusieurs morceaux, il n'est pas un seul, unique, mais il y a un récit principal et puis 2-3 récits parallèles, en hiérarchies (récits secondaires). On peut parler ici d'une conception philosophique qui correspond à une sensibilité de l'homme moderne et à sa vision du monde et Proust est très représentatif pour ce changement de l'homme; la vie de XXèmes oblige à la fragmentation de la personnalité de l'homme. La psychologie de Proust n'est pas statique mais évolutive. Il sait que le "moi" n'est pas une donnée immobile, qu'il se transforme sans cesse, que "la permanence et la durée ne sont pas promises à rien, pas même à la douleur"; il sait que seul le passé nous est acquis et que "les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus". Perdus à jamais? Non, car la mémoire va les ressusciter, mémoire involontaire mais disponible, accueillant l'apparition mystérieuse, imprévue, grâce à laquelle va se construire, sur le goût d'un gâteau ou le parfum d'une fleur, "l'édifice immense du souvenir". Parfois, on voit des effets dont on ne connaît pas les causes ou bien, il y a des causes multiples mais on ne voit pas l'effet. Entre l'effet et la cause la relation est déterminée au XIXèmes et au XXèmes. Au XXèmes on se rend-compte que cette relation ne peut être précisément déterminée: dans l'âme par ex on sent parfois un sentiment de tristesse sans motif; ou bien, on rit même si on ne doit pas, ce qui représente un grand mystère pour l'homme. On a souvent le sentiment de n'avoir pas toujours tout exprimé, tout fait, on a besoin de temps pour cela. On peut observer ici l'indéterminisme psychologique de Proust qui est à la recherche des causes des effets qu'il n'a jamais pu expliquer. Les éléments nouveaux qu'il a introduit dans le roman sont: - la discontinuité de la personnalité, - uploads/Litterature/ la-litterature-du-xxeme-siecle.pdf

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