La Madeleine de Proust et ses fonctions de rappel. Torres Guerrero Francisco Ma

La Madeleine de Proust et ses fonctions de rappel. Torres Guerrero Francisco Marcel Proust, un des écrivains français les plus célèbres, considéré comme un « génie littéraire »1, écrivit une œuvre tellement majestueuse : À la Recherche du temps perdu, contemplée comme un « inestimable cadeau au monde entier »2, dans laquelle se trouve l’ouvrage Du côté de chez Swann. C’est dans ce livre que le majestueux passage, le plus lu de toute sa production, celui de la madeleine, est situé. Sur toute la longueur de ce fragment, d’une manière détaillée et grandiose, Proust décrit une expérience foudroyante subie pendant que Marcel, le personnage principal, mangeait une madeleine. C’est par ce moyen-là que Proust développe l’idée de la mémoire, notamment involontaire. Alors, pourquoi ce passage met en œuvre toute une représentation de la création —construction, interprétation— lorsqu’il prétend de traiter ce type de mémoire ? Pour atteindre une conclusion approuvable, nous analyserons d’abord la figure de la madeleine et sa signification ; après, on examinera les deux « moi » que Proust emploie dans la construction de cet œuvre ; et pour clore nous dégagerons l’expérience vécue par Marcel. En introduction, la madeleine est décrite par Marcel comme « un de ces gâteaux courts et dodus, appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques »3. Tout ce vocabulaire —« court », « dodu », « moulé », « valve », 1 Curtis, Jean-Louis, Marcel Proust, le génie littéraire du XXe siècle, Paris, Académie Française, 1995. 2 Ibid. 3 Proust, Marcel, Du côté de chez Swann, Paris, France Loisirs, « À la Recherche du temps perdu », 1999, p. 50. « rainurée », « coquille »— nous renvoie à une image du sexe féminin, idée qui se renforce lorsqu’on lit, deux pages après, une autre description plus brève : « petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot »4. En plus, Marcel les appelle « Petites Madeleines » avec majuscule, comme s’il agissait d’un nom propre. D’autre part, la Madeleine représente un symbole moyennant lequel Marcel peut évoquer un souvenir fixée dans sa mémoire, dont le personnage ne se rappelle pas et qui le renvoie à son enfance. Alors, la Madeleine est une figure féminine par le moyen de laquelle on peut raviver des souvenirs d’une manière involontaire. Proust, au contraire du modèle de Sainte-Beuve, qui remarque le synchronisme entre vie et œuvre d’un auteur, propose l’existence de deux « moi » —social et profond— au long de ses écrits. On peut le retrouver dedans cette Madeleine le « moi profond », celui qui appartient seulement à Proust, un moi plus sentimental. Le « moi social », à l’inverse, se trouve dans toute l’œuvre, car il comprend les coutumes et habitudes de Combray, le village où est située l’ouvrage. D’un autre côté, le personnage dévoile que les Madeleines lui occasionnent des souvenirs involontaires. Cette expérience vécue à travers les synesthésies —celle du goût et celle du toucher de la madeleine— se présente si subitement ; pourtant, elle ne peut pas exister sans le détonant, la Madeleine, car elle porte les souvenirs qui appartiennent uniquement au « moi profond ». Tous comptes faits, la Madeleine est une force féminine qui est la cause des survivances des événements passés qui retournent à la mémoire d’une manière involontaire. La madeleine est 4 Ibid., p. 52 un symbole qui peut être interchangeable selon le « moi social » ; néanmoins, l’expérience est unique, pas substituable, car elle est située dans le « moi profond ». En supplément, on peut remarquer que la description de l’expérience et les synesthésies subies, tous les deux ne sont pas seulement un emblème de l’œuvre de Proust, mais elles sont aussi un phénomène qui représente un changement tant et plus élevé dans la littérature en général, et particulièrement dans l’européenne. Références. Proust, Marcel, Du côté de chez Swann, Paris, France Loisirs, « À la Recherche du temps perdu », 1999, 278 p. Curtis, Jean-Louis, Marcel Proust, le génie littéraire du XXe siècle, Paris, Académie Française, 1995. http://www.academie-francaise.fr/marcel-proust-le-genie-litteraire-du-xxe- siecle Écriture et sexualité. Autopacte. http://www.autopacte.org/Petite_Madeleine.html uploads/Litterature/ la-madeleine-de-proust-et-ses-fonctions-de-rappel.pdf

  • 19
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager