La ponctuation Cours dispensé de 1999 à 2003 à Paris IV-Sorbonne (DEUG 1) Référ
La ponctuation Cours dispensé de 1999 à 2003 à Paris IV-Sorbonne (DEUG 1) Références et abréviations: RPR: Riegel, Pellat, Rioul, Grammaire méthodique du français, PUF, 1994 PP: Aragon, Le Paysan de Paris, coll. Folio FF: Nerval, Les Filles du Feu, GF GM: Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, Livre de Poche JFC: Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre, Folio RF: Gauthier, Récits fantastiques, GF JF: Diderot, Jacques le fataliste, GF Introduction : Les signes orthographiques représentent des phonèmes ; ex : oi = [wa] alors que les signes de ponctuation sont des signes sans correspondance de phonèmes. Le point, la virgule, les points de suspension sont la marque du vide sur le plan sonore ; ils sont idéographiques. Définition : la ponctuation est " un système de signes qui contribuent à l’organisation d’un texte écrit et qui apportent des indications prosodiques, marquent des rapports syntaxiques ou véhiculent des informations sémantiques. " (J. Popin, La Ponctuation, coll. 128) En effet, ces signes, intérieurs au texte, au message écrit, correspondent à différents éléments. Ils marquent un phénomène oral : ex : le ? marque l’intonation, les … marquent une pause. Ils peuvent avoir un rôle graphique, comme l’alinéa, les caractères gras ou italique. Ils contribuent ainsi à la structuration du texte au niveau de l’écriture : certains marquent des relations de liaison (ex : le deux-points souligne un lien entre deux segments d’énoncé) ou au contraire de rupture, c’est ainsi le cas des points de suspension, très fréquents dans JFC) ceci est en particulier valable entre les différents propositions du texte au niveau de la lecture : ils permettent d’augmenter la capacité de compréhension et la vitesse de lecture Pierre dit Paul est idiot La ponctuation explicite ainsi les articulations sémantiques et logiques et supprime les ambiguïtés. On comptera parmi les différents signes de ponctuation : la virgule, le point virgule, le point, le point d’exclamation, le point d’interrogation, les points de suspension, les deux points, les guillemets, les tirets, les parenthèse et crochets. Il faudra aussi penser aux blancs (paragraphes, alinéas) et à leur rôle dans la mise en page du poème, aux majuscules qui soulignent la démarcation des phrases ou du vers. Définition des cinq fonctions de la ponctuation : fonction prosodique : le fait que la ponctuation serve à marquer les endroits pour respirer dans la lecture à haute voix, donc le rythme mais aussi l’intonation et la mélodie. fonction syntaxique : le fait que les signes servent à organiser et à séparer les termes au sein de la phrase ( dans la phrase : intraphrastique, entre les phrases : interphrastique) fonction énonciative : ils nous renseignent sur des changement dans la situation d’énonciation : qui parle, à qui, dans quel état d’esprit ( = indications de mise en scène, didascalies) le niveau énonciatif : tout ajout non indispensable à la compréhension de base dans la phrase fonction sémantique : c’est le complément de sens et d’information que les signes ajoutent parfois aux mots et aux phrases fonction stylistique : dès qu’il y a écart, transgression, par rapport à l’utilisation dite " normale " des signes Quelle méthode d’analyse ? La question de ponctuation est une des quatre question de grammaire que l’on vous pose à l’examen. Vous avez à analyser la ponctuation sur 3/4 lignes de texte. Il va de soit qu’on attend de vous un classement des signes. Vous pouvez opter pour un plan: par fonctions, dans lequel vous préciserez la position de ces signes dans la phrase ; la répétition est inévitable puisque certains conjuguent plusieurs fonctions. par signes, On proscrit l’absence de plan. Aucun plan n’est parfait, tous conduisent à se répéter mais l’absence de plan est rédhibitoire (ie au fil du texte) ! Le travail que vous aurez à effectuer est en quelque sorte inverse du mien : je vous donne les fonctions et illustre celles-ci à partir d’exemples tirés du texte, alors que vous aurez à partir du texte et à établir un plan fonctionnel ou " positionnel ". 1. Les signes annexes 1. Les signes typographiques a. paragraphe C’est une division arbitraire de l’énoncé ; la pensée est articulée en sous- développements qui doivent présenter une unité et une cohérence. Le paragraphe peut recevoir un sous-titre, c’est l’ultime subdivision du livre pour laquelle cela est possible. Il se distingue par un retrait de sa première ligne et est séparé du § précédent par une ligne vierge. b. alinéa L’alinéa est une subdivision du § qui est lui aussi marqué par un retrait de sa première ligne , mais n’est pas séparé de l’alinéa précédent par une ligne vierge. L’alinéa est l’unité supérieure de la phrase. D’un point de vue stylistique, il existe deux transgressions possibles : l’une qui morcelle le texte à l’extrême dans des alinéas composés d’une seule phrase. L’autre qui au contraire refuse toute articulation pendant des pages et des pages (cf. Claude Simon) c. variation typographiques italique On emploie l’italique lorsqu’il s’agit de signaler dans un texte un mot ou une expression étrangers (le latin par exemple), un néologisme, une audace de vocabulaire. Ils attestent donc toujours d’une intention d’auteur. On y reviendra donc dans le cadre de l’étude de la fonction énonciative car il y joue un rôle très important. Noter la distinction qu’ils permettent de faire entre les didascalies et le dialogue au théâtre caractères gras : mise en valeur de mots ou groupes de mots : titres, mots vedettes comme entrées de dictionnaires (cf. PP) lettres capitales : mise en valeur/ minuscules ex : les noms de personnages dans JF ; peut se doter d’un accent expressif comme leur emploi dans les e-mail (cf. PP) 2. autres signes le trait d’union au niveau du mot : la seule obligation qui ne relève pas de l’orthographe des mots composés est liée aux problèmes de mise en page : son emploi en fin de ligne lorsqu’un mot doit être coupé : ex PP ; nou/velle 182, etc. les autres emplois sont orthographiques : cf. RPR, p. 547-551 pour les règles de la composition ex : PP la plate-forme 182 ; rez-de-chaussée 73, etc. au niveau du texte : on utilise alors le tiret combiné avec l’alinéa dans la présentation du dialogue par alinéas (PP 54), dans les énumération, tableaux, listes, etc. l’astérisque a la forme d’une petite étoile comme son étymologie l’indique ; il peut indiquer un renvoi répété après l’initiale d’un nom propre, il indique qu’on ne veut pas citer ce nom intégralement (FF 79 le Théâtre de P***) 2. Les signes ayant une fonction prosodique principale ou signes pausaux Ce sont des signes qui ont pour fonction originelle de marquer des frontières syntaxiques qui correspondent aux pauses de la voix ; ils ont donc d’abord une fonction prosodique ( pause ou intonation), puis une fonction syntaxique, nécessairement, et éventuellement d’autres fonctions secondaire, telles que sémantique, ou énonciative. 1.le point a. fonction prosodique : il marque une pause forte b. fonction syntaxique, il indique nécessairement que le segment qu’il clôt est à considérer comme une phrase, qu’elle soit complète, ou incomplète. Il a donc une fonction syntaxique interphrastique. 2. le point-virgule a. fonction prosodique : il marque une pause de moyenne durée, par rapport au point il joue le rôle d’un point et peut séparer des propositions indépendantes (juxtaposées ou coordonnées) mais dont l’enchaînement est moins nettement interrompu que par un point. Dans ce cas, sa fonction syntaxique est interphrastique. Une angoisse effroyable me tenaillait le cœur ; chaque minute qui s’écoulait me tenaillait le cœur RF 121 il joue le rôle d’une virgule renforcée dans des énumérations, ou des structures //, qui contiennent dc déjà une virgule, dans ce cas, sa fonction syntaxique est intraphrastique : Une fois les volets ouverts, je revis avec attendrissement les vieux meubles conservés dans le même état et qu’on frottait de temps en temps, la haute armoire de noyer, deux tableaux flamands qu’on disiat l’ouvrage d’un ancien peintre, notre aïeul ; de grandes estampes d’après Boucher, et toute une série encadrée de gravures (…) ; sur la table, un chien empaillé que j’avais connu vivant, ancien compagnon de mes courses dans les bois, le dernier carlin peut-être, car il appartenait à cette race perdue. FF 194 Elle était persuadée que tant de bonheur était impossible ; que le jeune homme était trop jeune pour elle ; que toutes merveilles qu’il lui décrivait étaient imaginaires GM 154 Ici énumération des meubles et structures // (que), de plus, les ; établissent une hiérarchie/ virgules a. cela signifie qu’il a une fonction syntaxique, puisqu’il structure la phrase : il indique la juxtaposition Elle ne nous a pas oubliés ; elle est couturière à paris auprès de Notre-Dame ; GM 155 Ici, il a donc une fonction syntaxique interphrastique, comme un point ou renforce la coordination Tout en parcourant les rues de la ville, je uploads/Litterature/ la-ponctuation 1 .pdf
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- Publié le Oct 21, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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