La rédaction Web La rédaction Web….vaste sujet. La liste des livres, des sites,
La rédaction Web La rédaction Web….vaste sujet. La liste des livres, des sites, des blogs, des forums et des wikis qui fleurissent sur la question est longue. Que signifie écrire pour le Web ? Par rapport à écrire un rapport d’activité, écrire une publicité ou écrire un manuel d’utilisation ? On se rend compte à l’usage qu’il n’y a pas de recettes magiques pour écrire pour le Web. Mais il y a des usages de lecture, des habitudes de lecture, qui permettent d’avoir plus ou moins de chance d’être lu si on les respecte. Dans le cadre de cet article sur la rédaction Web, j’aimerais essayer de faire le point sur certaines difficultés que nous rencontrons tous, lorsque nous sommes appelés à rédiger un texte pour le média Internet. Mon propos vous sera sans doute familier. Vous constaterez également que j’emprunte de nombreux éléments aux techniques d’écriture journalistique. Les attentes d’un lecteur de journaux sont similaires à celles d’un internaute. L’information doit être claire, concise, synthétique. Tous deux sont saturés d’informations provenant de médias divers et variés. Il n’y a donc aucune raison pour qu’ils fassent des concessions et qu’ils acceptent de perdre leur temps avec un article ou avec une page mal ficelé. Ce tour d’horizon va s’articuler en trois temps: • tout d’abord, nous évoquerons rapidement les trois ingrédients qui, à mon sens, assurent la réussite d’un site:l’harmonisation du contenu, le design et la technique; • ensuite, nous essayerons de comprendre quelles sont les habitudes de lecture de l’internaute. Vu que nous écrivons pour lui, autant savoir comment il lit, quelles sont ses attentes; • enfin, nous passerons en revue quelques astuces rédactionnelles qui peuvent faciliter la lecture d’une page. La rédaction, un des trois ingrédients d’un site réussi La qualité sur le Web Commençons par analyser les trois ingrédients qui permettent de réussir un site Internet. La qualité Web est extrêmement difficile à définir. Sur Internet, tout est qualité. On ne peut pas parler de qualité communicationnelle en la restreignant aux textes et aux images. La technique est, elle aussi, un vecteur d’image majeur. Dans l’esprit de l’internaute, si la page d’un formulaire ne marche pas, c’est que le service est nul, même si le design est bon. Les habitudes de lecture des internautes La lecture à l’écran On a tendance à l’oublier, mais la lecture à l’écran est plus pénible que la lecture d’un texte imprimé. On estime que la vitesse de lecture à l’écran est retardée d’au moins 25%. Le critère de lisibilité est donc essentiel. Il faut que les phrases soient courtes. Et il ne faut pas hésiter à faire usage de cette formidable possibilité qu’offre le Web: l’hypertextualité. L’hypertextualité permet de donner du champ en profondeur à l’information. Elle permet au lecteur de s’acheminer plus directement et plus rapidement vers l’information qu’il recherche, à son centre d’intérêt. C’est le rôle des portails Internet, par exemple, de fournir une information très courte, très grossière qui s’affinera au fil des liens pour éventuellement finir sur un fichier pdf contenant un document complet. De plus, l’internaute semble ne pas aimer le défilement de pages longues. Encore moins quand l’information est mal organisée et qu’il n’y a pas de paragraphes. Ce qui nous permet d’énoncer une des premières règles d’or du Web: mettre l’information la plus importante de votre page tout en haut de la page. Les lecteurs balaient la page pour voir s’ils arrivent à localiser l’information qu’ils cherchent. Alors, autant la leur servir sur un plateau. Le frein que constitue la lecture à l’écran ne veut pas dire qu’ils ne liront pas des textes longs. Mais pour ce faire, il faut respecter certaines règles qui favorisent cette lecture à l’écran. Les parallélismes entre l’écriture journalistique et l’écriture Web Arrêtons-nous quelques instants sur les attentes des lecteurs et sur les mécanismes de lecture d’un lecteur de journal ou d’un internaute, afin de parler des freins qui font qu’il lira ou non un article. Nous notions que le lecteur de journaux et l’internaute ont des similitudes. En effet, le journal et le Web sont des supports où un style criard, un style publicitaire passe mal. Ce sont des médias cool, comme les appelle Jakob Nielsen. Comme pour un journal, les utilisateurs cherchent à saisir aussi rapidement que possible les informations contenues sur un site. Ils se demandent ce qu’une page ou une information va bien pouvoir leur apporter, pourquoi est-ce qu’ils y reviendraient ? C’est une question que nous nous posons par exemple actuellement dans le cadre de la refonte du portail étudiant de l’EPFL. Comment être pertinent, informatif et attractif ? L’écriture Web veut qu’on tienne compte de cette fameuse pyramide inversée qui est présentée dans les cours de journalisme. Le schéma vous montre qu’il faut mettre l’information la plus importante en premier. Ceci va à l’encontre de tout ce que nous avons appris à l’école, dans nos rédactions, où il fallait garder le meilleur pour la fin. Mais faire cela sur une page Web équivaut à manquer sa cible. Les attentes du lecteur Ecrire pour être lu. Ceci devrait être la préoccupation majeure de toute personne qui met du contenu en ligne. C’est pour cela qu’il est intéressant de se demander comment le lecteur entre ou non dans un texte. Comme je l’indiquais, les sources d’information sont tellement nombreuses sur un même sujet, et ce, au sein d’une même école comme la nôtre, qu’on se doit d’être pertinent. L’internaute n’a pas de temps à perdre avec des informations dispersées un peu partout sur un site. Il faut que nos textes soient utiles. Nous devons donc à tout moment nous poser les questions suivantes: • Qu’est-ce que mon texte va apporter au lecteur ?, • Ce texte est-il au bon endroit sur mon site ? Un autre critère important pour retenir l’attention de votre lectorat, c’est le critère de proximité. Mettez des choses sur votre site qui concernent votre lecteur dans son présent le plus immédiat, des informations qui soient en prise directe avec ses préoccupations. C’est la seule solution pour qu’il se sente impliqué par vos liens, vos boîtes, vos films, vos animations, etc. Ce qui se passe sur le Campus intéressera prioritairement votre lecteur. Et ce qui s’est passé la veille, ou ce qui se passera demain, l’intéresse également plus qu’une information datant de 2004. D’où l’importance de faire des mises à jour fréquentes. C’est loin d’être évident, mais il faut tenter de donner du sens aux pages, aux sites. S’efforcer de mettre en scène l’information comme on présenterait un bon plat. Et éviter les pages fourre-tout (on ne le dira jamais assez). Il faut que l’internaute se sente pris par la main, qu’il se sente sécurisé. Les mécanismes de lecture Venons en maintenant aux mécanismes de lecture. Le Web bénéficie d’une habitude prise par chacun d’entre nous. Et cette habitude, c’est celle de regarder la télévision. C’est-à-dire une habitude de regarder l’écran, de percevoir globalement une surface qui est celle de l’écran. Alors, comment le lecteur lit-il ? En fait, il ne lit pas mot à mot, mais il photographie un groupe de mots. On estime que cette capture visuelle englobe dix à douze signes, espaces compris. Ceci a des conséquences directes pour la rédaction ! Tout d’abord, les mots de plus de trois syllabes sont difficiles à lire. Il est évidemment impossible d’éliminer tous les mots de plus de trois syllabes, mais on peut prendre l’habitude d’essayer de les remplacer par des mots plus courts. Pensons par exemple aux adverbes qui sont souvent très longs. Cet exemple illustre bien le constat fait par les linguistes: la tendance naturelle du rédacteur va EXACTEMENT à l’inverse de celle du lecteur. Il est donc important pour nous, rédacteur, d’accepter de nous plier aux exigences de nos lecteurs et de ne pas attendre d’eux qu’ils le fassent. Après avoir fait cette photographie, le lecteur procède à la reconnaissance. Il rapporte les signes qu’il a saisis aux mots qu’il connaît. Si le lecteur ne reconnaît pas l’un des mots, il y a un barrage linguistique. Si le contexte ne lui permet pas d’expliciter le mot qu’il n’a pas compris, 9 fois sur 10, il abandonne la lecture. Donc, sans qu’on s’en rende compte, une certaine manière d’écrire aboutit à la suppression du lecteur. Pour voir comment éviter ces écueils, je vous conseille d’aller lire certains des articles de nos journalistes du Service médias et communication qui s’efforcent de rendre lisible un matériau de départ qui est souvent hypertechnique et lacunaire. On peut dire qu’on choisit ses lecteurs en choisissant son vocabulaire. L’exercice est donc plus difficile pour nous, ici, à l’EPFL. Car nous écrivons pour des publics très différents: enseignants, étudiants, entreprises, etc. Nous devons donc apprendre à jongler avec les styles, avec les registres de parole. On ne s’adresse pas à un étudiant comme à un collaborateur. Il faudrait donc connaître le stock moyen de mots du lecteur. Ce stock est en règle générale toujours beaucoup plus bas que ce qu’on croit. Il faut distinguer le uploads/Litterature/ la-redaction-web.pdf
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- Publié le Fev 13, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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