See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://ww
See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/345304243 Lazarillo de Tormes «Lázaro de Tormes», edición, estudio y notas de Francisco Rico: Real Academia Española, Madrid, 2011 Article in Bulletin Hispanique · December 2013 DOI: 10.4000/bulletinhispanique.2942 CITATIONS 0 READS 209 1 author: Jacques Joset University of Liège 60 PUBLICATIONS 35 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Jacques Joset on 15 December 2020. The user has requested enhancement of the downloaded file. Bulletin hispanique Université Michel de Montaigne Bordeaux 115-2 | 2013 Les traductions vieillissent-elles ? Lazarillo de Tormes «Lázaro de Tormes», edición, estudio y notas de Francisco Rico Real Academia Española, Madrid, 2011 Jacques Joset Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/bulletinhispanique/2942 DOI : 10.4000/bulletinhispanique.2942 ISSN : 1775-3821 Éditeur Presses universitaires de Bordeaux Édition imprimée Date de publication : 28 décembre 2013 Pagination : 773-777 ISBN : 978-2-86781-908-7 ISSN : 0007-4640 Référence électronique Jacques Joset, « Lazarillo de Tormes «Lázaro de Tormes», edición, estudio y notas de Francisco Rico », Bulletin hispanique [En ligne], 115-2 | 2013, mis en ligne le 14 février 2014, consulté le 22 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/bulletinhispanique/2942 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ bulletinhispanique.2942 Ce document a été généré automatiquement le 22 septembre 2020. Tous droits réservés Lazarillo de Tormes «Lázaro de Tormes», edición, estudio y notas de Francisco Rico Real Academia Española, Madrid, 2011 Jacques Joset RÉFÉRENCE Lazarillo de Tormes «Lázaro de Tormes», edición, estudio y notas de Francisco RICO, Madrid, Real Academia Española, “Biblioteca clásica de la Real Academia Española, 29”, 2011, XII + 322 pp. 1 Le 23 décembre 2000, Francisco Rico signait une pleine page du supplément littéraire « Babelia » (p. 14) du journal El País intitulée « …cómo no editar el Lazarillo ». Cette charge doit laisser un souvenir que l’on imagine désagréable à l’auteur d’une édition commentée du prototype du roman picaresque parue cette même année 2000. Francisco Rico nous livrait en fait les recettes de « comment éditer le Lazarillo » : il lui suffisait de retourner en 2011 arguments, interprétations et méthode d’édition d’un livre dont on me dispensera de rappeler l’auteur et le titre. 2 Il est difficile, concédons-le, d’en remontrer à quelqu’un qui entretient avec le Lazarillo un dialogue de presqu’un demi-siècle. C’est en effet dès 1964 que le jeune Francisco Rico rédigeait les notes à sa première édition du Lazarillo, parue avec le Guzmán de Alfarache, dans le volume La novela picaresca española (Barcelona, Planeta, 1967). Vingt ans plus tard, la fameuse, mais pas toujours soignée, collection « Letras Hispánicas » de la maison Cátedra accueillait sa seconde édition réimprimée telle quelle « des douzaines de fois » (p. 216), même après la découverte en 1995 d’une nouvelle édition, celle de Medina del Campo, qui venait compléter (mais peut-être pas fermer) la série des premières éditions connues de 1554 (Alcalá de Henares A, Burgos B et Anvers C). Cette troisième et, augure-t-il, dernière édition tient évidemment compte de M pour Lazarillo de Tormes «Lázaro de Tormes», edición, estudio y notas de Francisco... Bulletin hispanique, 115-2 | 2013 1 l’établissement du texte critique. Cependant rappelons que le parcours « lazarillesque » de F. Rico est jalonné par des monographies ou recueils d’articles aussi essentiels que La novela picaresca y el punto de vista (1970) et Problemas del « Lazarillo » (1988). Cette troisième édition recueille donc les fruits de ces quelque dix lustres de tête à tête avec l’œuvre, résultats qui, comme toute pratique humaine, ne sont pas définitifs et restent perfectibles, mais gageons que les chercheurs qui mettraient en doute l’apport de Francisco Rico sur tel ou tel aspect de son œuvre critique en général admettront in petto que leur collègue de l’Université Autonome de Barcelone a fait faire des pas de géants aux études sur le Lazarillo de Tormes. 3 Ici on ne s’étonnera pas de retrouver des propositions déjà avancées dans l’un ou l’autre ouvrage ou éditions antérieurs comme ce « caso » qui est la clef structurale du récit. A la demande écrite d’un correspondant, identifié par la simple adresse courante de « Vuestra Merced », ami de l’Archiprêtre de San Salvador, Lazare répond par lettre en lui relatant el caso (avec article déterminatif) de long en large (muy por extenso) (p. 128). Le « cas » correspond à l’épisode des rumeurs qui courraient à Tolède à propos de la femme de Lazare et de l’Archiprêtre, qui, pour camoufler ses turpitudes, aurait imposé ce mariage au crieur public, fonction officielle mais infime à laquelle il avait accédé. Dédaignant les mauvaises langues, Lazarille peut légitimement se considérer arrivé « au sommet de toute bonne fortune », au terme de son récit. Cette version du ménage à trois développée par Lázaro est une authentique prouesse littéraire en ce que l’auteur raconte l’histoire depuis sa naissance d’un personnage de basse extraction dont toute l’expérience (et celle de sa mère) explique son attitude de cocu consentant (p. 196). 4 Cette lecture du « cas », bien que connue depuis longtemps des lecteurs de F. Rico, sort revigorée et comme rajeunie dans son expression, tout comme celle du « réalisme » particulier de l’œuvre, énoncée dans son discours de réception à la Real Academia Española, qui héberge maintenant la collection de classiques espagnols dirigée par celui que l’institution accueillait en 1977. Le Lazarillo de Tormes est « réaliste » car il veut être appréhendé par le lecteur comme une lettre réellement écrite par un pregonero tolédan. Lazare signe donc un pacte de vraisemblance autobiographique avec le lecteur qui, en fait, lit le premier roman réaliste de la littérature occidentale (p. 129), ce dont il prendra peut-être conscience à la fin de ce qu’il avait lu comme un exemple de plus d’un genre à la mode aux alentours de 1550, les carte messagiere ou lettere volgari (p. 146), intimement lié à la forme autobiographique. Ce détournement de la « lettre de nouvelles » au nom du vraisemblable est une carte maîtresse de l’art de l’auteur anonyme, aspect de la fiction souligné par F. Rico dès 1983 (pp. 144-145). Ce « réalisme » est à situer dans la perspective historique de la trajectoire du roman européen, comme forme (la missive à Sa Grâce), comme acte de langage et non comme matière (p. 155). 5 Ce « réalisme » est d’autant plus évident –voire choquant pour le lecteur de l’époque pris au piège par la lettre de Lazare– dans le panorama des lettres espagnoles entre 1545 et 1554 dont l’ horizon élargi embrasse tant les œuvres originales que les rééditions d’œuvres remises à l’honneur et les traductions (pp.130ss). Arrivé à ce moment de mon propre dialogue avec le Lazarillo de Tormes (qui remonte à 1967), on me permettra d’insister sur l’influence exercée sur cette œuvre par L’âne d’or d’Apulée, admise par F. Rico (pp. 136, 172-173, 182, 185) et dont j’avais relevé l’importance dans la genèse de La lozana andaluza (1528) de Francisco Delicado via la traduction de López de Lazarillo de Tormes «Lázaro de Tormes», edición, estudio y notas de Francisco... Bulletin hispanique, 115-2 | 2013 2 Cortegana (1513) (voir mon « estudio preliminar » à l’édition de La lozana andaluza procurée par Folke Gernet et moi-même −Barcelona, Galaxia Gutenberg-Círculo de lectores, 2007, pp. LX-LXII−). J’avais aussi à cette occasion relevé des traces notables, mais cachées des dialogues de Lucien de Samosate dans l’œuvre de Delicado que nous retrouvons plus éparses dans le Lazarillo. Apulée, Lucien, Francisco Delicado et « Lázaro de Tormes », voici un carré d’auteurs qu’il conviendra un jour de réexaminer en tant que tel. Ce carré se transforme en pentagone si l’on se souvient qu’un certain nombre de doses apuléennes et lucianesques se retrouvent également dans le Baldo (1542) (pp. 138, 142), adaptation très libre du Baldus de Teófilo Folengo, dont l’importance dans la genèse du Lazarillo a été démontrée dans un article classique d’Alberto Blecua (1972-1973) repris, comme il se doit, dans la bibliographie. 6 Pour en terminer avec La lozana andaluza dans le Lazarillo, F. Rico réfute l’opinion répandue selon laquelle le personnage Lazarillo mentionné dans le mamotreto XXXV de l’œuvre de Delicado soit le même que le nôtre et qu’il était donc une figure folklorique connue. Selon l’éditeur-commentateur, le Lazarillo de La lozana andaluza renvoie en fait à une facétie répandue au XVe siècle, reprise dans Les cent nouvelles nouvelles. Il se sépare ainsi de Marcel Bataillon qui avait octroyé au folklore espagnol une place indue dans la genèse du Lazarillo (tout comme celui qui signe ces pages et qui, dans son péché de jeunesse de 1967, avait peut-être aussi surestimé la prolongation dans notre roman de traditions médiévales, encore que…). Or l’étude de F. Rico est dédicacée « à la mémoire de Marcel Bataillon » (p. 90). Cette dédicace doit être comprise comme un aveu de filiation intellectuelle aussi exigeante en matière de philologie qu’en histoires de la littérature et de la pensée espagnoles. C‘est dire que la réduction du substrat folklorique du Lazarillo ne va pas sans regrets sincères de sa part (« Duele disentir uploads/Litterature/ lazarillo-de-tormes-lazaro-de-tormes-edicion-estud.pdf
Documents similaires










-
28
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 27, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1972MB