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La métaphore du Boléro dans Ritournelle de la faim Plan Introduction : 1. Le Bo

La métaphore du Boléro dans Ritournelle de la faim Plan Introduction : 1. Le Boléro et Ritournelle de la faim J.M.G. Le Clézio est un écrivain qui cherche toujours à renouveler son style au cours de sa carrière littéraire. Dans son dernier roman, Ritournelle de la faim, publié en 2008, il parvient à incarner une pièce musicale toute entière, le Boléro, composé par Maurice Ravel en 1928, comme une métaphore de son histoire. Les caractéristiques les plus marquantes de cette musique singulière : l’alternance, l’itération, l’instrumentation, l’apothéose et le silence trouveraient-elles leurs équivalents dans le roman, sans parler du titre ritournelle qui ferait référence aux deux mesures de batterie ponctuées tout au long de la mélodie du Boléro. Notre travail consiste à rassembler et à analyser ces rapprochements musico-littéraires. 2. Bilan des recherches À l’étranger, les études sur Le Clézio peuvent être divisées en trois catégories : les études thématiques (la vision du monde, le mythe, les sources autobiographiques, etc), les études stylistiques (l’évolution du style, les constantes syntaxiques, etc) et les études de la réception (les manuels scolaires, les notes des éditeurs, les critiques du mass média, etc). En Chine, c’est surtout en 2008 que les chercheurs ont commencé à s’intéresser à l’oeuvre leclézienne (il n’y avait avant 2008 que six romans traduits Le procès-verbal, Désert, La guerre, Étoile errante, Poisson d’or et Ourania). La plupart des études se bornent au champ thématique, peu dans le domaine stylistique (sur Désert). 3. Présenter le travail (les chapitres, les théories, les références) Nous analyserons les rapports entre le Boléro et Ritournelle de la faim dans trois chapitres : « l’alternance et l’itération », « l’instrumentation » et « l’apothéose et le silence ». Dans le premier chapitre, notamment sur l’itération, nous ferons référence à la psychanalyse lacanienne, qui est la source de la répétition chez Ravel, et la théorie de la fréquence de G.Genette. À propos de « l’instrumentation », nous nous référons à la théorie de focalisations de G.Genette et aux travaux sur la musicalité chez Zola et Proust (F.Sabatier) pour étudier la synesthésie. En ce qui concerne le dernier chapitre, nous allons consulter les recherches sur le silence chez Le Clézio (M.S.Boulos, J.Michel), sur les constantes syntaxiques (C.Bureau, Fontanier) et sur le calligramme (D.Pergez) Il nous faut aussi une biographie complète de Ravel (M.Marnat) et des critiques sur le Boléro. Chapitre 1 L’alternance et l’itération 1.1 L’alternance 1.2 L’itération 1.3 La ritournelle Dans le Boléro, Ravel construit un thème scandé de 16 mesures, en déduit un contre-thème plus pathétique, et fait alterner ces deux thèmes régulièrement pendant presque 15 minutes à un rythme invariable. Les 18 entrées des thèmes au total sont séparées chaque fois par deux mesures de batteries, soit la ritournelle. À l’imitation du Boléro, dans Ritournelle de la faim se croisent deux destins, l’un ascendant, qui est le sursaut de la fille Ethel, son parcours d’une enfant naive à une jeune femme indépendante, et l’autre descendant, celui du déclin de sa famille, de l’opulence à la banqueroute totale. En plus de l’alternance, l’itération réside dans le fait que le narrateur raconte, à l’imparfait, des événements réguliers jusqu’ à l’éclatement de la fin du roman. Les scènes comme les sorties d’Ethel avec Xénia, les jeux d’amitié de Xénia, les conversations du salon le dimanche ne se déroulent pas à l’ordre chronologique, mais plutôt comme un tourbillon continuel de répétition. D’ailleurs, l’histoire est ponctuée, de temps en temps, par une sensation de vide, une faim au sens large, que ressentent tous les personnages du roman : le désir d’amour d’Ethel, l’envie d’une vie bourgeoise de Xénia, le besoin de popularité d’Alexandre, la nostalgie de l’ailleurs de Soliman, l’appétit de vivre de la belle Maude, etc. Le thème de la faim est un thème récurrent dans la plupart des romans de Le Clézio. On pourrait ainsi dire que la faim est elle-même une ritournelle dans toute l’oeuvre leclézienne. Chapitre 2 L’instrumentation 2.1 Les focalisations 2.2 La synesthésie Afin de faire répéter la mélodie tout en évitant la monotonie, Ravel introduit à chaque entrée des instruments musicaux de différentes tonalités : la flûte, le haut-bois d’amour, la petite clarinette, la petite trompette, le saxophone ténor, le saxophone soprano, la trombone, les violons, etc. Ces instruments sont introduits soit en solo, soit à l’unisson, ce qui se transforme dans la narration de Ritournelle de la faim en différentes focalisations (la focalisation fixe, la focalisation variable et la focalisation zéro), car dans le roman, les personnages se métamorphosent en instruments. Certains d’entre eux sont explicitement comparés aux instruments par la tonalité de leurs voix, d’autres sont implicitement associés par la synesthésie, parce que les nuances délicates de leurs tonalités créent souvent une synesthésie, associant les sons avec les couleurs et les parfums. La synesthésie est une technique d’association souvent utilisée par Zola (voir Le Ventre de Paris), puis par Proust (voir À la recherche du temps perdu). Chapitre 3 L’apothéose et le silence 3.1 De l’apothéose au silence 3.2 Le silence Les dernières mesures du Boléro, où éclate une modulation inattendue en Mi majeur, s’achèvent dans un volume assourdissant, qui sont suivies brusquement d’un silence absolu. À l’imitation du Boléro, Le Clézio écrit dans le roman la chute brutale du vaisseau familial des Brun et leur exode à Nice (non plus à l’imparfait) comme les dernières mesures tumultueuses de la musique, et le terrible silence qui règne longuement sur les gens et les villes, ravagés par la Seconde Guerre mondiale. D’après Le Clézio, l’apothéose et le silence qui s’ensuit sont inséparables dans le Boléro pour que le contraste rende les spectateurs étouffés par ce silence excessif. À la fin du roman, tous les personnages et les villes sont condamnés à ce mutisme insupportable. Afin de mieux illustrer ce sentiment d’étouffement, Le Clézio recourt à un rythme « martelé », dont la syntaxe énumérative et répétitive montre la saturation de l’être humain dans l’espace urbain et au calligramme, dont le choque visuel donne une sensation d’horreur beaucoup plus profonde que les mots linéaires. Conclusion Bibliographie : BERGEZ, Daniel, Littérature et peinture, Armand Colin, Paris, 2006 BACKÈS Jean-Louis, Coste Claude, PISTONE Danièle, Littérature et musique dans la France contemporaine, Presses Universitaires de Strasbourg, 2001 BROWN Calvin. S, Music and literature, A comparison of the arts, University Presse of New England, 1987 BOISSARD Janine, Boléro, Fayard, Paris, 1995 BOULOS Miriam Stendal, Chemins pour une approche poétique du monde, Le roman selon J.M.G. 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