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Morlotti Beatrice LE COEUR DANS LES BALLADES DE CHARLES D’ORLÉANS Charles d’Orl

Morlotti Beatrice LE COEUR DANS LES BALLADES DE CHARLES D’ORLÉANS Charles d’Orléans, noble duc d'Orléans et célèbre poète du XV siècle, écrit ses ballades pendant sa période de captivité en Angleterre, du 1415 au 1440. Le thème principal de ce recueil est l'Amour courtois das tous ses aspects. En lisant le recueil des ballades on peut trouver un fil conducteur qui lie les ballades du recueil: le cœur. Il est un élément fondamental dans le développement de l’expérience amoureuse de Charles d’Orléans et en suivant les textes on peut reconstituer l’itinéraire d’amour que le poète suit et où le cœur est protagoniste. Le cœur dans les ballades de Charles d’Orléans est une entité indépendante par rapport à la figure du poète narrateur. L’auteur parle de son propre cœur comme de quelque chose d’extérieur à lui- même. On peut dire qu’il y a une personnification du cœur, il a sa propre volonté, ses sentiments et ses devoirs et il est lié au poète presque seulement comme intermédiaire entre lui, la dame aimée et la figure personnifié d’ Amour. Entre le poète et le cœur il y a un rapport de complicité, souvent c’est le poète qui demande à son cœur de s’engager avec lui dans l’expérience amoureuse et par conséquent le cœur lui donne ses services. Le cœur devient donc «alter-ego» du poète amoureux et la figure narrative de l'écrivain devient l'intermédiaire entre le cœur, Amour et la dame aimée. La figure du cœur est présente en particulier dans les premières soixante-dix ballades, où se développe l’histoire d’amour entre le poète et son amante. Au début est par les yeux qu’il y a la première expérience d’amour, les yeux transmettent le message d’Amour de la Dame au cœur et celui-ci ne peut pas se tenir, le plaisir et les désires qui naissent du message d’amour sont trop forts et irrésistibles, comme il est dit à la balade 3 au vers 5-8 ou on parle à propos du rapport entre le cœur et les yeux. Le cœur du poète envoie ses yeux pour communiquer avec les yeux de l’amante, mais ceux-ci sont si forts qu’ils assaillent le cœur et il ne se peut pas défendre, il se retrouve désarmé et seul contre la puissance de l‘amant, comme le poète dits dans la ballade 4 vers 1-2 «Comment se peut un povre cueur deffendre,/Quant deux bealux yeulx le viennent assalir?» . Il ne peut plus résister au plaisir que la présence de la dame lui donne et il devient ainsi esclave du désir. Il a seulement deux possibilités: «Il lui convient ou mourir ou se rendre» (ballade 4, ver 8). Le cœur est donc frappé par les coupes des yeux de l'amant et il ne peut pas plus guérir «onques depuis mon cueur ne peut guerir» (ballade 4 ver 19). Dans la ballades 6 et 7 on voit comme le poète et le cœur sont deux entités séparées, le poète essaie de convaincre le cœur à renoncer à l’amour, mais dans ce cas «mon cueur qui est maistre de moy» (ballade 7,ver 9) ne veut pas accepter, parce que le plaisir l’a fait esclave d’Amour. L'écrivain ne peut plus contrôler son cœur parce qu'il veut servir seulement amour, jour et nuit (ballade 8, envoi «Amour, je ne puis gouverner \Mon cueur, car tant veult servir...»). Désormais pour le cœur commence une dure existence au service d'Amour et de l'amant. Le cœur est envoyé par Amour à la dame comme garantie d'amour par le poète amoureux. La dame reçoive le cœur et le poète lui demande le sien comme signe de loyauté et amour mutuel, «que vostre coeur vous me donnés […] puisque le cueur de moy avés» (ballade 2, vers 10-12). Tandis qu'il attend le cœur de la dame, le poète demande à Amour une autre cœur pour vivre et Amour lui promet de lui donner la force et l'énergie jusqu'à ce qu'il obtient le cœur de l'aimée (La Retenue d'Amour, vers 391-400). Dans la balade 18 Charles d'Orléans se merveille de ce miracle d'amour et il se demande comme il a pu vivre si longtemps pendant il était loin de son cœur. Finalement l' écrivain reçoive le cœur de l'aimée, il dit que Pitié a négocier avec la dame et elle est réussie à l' obtenir. À partir de la ballade 13 nous comprenons que le poète et la dame sont loin, signe de l'expérience de la captivité de l'auteur pendant les années de écriture des ballades. À cause de cet éloignement le cœur est constamment dans un état de douleur et souffrance. L' absence de constantes nouvelles à propos de l'aimée génèrent craintes et douleurs au coeur, en effet le poète, qui est toujours fidèle à l'aimée, espère dans la loyauté de la dame «Souée sure, ma doulce amie, que je vous ayme loyaument. […] Acquittiez vous pareillement» (ballade 14, envoi). Le désir de voire la dame fait souffrir le cœur et le poète demande constamment à la dame de lui envoyer des signes de sa présence et de sa fidélité , comme dans la ballade 12 où il demande à la dame un baiser d'amour et une nouvelle joyeuse pour soulager ses tourments douloureux, «...me souhadier un baiser amoureux\ venant du cueur et de pensee lie,\ pour alegier mes griefs maulx doloreux» (ballade 14, vers 6-8). En plus il demande à l'amante de mesurer certains de ces comportements, parce qu'ils donnent au cœur encore plus de douleur (ballade 5). Dans la ballade 19 le cœur est dit «vestu de noir» (ballade 19, ver 25), le noir dans le langage médiévale ne désigne pas seulement la couleur, mais signifie aussi «livide, triste» et cette figure du cœur noir est reprise aussi dans deux autres ballades, la ballade 37 et la ballade 95. La seule chose que le poète peut faire pour aider son cœur et prier Amour de lui faire guérir de sa souffrance provoquée par le désir de voir la dame «si vous pry, dieu d'Amours,\ sauvez mon cueur, ainsi qu'avez fait maint» (ballade 27, vers 7-8). A' cause de la douleur et de la souffrance le cœur tombe dans un état de sommeil continu , le poète explique que la seule chose que lui peut réveiller est la vue de la beauté de la dame, image qui doit être transmit par les yeux, «adonc mon cueur s'esveillera,\ qui en dueil dormy longtemps a» (ballade 45, vers 12-13). Dans la ballade 48 le poète exprime le désir de pouvoir réveiller son coeur et de lui libérer de sa souffrance «Trop de long temps vous voy sommeillier, […] Veullie vous ce jour esveillier!» (ballade 48, vers 1-3). Dans la ballade 3 le poète parle de son cœur comme un «martyr d'Amour». Il devient martyr pour tous les maux qu'Amour lui donne et on dit aussi que quand il mourra , le dieu d'Amour lui fera saint d'amour (ballade 10). Pendant l'expérience amoureuse le cœur trouve plusieurs ennemies qui rendent encore plus difficile son existence au service d'Amour, mais il peut conter aussi sur des allies. Dans la ballade 25 le poète cherche tous les alliés possibles pour défendre son cœur. Ces figures apparaissent dans les ballades comme personnages personnifiés, donc écrites avec lettre majuscule. On trouve le premier allié dans la ballade 3, où le cœur est tourmenté par les maux d'Amour et le poète cherche d'apporter au cœur la compagnie de Réconfort, qui selon l'auteur, est une entité qui dort et est très difficile à réveiller. Dans la ballade 9 on rencontre plutôt les figures liées au cœur de la dame, qui sont Bonté, Honneur, Loyauté et Gentillesse et toutes ensemble « tiennent son cueur en leur governement » (ballade 9, ver 20). Un autre allié du cœur est l' Espoir, dans la ballade 14 le poète exprime le désir de pouvoir aider son cœur avec Espoir, aussi dans la ballade 23 il demande à Espoir de lui porter des nouvelles à propos de la dame pour chasser la tristesse du cœur. Finalement dans la ballade 28 Espoir arrive au cœur et il est accompagné par Réconfort, lequel vient due cœur de la dame et porte des signes de son amour. Un autre allié que le poète demande pour aider le cœur est Courage, das la ballade 29 il est appelé pendant la guerre contre un ennemi particulier, le Soupçon et Espoir devient une forteresse où le cœur se peut défendre contre l'ennemi Danger. Selon chef de tous les ennemis est Fortune, comme on voit dans les ballades de 38 à 43. Dans la ballade 38 Douleur est sous les ordres de Fortune qui lui dit d'attaquer le cœur. Fortune est dit «la cruelle » (ballade 41), elle ne veut laisser le cœur et le poète et lui donnent seulement souffrance. Dans la ballade 43 le cœur se retire comme une ermite pour se protéger contre Tristesse et Souffrance, eux aussi sont en alliance avec Fortune contre cœur et poète. Le dernier allié est le Nonchaloir et il apparaît pour uploads/Litterature/ le-coeur-dans-charles-d-x27-orleans 1 .pdf