Suffren et la campagne des Indes La suprématie des Anglais sur mer s’affirme de

Suffren et la campagne des Indes La suprématie des Anglais sur mer s’affirme de plus en plus, et leurs nombreuses démonstrations de force sur la côte de Coromandel vont convaincre les Français de la nécessité de réorganiser leur défense dans la région. La perte de Pondichéry, au terme de la guerre de Sept Ans (1756- 1763), a en effet achevé de leur démontrer la précarité de cette base. En une année de campagne (1782-1783), Suffren accumule de nombreuses victoires. Il tente de déloger les Anglais de l’Inde lors des hostilités déclenchées par la guerre d’Indépendance américaine. Sur la côte de Coromandel aux Indes, les forces anglaises ne restent pas inactives et s’attaquent aux comptoirs français ; elles ont pris Chandernagor et tentent d’assiéger Pondichéry qu’Hider-Ali Khan, le prince de Mysore, allié à la France, s’acharne à protéger sur terre, mais qui réclame aux Français des renforts sur mer. A la tête d’une division de 5 vaisseaux, Suffren quitte Brest en mars 1781, à bord du Héros. Il arrive à l’île de France le 25 octobre 1781 et y séjourne 6 semaines pour réparer son meilleur vaisseau, l’Annibal, qui a souffert lors d’un premier combat contre les Anglais. Par cinq fois, Suffren défiera les frégates anglaises en leur livrant combat à Madras, Provédien, Négapatam, Trinquemalé et enfin à Goudelour. La paix signée à Versailles en 1783 rend à la France ses cinq comptoirs sur la côte de Coromandel. Dès son arrivée à Versailles, il est reçu par Louis XVI. Il reçoit l’Ordre du Saint- Esprit ainsi que le titre de vice-amiral. Le combat en ligne de file L'émergence de l'artillerie lourde conduit, au XVIIe siècle, à la conception du vaisseau de ligne. Le principe de la ligne de bataille est imposé par la disposition latérale de l'artillerie. Face à face, les flottes au combat adoptent un dispositif en ligne de file avec des bâtiments se suivant à distance régulière. L'essentiel du combat se résume désormais à une violente canonnade. On cherche généralement à démâter l'adversaire en visant ses voiles et ses agrès ou à décimer son équipage en optant pour un tir « de plein bois », les esquilles provoquant de terribles blessures. Lorsque l'une des deux lignes vient à rompre, certains amiraux utilisent des brûlots (navires remplis de matières inflammable) pour décider du sort de la bataille. Au XVIIIe siècle, le strict respect de la ligne de bataille conduit à un certain formalisme. Il faut absolument éviter que l'ennemi rompe la ligne ainsi formée, ce qui rend chacun des bâtiments très vulnérables. On admet généralement qu'il y a victoire si l'adversaire est obligé de rompre ou refuse le combat. Il importe surtout de ne pas perdre un vaisseau qui coûte fort cher à remplacer. La bataille de Trafalgar (1805) marque un tournant dans le combat en ligne de file qui est remis en cause. Guerre de mouvement, elle ne se déroule pas face à face, mais à base de manoeuvres rapides, ponctuées d'engagements brefs et violents. La destruction de la flotte adverse a pour objectif essentiel le contrôle des grandes routes maritimes afin d'assurer la sécurité des transports, d'interdire le commerce de l'adversaire, voire de s'emparer des colonies. Gaud Louis de Ravenel participe à la campagne des Indes en tant qu’officier de plume chargé de l’administration du détail général de l’escadre de Suffren. Lors des combats, il sera blessé et recevra la Croix de l’Ordre de Saint-Louis en 1783. Suffren dira à son propos : « Si j’ai eu des succès dans l’Inde, c’est grâce à Ravenel ». Suffren de Saint-Tropez, Pierre André (1729-1788) Né à Saint-Cannat, il entra aux Gardes marines en 1743. Commandant le Fantasque en 1777, il monta ce même vaisseau dans l’escadre envoyée en Amérique, se distingua à Newport et à Grenade. Suffren permit ensuite aux forces navales françaises de conserver le libre accès à l’Océan indien pendant la guerre d’indépendance américaine. Il fut promu vice-amiral en 1784. Stratège et tacticien remarquable, doué d’une énergie peu commune, cet homme infatigable au caractère souvent difficile est avec Ruyter et Nelson, l’un des trois noms immortels qui jalonnent l’histoire de la marine à voiles. BATONI Pompeo Le bailli de Suffren en grand uniforme d’officier général de la Marine. Musée de la Marine uploads/Litterature/ le-combat-naval-au-xviiies.pdf

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