Le XXe siècle un siècle de la diversité Le surréalisme Dadaïsme : Le dadaïsme (
Le XXe siècle un siècle de la diversité Le surréalisme Dadaïsme : Le dadaïsme (ou « Dada ») est un mouvement littéraire et artistique fondé en 1916 à Zurich par Tristan Tzara (1896-1963), un jeune poète d’origine roumaine. Le dadaïsme vise à renverser la conception traditionnelle de l’art au moyen de la provocation et de la dérision. Ce mouvement a rassemblé des écrivains et des artistes ayant refusé de participer à la guerre et ayant appelé à la subversion1 des valeurs établies. Les écrivains Louis Aragon (1897-1982), André Breton (1896-1966), Paul Éluard (1895-1952) et Philippe Soupault (1897-1990) ont appartenu au mouvement Dada, tout comme les peintres Marcel Duchamp, Francis Picabia et Man Ray. Le dadaïsme, qui a considérablement influencé le surréalisme, disparaît en 1923. Manifeste Dada 1918 JE proclame l’opposition de toutes les facultés cosmiques à cette blennorragie d’un soleil putride sorti des usines de la pensée philosophique, la lutte acharnée, avec tous les moyens du dégoût dadaïsteTout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada ; proteste aux poings de tout son être en action destructive : DADA ; connaissance de tous les moyens rejetés jusqu’à présent par le sexe pudique du compromis commode et de la politesse : DADA ; abolition de la logique, danse des impuissants de la création : dada ; de toute hiérarchie et équation sociale installée pour les valeurs par nos valets : DADA ; chaque objet, tous les objets, les sentiments et les obscurités, les apparitions et le choc précis des lignes parallèles, sont des moyens pour le combat : DADA ; abolition de la mémoire : DADA, abolition de l’archéologie : DADA ; abolition des prophètes : DADA ; abolition du futur : DADA ; croyance absolue indiscutable dans chaque dieu produit immédiat de la spontanéité : DADA ; saut élégant et sans préjudice, d’une harmonie à l’autre sphère ; trajectoire d’une parole jetée comme un disque sonore crie ; respecter toutes les individualités dans leur folie du moment : sérieuse, craintive, timide, ardente, vigoureuse, décidée, enthousiaste ; peler son église de tout accessoire inutile et lourd ; cracher comme une cascade lumineuse la pensée désobligeante, ou amoureuse, ou la choyer — avec la vive satisfaction que c’est tout à fait égal — avec la même intensité dans le buisson, pur d’insectes pour le sang bien né, et doré de corps d’archanges, de son âme. Liberté : DADA DADA DADA, hurlement des couleurs crispées, entrelacement des contraires et de toutes les contradictions, des grotesques, des inconséquences : LA VIE. « Manifeste Dada 1918 », revue Dada3, Zurich, décembre 1918. TRISTAN TZARA Dada, le précurseur Manifeste Dada au Cabaret Voltaire, Hugo Bal, 1916. Dada a son origine dans le dictionnaire. C'est terriblement simple. En français cela signifie "cheval de bois". En allemand "va te faire, au revoir, à la prochaine". En roumain "oui, vraiment, vous avez raison, c'est ça, d'accord, vraiment, on s'en occupe" etc. C'est un mot international. Seulement un mot. Et ce mot comme mouvement. C'est simplement terrible. Si on en fait une tendance de l'art cela signifie qu'on veut prévoir des complications. Psychologie dada, littérature dada, bourgeois dada, et vous très honoré poète qui avez toujours fait de la poésie avec des mots, mais jamais avec le mot même. La guerre mondiale dada et pas de fin. La révolution dada et pas de commencement. Dada vous les amis, qui faites aussi de la poésie, très chers évangélistes. Dada Tzara, Dada Huelsenbeck, Dada m'dada, Dada mhm'dada, Dada Hue, Dada Tza. Comment atteindre la félicité éternelle. En disant Dada. Comment devient-on célèbre ? En disant Dada. Avec un geste noble et des manières raffinées. Jusqu'à la folie, jusqu'à l'évanouissement. Comment peut-on se débarrasser de tout ce qui est anguille et journalier, de tout ce qui est l'aimable et l'adorable, de tout ce qui est moralité, animalité, préciosité ? En disant Dada. Dada c'est l'âme du monde, Dada c'est le grand truc, Dada c'est le meilleur savon au lait de lys du monde. Dada monsieur Rubiner, Dada monsieur Korrodi, Dada monsieur Anastasius Lilienstein. Cela veut dire en allemand : l'hospitalité de la Suisse est par- dessus tout appréciable, et ce qui importe dans l'esthétique, c'est la norme. Je lis des vers dont l'intention n'est pas moins que cela : se passer du langage. Dada Johann Fuchsgang Goethe. Dada Stendhal. Dada buddha, Dalai Lama, Dada m'dada, Dada m'dada, Dada mhm'dada. Ce qui importe c'est le lien et qu'il soit d'abord un peu interrompu. Je ne veux pas de mots qui ont été inventés par d'autres. Tous les mots ont été inventés par les autres. Je veux ma propre bêtise et en plus des voyelles et des consonnes qui lui correspondent. Si une vibration mesure 7 cm, je veux justement des mots qui mesurent 7 cm. Les mots de M. Dupont ne mesurent que 2 cm 1/2. On peut très bien voir comment se crée le langage articulé. Je laisse tout simplement tomber des sons. Des mots surgissent, des épaules de mots ; un vers c'est l'occasion de pouvoir se passer de mots et de langage. Ce langage maudit, auquel colle la crasse comme à des mains de courtiers, qui ont usé les pièces de monnaie. Je veux le mot là où il s'arrête et là où il commence. Chaque chose a son mot ; c'est là que le mot lui-même est devenu une chose. Pourquoi l'arbre ne peut-il pas s'appeler Plouplouche et Plouploubache quand il a plu ? et pourquoi doit-il s'appeler quoi que ce soit ? Avons-nous à accrocher partout notre bouche ? Le mot, le mot, les maux justes en ce lieu, le mot, messieurs, c'est une affaire publique de première importance. Apollinaire Les mamelles de Tirésias, 1917. Histoire On ne fait pas assez d’enfants à Zanzibar et il en faut plus pour atteindre la prospérité économique. Les femmes doivent donc accepter de faire plus d’enfants, mais Thérèse ne veut pas être pondeuse, elle veut abandonner les attributs de sa féminité. Elle porte donc la moustache, n’a plus de seins et se jette dans la politique. Elle prend le nom de Tirésias et c’est son mari qui se charge de faire des enfants lui-même par un effort de volonté. Il en fait 49.049. Il est interviewé par un journaliste de Paris, ville des USA. Préface Pour caractériser mon drame je me suis servi d’un néologisme qu’on me pardonnera car cela m’arrive rarement et j’ai forgé l’adjectif surréaliste qui ne signifie pas du tout symbolique comme l’a supposé M. Victor Basch, dans son feuilleton dramatique, mais définit assez bien une tendance de l’art qui si elle n’est pas plus nouvelle que tout ce qui se trouve sous le soleil n’a du moins jamais servi à formuler aucun credo, aucune affirmation artistique et littéraire. L’idéalisme vulgaire des dramaturges qui ont succédé à Victor Hugo a cherché la vraisemblance dans une couleur locale de convention qui fait pendant au naturalisme en trompe l’œil des pièces de mœurs dont on trouverait l’origine bien avant Scribe, dans la comédie larmoyante de Nivelles de la Chaussée. Et pour tenter, sinon une rénovation du théâtre, du moins un effort personnel, j’ai pensé qu’il fallait revenir à la nature même, mais sans l’imiter à la manière des photographes. Quand l’homme a voulu imiter la marche, il a créé la roue qui ne ressemble pas à une jambe. Il a fait ainsi du surréalisme sans le savoir. (…) Au demeurant, le théâtre n’est pas plus la vie qu’il interprète que la roue n’est une jambe. Par conséquent, il est légitime, à mon sens, de porter au théâtre des esthétiques nouvelles et frappantes qui accentuent le caractère scénique des personnages et augmentent la pompe de la mise en scène, sans modifier toutefois le pathétique ou le comique des situations qui doivent se suffire à elles-mêmes. Pour terminer, j’ajoute que, dégageant des velléités littéraires contemporaines une certaine tendance qui est la mienne, je ne prétends nullement fonder une école, mais avant tout protester contre ce théâtre en trompe-l’œil qui forme le plus clair de l’art théâtral d’aujourd’hui. Ce trompe-l’œil qui convient, sans doute, au cinéma, est, je crois, ce qu’il y a de plus contraire à l’art dramatique. Extraits La place du marché de Zanzibar, le matin. Le décor représente des maisons, une échappée sur le port et aussi ce qui peut évoquer aux Français l’idée du jeu de Zanzibar. Un mégaphone en forme de cornet à dés et orné de dés est sur le devant de la scène. Du côté cour, entrée d’une maison ; du côté jardin, un kiosque de journaux avec une nombreuse marchandise étalée et sa marchande figurée dont le bras peut s’animer ; il est encore orné d’une glace sur le côté qui donne sur la scène. Au fond, le personnage collectif et muet qui représente le peuple de Zanzibar est présent dès le lever du rideau. Il est assis sur un banc. Une table est à sa droite et il a sous la main les instruments qui lui serviront à mener tel uploads/Litterature/ le-cons-1995.pdf
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