N° d’ordre : 4485 ANNÉE 2011 THÈSE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1 sous le sceau de l’
N° d’ordre : 4485 ANNÉE 2011 THÈSE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1 sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne pour le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE RENNES 1 Mention : Philosophie École doctorale « Sciences de l’Homme, des Organisations et de la Société » présentée par Laurent Millischer Préparée à l’unité de recherche UPRES EA 1270 Philosophie des Normes UFR Philosophie Heidegger et la systémique Vers le lieu de pensée Thèse soutenue à Rennes le 07 décembre 2011 devant le jury composé de : Alain BOUTOT Professeur, Université de Bourgogne / rapporteur Jean-François MATTÉI Professeur, Université Nice Sophia-Antipolis / rapporteur Catherine COLLIOT-THÉLÈNE Professeur, Université Rennes 1 / examinateur Alain JURANVILLE Maître de conférence, Docteur d’État, Université Rennes 1 / directeur de thèse HEIDEGGER ET LA SYSTÉMIQUE Vers le lieu de pensée Pour Marie, éternellement. SOMMAIRE AVANT-PROPOS ......................................................................................... 7 PRÉ-TEXTE DE L’ACTUALITÉ COMME SUSPENSION ......................................... 11 CHAPITRE PREMIER LES FINS DE LA PHILOSOPHIE ........................................................... 23 CHAPITRE II L’AFFAIRE DE LA PENSÉE ................................................................... 55 CHAPITRE III DE LA DIFFÉRENCE ............................................................................... 87 CHAPITRE IV L’UNITÉ, ENTRE SYSTÈME ET POSSIBLE : IDENTITÉ ET DIFFÉRENCE .......................................................................................... 123 CHAPITRE V SCIENCE, MATHÉMATIQUE ET CALCUL ...................................... 163 CHAPITRE VI SYSTÈME DE PRODUCTION ET SCIENCE MODERNE : LA QUESTION DU « MODÈLE » ................................................................ 185 CHAPITRE VII DU GE-STELL COMME SYSTÈME DE PRODUCTION ................... 213 CHAPITRE VIII SYSTÈME ET MÉTAPHYSIQUE : HEGEL ........................................ 243 CHAPITRE IX L’ÉCART PHILOSOPHIQUE : DU SYSTÈME AU POSSIBLE (GE- STELL ET EREIGNIS) ............................................................................. 273 CHAPITRE X LA PENSÉE ET SES QUESTIONS ........................................................ 305 CHAPITRE XI LA PENSÉE ENTRE TRINITÉ ET QUADRIPARTI .......................... 335 CHAPITRE XII LE CAS « DESCARTES » ET LE CERCLE CARRÉ .......................... 367 CONCLUSION ......................................................................................... 413 INDEX ....................................................................................................... 453 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................... 457 TABLE DES MATIÈRES ........................................................................ 467 AVANT-PROPOS D’abord, peut-être, un court mot « d’explication » quant au déroulement, qui ne fut pas toujours limpide. Cette thèse est une manière d’aboutissement, tant bien que mal, d’un travail philosophique en grande partie intermittent, car réalisé en marge d’études scientifiques et d’une thèse en Dynamique des populations halieutiques à l’ENSA Rennes, déjà bien lointaine, puis d’un enseignement en Mathématiques dans le secondaire, à Paris et en Alsace. Aussi s’est-il étiré en longueur, sans que cet allongement dans le temps ne soit le garant d’aucune certitude accomplie. On serait même en droit d’y voir une forme de « papillonnage » aux errements parfois désastreux. Mais désastre est également désir, au risque du désordre. Du reste, c’est de cette circulation même, qui a tâché d’être la moins « stochastique » possible, que s’est cristallisée puis fortifiée l’idée centrale défendue ici. Il n’en est pas moins vrai qu’on doit lui imputer les nombreuses insuffisances de ce travail. Insuffisances dont il me faut par conséquent assumer l’entière responsabilité. Dans ce contexte, mes remerciements vont naturellement en premier lieu à Monsieur Alain Juranville. Il a su être, depuis maintenant bien des années, un Maître, certes forcément lointain mais pas moins orientant. Il fut bien une sorte de pôle, qui permit en grande part que se réalise malgré tout cette thèse. La constance de sa confiance fut un soutien incomparable. Sa manière si singulière d’articuler le plus simplement et le plus clairement du monde l’existentiel au conceptuel, l’analytique au philosophique, l’inconscient à la pensée et à la foi, bref de rendre compatible dans le temps des grandes séparations, fut un aiguillon capital et toujours actif. Qu’il veuille bien recevoir ici l’expression de ma plus vive et sincère gratitude, et l’assurance d’une reconnaissance indéfectible. Mes remerciements s’adressent également à Madame Catherine Colliot-Thélène, Messieurs Alain Boutot et Jean-François Mattéi qui ont accepté de lire et juger cette thèse. C’est un honneur, devant lequel je ne peux qu’espérer qu’elle ne soit pas totalement indigne de l’intérêt qu’ils ont bien voulu lui porter. Étiré dans le temps, ce travail s’est nourri de nombreux dialogues, rencontres et confrontations, parfois implicites ou en forme de réminiscences. Ils lui ont permis de trouver son orientation. Je pense notamment à Yves Simon, dont les remarques et conseils surent toujours viser si juste. Et au soutien lointain d’Olivier Saccomano et Jean-François Saada, avec qui des conversations parfois bien anciennes eurent leur part décisive. Qu’en leur nom soient ici le plus vivement salués ces commerces amicaux passés ou présents, longs ou fugaces, auxquels ces pages doivent leur meilleur part. Il convient d’y inclure les quatre années passées, il y a maintenant plus de dix ans, au Laboratoire halieutique de Rennes, auxquelles je dois, sous l’impulsion de son directeur Didier Gascuel, qui dirigea aussi ma thèse scientifique élaborée alors, le peu de culture scientifique qu’il me reste. S’y affermit la base de la réflexion sur le système, entamée dans cette thèse de philosophie. Il faut également signaler l’implication des services de Direction des Personnels du Rectorat de Strasbourg, et plus particulièrement Monsieur Salichon, qui m’ont permis, par l’octroi précieux d’un mois de congé de formation, d’aborder sereinement la fin de la rédaction, au cours d’un mois de Septembre qui eût été fort délicat sans lui. Mille mercis également à Sylvaine Rethaber qui a rendu plus évidente la perspective du résumé anglais. Avec elle, j’aimerais saluer les personnels du Collège Rémy Faesch de Thann qui ont facilité d’une manière ou d’une autre cette fin de parcours. Enfin je remercie le plus vivement ma famille pour son soutien inaltérable, sans lequel rien n’eût été possible. Eguisheim, Octobre 2011. « Trouver la forme convenable, pour que l’éducation de la pensée ne soit confondue ni avec l’érudition, ni avec la recherche scientifique, c’est bien là la difficulté. Le danger reste surtout patent lorsque la pensée doit en même temps et toujours trouver d’abord son propre lieu de séjour. Car penser au beau milieu des sciences veut dire : prendre ses distances sans nullement les mépriser. » M. Heidegger, Le mot de Nietzsche « Dieu est mort ». PRÉ-TEXTE DE L’ACTUALITÉ COMME SUSPENSION Commençons par un lieu commun, que Léon Bloy n’eût peut- être pas rechigné à inclure en son Exégèse, et que la panique philosophique contemporaine aime à s’envoyer en travers de la figure : « quelle pensée pour notre temps ? » L’idée que la pensée aurait à s’adapter au temps présent en vue d’y convenir, voilà bien l’incongruité majeure de ce temps, sorte de narcissisme inouï posant comme principe que la pensée elle-même serait devenue facultative face à l’énormité de l’accomplissement de l’époque, en conséquence de quoi elle n’aurait plus qu’à tâcher de s’y faire une petite place – comme on dit « se faire une situation ». Ne devrait-on pas déclarer plutôt « quel temps pour la pensée », en laissant suspendu le sens interrogatif ou affirmatif de la proposition, qui signifiera donc à la fois « quel sera le temps de la pensée ? » et « sale temps pour la pensée ! » ? Cela voudrait dire que ce temps est un temps de suspension. Mais suspension à quoi ? Par définition, une suspension est suspendue à sa résolution. Comment, alors, ce qui est suspendu pourrait affirmer son accomplissement ? Comment appeler la résolution tout en affirmant qu’elle est déjà là ? Se pointe ici une césure au cœur de la suspension propre à ce temps, qui ne peut avoir qu’une signification : cette suspension se tient comme processus HEIDEGGER ET LA SYSTÉMIQUE 12 d’actualité. Le temps présent est temps d’actualité, par quoi sa question centrale serait bien la suspension propre à toute actualisation. Le moins que l’on puisse dire, en effet, c’est que l’actualité n’est pas un concept « rare ». Notre temps, à entendre ce qui s’y dit, et à le dire soi-même, est sans doute un temps particulièrement préoccupé, concerné par ce concept d’actualité, qui y est devenu proprement un nom commun, en même temps qu’un nom fondamental : le nom d’un fondement commun, répété quotidiennement comme tel. Cette répétition frappe de son insistance et de sa radicalité. Car enfin, notre temps est sans doute le premier où peut s’énoncer chaque jour sur la « place publique », devenue « sphère publique » – énonciation qui peut elle-même être effective ou non, qui peut n’en rester qu’à la virtualité du sous- entendu ou aller jusqu’à se prononcer réellement, mais dont l’énoncé est bien toujours actif, qui déclare en substance : « l’actualité nous tient en haleine ». Nul doute là-dessus, nous sommes bien, nous les hommes du temps présent, c'est-à-dire de la sur-modernité qui s’est construite au XXe siècle, les premiers humains à pouvoir faire une telle déclaration publique. « L’actualité nous tient en haleine », c'est-à-dire l’actualité « tient » chacun de nous, elle fait tenir l’homme du présent, en même temps qu’elle soutient l’intégralité de son monde – en conséquence de quoi, par parenthèse, il convient alors d’adapter la pensée elle-même à cette tenue, le poncif trouvant ainsi son fin mot : « quelle pensée pour notre temps d’actualité ? » Entendre quelque chose de cet extraordinaire concernement, de cette inédite préoccupation – inédite par son ampleur et la radicalité de son insistance – impose précisément d’en revenir au concept même uploads/Litterature/ heidegger-et-la-systemique-vers-le-lieu-de-pensee.pdf
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- Publié le Mai 22, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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