UNIVERSITÉ Jean Monnet – SAINT-ÉTIENNE Centre Interdisciplinaire d’Études et de
UNIVERSITÉ Jean Monnet – SAINT-ÉTIENNE Centre Interdisciplinaire d’Études et de Recherches sur l’Expression Contemporaine – CIEREC ÉCOLE DOCTORALE LETTRES, LANGUES, LINGUISTIQUE, ARTS : ED 484 Doctorat Langue et littérature françaises Thierry LÉONCE LE FANTASTIQUE DANS L’ŒUVRE ROMANESQUE DE MARCEL BRION Thèse dirigée par M. le Professeur Jean-Bernard VRAY Soutenue le 18 mars 2011 JURY : M. Pierre BRUNEL, Professeur émérite, Université de Paris IV M. Dominique CARLAT, Professeur, Université de Lyon II M. Jacques POIRIER, Professeur, Université de Dijon M. Jean-Bernard VRAY, Professeur émérite, Université de Saint-Étienne tel-00699768, version 1 - 21 May 2012 UNIVERSITÉ Jean Monnet – SAINT-ÉTIENNE Centre Interdisciplinaire d’Études et de Recherches sur l’Expression Contemporaine – CIEREC ÉCOLE DOCTORALE LETTRES, LANGUES, LINGUISTIQUE, ARTS : ED 484 Doctorat Langue et littérature françaises Thierry LÉONCE THE FANTASTIC IN THE NOVELISTIC WORKS OF MARCEL BRION Thèse dirigée par M. le Professeur Jean-Bernard VRAY Soutenue le 18 mars 2011 JURY : M. Pierre BRUNEL, Professeur émérite, Université de Paris IV M. Dominique CARLAT, Professeur, Université de Lyon II M. Jacques POIRIER, Professeur, Université de Dijon M. Jean-Bernard VRAY, Professeur émérite, Université de Saint-Étienne tel-00699768, version 1 - 21 May 2012 1 Je remercie Monsieur le Professeur Jean-Bernard VRAY d’avoir accepté de diriger mon travail durant toutes ces années de recherche, master et doctorat. Avec beaucoup de bienveillance et de disponibilité, il m’a aidé de ses remarques et de ses conseils, et m’a offert un appui efficace et précieux. Qu’il trouve ici l’expression de toute ma gratitude. Mes remerciements se dirigent également vers mon épouse, Brigitte, pour le soutien constamment apporté, et vers mes enfants, Mélanie et Armand qui ont accepté de voir leur père si souvent accaparé par son labeur. tel-00699768, version 1 - 21 May 2012 2 Liste des abréviations utilisées pour désigner les romans de Marcel Brion. Le Caprice espagnol : CE La Folie Céladon : FC Un Enfant de la terre et du ciel : ETC Château d’ombres : CO Le Pré du grand songe : PGS L’Enchanteur : E La Ville de sable : VS La Rose de cire : RC De l’autre côté de la forêt : ACF Les Miroirs et les gouffres : MG L’Ombre d’un arbre mort : OAM Nous avons traversé la montagne : NATM La Fête de la Tour des Âmes : FTA Algues : A Le Journal du visiteur : JV Le Château de la princesse Ilse : CPI L’Ermite au masque de miroir : EMM Villa des hasards : VH Les Vaines Montagnes : VM tel-00699768, version 1 - 21 May 2012 3 INTRODUCTION : DES « QUALITÉS PARTICULIÈRES ». tel-00699768, version 1 - 21 May 2012 4 Marcel Brion, né à Marseille le 21 novembre 1895, mort à Paris le 24 octobre 1984, est l’auteur d’une œuvre considérable. Jean-Baptiste Baronian, dans son Panorama de la littérature fantastique de langue française, parle d’un « esprit humaniste et éclectique, Henry Bonnier d’une « œuvre nombreuse, plurielle même, extrême en sa diversité (…) », Daniel-Rops d’une œuvre « considérable » qui « s’étend sur bien des registres »1. Tous insistent sur la diversité et la richesse de cette œuvre généreuse et abondante. En tant qu’historien, Marcel Brion s’intéresse entre autres à La Résurrection des villes mortes, à Charles le Téméraire, à Frédéric II de Hohenstaufen ; il écrit des biographies dont les plus importantes sont celles de Goethe, de Mozart, ou encore de Schumann. Historien d’art, il analyse les œuvres de Pierre Puget, de Michel-Ange, de Rembrandt, de Léonard de Vinci, de Dürer, et de bien d’autres encore. Il y a là une curiosité passionnée qui touche des pays très divers, dans les domaines variés du voyage, de la musique, de l’histoire de l’art, de l’histoire de la littérature. Marcel Brion nous a aidés à mieux comprendre le monde de l’antiquité et du Moyen-âge, écrivant par exemple Attila, Les Huns, La vie d’Alaric, le monde de la renaissance italienne, (écrivant sur Botticelli, Laurent le Magnifique, Machiavel, Les Borgia…), et s’intéressant plus particulièrement au romantisme. C’est à ses travaux sur l’Allemagne romantique et le fantastique iconique qu’il doit une certaine notoriété, ainsi que le confirme Georges Jacquemin : « La notoriété de Marcel Brion, de l’Académie française, tient au premier chef à ses études sur le romantisme allemand (L’Allemagne romantique), ainsi qu’à d’autres sur la musique et la peinture : son Art fantastique est un ouvrage exceptionnel »2. L’intérêt manifesté par Marcel Brion pour le passé n’exclut pas des recherches sur l’univers esthétique de son époque. Il écrit des livres sur l’art contemporain, en particulier sur l’art abstrait dans lequel il voit l’épanouissement d’une vieille constante de l’art. Marcel Brion est aussi, nous rappelle Liliane Brion, chroniqueur des littératures étrangères. Il écrit « (…) de 1924 à 1980 environ… dans les Cahiers du sud, Combat, Le Monde, Les Nouvelles littéraires, la Revue d’Allemagne, la Revue Européenne, La Revue des Deux Mondes, pour ne citer que les chroniques régulières », révèle les grands 1 Jean-Baptiste Baronian, Panorama de la littérature fantastique de langue française, Paris, Stock, 1978, p.215. Henry Bonnier, préface à L’Ombre d’un arbre mort, Monte-Carlo, Éditions André Sauret, 1972, p.3. Daniel-Rops, « Marcel Brion esprit « baroque », dans Livres de France, août-septembre 1955, sixième année, numéro 7, p.3. 2 Georges Jacquemin, Littérature fantastique, Paris, Nathan, 1974, p.130. tel-00699768, version 1 - 21 May 2012 5 écrivains, s’efforce de mieux les faire connaître au public français3. Il construit une œuvre personnelle impressionnante, et déploie en même temps une activité de médiateur et de passeur4. Pour René Huyghe cependant, cette activité d’historien, de critique d’art, de critique littéraire ne représente que des « facettes mineures » de son talent, en regard de cette « flamme intérieure » qui brûle dans ses œuvres de fiction5. Cette « flamme intérieure », dit-il, s’adressant au nouvel académicien, « brûle dans votre imagination, dans vos romans, dans vos nouvelles ; elle jette sa lueur sur un univers qui n’est qu’à vous ; elle y fait danser les ombres du fantastique »6. Gilbert Ganne propose une même approche : « À « l’autre monde », ce « monde de l’inconnu où seule l’imagination, partie liée avec l’inconscient, peut pénétrer et s’établir », Marcel Brion a consacré « une moitié de son œuvre, la moins populaire sans doute, mais la plus importante », et qui en fait l’homologue français d’un Hoffmann, d’un Quincey, d’un Edgar Poe ou d’un Kafka »7. Marcel Brion est conteur et romancier, auteur d’ « une œuvre romanesque, dit Henry Bonnier, qui le place au tout premier rang des grands créateurs de notre temps »8. En 1926 paraît un premier livre consacré à Bartholomé de Las Casas, père des Indiens. Tout un ensemble d’essais suivent et, poursuit Henry Bonnier, « sur cet admirable terreau (…) ont alors poussé, la maturité venue, des fleurs étonnantes, ou baroques, ou fantastiques, inquiétantes à proportion, et ce furent des romans (…)9 ». Marcel Brion étonne, mais il n’obtient pas l’audience méritée. C’est ce que déplore en 1978 Jean-Baptiste Baronian : « (…) il a écrit de nombreux romans et nouvelles dont la plupart sont délibérément fantastiques mais qui, hélas ! n’ont pas encore connu la grande notoriété populaire (…)10 ». Pourtant il obtient le Grand prix de littérature de l’Académie française en 1953, le prix des Ambassadeurs en 1955, le grand prix de Monaco en 1956, il est élu à l’Académie française en 1964, reçoit le grand prix national des Lettres en 197911 ! Ses œuvres de fiction demeurent peu connues. « Vous êtes, sinon le méconnu, 3 Liliane Brion, dans sa présentation de Suite fantastique, Paris, Klincksieck, 2000, p.viii. 4 Marcel Brion mène aussi une activité de conférencier. On trouvera quelques textes de conférences dans Les Labyrinthes du temps, Paris, José Corti, 1994. 5 René Huyghe, Discours de réception de M. Marcel Brion à l’Académie française et réponse de M. René Huyghe, Paris, Albin Michel, 1965, p.60. 6 Ibid., p.60. 7 Gilbert Ganne, « Marcel Brion à l’Académie française », dans Revue des Deux Mondes, 1er janvier 1965, p.117. 8 Henry Bonnier, préface à L’Ombre d’un arbre mort, op. cit., p.4. 9 Ibid., p.5. 10 Jean-Baptiste Baronian, Panorama de la littérature fantastique de langue française, op. cit., p.215-216. 11 Ces titres sont énumérés par Bernard Valette, dans le Dictionnaire des littératures de langue française, Paris, Bordas, 1984. tel-00699768, version 1 - 21 May 2012 6 du moins le mal connu » dit René Huyghe qui le reçoit à l’Académie française, et ce qu’il dit le 10 décembre 1964 est encore vrai aujourd’hui. L’œuvre de Marcel Brion se trouve dans une situation de grande marginalité. Nous pouvons nous interroger sur cet état de fait. Pour certains, le fantastique est considéré en France comme un genre mineur, les Français aimant par tradition la logique et la mesure et s’orientant plus spontanément vers le classicisme que vers l’obscur. Ainsi Gilbert Ganne : « (…) rien de plus lointain, pour les cerveaux français, que la familiarité des brumes, des fantômes et du baroque »12, et Jean-Baptiste Baronian : « Le genre lui- uploads/Litterature/ le-fantastique-dans-l-x27-oeuvre-de-marcel-brion.pdf
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- Publié le Sep 30, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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