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Siva eniyan NAVALANE - sivaeniyan@ymail.com - 202009/240858/612248 Sommaire Ça commence ici… Édito Le droit d'entrée Nous sommes au XXIe siècle et les rôlistes sont toujours des billes en économie Addendum : L’argent, ça compte Tout compte fait Pourquoi les jeux coûtent ce prix-là Méchantes vérités sur les boniments Démolir le rêve du rôliste See Page XX Se tenir au courant Les ebooks Places to go, People to be (VF) Crédits 2 Ça commence ici… Ce livre numérique a été réalisé au format epub, avant d’être converti aux formats AZW3 et PDF, avec les limitations inhérentes à toute conversion. Pour une lecture optimale, nous vous conseillons donc d’utiliser le format epub, dont les solutions de lecture sont présentées ici. Mention légale importante : Si vous souhaitez partager cet ebook, nous vous encourageons à mettre un lien vers la page de notre site (ptgptb.fr) plutôt que de le pomper honteusement. 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Cette fois-ci, nous bouclons enfin le chantier herculéen que nous avions entrepris avec Écrire son jeu de rôle : aborder les différents pans de la création rôliste. Le marketing rôliste pour les nuls se chargera donc d’aborder des notions pragmatiques pour donner à votre JdR de meilleures chances de trouver son public. Le marketing se définit généralement comme une combinaison de quatre P : prix, produit, distribution (place en anglais) et promotion. Le prix étant un des facteurs clés dans l’acte d’achat, nous commencerons notre tour du marketing mix par une histoire à ce sujet. Bonne lecture, Benoit Huot, rédacteur en chef de la division “ebook” 4 Le droit d'entrée © 2001 Kevin Kaier Un article de Kevin Kaier, tiré de PTGPTB n°18 (août 2001), et traduit par Aicars Il était une fois J’avais à peine dix ans et certains enfants plus âgés (qui ne me supportaient pas) parlaient tout le temps de D&D. J’en avais vu une pub dans Spiderman. Je crois que c’est là que je sentis les tiraillements du désir pour la première fois. Alors je pris mes trois dollars d’argent de poche et partis à pied le long des quatre kilomètres qui me séparaient du magasin de jeu le plus proche. Lorsque j'y arrivai, ce fut incroyable. Il y avait des maquettes (j’en avais déjà fait et j’étais fatigué de les exploser), des figurines (certaines, magnifiquement peintes, dans des armoires en verre) et une longue étagère où les jeux de rôles abondaient. Il y avait D&D, Tunnels & Trolls, Runequest, Traveller, Top Secret et d’innombrables autres. Je les feuilletai quelques minutes avant de me rendre soudain compte que mes trois dollars ne me permettraient pas d’acheter quoi que ce soit. Au moins, je pouvais toujours explorer un peu et voir plus tard si je pourrais embrouiller mes parents pour qu'ils me l'achètent. J’ai vite trouvé ce que je voulais. La boîte de base de D&D : prix 6 $. Alors je me suis traîné à la maison pour supplier mes parents de me prêter trois dollars jusqu’à la semaine prochaine. C’est alors que j’ai réalisé que mes parents étaient de sales radins ; parce qu’ils ont dit non ; et qu’ils ne s'étaient jamais souciés de mon bonheur ni de celui de ma sœur (ils passaient leur temps à boire et à fumer de l'herbe : c’étaient des bikers). M'allouer 3 $ par semaine dépassait la limite de leur responsabilité parentale. Alors je devais d'une manière ou d'une autre passer la semaine sans dépenser un centime à la cantine, en bonbons ou en sucreries. Pour un gamin de dix ans, cela revenait à équilibrer le budget de l'État. Bon, les semaines passèrent et je ne fus jamais capable de rassembler les six dollars. Il semblait que le mieux que j'aie pu conserver approchait des 4 $-4,25 $. À l’époque, les comics coûtaient encore 25 cents (mais les 35 cents pointaient à l'horizon) ; autant dire que six dollars constituaient une somme considérable, et que cette limite semblait impossible à atteindre. Mais d’une certaine façon, les dieux ont dû se pencher sur moi. Un mois environ passa, mes rêves de D&D avaient commencé à pâlir, lorsque ma mère annonça que nous irions aux célébrations de la Fête Nationale pour voir le feu d’artifice. 5 Siva eniyan NAVALANE - sivaeniyan@ymail.com - 202009/240858/612248 Sur le chemin, je mis un plan sur pied. Je demandai si j'allais avoir un peu d’argent pour les manèges. La réponse fut immédiate. “Et ton argent de poche ?” Ma sœur et moi nous sommes immédiatement mis à geindre. “On l’a dépensé… On ne savait pas qu’on en aurait besoin pour les manèges !” Ma sœur, qui était déjà une grande actrice dramatique, avait une sorte de don pour pleurer et mes parents abandonnèrent. Ils nous donnèrent à chacun trois dollars. Je fis le compte de mes économies : j’avais exactement trois dollars. Mon cerveau se mit à vrombir quelques secondes : 3 + 3 = 6. Extraordinaire – Je pouvais oublier les manèges et m’acheter ma Boîte de Base. À peine arrivé au “Ford Field” (c’est là que se déroule la Fête Nationale à Dearborn, Michigan), j’ai dit à mes parents “Je vais au magasin de jeu”. Mes parents, qui m’ont toujours laissé très libre, ont eu en gros la réaction : “Vas-y, tu nous retrouveras à la buvette”. Aujourd’hui, cela me stupéfie qu'ils aient pu laisser un enfant de dix ans se promener seul dans un carnaval. On ne voit rien de tel de nos jours – les temps ont dû changer. Pour rejoindre le magasin, j'ai traversé cinq blocs littéralement en courant, avec six dollars à la main. Comme un laser, je traçai jusqu’à l’étagère pour saisir la magnifique boîte rouge blasonnée du nom de Gary Gygax, et marchai jusqu’au comptoir où siégeait le propriétaire, un certain Walt. Je posai la boîte doucement, tout comme Indiana Jones avec l’idole en or au début des Aventuriers de l’Arche perdue. L’air crépitait d’électricité ludique. Walt commença à enfoncer les touches de sa caisse enregistreuse… Il y eut des sonneries et des vrombissements. Et là, Walt a dit : “Ça fera 6$30.” J’ai failli m'évanouir. Je me tenais là, bouche ouverte, confus et désorienté, à peine capable de couiner “Monsieur, il y a marqué 6$00 sur la boîte”. “TVA.” (1) fut sa réponse. J’étais un enfant, je n’avais jamais entendu parler de TVA. Dans le Michigan, ni les comics ni les bonbons ne sont taxés. Mais les jeux de rôles, si. Tout était fichu. Je n'allais pas pleurer, mais j’avais une grosse boule dans la gorge comme si ça allait être le cas. Walt posa son regard sur moi. Il me vit marmonnant et confus. C’était un homme sévère, mais honnête, et il n’avait pas la tête d’un homme prêt à faire une remise à quiconque. Lui-même n’était pas vraiment un fan de jeux de rôles, mais un modéliste pur et dur, spécialisé dans les bateaux. Je n'attendais de lui aucune pitié et me préparai à partir. Je me traînais vers la sortie quand Walt lança “Hé, petit, ça ira pour cette fois…” Je n'entendis rien de ce qu'il dit d'autre car quelque chose avait surgi pour me couper de la réalité. Il n’y avait plus que moi et ma boîte rouge brillante. Walt la mit dans un sac avec le reçu et, en gros, me dit de décamper. Je pense, ou au moins je me plais à penser qu’il l’a fait par pure bonté, et pas pour des raisons commerciales. J’aime à penser que peut-être, les dieux du jeu de rôle se sont penchés sur moi ce jour-là sous la forme d’une exonération de taxe de 30 cents. Quand la porte s’ouvrit sur l’air libre, je sentis que j’avais fait un grand pas sur mon chemin vers l’âge adulte. Pour moi, finies les figurines Star Wars ou Micronautes. J’étais un homme de D&D à présent. Je n’ouvris pas la boîte tout de suite pour une raison obscure, j’étais inquiet. Je devais attendre. Cette chose était trop précieuse pour être ouverte ici avec la foule autour de moi. Je partis retrouver mes parents à la buvette, et je leur dis que je rentrais à la maison avec “Mon Précieux”. “Comme tu veux.” fut leur réponse. Je trottai victorieusement vers la maison, m’enfermai uploads/Litterature/ le-marketing-roliste-pour-les-nuls.pdf

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