Objet d’étude : pensée et imagination au 17e siècle Lina BENNANI LE POUVOIR DES

Objet d’étude : pensée et imagination au 17e siècle Lina BENNANI LE POUVOIR DES FABLES INTRODUCTION : ● En lien avec le parcours de lecture « Pensées et imagination au 17ème siècle le texte à étudier est la Fable 4 du livre 8 du recueil des fables de la fontaine, destinée à un public plus adulte. En effet, Jean de la Fontaine nous montre que l’imagination peut être au service de la pensée, comme c’est le cas pour l’apologue où l’auteur passe par un court récit illustrant une morale. ● Dans cette fable, l’orateur athénien utilise différentes stratégies argumentatives pour que l’auditoire se rende compte du péril de leur patrie. ● Je vais alors procéder à la lecture du texte/ Permettez-moi de procéder à une lecture de ce texte : ● pour démontrer alors que cette fable justifie le titre « le pouvoir des fables », je procèderai alors à l’analyse linéaire du texte qui se divisera en 3 mouvements : -Le premier présente L’échec de la prise de parole de l’orateur qui perd l’attention de son auditoire. (vers 1 à 14) -Le deuxième montre un passage par le détour de la fiction pour captiver l’auditoire (changement de stratégie argumentative).(vers 15 à 29) -Le troisième conclut la fable avec l’évocation de la morale explicite où Jean de la Fontaine affirme que le pouvoir des fables est concluant pour passer un enseignement. (vers 30 à la fin) DEVELOPPEMENT : Tout d’abord, l’orateur perd l’attention de son auditoire face à l’échec de sa prise de parole. La situation initiale du texte ne remplit pas le rôle escompté du discours et un des principes de la rhétorique : adapter son discours à son auditoire. Le cadre spatio-temporel antique au vers 1 nous situe dans l’action, nous remarquons que l’orateur tente de réveiller la conscience de sa patrie, peuple qualifié de « vain et frivole » au v1. Ce vocabulaire péjoratif est en contradiction avec l’image d’Athènes, le berceau de la civilisation occidentale aux connaissances aristocratiques. Au vers 2, nous savons qu’un danger menace Athènes mais le déterminant « un » nous montre que l’identité de l’orateur est inconnue. Il désire pousser les athéniens à réagir face à ce danger et va utiliser une violence verbale pour faire prendre conscience de sa gravité, souligné par les hyperboles « courut », « art tyrannique », « parla fortement », « figures violentes ». L’orateur n’utilise alors pas le principe fondamental de la rhétorique « Captatio benevolentiae » qui recherche la bienveillance de son auditoire. De plus, l’emploi du terme une république pour désigner Athènes au vers 4 n’est pas fortuit ; les athéniens sont des hommes libres qui n’ont pas l’habitude qu’on leur force le cœur « voulant forcer les cœurs dans une république ». Face à ce désintérêt, l’art de l’orateur a une dimension encore plus tyrannique « l’orateur recourt à ces figures violentes qui savent exciter les âmes les plus lentes ». Le vers 10 « personne ne s’émut » montre la légèreté des athéniens, même si l’orateur redouble d’efforts, il s’agit d’une stratégie argumentative maladroite et non adaptée à la foule. La foule est alors frivole et délaisse de son discours parce qu’elle est habituée à ces procédés rhétoriques « étant fait à ses traits » vers 12 ; Au vers 11, « l’animal aux têtes frivoles » n’est autre que la foule parce que les hommes et les enfants ont une opinion commune et unanime : ils sont tous désintéressés (animalisation des hommes). Au vers 14, la foule s’intéresse à des combats d’enfants ; nous assistons alors à un décalage entre la gravité de la situation (péril qui menace leur patrie) et le manque d'intérêt des athéniens, ce qui souligne leur aspect enfantin. L’orateur lutte alors contre l’inattention de la foule dans une dimension comique parce que l’auditoire demeure facilement distrait. Ce discours a une dimension satirique dans la mesure ou est critiqué sa non efficacité. ce qui mène vers le deuxième mouvement: L’orateur passe alors par le détour de la fiction pour capter l’auditoire, moyen pour justifier le pouvoir des fables. Premièrement, la mise en abyme (la fable dans la fable) est plaisante : L’évocation de Cérès. Les propositions indépendantes sont juxtaposées, ce qui permet d’éviter la lourdeur au vers 18... Ce changement de la situation d’énonciation (du discours indirect au discours direct) et la question rhétorique « que fit le harangueur » apportent de la vivacité au récit et permettent de mieux visualiser le pouvoir des fables. Le changement de la stratégie argumentative provoque une réaction immédiate de l’assemblée à travers les paroles rapportées « et Cérès, que fit- elle ? » v 21. Il réussit à captiver l’assemblée. Cependant, l’orateur ne se contente pas de passer par un récit plaisant mais véhicule ses pensées et sa colère face aux athéniens à travers la question rhétorique « ce qu’elle fit ? ». Cérès devient son porte-parole et achève son discours par une question oratoire (évocation de Philippe de macédoine ennemi des grecs). Au vers 29, le verbe réveiller ainsi que l’utilisation de la forme passive font passer l’auditoire d’un état de passivité à un intérêt accru, ce qui montre le pouvoir des fables. Enfin à travers le troisième mouvement, Jean de la fontaine affirme le pouvoir concluant des fables et fait passer un enseignement à travers une morale explicite en changeant d’énonciation il abandonne le récit en s’impliquant dans son énoncé par l'utilisation du “nous” qui relie l’anecdote à la morale “nous sommes tous d’Athène” ;il va plus loin en évoquant son cas particulier “ moimême ,au moment que je fais cette moralité”....j’y parviendrais un plaisir extrême “ pour souligner l’impact du passage par une anecdote Dans cette morale explicite en fin de fable , Jean de la fontaine veut montrer que les adultes comme les enfants ont besoin d'être divertis pour donner plus de force à un enseignement donné . L’antithèse entre le terme « vieux » et « enfant » nous montre qu’il est plus judicieux de passer par la fiction pour faire passer un message, ce qui correspond parfaitement à la double visée de plaire et instruire. (« Le monde est vieux, dit-on : je le crois, cependant / Il le faut amuser encor comme un enfant. ») La fontaine utilise ici Peau d’âne, légende très populaire à l’époque, comme argument d’autorité, c’est une façon de rendre son message encore plus valable. Néanmoins il ne parle pas du Peau d’âne de Perrault qui ne paraîtra qu’en 1694, mais de celui auquel Louison fait référence dans « Le malade imaginaire » de Molière. CONCUSION : Jean de la fontaine utilise l’apologue pour capter l’attention de l’auditoire à travers une mise en abyme ; le pouvoir des fables est alors illustré par l’auditoire et son intérêt à des problèmes de sociétés après le passage par la fiction (plaire et instruire). C’est un art poétique en faveur de la fable que propose ici La Fontaine : une fable plaisante est plus efficace que mille discours sérieux. cette manière de plaire pour instruire est reprise par d’autres auteurs comme c’est le cas de ……….. uploads/Litterature/ le-pouvoir-des-fables-jf.pdf

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