Le rêve en tête Le soleil disparaît Et le rêve apparaît Georges Bleuhay Le poèt

Le rêve en tête Le soleil disparaît Et le rêve apparaît Georges Bleuhay Le poète de Méry-sur-Ourthe Poèmes 1 Georges Bleuhay Le poète de Méry-sur-Ourthe Le rêve en tête Le soleil disparaît Et le rêve apparaît Poèmes 2 Du même auteur Le cœur fou (Edilivre 2014) Le cœur marigot (Edilivre 2015) Le cœur à vau-l’eau (Edilivre 2015) L’errance poétique (Edilivre 2016) L’âme en révolte (Edilivre 2016) Le miroir brisé (Edilivre 2016) La fin du chemin (Edilivre 2017) Le crépuscule du poète (Le livre en papier 2017) L’âme en flamme (Le livre en papier 2017) 3 « Les rêves du poète se réalisent toujours pour la simple raison qu'ils ne sont pas des rêves mais de clairs regards jetés sur la réalité du monde. » Roch Carrier « Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver. » Marcel Proust « Il faut savoir se prêter au rêve lorsque le rêve se prête à nous » Albert Camus 4 5 Que revienne la nuit Quand l’aube se lève Quand finit le rêve Le cauchemar reprend Je suis toujours vivant Mon cœur est fatigué Je ne puis plus aimer J’ai perdu le bonheur D’admirer une fleur Lorsque tu m’as quitté J’ai cessé d’exister Comment vivre sans toi Je suis en désarroi Que revienne la nuit Pour que cesse le bruit De ces glas infernaux Sonnant dans mon cerveau 6 Un nom que l’on tue Liberté Ce nom n’est que splendeur Qui me brûle le cœur D’un espoir insensé De pouvoir te trouver Liberté Je grifferai ton nom Sur le mur des prisons Pour ne pas oublier Que tu peux exister Liberté Je hurlerai ton nom Devant le peloton Dans mon dernier soupir T’aimant à en mourir Liberté Ton nom a disparu Les lois n’en veulent plus Tu deviens illusion Dénué de passion Liberté Mais un jour peut-être Tu pourras renaître Un poète écrira Ton nom avec éclat 7 Quand l’amour est mort Il est de tristes jours Il est de sombres nuits A vivre sans amour Dans un mortel ennui Le temps ne passe pas Au cœur indifférent Quand résonne le glas De tous les sentiments Le regard vers les cieux A perdu son éveil Il est trop malheureux Pour aimer le soleil Il n’a plus de bonheur À courir dans les champs Il ne voit plus les fleurs Qu’il cueillait en chantant Il s’en va à pas lents Dans l’incertitude Partager le néant De la solitude Voyageur fatigué Vivant de souvenirs Il a le cœur usé À force de partir Il est de tristes jours Il est de sombres nuits A vivre sans amour Dans un mortel ennui 8 Triste Noël Un triste ciel de plomb et ses nuages noirs Pèse sur le hameau et se répand en pleurs Sur le toit des maisons sinistre reposoir D’un hiver miséreux à faire pleurer le cœur Mais où sont donc passés les anciens noëls blancs Lorsque la neige offrait un aspect merveilleux Aux rives de l’Ourthe spectacle éblouissant Alliant au noir de l’eau le blanc venu des cieux À la vue de ce ciel la nostalgie me prend J’ai le cœur en berne à cette obscurité L’esprit encore empli des souvenirs d’antan En ce jour de Noël le temps est désolant Privé du tapis blanc et de sa pureté Le sapin est terne au regard de l’enfant 9 Noël provençal Il vient d’ouvrir les yeux En regardant les cieux Et dans la sombre nuit Soudain l’étoile luit C’est celle du berger Diffusant sa clarté Sur le petit hameau Où vit le pastoureau Dans un mas isolé L’enfant s’est éveillé Au bruit des tambourins Entendu au lointain Car c’est en Provence Qu’eut lieu la naissance De l’enfant adoré Au milieu des bergers Le gardian le vannier Sont venus l’admirer Et au son du flûtiau Déposer leur cadeau Tous les ans les santons Sortent de leurs cartons Fêter ce souvenir Sentant Noël venir Un auteur provençal Frédéric Mistral Aurait pu raconter Cette natalité 10 Pour y croire il suffit D’aimer ce paradis La messe à Séguret Confirme ce secret 11 Le deuil L’on ne fait pas son deuil Hélas on le subit C’est une larme à l’œil Qui perle à l’infini C’est sentir chaque jour Un immortel tourment La perte d’un amour À tout jamais absent C’est perdre un être aimé Sa femme ou ses parents Ou l’enfant adoré Qui vous rendait vivant Le cœur reste figé En désespérance Il ne peut que pleurer Dans cette souffrance L’on ne fait pas son deuil Trop souvent on le dit Car devant le cercueil L’on perd son paradis 12 L’espoir Il est un feu follet Qui danse dans la nuit Feu fugace et discret Pauvre lueur qui luit Il brûle dans les cœurs De tous les malheureux Il calme la douleur Dans leur esprit fiévreux Il suffit d’un moment Où le rêve apparaît Dans leurs yeux brusquement C’est la joie qui renaît Mais la réalité Fracasse leurs songes Ils sont abandonnés Et la peur les ronge L’angoisse du futur Les saisit à nouveau Dans un monde si dur Ils ne sont que des agneaux Ils sont sans défense Livrés à leur malheur Trop souvent ils pensent À un monde meilleur Il est un feu follet Qu’ils voient danser parfois L’espoir réapparaît Et les remplit d’émoi 13 La paix dans le sommeil Se lever un matin Avec l’esprit chagrin Regarder son réveil Ne pas voir le soleil L’oiseau ne chante plus Le printemps revenu Le spleen s’est installé En plein cœur de l’été Voir le bleuet fané Au bord du champ de blé Ne plus aimer ses fleurs Le trouver sans couleur Reviendras-tu un jour Tu es mon seul amour Je ne puis exister Dans cette obscurité Sans toi tout s’est éteint Je suis comme le chien Mourant abandonné Sur le bord du fossé Je vais me recoucher Pour tenter d’oublier Ta cruelle absence Et ma déchéance 14 Encouragement Quand la crainte te prend regarde devant toi Apprend à surmonter la peur de l’avenir Il peut être radieux si tu as foi en toi Rien ne peut s’opposer alors à tes désirs Tu dois obstinément suivre le dur chemin Et subir les revers qui t’attendent au tournant Toujours te redresser et battre le destin Avec ta volonté tu dois être un gagnant La vie est un combat rien n’est jamais aisé Mais il y a toujours un espoir qui renaît Rien n’est insoluble tu dois pouvoir lutter C’est quand la nuit se meurt que se lève le jour Et rien n’est éternel ne l’oublie jamais Oublie tes échecs la chance est de retour 15 La fin d’une sans-logis Cela faisait de nombreux mois Que la vieille dame dormait Avec le ciel comme seul toit Et l’espoir perdu à jamais Si le temps peut être cruel La société l’est tout autant Et son mépris est éternel Elle n’aime pas les mendiants Elle avait beau tendre la main Les gens restaient indifférents Elle rêvait d’un bout de pain Qui arrêterait son tourment Pouvoir nourrir son compagnon Le seul à la réconforter Partager le pauvre quignon Pour lui en offrir la moitié Car elle l’aimait follement Le seul ami qui lui restait Ce chien bâtard toujours présent Gémissant quand elle pleurait Un jour d’hiver n’en pouvant plus Elle espéra passer la nuit Bien à l’abri le soir venu Dans un dortoir pour sans-logis Le règlement était formel Les chiens n’étaient pas acceptés Elle préféra le froid mortel À le laisser abandonné 16 Et c’est ainsi qu’elle s’en alla À la rencontre de la mort Quand au matin on la trouva Le chien gémissait sur son corps 17 La cruauté des souvenirs C’est toujours quand il est passé Que l’on reconnait le bonheur Et c’est quand l’on perd l’être aimé Qu’hélas il se change en malheur Chaque souvenir suscite un pleur Et le regret de n’avoir su Saisir du moment la splendeur L’intensité de son vécu Et la mort en sa cruauté Vous laisse la souvenance De la perte de jours passés Tout ce qui fut pour vous plaisir Se change en une souffrance Ils font mal les beaux souvenirs 18 Mon paradis perdu Trop souvent j’ai pleuré De déception et de chagrin De voir mes rêves s’évaporer Sous la contrainte du destin Je rêvais d’un monde apaisé Ivre de joie et de bonheur Où l’humain pourrait s’extasier À l’élégance d’une fleur Où le passant serait muet À l’écoute du chant d’oiseau Accompagné dans les genets Par mille insectes musicaux Où le parfum de blés mûris Sous la caresse de l’été Evoquerait le paradis Où il fait bon se promener Un univers sans nuages Et une agréable chaleur Ensommeille le paysage Dans une profonde langueur Et sous un bosquet accueillant La plus belle des apparitions Telle la belle au bois dormant En attente de résurrection Trop souvent au petit matin Lorsque s’achève mon sommeil Je pleure sur la triste fin D’un monde où j’aimais le soleil 19 La première idylle Je voulais tant uploads/Litterature/ le-reve-en-tete-version-numerique.pdf

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