Le Roi Dragon Magazine Un complément à la pratique corporelle de l'Aïkido et de

Le Roi Dragon Magazine Un complément à la pratique corporelle de l'Aïkido et des voies traditionnelles LES PLUMES Benoit Dmytro Bal Ernst Gabriel Jacques Carroget Jean-Luc Saby Laurence Marc Lincourt Mickaël Monique Lemaux Mustapha Neko Haiiro Philippe Philippe Rault Serge Sophie Roche Stéphanie Thomas Tony Étiquettes : Philippe N°28 0 Trouver la Liberté dans la contrainte PAR LE ROI DRAGON · 5 NOVEMBRE 2020 Nom * Adresse de messagerie * LAISSER UN COMMENTAIRE Commentaire Website Protected by Spam Master Code Anti-spam * Laisser un commentaire  Le Roi Dragon Magazine © 2022. Tous droits réservés. Fièrement propulsé par  - Conçu par Thème Hueman “Trouver la liberté dans la contrainte” permet de formuler idéalement comment peut être vécu lʼaccès aux états véritablement spirituels alors que lʼêtre est encore incarné dans son individualité. La pratique de lʼAïkido peut nous permettre dʼapprocher cette expérience ou, tout au moins, de la comprendre. En exet, sur le tatami on passe son temps à perfectionner les innombrables techniques pour tenter dʼatteindre lʼétat où, quelque soient les contraintes imposées par notre vis-à-vis, nous serions capables de les réaliser parfaitement. Cette quête est un travail si ardu que même après plusieurs décennies de pratique, après avoir confronté notre Geste sur une variété impressionnante dʼindividus incarnant lʼAdversaire, nous sommes bien obligés dʼadmettre quʼil subsiste moult situations pour lesquelles ça ne marche pas. Certes au fil des années des progrès indéniables sont accomplis. Le geste devient plus pur, plus exicace, plus synthétique. Les techniques se font avec une relative facilité. Mais dʼinnombrables imperfections constellent le déroulé de lʼexécution. On est bien loin de ce seuil où tout devient intuitif, où ne subsiste plus aucune réflexion, aucune pensée médiate, où sa propre manière dʼêtre ouvre dʼinnombrables possibles et influe sur la manière dʼêtre de lʼattaquant. On est encore plus loin de lʼétat de clairvoyance vécu par OʼSensei et tous les sages ayant atteint les états de lʼêtre définitivement en Union avec la Totalité Universelle. Cʼest le lot de la vie pour un être doté dʼune conscience individuelle dʼêtre contrainte par des lois universelles : contraintes physiques, contraintes psychiques, contraintes mentales. Non lʼindividu nʼest pas libre ou pour le dire moins limitativement, nous ne sommes pas Totalement libre. Certes nous disposons de certains degrés de liberté nous oxrant des choix devant plusieurs Possibles, mais il y a des contraintes imposées par les lois de lʼExistence dont nous ne pouvons pas nous axranchir, respirer, nous alimenter, user de sa participation axective pour nous lier au tissu social, penser, édifier une représentation du monde, nous maintenir en santé, etc.. Pourtant nous disposons dʼune très précieuse liberté, celle de quêter notre nature propre et trouver à travers elle ce que OʼSensei appelle notre Mission Désignée. Il semble que cet accomplissement produise en lʼêtre une résonance telle, que son état de participation au monde se trouve profondément modifié. OʼSensei appelle cet état Takemusu Aïki. Il correspond à une sorte de totalisation du temps, des lieux, des êtres : Des paroles de OʼSensei, laissent entendre que lʼexort que nous produisons dans la quête du perfectionnement des techniques de la voie de lʼAïki, peut nous conduire à la transformation que nous évoquons dans cette étude : Dans ce que dit OʼSensei on perçoit que le pratiquant doit se transformer de telle façon quʼil accède à lʼétat Takemusu pour nʼêtre plus lʼauteur des techniques en tant quʼindividu. Il sʼest identifié à quelque chose dépassant sa dimension individuelle (une existence transcendante) par le détachement de tout ce qui le ramène à son ancienne condition. Mais comme le souligne le texte taoïste ci-dessous, ce détachement est une opération intérieure qui doit se réaliser dans le monde : Lorsque lʼon est ainsi totalement en accord avec notre plus haute raison dʼêtre sur Terre, cʼest-à- dire lorsque lʼon a réalisé les états véritablement spirituels, alors les contraintes disparaissent puisque lʼêtre nʼagit plus rien dʼautre que ce qui est en Accord avec la Cohésion Universelle. Il ne subsiste plus aucun conflit. 1. Morihei Ueshiba, Takemusu Aïki, Vol. II, page 63. ↑ 2. Aïkido : Enseignements secrets, John Stevens, page 160. ↑ 3. Morihei Ueshiba, Takemusu Aïki, Vol. III, page 74 ↑ 4. Morihei Ueshiba, Takemusu Aïki, Vol. II, page 62,63 ↑ 5. Morihei Ueshiba, Takemusu Aïki, Vol. II, page 56 ↑ 6. ibid, page 63 ↑ 7. Morihei Ueshiba, Takemusu Aïki, Vol I, page 150 ↑ 8. Morihei Ueshiba, Takemusu Aïki, Vol III, page 54 ↑ 9. Lao-Tzeu, Tao-Te-King, Chapitre 15-C ↑ 10. Morihei Ueshiba, Takemusu Aïki, Vol III, page 77 ↑ 11. Morihei Ueshiba, Takemusu Aïki, Vol II, page 79 ↑ 12. Tchoang-Tzeu, Chapitre 19-B, Tao-Te-King, dans “Les Pères du Système Taoïste”, Léon Wieger ↑ « Quoique takemusu aïki consiste à absorber lʼhistoire de lʼâge des dieux en son corps pour en faire sa propre chair, il faut également sʼimprégner du temps et de lʼespace. [1] » « Le passé et le futur se trouvent ici et maintenant, dans le présent… À chacune de vos inspirations inhalez tous les êtres humains, chaque objet. [2] » « Les êtres humains nés du ventre naturel, sʼils veulent sʼaccomplir en tant quʼêtre humain, doivent travailler dans ce monde naturel avec suxisamment dʼexorts. Cʼest en assimilant par eux-mêmes le mouvement du travail quʼils doivent réaliser lʼascèse. Si nous achevons cela, nous progressons vers la naissance dʼun monde supérieur dont nous assimilons lʼénergie vitale. Si on achève cette assimilation, on entre alors dans le monde qui suit. En achevant le service du ki de ce monde, on progresse encore, et on voit le monde suivant. En assimilant le ki de ce monde-là, on achève lʼascèse. On termine alors lʼassimilation et on progresse derechef dans le monde suivant. [3] » « Par les dons quʼil a reçus [lʼAïki], en remontant à lʼépoque des dieux, il influence par ailleurs, pour le futur, lʼhistoire du développement du monde ici-bas. Il met le passé et le futur, en son corps, dans son abdomen. De cette sagesse, lʼaïki fait jaillir les techniques. Les techniques jaillissent de manière scientifique en passant par lʼorgane de création. Sans se méprendre sur cela, on fait éclore les techniques en acquérant une connaissance profonde de la volonté divine de Futanomi qui a réalisé lʼharmonie de lʼesprit et du corps. [4] » « Autrement dit lʼaïkido change le monde de lʼâme corporelle en monde de lʼâme spirituelle [5]. … En ce qui concerne takemusu aiki, lʼâme spirituelle individuelle jaillit scientifiquement par le moyen du corps et de lʼesprit. [6] » « Chaque jour je mʼentraîne à me détacher des choses, et ce faisant, jʼai vu mon propre corps de lumière. [7] » « Les gens ordinaires ne voient pas la lumière parce que les choses les en empêchent. Cʼest lʼattachement. [8] » « Chercher la pureté et la paix dans la séparation dʼavec le monde, cʼest exagération. Elles peuvent sʼobtenir dans le monde. La pureté sʼobtient dans le trouble (de ce monde), par le calme (intérieur), à condition quʼon ne se chagrine pas de lʼimpureté du monde. La paix sʼobtient dans le mouvement (de ce monde), par celui qui sait prendre son parti de ce mouvement, et qui ne sʼénerve pas à désirer quʼil sʼarrête. [9] » « Le bu qui prévalait jusquʼalors a été substitué par le véritable bu. La méthode consistait en un entraînement naturel. Mais le budô perdure si lʼon sʼentraîne dans ce monde où corps et âme sont duels. Cependant, jʼai appris que la défaite est certaine pour les hommes qui sʼopposent à lʼagencement du monde. [10] » « Par la pratique de lʼaiki, on devient incapable dʼexprimer de mauvaises choses, les mauvaises pensées ne surviennent pas. Les désirs sʼéteignent. Néanmoins, un grand désir pour lʼentraînement doit persister. Toutes les pensées se rapportant à la mission céleste, les attachements vils disparaissent et sont oubliés. [11] » « Lie-tzeu demanda à Yinn (Yinn-hi), le gardien de la passe, confident de Lao-tzeu : — Le sur-homme pénètre tous les corps (pierre, métal, dit la glose) sans éprouver de leur part aucune résistance ; il nʼest pas brûlé par le feu ; aucune altitude ne lui donne le vertige ; pour quelle raison en est-il ainsi, dites-moi ? — Uniquement, dit Yinn, parce quʼil a conservé pur et intact lʼesprit vital originel reçu à sa naissance ; non par aucun procédé, aucune formule. Asseyez-vous, je vais vous expliquer cela. Tous les êtres matériels ont chacun sa forme, sa figure, un son, une couleur propre. De ces qualités diverses, viennent leurs mutuelles inimitiés (le feu détruit le bois, etc.). Dans lʼétat primordial de lʼunité et de lʼimmobilité universelles , ces oppositions nʼexistaient pas. Toutes sont dérivées de la diversification des êtres, et de leurs contacts causés par la giration universelle. Elles cesseraient, si la diversité et le mouvement cessaient. Elles cessent dʼemblée dʼaxecter lʼêtre, qui a réduit son moi distinct et son mouvement particulier à presque rien. Cet être (le Sage taoïste parfait) nʼentre plus en conflit avec aucun être, parce quʼil est établi dans lʼinfini, exacé dans lʼindéfini. Il est parvenu et se tient au point de uploads/Litterature/ le-roi-dragon-n28-trouver-la-liberte-dans-la-contrainte 1 .pdf

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