Le Roman Policier au Québec INTRODUCTION - GUIDE DE LECTURE Une publication de
Le Roman Policier au Québec INTRODUCTION - GUIDE DE LECTURE Une publication de Norbert Spehner Éditeur de Marginalia Marginalia, 565 Rue de Provence, Longueuil (P.Q.) Canada nspehner@sympatico.ca POLARS DU QUÉBEC Cette publication de la série « Documents » est une brève introduction aux polars québécois, c’est-à-dire des romans policiers ou d’espionnage écrits soit par des auteurs originaires de la Belle Province, comme Chrystine Brouillet, Maxime Houde, André Jacques, soit par des écrivains qui sont des résidents permanents et des citoyens canadiens comme Luc Baranger, Patrick de Friberg ou Maurice Dantec, établis ici depuis nombre d’années. Ce document de travail, qui pourrait s’intituler « Premiers pas dans le polar québécois », comprend une sélection bibliographique d’une cinquantaine de romans et de recueils de qualité publiés au cours des dernières années, un article qui fait un rapide historique du genre, et quelques pistes de recherche : études, revues, sites web. GUIDE DE LECTURE CHOIX DE ROMANS ET DE RECUEILS Bon an mal an, au Québec, depuis une dizaine d’années, il se publie entre 40 et 50 romans policiers. De ce nombre, seuls quelques titres valent la peine d’être lus. Les autres, souvent publiés à compte d’auteur ou par des incompétents notoires, ne méritent que l’oubli.La sélection bibliographique qui suit propose un choix de titres de qualité, représentatifs de la grande diversité du genre : romans d’enquête, romans noir, thrillers, récits d’espionnage, polars historiques, recueils de nouvelles, etc. Nous n’avons retenu que deux titres par auteur. Pour chaque ouvrage il y a un commentaire qui peut prendre l’une des deux formes suivantes : une critique en bonne et due forme (signée Norbert Spehner) ou le texte fourni par l’éditeur. Pour le lecteur curieux, désireux d’en savoir plus, nous avons prévu quelques pistes de lecture supplémentaires... BARANGER, Luc, A l’Est d’Eddy, Longueuil, La Veuve noire, 212 pages. Quel conteur, ce Luc Baranger ! Dans A l’Est d’Eddy, il nous propose neuf nouvelles noires (mais non policières) diablement bien ficelées. Trois de ces textes ont été publiés dans la revue Alibis, les autres sont inédits. La cohésion de l’ensemble provient d’un thème récurrent : la mort inexpliquée d’une figure de légende ou d’un personnage de l’histoire. C’est ainsi que nous sont révélés de manière subtile, parfois tragique, parfois comique, les destins véritables de Billy le Kid, d’Ernest Hemingway, d’Elvis Presley, de James Dean, de Charles Nungesser ou de feu Désiré Landru, ce farouche partisan de la femme au foyer. Les histoires qui se déroulent aux États-Unis sont les plus intéressantes car elles témoignent avec force et conviction de la fascination de cet auteur d’origine française pour la culture et l’histoire américaines. [Norbert Spehner] BARANGER, Luc, La Balade des épavistes, Lévis, Alire, (Roman 094), 2006, 303 pages. Clovis est un ancien journaliste, passionné de musique rock et de blues, devenu le bras droit de Max le Gitan. Les deux hommes sont des « épavistes ». Ils récupérent et recyclent les vieilles bagnoles. Un jour, suite à un accident de la route, un sac de drogue se retrouve dans une de leurs épaves. Quand les propriétaires de la camelote décident de récupérer leur bien coûte que coûte, les ennuis commencent, ennuis d’autant plus sérieux que la drogue a disparu. Pour faire face, Clovis doit recruter Kate et Patty, deux copines du Texas, des rapides de la gâchette qui n’ont pas froid aux yeux. Les truands n’ont qu’à bien se tenir...La Balade des épavistes est un roman noir, réaliste, cru, sans romance ni happy end, mettant en scène une jolie brochette de ratés sympathiques. Mené avec brio, le récit est farci de références culturelles et de métaphores juteuses comme on les aime ! [Norbert Spehner] Pour en savoir plus : http://www.revue-alibis.com/dossiers/filiere-quebecoise.htm BARCELO, François, Chroniques de Saint-Placide-de Ramsay, Paris, Fayard, ( Fayard noir), 2007, 309 pages. Après une entrée remarquée dans la Série Noire, en 1998, Francois Barcelo publie Chroniques de Saint-Placide-de-Ramsay dans la collection Fayard Noir. Le livre regroupe deux récits dont l’action se passe à Saint-Placide-de-Ramsay, autant dire nulle part et ailleurs dans un Québec profond peuplé d’individus ni respectables ni fréquentables. Pompes funèbres met en scène deux amis de longue date, Bertrand et Wilfrid. Le premier est un entrepreneur de pompes funèbres au bord de la faillite, l’autre un ancien camionneur. Un jour, par curiosité malsaine, ils ont l’idée saugrenue de cacher un magnétophone dans le cerceuil d’une défunte pour enregistrer les paroles des proches. Les résultats s’avèrent décevants. Frustrés, ils mettent au point un nouveau stratagème impliquant la fausse mort de Wilfrid. Cette fois, la plaisanterie va prendre une tournure dramatique quand des visiteurs inattendus font leur apparition. Du coup, ce qui était une farce burlesque à la Westlake, un récit bon enfant marqué du sceau de l’humour, devient un véritable roman criminel, dur à souhait A travers leurs monologues respectifs, Wilfrid et Bertrand évoquent un passé nauséabond, des actes répugnants. Loin d’être de joyeux drilles un peu excentriques, ils se révèlent tels qu’ils sont : lâches, obsédés, menteurs et foncièrement amoraux. Mais le destin veille... Le dénouement de cette histoire sordide nous a laissé un goût de cendres ! Fonts baptismaux se déroule trois ans après ces événements. Quand le curé de Saint-Placide-de- nulle-part reçoit l’improbable confession d’un tueur à gages (mais qu’allait-il faire dans ce patelin paumé ?), il fait une remarque anodine qui va plonger tout le village dans un drame à la fois loufoque et shakespearien dont les acteurs sont un curé pédophile, assassin potentiel, un tueur à gages maladroit, des couples adultères, et une directrice de caisse populaire pingre de sa personne mais généreuse de la poitrine. Malgré son caractère invraisemblable et rocambolesque, on ne peut s’empêcher d’embarquer dans cette histoire finement racontée qui témoigne bien de l’imagination débridée de Barcelo. Ce virtuose du cynisme, qui tire sur tout ce qui bouge, manie à merveille la dérision et l’humour très noir, une qualité plutôt rare dans le polar contemporain. [Norbert Spehner] Pour en savoir plus : http://www.revue-alibis.com/dossiers/filiere-quebecoise.htm BERGERON, Michel, L’homme de neige, Chricoutimi, JCL éditeur, (La plume saguenéenne), 2006, 158 pages. L’Homme de neige, de Michel Bergeron (roman qui a remporté le Prix de la Plume Saguenéenne 2006) est le genre de petit livre retors qui donne de sérieux maux de tête au critique de polar scrupuleux parce sa lecture nécessite un mode d’emploi et qu’il est à toute fin pratique impossible d’en parler sans en altérer son essentielle virginité, si je puis dire . En effet, dans un monde idéal, j’arriverais à vous persuader d’arrêter ici la lecture de mon commentaire et de vous précipiter sur le roman de Bergeron en prenant soin de ne pas vous laisser décourager avant d’avoir atteint les chapitres 25, ou 26, enfin dans ces eaux là (comme disait Émile). Vous n’êtes pas convaincu ? L’Homme de neige n’a pas d’étiquette polar. Le titre, banal, et l’illustration carte postale de la couverture n’annoncent rien (ou si peu) de spécial. L’auteur, né à Dolbeau en 1958, n’est pas fiché par les fins limiers de notre filière québécoise, et le quatrième de couverture très laconique nous prouve seulement que son rédacteur, pour une fois, marchait sur des oeufs, afin de ne pas trahir quoi que ce soit du contenu. Et pourtant...Je vous dirai simplement ceci. Méfiez-vous des apparences. Dans les premiers chapitres, L’Homme de neige est une histoire de passion. La narratrice, musicienne et chanteuse de jazz, reçoit un colis contenant des lettres d’un ex-amant, le père de sa fille Alie, un gars dont elle n’a pas eu de nouvelles depuis près de vingt ans. Il se meurt d’un cancer et a décidé de confier ses dernières pensées à celle qu’il n’a jamais oubliée, celle qui selon son expression favorite est la synthèse de toutes les femmes qu’il a aimées. On dirait d’abord du roman harlequin bien écrit. On dirait...Je vous l’ai déjà dit : méfiez-vous des apparences. [Norbert Spehner] BISSONNETTE. Jacques, Gueule d’ange, Lévis, Éditions Alire, (Roman), 1998, 337 pages « Elle s'appelle Anémone Laurent, est diplômée en criminologie juvénile et vient d'arriver à la section des homicides de la police de Montréal, où l'intégration n'est guère facile. Le lieutenant Stifer, détective d'expérience, lui fait cependant confiance et, en compagnie de Mancini et de Bernard, ils enquêtent sur la mort de Claudia, une jeune sans-abri assassinée dans un parc du quartier Centre-Sud. Rapidement, Anémone apprend que la jeune fille, qui se droguait et pratiquait le body-piercing, faisait partie d'un trio d'inséparables avec ses amies Nancy et Dahlia. Mais voilà que, dans un squat abandonné, la jeune policière découvre le cadavre de Nancy. Quant à Dahlia, surnommée Gueule d'Ange, elle est portée disparue depuis deux semaines ! Dès lors, une course folle s'engage afin de retrouver Gueule d'Ange avant l'assassin. Or, pendant que les enquêteurs plongent dans les bas-fonds les plus sordides de Montréal, Anémone, elle, voit soudain surgir de son passé une ombre qu'elle croyait à jamais disparue... » [Alire] BISSONNETTE, Jacques, Badal, Montréal, Libre expression, 2006, 216 pages. Réédition : Lévis, Éditions Alire, (Roman 104), 2007, 432 pages. En 1986, Jacques Bissonnette a fait uploads/Litterature/ le-roman-policier-au-quebec.pdf
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- Publié le Sep 20, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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