LA SOURATE FATIHA Introduction : Importance de cette sourate en islam. 1) Le mo
LA SOURATE FATIHA Introduction : Importance de cette sourate en islam. 1) Le mot « CORAN » 2) Le mot « SOURATE » 3) Le titre « FATIHA » Verset premier - « Nom » - « Allah » - RAHAMA Verset 2 - HAMADA - RABBA - ‘ALAMA Verset 3 Verset 4 - MALAKA - DANA Verset 5 - ABADA - AWANA Verset 6 - HADA - QAMA Verset 7 - NA’AMA - GHADABA - DALLA Conclusion coran1.doc 1 CHAPITRE 1 LA SOURATE FATIHA1 Etude de quelques mots-clés du vocabulaire religieux de l’Islam Placée en tête du Coran, la sourate Fâtiha2 « ouvre » (FATAHA) « le Livre », comme une prière introductive; d’où son caractère liturgique (emploi du « nous » / « tu »); elle est un élément constitutif indispensable du rituel de la prière en Islam. Elle est souvent récitée : durant la prière rituelle (salât), ou à l’occasion des naissances, mariages, morts etc3...): « Cette récitation imprime un sceau sur presque toute résolution importante, termine presque toute formule de prière prononcée dans des lieux saints et accueille toute nouvelle joyeuse, tandis que les marchands qui ne peuvent parvenir à un arrangement au sujet du prix d’une marchandise cherchent dans une récitation concertée de la Fâtiha de nouvelles forces pour une décision »4. Cette sourate est la plus connue de tous les musulmans; on ne peut la réciter qu’en langue arabe, même si tous ne comprennent pas entièrement le sens de chacun des mots ainsi récités; cette sourate représente l’essence même du Coran; elle résume l’essentiel de la relation de l’homme à Dieu; elle est la « substantifique moëlle » de tout le Coran. C’est du moins ce que veut signifier l’un des grands mystiques musulmans : Hasan el Basri (642-728): « Dieu a inclus les sciences des Livres antérieurs dans le Coran, puis il a inclus les sciences du Coran dans la Fâtiha : quiconque possède l’exégèse de celle-ci est comme quelqu’un qui posséderait l’exégèse de tous les livres révélés »5. 1 Une étude fondamentale, mais d'un accès difficile, est celle de M. Arkoun: "Lecture de la Fâtiha", in: Lectures du Coran, Paris, Maisonneuve et Larose, 1982, p. 41-67. 2 Cf. J. Jomier : : « La Fâtiha, la grande prière de l’islam », in : La vie spirituelle, 724, 1997 ; p. 539-546. 3 La sourate Fâtiha est souvent appelée « as-saba’a mathani », « les sept versets souvent répétés », ou encore: Surât el -madh (sourate de la louange), surât al-‘asâs (sourate du fondement), umm al-qorân (l’emblème du Coran) ou enfin um el-kitâb (l’emblème -<et non pas mère, ici, du Livre>) 4 Cf; EI 2, article Fâtiha (R. Paret) 5 Cité par M. Arkoun in op. cit., p. 41. Par ailleurs, un commentaire de Râzi considère que lecture de la Fâtiha équivaut à la lecture du Coran tout entier (I, 173-177) (cité dans la traduction du Coran de Hamza Boubakeur) 2 J. Jomier écrit6 : « On trouve dans la sourate Fâtiha les principaux thèmes de l’islam « présence » de Dieu, sa maîtrise universelle, son unicité, la vie de prière, le code de vie que représente l’islam, la « guidance » de Dieu, le jugement dernier, l’opposition à ceux qui ne sont pas musulmans » (…) « Il est souvent difficile pour les non-musulmans de comprendre exactement le sens des mots ou des phrases du Coran. D’autant que le livre sacré des musulmans contient des affirmations diverses, selon les circonstances. Tel un grand meuble comportant beaucoup de tiroirs, il renferme des morceaux très variés, que l’on peut répartir et grouper selon le sens. (…) Veut-on des textes de pardon ? Le tiroir du pardon en fournira. Au contraire, des textes de vengeance, le tiroir de la vengeance en contient. Et de même pour tout. (…) Il est donc indispensable d’avoir une idée de l’arrière-plan sur lequel se détachent les phrases en question, et ensuite de voir quelles sont les intentions de celui qui vous cite le passage. » L’étude mot à mot de cette sourate permet d’entrer dans une compréhension de quelques racines importantes de la langue coranique, de la spiritualité musulmane et de s’y sensibiliser avec bienveillance. A cet effet, il est utile d’entendre les sons; il est même indispensable d’écouter le texte arabe7 de cette sourate : de Paris à Pékin, tous les musulmans le connaissent par cœur ; même s’ils ne connaissent pas la langue arabe. Pour faciliter l’étude, une transcription phonétique élémentaire permettra de repérer quelques-uns des mots qui seront étudiés. Auparavant, quelques remarques linguistiques s’imposent sur le sens du mot : « CORAN », puis sur les mots « Sourate » et versets (ayât) ; enfin sur le titre de la première sourate « Fatiha » 6 La vie spirituelle, 1997, p. 724 et p. 534. 7 C’est ce que souligne fortement Azeddine Guellouz dans son petit livre Le Coran, Col. « Dominos », Flammarion, 1996, p. 7 : « Lire le Coran suppose la compréhension de son langage, ce qui, en l’occurrence, ne se limite pas à la connaissance d’un lexique ni même d’une syntaxe, mais inclut l’interrogation des structures qui le constituent et qui sont constitués par lui. De sorte que l’observateur aussi bien que l’adepte ne peut rien lire avant d’avoir tout lu ou du moins, d’avoir créé l’horizon d’attente qui prépare cette lecture » coran1.doc 3 1) Le mot Coran vient sans doute de la racine QARA’A8: lire à haute voix, réciter, « prêcher »; d’où le substantif QOR-ÂN9, devenu « Coran » en français, (après avoir été, durant plusieurs siècles, « Alcoran, El Qorân »). Du point de vue musulman, on dira que « Le Qur’ân, sous l’aspect sémantique et religieux, est la Récitation ou re-citation de la Parole révélée par Allah et que le Qur’ân contient un enseignement divin synthétique, tout à la fois englobant et explicite, transmis par le souffle de l’Esprit ; il se réfère alors à l’oralité et à l’ouie et donc à la parole articulée. La tradition enseigne que le Qur’ân est la Révélation d’Allah ou Descente de la Parole divine opérée par son Messager, Muhammed par l’Ange Gabriel assimilé à un aspect de l’esprit de Sainteté (ruh al-qudus). Allah en parle ainsi dans le Qur'ân : « Le commandement d’Allah vient. Ne cherchez donc pas à précipiter son avènement. Gloire à Allah et qu’Il proclame Sa sublimité au delà de ce qu’ils associent. Il a fait descendre progressivement les anges avec (ou par) l’Esprit provenant de Son Commandement sur qui Il veut d’entre ses serviteurs. Avertissez qu’il n’y a nul dieu adoré (illâh) autre que moi. Aussi, protégez-vous de Moi.»i (16, 1 et 2). « Quand tu récites le Qur’ân cherche la protection d’Allah contre Satan le lapidé » (16, 98)10 La racine du mot Coran est aussi celle qui constitue le premier mot de la révélation musulmane : iqra : lis! (impératif!), premier mot de la sourate 96, première sourate révélée, selon la tradition musulmane11. 8 « Le terme Qur’ân vient de la racine Q R ’, qui comporte les acceptions suivantes : Réciter, lire devant quelqu’un, transmettre, apprendre, ramasser les parties éparses et les réunir (par exemple, de l’eau, par plusieurs conduits, dans un seul réservoir), être pleine en parlant d’une femelle, être tenue dans un enclos (une bête pour la parturition). » in : Maurice Gloton : Une approche du Coran par la grammaire et le lexique, Beyrouth, Dar Albouraq, 2002, p. 34. 9 Cf. l'article Kur'ân in EI 2 : « La plupart des savants occidentaux admettent aujourd’hui l’opinion (...) selon laquelle ce terme vient du syriaque keryânâ « lecture des Ecritures, leçons » employé dans la liturgie chrétienne. Pour la majorité des autorités musulmanes, kur’ân est simplement le nom verbal de kara’â, « lire » ou « réciter ». (...) « La conclusion la plus valable paraît être que le mot kur’ân a pris naissance dans le Kur’ân lui-même pour représenter le syriaque keryânâ, mais a été formé sur un type arabe de masdar de kara’â. » Avec Mohammed Arkoun, on notera que « le Coran porte d’autres noms comme Al-kitâb, le Livre, l’écriture « descendue » du ciel au cours de « la nuit bénie » ; al-dhikr, l’avertissement ; ainsi, les peuples du livre « ahl al-kitâb » sont également nommés ahl al-dhikr, ceux qui ont reçu l’avertissement ou qui font récollection des Noms de Dieu et de ses enseignements ; al-furqân, la discrimination, la preuve discriminante, c’est à dire la révélation. » in : L’islam, Approche critique, Ed. J. Grancher, 1992, p.60. 10 Gloton, op. cit. p. 34. 11 Voici le texte des premiers versets de cette sourate 96 : « Lis au Nom de ton Seigneur qui a créé! Il a créé l’homme d’un caillot de sang. Lis!.. Car ton Seigneur est le Très-Généreux qui a instruit l’homme au moyen du calame, et lui a enseigné ce qu’il ignorait ». (J’utilise, sauf indication contraire la traduction de Denise Masson, « Folio classique », Gallimard, 1967) 4 Or uploads/Litterature/ la-sourate-fatiha.pdf
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- Publié le Jan 05, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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