5 413635 081323 1 2 1 MERCREDI 22 mars 2017 / Edition Bruxelles / Brabant wallo

5 413635 081323 1 2 1 MERCREDI 22 mars 2017 / Edition Bruxelles / Brabant wallon / Quotidien / No 69 / 1,60 € / 02 225 55 55 1er JOURNAL À BRUXELLES Problèmes d’articulations? Essayez ce gel révolutionnaire à base de silicium organique et d’extraits de plantes. 20 ml seulement de ce gel suffisent pour sentir rapidement un soulagement et retrouver sa mobilité et flexibilité perdue. Chez votre pharmacien CNK N° 3113-925 www.antalium.be Nouvelle formule + Chondroïtine + Glucosamine  Färm : la coopérative s’installe à Louvain-la-Neuve p.29  « C’est la vie qui l’emportera, toujours » © MATHIEU GOLINVAUX MARCHÉS 15 NÉCROLOGIES 28 PETITES ANNONCES 28 RÉGIONS 30 À 32 MÉTÉO & JEUX 33 BON À DÉCOUPER 33 TÉLÉVISIONS 34-35 LOTERIE 35 PETITE GAZETTE 36 L e temps suspendu. Un moment sans plus de minutes ou de secondes. Un silence assourdissant trans- percé par des sirènes, et des sirènes, et des sirènes. Nous n’oublierons jamais. Etrange sentiment. Comme si une partie de nous était restée figée à la place précise où nous avons appris cette chose – les morts, l’aéroport explosé, le métro éventré – tandis que l’autre a recommencé à marcher, à boire, à travailler et à rire. Oui, à rire. On ne sait plus si c’était le len- demain ou une semaine plus tard, ou encore après, que nous nous sommes remis en route. On sait juste que dans l’instant, et jusqu’à très tard dans la nuit, on n’a pas pu bouger, stupéfiés par la violence, tétanisés par la peur, anéantis par la mort. Chez nous, là, soudain, à portée par- fois même de notre propre corps. On s’est dit que c’était le pire qui était arrivé. Que rien d’autre ne pouvait nous déchirer autant, nous faire mal si profondément, nous faire douter si intensément. On s’est dit que le monde allait bien mal, mais on a pensé aussi qu’on avait vécu le plus dur. Qu’est-ce qui, après, pouvait nous lézarder autant et nous faire douter de l’avenir que nous offrions aux nôtres ? Et pourtant, aujourd’hui, alors qu’il n’y a plus eu d’attentats sur le sol belge depuis le 22 mars 2016, nous avons le sentiment que la face obscure du monde s’est agrandie. Que de tels évé- nements, comme nous le disait un sociologue, « plutôt qu’agir comme ciment d’une société frag- mentée, agissent comme de l’eau qui s’insère dans une roche fissu- rée : en aggravant ses failles ». La roche fissurée ? Ce sont nos démocraties occidentales qui, depuis un an, ont vu, de fait, leurs failles aggravées pour devenir béantes à certains en- droits. En un an, nous sommes tombés dans le monde de Trump, des Marine le Pen, Orban et Wilders. Depuis ce 22 mars, nous avons vu pousser la dicta- ture façon Erdogan, assuré d’une telle impunité morale qu’il peut désormais taxer l’Allemagne de Merkel de « nazisme ». Qui aurait pu imaginer une telle libération de la parole ? Une telle impunité d’un racisme devenu ordinaire ? Le mal absolu, il y a un an, c’était Daesh. Il l’est toujours. La haine qui anime ces terroristes, qui se sont emparés de l’islam pour galvaniser des troupes de gens, jeunes et vieux, hommes et femmes, prêts à décapiter, torturer et éradiquer des « mé- créants » – nous –, est l’ennemi à combattre, plus que jamais. Mais aujourd’hui, c’est comme si cette haine nous avait contaminés, divisant nos sociétés, suscitant la méfiance, favorisant l’antago- nisme, entre « eux » et « nous ». Nos sociétés sont divisées, l’isla- mophobie a fait un bond gigan- tesque ainsi qu’en témoignait notre enquête Noir Jaune Blues. S’ils perdent du terrain là-bas, les terroristes semblent avoir gagné une terrible victoire ici en insufflant à nos populations le poison de la division. L’autre, l’étranger, est plus que jamais vu comme le danger, voire l’ennemi, portant souvent la responsabilité de tous ces maux que nous ne savons ré- soudre. Nos sociétés sont fractu- rées et font plonger nos idéaux démocratiques. Les attaques terroristes jointes à l’impuissance ou la frivolité des politiciens démocrates devant les grands enjeux du monde – climat, révolution digitale, inéga- lités – ont attisé la peur, ce ter- reau propice à toutes les abné- gations et tous les renonce- ments. La parole d’extrême droite s’est aujourd’hui banali- sée, contaminant les partis « classiques » et nombre de milieux. La polarisation entre les gens s’est exacerbée. Nombre de propos ou de déclarations enten- dus et prononcés de façon très ordinaire aujourd’hui, auraient été punissables ou condamnés hier, ou en tout cas interdits des salons, des réunions de famille ou d’amis, où ils sont désormais monnaie courante. Un an après ce terrible 22 mars, on peut se féliciter des efforts réels faits pour assurer la sécuri- té des citoyens belges même si, on le sait, le risque zéro n’existe pas. On peut par contre douter de l’action politique pour favoriser ce vivre ensemble. Personne ne peut dire aujourd’hui que les enfants de la deuxième ou troi- sième génération se sentent plus intégrés qu’il y a un an. Que du contraire, les spécialistes le disent : les discours radicaux et complotistes confortent leur sentiment d’exclusion. Et nous, les médias, ne savons plus non plus comment les reconquérir. Où est ce plan Marshall de l’in- tégration, tous niveaux de pou- voir confondus, envers les jeunes notamment ? Il faut du temps pour com- prendre ces sentiments profonds d’abandon, de fatigue, de démo- tivation qui traversent les popu- lations, allochtones comme autochtones. Mais avons-nous ce temps ? « Le meilleur moyen de combattre, nous dit Mohamed El Bachiri, le mari musulman et molenbeekois de Loubna, morte à Maelbeek il y a un an, c’est de nourrir les esprits, d’inculquer des valeurs fondamentales – la sacralité de la vie humaine, le libre arbitre, le rapport fraternel. Si on partage ces valeurs, on ne pourra plus être séduits par un discours qui appelle à la haine de l’autre, de soi, de son pays ! » Nourrir les imaginaires, livrer un autre discours et poser des actes d’avenir face à ceux qui dési- gnent un ennemi plutôt qu’un projet. Car à jouer des coups en sur- face, on risque de rater la ba- taille sur le fond. On a beaucoup parlé sécurité ces derniers mois, mais on a trop laissé la culture et les associations se charger du reste. Ce sont elles qui bouchent les failles et nous permettent de travailler à ce que le pire ne soit pas en train d’arriver. On ne peut les laisser seuls. L’ÉDITO Béatrice Delvaux ÉDITORIALISTE EN CHEF ET SI LEUR HAINE NOUS AVAIT CONTAMINÉS ? FRANCE Benoît Hamon au « Soir » : « Celui qui peut battre Le Pen, c’est moi » P. 12 & 13 EMMA WATSON DANS « LA BELLE ET LA BÊTE » Depuis un an, nos démo- craties occidentales ont vu leurs failles aggravées 5 PAGES SPÉCIALES Le 22 mars 2016, deux attentats endeuillaient la Belgique. Aujourd’hui, les familles de victimes lancent un message d'espoir. 2 Le Soir Mercredi 22 mars 2017 2 UN AN APRÈS GROUPE SA ROSSEL ET C Rue Royale, 100 1000 Bruxelles Président et éditeur responsable Patrick Hurbain Administration générale Rue Royale, 100 - 1000 Bruxelles Tél. : 02-225.55.55 ie Pour toute question, nous avons une solution Service clientèle Du lundi au vendredi de 8 h à 18 h. et le samedi de 8 h à 12 h. 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Depuis, uploads/Litterature/ le-soir-22-mars-2017.pdf

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