LECTURE LINÉAIRE: « LE CYGNE I » PARCOURS « LA BOUE ET L’OR » Eléments pour une
LECTURE LINÉAIRE: « LE CYGNE I » PARCOURS « LA BOUE ET L’OR » Eléments pour une introduction : - [ Accroche] : o Après la censure du recueil en 1857, Charles Baudelaire rajoute de nouveaux poèmes à « Spleen et Idéal », « La Mort » et crée une nouvelle section « Les Tableaux parisiens » o Rongé par le Spleen, il cherche à trouver dans la ville, Paris pendant les travaux d’Haussmann, une échappatoire à son mal-être, une forme d’Idéal. - [Œuvre/ passage] o La section « Les Tableaux parisiens » est constituée de 10 poèmes o Le deuxième poème de cette section a pour titre « Le Cygne » o Il est composé de deux parties composées de 13 quatrains en alexandrins en rimes croisées o Dédié A Victor Hugo Portée politique de la dédicace : Baudelaire dédie le poème à Victor Hugo, dont l’exil volontaire exprime le mécontentement de toute une génération littéraire face au pouvoir de Napoléon III (exil de 1851 à 1870 : 19 ans : Belgique puis Jersey puis Guernesey (iles Anglo-normandes) - [Le passage] : o Nous n’étudierons que la première partie du poème o Elle est composée de 7 quatrains o Baudelaire, lors d’une promenade dans Paris, constate les changements causés par les travaux d’Haussmann (qui ont duré 7 ans, de 1853 à 1870) dans le quartier entre le Louvre et les Tuileries o Ces changements deviennent une source d’inspiration et font surgir les souvenirs du poète dont une anecdote vécue : un cygne évadé aperçu place du Carrousel. - [Mouvement du texte] : Vers 1 à 8 : Une flânerie nostalgique dans Paris Vers 9 à 12 : Résurrection de l’ancien dans le souvenir de Baudelaire Vers 13 à la fin : Le cygne, l’allégorie du poète - [PB] : Comment Baudelaire, exprime-t-il, grâce à l’évocation de ses souvenirs, sa nostalgie du passé et son sentiment d’exil en plein Paris ? 1 « Le Cygne I » 1 er mouvement : Une flânerie nostalgique dans Paris Vers Citations Procédés littéraires Commentaires 1 « Andromaque » Nom propre mis en apposition Tétramètre romantique 4-4-4 Pronom personnel COI Le poème s’ouvre sur une référence mythologique, historique et littéraire. Baudelaire fait référence à Andromaque parce qu’elle est symbole, le plus célèbre, le plus noble, de tous les exilés. le poète évoque donc à travers ce personnage la notion d’exil. Andromaque (femme d’Hector, prisonnière des Grecs, témoin de la destruction de sa ville (Troyes), esclave de Pyrrhus puis donnée à Hélénus qui recréera sous forme de maquette de la ville de Troie avec son fleuve le Simoïs) : Pour la désigner, il utilise le pronom personnel vous : signe de respect, de déférence 1er alexandrin directement marqué par la force du souvenir Poème écrit à la 1ere personne : c’est la 2 « Le Cygne I » Je pense à vous ! « Je pense à vous ! » Pronoms d’énonciation « Je – vous » Point d’exclamation périphrase parole du poète qui apparait Ces pronoms font naître un dialogue entre le poète et Andromaque : Il s’adresse à elle et l’interpelle, souhaitant créer un rapprochement, une complicité entre eux parce qu’ils partagent le même sentiment : celui de l’exil (même point commun avec la dédicace à Victor Hugo ) Baudelaire ne se sent plus chez lui dans ce Paris transformé par le Baron HAUSSMANN, il se sent exilé en plein PARIS correspond au fleuve « Simoïs » du V 4 qu’Andromaque a reconstruit le paysage TROYEN pour lutter contre l’exil. La référence mythologique se poursuit / est filée sur les vers 2- 3 : L’autre point commun entre Andromaque et Baudelaire se situe au vers 2 : la souffrance due à la nostalgie : Baudelaire et Andromaque regrettent leur passé et en souffrent La souffrance se lit par 3 « Le Cygne I » 2 « Ce petit fleuve, Pauvre et triste miroir où jadis resplendit L’immense majesté de vos pleurs de veuve, » Pauvre et triste miroir où jadis resplendit L’immense majesté de vos pleurs de veuve, Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit enjambement : contre- rejet, sera le sujet du verbe au V5 : « a fécondé ». Champ lexical de la douleur : registre pathétique Hypallage l’enjambement mais aussi par Et par un champ lexical Scène inspirée par le récit d'Enée dans l'Enéide de Virgile, où Andromaque est surprise au bord d'un faux Simoïs pleurant sur un tombeau vide la mort de son mari Hector. désigne l’état d’esprit d’Andromaque : ) : Elle regarde le fleuve et y noie son chagrin, comme Baudelaire regarde la Seine et médite sur la destruction de Paris L’antéposition des adjectifs « pauvres et tristes » renforce la douleur marque que le poète est dans le passé, dans ses souvenirs : il regrette le passé comme Andromaque ⇨La douleur d’Andromaque est sublimée sonorités aux consonances plus dures insistent sur la souffrance du personnage Le Simoïs menteur car artificiel (reconstruit par 4 « Le Cygne I » 3 4 Pauvre et triste « jadis » L’immense majesté de vos pleurs de veuve, adverbe Verbe « resplendit » Hyperbole allitération en « m » + [d] et le [v], opposition Andromaque )s'oppose au Simoïs troyen, et cette opposition dit la mélancolie d'Andromaque. Cette douleur d’Andromaque est partagée par Baudelaire Il est aussi habité par le sentiment d’un paradis perdu. ● Par le verbe rejeté Où se trouve le début de la proposition, le sujet du verbe ? Au vers 1 : « Ce petit fleuve » ⇨ Traduit un effet de mémoire involontaire : le retour en force de souvenirs multiples chez Baudelaire: Que s’est-il passé ? Il a vu « le petit fleuve » cad la 5 « Le Cygne I » 5 Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit « A fécondé soudain ma mémoire fertile Enjambement entre le dernier vers du 1er quatrain et le premier vers du suivant : ils forment une unité. Verbe séparé de son sujet Adverbe + Seine. Le sentiment qu’il a éprouvé lui a fait penser à Andromaque qui elle aussi se sentait exilée et regardait le Simoïs avec mélancolie. l’eau est liée à la vie, le fleuve féconde la mémoire du poéte Baudelaire est happé par la nostalgie, le spleen et repense à Andromaque, à ce qu’elle a aussi vécu. Ce mouvement de la mémoire est aussi remarquable au niveau des temps verbaux : grâce à eux nous arrivons à comprendre ce qui se situe dans le passé, dans le présent. Temps du récit = souvenir, mémoire Temps du discours= présent le passé se superpose au reél : simultanéité entre la promenade du poète dans les rues et les souvenirs qui ressurgissent Ce connecteur temporel marque la simultanéité entre la flânerie et les pensées Permet à Charles Baudelaire de 6 « Le Cygne I » L'ampleur d'un vers long (alexandrin), associée à la régularité des rimes ABAB fait naître une sorte de rythme incantatoire qui va stimuler la mémoire A fécondé soudain ma mémoire fertile ma mémoire fertile Je pense à vous, Ce petit fleuve, / Pauvre et triste miroir où jadis resplendit / L’immense majesté de vos pleurs de veuve, /Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit, a fécondé soudain ma mémoire Métaphore : la mémoire comme la terre devient fertile + ma : pronom possessif Temps du récit Temps du discours préciser le lieu de sa promenade en solitaire « je » : il est dans le quartier du Louvre (La place a été modifiée pour mettre le Louvre en valeur, symbole du pouvoir) 7 « Le Cygne I » 6 Comme je traversais le nouveau Carrousel. Connecteur temporel Groupe nominal 7-8 Comme je traversais « Le vieux Paris n’est plus » circonstancielle Imparfait de l’indicatif Euphémisme Seule référence au réel permet l’envolée dans l’imaginaire Méditation de Baudelaire, au présent de vérité générale, qui met l’accent sur le paradoxe de son sentiment d’exil : 8 « Le Cygne I » « nouveau Carrousel » // « vieux Paris » « Le vieux Paris n’est plus » (La forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! // Que le cœur d’un mortel) « plus vite que » + opposition ville/cœur antithèse toponyme + négation « n’est plus » en postposition+ présent de vérité générale Parenthèses Comparatif de supériorité + Antithèse Le poète constate la disparition totale de son Paris Registre élégiaque Douleur par l’euphémisme une sorte d’avis de décès Parenthèses : cela va à l’encontre du code littéraire : très expressif : elles permettent le commentaire du poète qu’elles isolent du reste du discours narratif la pierre (la ville) change alors que la mémoire affective persiste : il déplore le changement : paradoxal car Baudelaire est un homme du moderne la mise en relief de l'interjection « hélas» avant la césure insiste sur le sentiment de perte ressenti par le 9 « Le Cygne I » hélas ! ! Interjection sur césure Exclamation douloureuse : registre uploads/Litterature/ lecture-lineaire-le-cygne-1-baudelaire.pdf
Documents similaires










-
27
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 28, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1701MB