Kernos 17 (2004) Varia ........................................................
Kernos 17 (2004) Varia ................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Evanghelos A. Moutsopoulos Les dieux dansent chez Proclus ................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Avertissement Le contenu de ce site relève de la législation française sur la propriété intellectuelle et est la propriété exclusive de l'éditeur. Les œuvres figurant sur ce site peuvent être consultées et reproduites sur un support papier ou numérique sous réserve qu'elles soient strictement réservées à un usage soit personnel, soit scientifique ou pédagogique excluant toute exploitation commerciale. La reproduction devra obligatoirement mentionner l'éditeur, le nom de la revue, l'auteur et la référence du document. T oute autre reproduction est interdite sauf accord préalable de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Revues.org est un portail de revues en sciences humaines et sociales développé par le Cléo, Centre pour l'édition électronique ouverte (CNRS, EHESS, UP, UAPV). ................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Référence électronique Evanghelos A. Moutsopoulos, « Les dieux dansent chez Proclus », Kernos [En ligne], 17 | 2004, mis en ligne le 22 avril 2011, consulté le 10 octobre 2012. URL : http://kernos.revues.org/1410 ; DOI : 10.4000/kernos.1410 Éditeur : Centre International d’Etude de la religion grecque antique http://kernos.revues.org http://www.revues.org Document accessible en ligne sur : http://kernos.revues.org/1410 Ce document est le fac-similé de l'édition papier. T ous droits réservés [(emos 17 (2004), p. 179-185 Les dieux dansent chez Proclus' Sous forme d'entités jouissant d'un statut de réalités symboliques, les divinités de la Grèce classique, oubliées par Plotin, sont, au contraire, omni- présentes dans la pensée de Proclus, commentateur néoplatonicien tardif, mais extrêmement original. Elles comblent les interstices et les vides entre les hypostases plotiniennes, au point qu'à une discontinuité de la hiérarchie ontologique, elles contribuent à substituer une quasi-continuité qui fait osciller le système proclusien entre dualisme et monisme. L'architecto-nique de ce système diffère donc radicalement de celle du système plotinien; ses élé- ments, dont les dieux grecs eux-mêmes, sont en mouvement perpétuel. Dans leur ensemble, les dieux grecs y jouent à la fois le rôle de moteurs et de mobiles. Mentionner ici leurs noms en détail - Cronos, Zeus, Héra, Athéna, Apollon, dieux de premier ordre; Sirènes, Moires, Muses, Grâces et autres divinités secondaires, à côté de puissances de troisième importance, ne saurait en aucun cas faire avancer notre enquête. Par conséquent, mieux vaut les envisager in abstracto dans un contexte fonctionnel généralisé. Autour de l'Un, considéré comme Père, évoluent le chœur des hénades 1 et des dieux supérieurs 2 ainsi que d'autres puissances que Proclus qualifie d'anges et de démons 3 • La série des rondes se poursuit selon la hiérarchie ontologique. Le mouvement du ciel imite le mouvement des dieux supralunai- l'es, lui-même imitation du mouvement des dieux supra-célestes'\ et engendre, à son tour, celui des dieux sublunaires 5 , entraînés de la sorte dans un cercle , Nous avons calqué le titre de cette étude sur celui du livre classique de J. CAZENEUVE, Les dieux dansent à CiiJola, Paris, Gallimard, 1956. 1 q: in Tim. I, 44, 30 - 45, 3 Diehl : l~V os XOlV~V Olcl.lliXV l~V [J.[iXV OU[J.llVOliXV lqÇ OS[iXÇ OYj[J.lOUQY[iXÇ )(IXl l~V 6[J.ovoYjnx~v lWV Èv OUQiXv0 OSWV llQO[J.~0SliXV, al' ~V &ViX),(OXS11Xl [J.sv 1J.1IiXV 10 13)( yqç [J.SliX~crnov, 1I0lX(),WÇ os ~ YSVSOlÇ ÈçiX),MnSTiXl OliX lqÇ XOQSliXÇ lWV OUQiXV(üV. 2 Cf ibid. I, 332, 26-29 D. : Ëon Y&.Q ~uxwv Èv iXU10 ÈViXQ[J.OVlOÇ XOQS[iX, VOÙ [J.SWUOliX, 1;wqç 0S(iXÇ XOQYjyliX, 0S01YjÇ il.QQYjl0Ç, svcrowv &Ql0[J.oç, Èç <Îiv oÀoç ylVSTiXl 10Ù xcrnouç OliXXOQ~Ç. 3 q: Ibid. I, 369, 25-29 D. : OUXl )(iX! OiX[[J.0VSÇ YlVWOXOUOl l~V &YiX001YjliX 10Ù lliX1QOÇ 01 llSQl iXU10V XOQSUOYTSç, XiX! il.YYS)'Ol OYj[J.lOUQYlXOl llQOllo[J.llSUOV1SÇ lqÇ lliX1Q[)(qÇ 1l0l~OSWÇ, XiX! 0sal lliXQiXOSX0[J.SVOl l&.Ç &110 wù svoç iX(l[OU OYj[J.lOUQYlX&.Ç ouvcr[J.SlÇ; cf De mal. subs., 16 Boese [16, 1-3 Isaac]. .j Cf ibid. III, 162, 1-6 D. : '0 llsQ! lWV Ù1l0 os),~vYjv 0swv ),oyoç ouvsX~ç Èon 11'1 0sWQ[q: lWV OUQiXV(WV 0swv XiX! 10 È)(s(vYjç ÈçYjCnqo01Xl 10 lSÀSlOV ËXSl XiXl 10 ÈmOTYj[J.0VlXOV, ÈllSl0~ )(iX! iXU10Ç 6 YSVSOlOUQYOÇ lWV 0swv XOQoÇ OUVSllS1iXl WlÇ Èv oUQiXv0 0salç )(iX! )(IXl&' [J.l[J.YjOlV wù OU(?iXV[OU )(ux),ou ouvs),[OOSl XiX!l&. Èv 11'1 YSVSOSl XUx),<p. 5 q: ibid. III, 191, 18 - 192, 1 D. : WOllS(? Y&.Q Èv WlÇ ÙllS(? 10V )(oo[J.ov 0salÇ &110 lqÇ 6),[)(qç OYj[J.lOU(?Y(iXÇ 1l(?oq1,0sv ~ [J.S(?101~ XiXl s(ç liXU1YjV ~ lWV ~iXOlMwv ÈllS(?iX1WOYj OSl(?cr, 10V iXU10V lQ01l0V XiXl Èv WlÇ Ù1l0 osÀ~vYjv &110 lqÇ Êl.llou lcrçsWÇ 01 ËYYOVOl ll(?OS(?XOYTIXl WÙ Êl.lOÇ, Èv ofç XiX! 6 lqÇ [J.S(?101qÇ OYj[J.lOU(?Y(iXÇ XO(?OÇ; cf ibid. III, 197, 8-12 D. Certains mouvements de corps célestes 180 E. MOUTSOPOlJLOS choreutique: entraînement répété à tous les niveaux de la hiérarchie cosmique, des âmes" et des êtres animés 7 . Les âmes particulières évoluent autour de l'Âme supérieures qui, elle, évolue autour de l'Intellec{ Il apparaît déjà que les chœurs des diverses puissances se mêlent aux chœurs des âmes. Or les choses se compliquent à plaisir au niveau cosmique. L'univers, en tant qu'ensemble structuré soumis à un mouvement continu, est sujet à une gravitation autour d'un centre lO qui est la Terre!!. Qui dit univers dit voûte céleste constituée de sphères concentriques 12 • Il semble cependant que, pour Proclus, ces sphères ne se meuvent pas en bloc, mais que chacune d'elles évolue indépendamment et selon C&vcX À6yov) la ronde qu'accomplissent les astres dont elle est composée!3. Autour de la Terre évoluent également toutes semblent irrationnels, parce que désordonnés; ils peuvent néanmoins être expliqués en tant qu'apparents grâce au recours à la raison (I-lyp. astI'., 4, 25 - 6, 5 Manitius), surtout s'i! s'agit du soleil et de la lune (ibid., 16, 9-12 Manitius). Or Proclus est un fervent suppOlteur des thèses de Ptolémée. 6 q: ibid. Ill, 262, 21-26 D. q: 17Jéol. plat. II, 3, 347 POltUS [p. 16, 19-27 Saffrey-\'lfesterinkJ; II, 18, 395 P. [p. 85, 1-3 S.-W-l; VI, 21, 401 P. [p. 94, 10-14 S.-W-l; VI, 22, 404 P. [p. 98, 25-27 S.- W.]. 7 CJ il1 lïlll. 222, 7-10 D. 8 q: ibid. l, 167, 9-13 D. : 01l0U yèt.Q )(Cxl cd llQàç aù,~v (l'Âme supérieure) WI-l0lWI-l8V<Xl TWV I-lEQlXWV ~uXwv (j'QOVl]OlV TE 6aUl-la01~V llQO~8~Àl]VTal )«Xl QWI-ll]v èt.vavmywvlO1Ov ÈmoElxvuVTal, Tl av MyOl TlÇ llEQl T<DV XOQEUT<DV aÙT~ç oall-l0vwv ~ TWV 6Elwv TeY.t;EWV, ÈY)W0l-llWV )«Xl eXlloÀ6nùv )«Xl ~YEI-l0VlXWV; Proclus s'insurge contre les «Péripatéticiens» qui distinguent les entités divines des entités intelligibles. Il concède pourtant que l'ensemble du ciel sensible désire les intelligibles et donc gravite autour d'eux. Cf il1 Parlllell. 921, 18-24 C, qui note ici des contradictions. Ailleurs (17.'éo/. plat. V, 3, 253-254 P. [p. 16, 24 S.-W-l, Proclus mentionne des l1oeroi tbeoÎ. 9 q: ibid. l, 403, 2-4 D. : 1OlauTl] os oliolX (~ ~uX~) Tà I-lsv OWI-lIX1OElOSÇ 1J.1IIXV ÈI-l(j'QovwÇ 1l00l]YET~OEl XIXl EÙ,eY.XTWÇ, I-lll-l~oE,al os ,àv VOÙV XOQEUOUOIX llEQl aùTov; cf ibid. l, 414, 12 et II, 140, 23 D. : cf ibid. Ill, 135, 16-23 D. : Eon yèt.Q... voùç... xal ~uX~ 6ElIX llEQl TOVOE XOQEu06oIX Tàv voùv, et, avec elle tout ce qu'elle anime de vivant; cf ibid. Ill, 149, 24-28 D. : OÙXOÙV XOQElIXl 1-l8V ElOl TWV ~uXwv IXlllEQl Tà vOl]Tàv (l'Intellect et les intelligibles) ~W(XElIXl )((1.[ alllEQloool )((1.1 eX1l0)(IXTIX OTeY.OElÇ al vOEQIXl' OUVEll0I-lEV<Xl yèt.Q T0 6ElOT8QljJ TWV ~YEl-l6vwv XIXl aùTIXl XOQEUOUOlV, wç (nous soulignons) (j'l]OlV à Èv <PIXlOQljJ I:WXQeY.Tl]Ç (cf PLATON, Pbèdre, 250b). Il devient clair que l'Intellect autour duquel gravite l'Âme évolue, de son côté, autour de l'Un. c;l il1 Pal'lllell. 1161, 5-10 Cousin: T~V eXoWI-lIX1OV )(ux),o(j'oQlav; ibid. 1158, 8-12 C. : Eon yèt.Q Èv v0 XOQElIX, (j'IXOl, XIXl Ol8t;000Ç, eXÀ),' OÙX wç Èv ~uxalç, èI),Àl] 10Ù XEXOQEUX8VCI.l TE XCI.[ OlEt;WOEUX8VIXl )((,(TU. T~V I-llCl.V XIX[ eY.llÀ~V XIXl eX6QoIXv ÈV8QYElIXV TOÙ VOÙ. 10 q: il1 Tilll. II, 93, 13-15 D. : à x00I-l0ç llEQl 8IXUTàv (j'8QET<Xl XIXlllQàç ÉIXuTàv VEUEl )(a[ XOQEUEl llEQl Tà 1-l800V, /) o~ ylyvETal X8VTQOV T~Ç X00l-llX~Ç )(lV~OEWÇ. Cf ibid. II, 107, 19 et 109, 7 D. 1! q: ibid. III, 133, 23-26 D. : lJ.1l<Xç yèt.Q à oÙQavàç XOQSUEl llEQl aÙT~v )(al XU)Û,ljJ llEQl1Io),d, xal alJTl] X8VTQOV È011,où llavTàç wç sv (j'UOl)WlÇ oWl-laolv. On se trouve plongé en plein géocentrisme ptoléméen. L'origine, éventuellement platonicienne, de l'héliocentrisme aristarchéen semble avoir été définitivement oubliée. q: E. IvloUTSOPOULOS, «Sur l'origine philosophique possible du modèle de l'univers aristarchéen », Diotillla 12 (1984), p. 175-177. q: il1 Tilll. Ill, 146,4-5 D. : où yèt.Q T~V y~v XOQEUElV, ... lnoI-l8vl]v, eX),Àèt. llEQ[ T~V y~v 10ÙÇ eXoT8Qaç. 12 Sur la tradition et le bien-fondé ou non de la théorie relative à l'harmonie des sphères, cf E. MOuTsopomos, La lIlusiqlle dal1s l'œuvre de Platoll, Paris, PUF, 19892, p. 375-383. 13 Cf il1 Tilll. Ill, 118, 7-8 D. : Eon yèt.Q )((1.6' É)(eY.01l]V eXQl61-làç eXvèt. Myov T0 TWV IXOTQWV XOQ0 ouvu(j'EOnûç mlç olxd<Xlç llEQl(j'oQalç, ce qui contredit l'assertion aux termes de laquelle les étoiles se meuvent d'un mouvement IIl1ique et lllli/orllle; cf il1 Tilll. III, 146, 6-7 D. : XOQEUOUOl yèt.Q (sc. Les dieux dansent c1Jez Proc/us 181 sortes cie puissancesl4, qui meublent l'univers proclusien ontologiquement clilaté, et à la ressemblance cie ce qui se passe autour cie l'Âme supérieurel5. C'est ici qu'intervient la roncle clu tempsl". En fait, le temps n'est pas un chœur en soi, mais une structure réelle uploads/Litterature/ les-dieux-dansent-chez-proclus.pdf
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- Publié le Fev 18, 2022
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