pistes ressources outils propositions LES FABLES DE LA FONTAINE À L’ÉCOLE Phili

pistes ressources outils propositions LES FABLES DE LA FONTAINE À L’ÉCOLE Philippe ROCHER Décembre 2010 Mise à jour : août 2017 2 SOMMAIRE INTRODUCTION PREMIÈRE PARTIE DIRE, LIRE, ÉCRIRE LES FABLES I. LIRE LES FABLES I.1. LES VERS ET LES RIMES I.1.1. « Diversité, c’est ma devise » I.1.2. La dimension graphique des Fables I.2. MORALES ET RÉCITS I.3. LA DÉSIGNATION DES PERSONNAGES, ET AUTRES DIFFICULTÉS LIÉES À LA LECTURE DES FABLES DE LA FONTAINE I.4. LES SÉQUENCES DIALOGUÉES : LA POLYPHONIE DES FABLES ET LA FONCTION PERSUASIVE I.4.1. Le corbeau et le renard et la persuasion I.4.2. Le loup et l’agneau et l’argumentation II. ÉCRIRE II.1. RÉÉCRITURES II.2. TRANSPOSITIONS GÉNÉRIQUES II.3. CONTINUATIONS II.4. IMITATIONS II.5. COPIES III. DIRE LES FABLES III.1. LIRE À HAUTE VOIX, SEUL OU À PLUSIEURS III.2. MÉMORISER EN VUE D’UNE INTERPRÉTATION SECONDE PARTIE FABLES EN ÉCHOS ET RÉSONANCES POÉTIQUES Quelques outils pour les mises en réseaux des Fables de La Fontaine I. LE CORPUS DES FABLES DE LA FONTAINE II. LES SOURCES III. LA FABLE APRÈS LA FONTAINE, LA CONTINUATION POETIQUE DU GENRE IV. LA POSTÉRITÉ DES FABLES DE LA FONTAINE, ALLUSIONS, RÉÉCRITURES ET TRANSPOSITIONS. IV.1. ALLUSIONS, CITATIONS ET INFLUENCES DANS LES POÈMES CONTEMPORAINS IV.2. DÉTOURNEMENTS, PASTICHES ET PARODIES IV.3. TRANSPOSITIONS EN BANDES DESSINÉES ET EN ALBUMS V. EXTRAITS DU DOCUMENT D’ACCOMPAGNEMENT DES PROGRAMMES DE LITTÉRATURE À L’ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE (2002 / 2008) (MISES EN RÉSEAU ET PROGRAMMATIONS DES LECTURES) ANNEXES A. Bibliographie générale et sitographie B. Pour une anthologie école-collège des Fables de La Fontaine 3 Je chante les héros dont Esope est le père, Troupe de qui l’histoire, encor que mensongère, Contient des vérités qui servent de leçons. Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons : Ce qu’ils disent s’adresse à tous tant que nous sommes. Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. […] 4 INTRODUCTION La Fontaine n’est pas un écrivain pour enfants. Ce sont bien « les hommes » qu’il s’agit d’instruire, comme l’indique le fabuliste dans son adresse « À MONSEIGNEUR LE DAUPHIN » qui ouvre le premier recueil des Fables. Et le lectorat de La Fontaine était composé de lettrés qui prisaient ses fables comme ils débattaient des œuvres de Racine ou Molière: c’est que La Fontaine avait anoblit un genre jusque là plutôt didactique et prosaïque réservé au public enfantin en hissant ses Fables au rang de monuments de l’art poétique français. Et qui plus est, La Fontaine comptait certainement sur des destinataires qui non seulement appréciaient sa manière nouvelle, mais comprenaient également qu’à l’édification des esprits et aux intentions satiriques, inhérentes au genre de la fable, s’ajoutait une critique plus ciblée des rapports de force et de pouvoir de son temps. Il n’était d’ailleurs, en ce point, pas toujours aussi explicite que dans La cour du lion ou dans cette fable : LE RENARD ET LE BUSTE Les grands, pour la plupart, sont masques de théâtre ; Leur apparence impose au vulgaire idolâtre. L’âne n’en sait juger que par ce qu’il en voit : Le renard, au contraire, à fond les examine, Les tourne de tout sens ; et, quand il s’aperçoit Que leur fait n’est que bonne mine, Il leur applique un mot qu’un buste de héros Lui fit dire fort à propos. C’était un buste creux, et plus grand que nature. Le renard, en louant l’effort de la sculpture : « Belle tête, dit-il, mais de cervelle point. » Combien de grands seigneurs sont bustes en ce point ! La Fontaine n’est donc pas uniquement un « moraliste », d’autant que ses « leçons» ne sont pas assénées comme des « vérités » définitives et qu’il ne craint pas d’énoncer des discours contradictoires et que ses morales, parfois implicites, sont souvent ouvertes à l’interprétation et sollicitent la réflexion. L’absence de dogmatisme et de préjugés, une grande liberté d’esprit, vont de pair dans les Fables avec un refus de ne pas se prendre au sérieux et un plaisir de brouiller les pistes aussi manifeste que celui de narrer en utilisant tous les ressorts poétiques de la langue. C’est sans doute cette incertitude que J.-J. Rousseau avait bien vue, lequel recommandait de ne pas donner à lire aux enfants des fables dont les moralités souvent ambiguës n’étaient pas, selon lui, de nature à leur permettre, à leur âge, de distinguer le bien du mal, et relativisaient paradoxalement la valeur morale de ces textes. Pire même, elles risquaient d’encourager les mauvaises mœurs en valorisant des exemples discutables. LA FONTAINE A L'ÉCOLE : de la récitation à l’enseignement de la littérature inscrit dans les programmes Pourtant, ni l’irrévérence à l’égard de maîtres de toutes sortes (de chiens, d’ânes, de royaumes, et même d’école dans L’enfant et le maître d’école...), ni l’avis de l’auteur de L’Émile, n’ont empêché qu’à partir du XIXe siècle, avec la laïcisation de l’enseignement et l’obligation scolaire, l’école soit devenue le principal vecteur de diffusion d’une œuvre dont certains textes les plus connus (par le biais de la fameuse récitation) constituent encore aujourd’hui l’unique patrimoine poétique commun à plusieurs générations. Si la pérennité de son œuvre de fabuliste était de toute façon assurée par son talent, La Fontaine doit aussi en partie à l’école et à la transmission massive qu’elle a assurée le passage de ses fables à la postérité, confirmant ainsi, dans le temps et par leur présence dans la mémoire collective tous milieux confondus, leur caractère universel. L’école n’est ainsi pas étrangère au fait que les fables sont toujours aussi vivantes après trois siècles dans l’édition, qu’elles continuent d’être une source intarissable d’inspiration pour les illustrateurs, pour des transpositions dans d’autres genres (BD, album) et des pastiches, ou pour des interprétations lues et chantées, sur scène ou enregistrées en studio... et que les allusions intertextuelles plus ou moins discrètes soient encore perceptibles dans la littérature récente. L’inscription des fables de La Fontaine dans la liste des œuvres de littérature proposée par le ministère dans les documents d’application des programmes de 2002 (Documents d’application des programmes, Littérature (2), cycle 3, SCEREN- CNDP, 2004, révisée en 2007), la permanence de la présence des fables dans les programmes et le récent choix ministériel d’édition par Canopé d'un recueil de fables de La Fontaine distribué aux élèves de CM2 dans le cadre de l'opération « Un livre pour les vacances » prolongent donc une tradition plus que séculaire de lecture et de mémorisation des fables à l’école (au point qu’elles ont presque le statut de textes « pour élèves », écrits pour être recopiés, illustrés et récités en classe), et nous rappellent que la présence de La Fontaine au programme de français de sixième approfondit une rencontre largement amorcée à l'école primaire. La fréquentation des fables est inscrite dans les pratiques que, de ce point de vue, les programmes et les ressources d'accompagnement entérinent depuis plusieurs années tout en les orientant avec des propositions nouvelles d’utilisation qui vont bien au-delà de la simple récitation. Les Fables de La Fontaine sont ainsi particulièrement propices à l’utilisation des diverses modalités du « dire-lire-écrire » (lectures des œuvres, mises en réseau, débats interprétatifs, mises en voix, lectures d’images, écriture de textes, écrits de travail, copies...) qui structurent les activités de littérature à l’école. Dans les programmes de 2008 où l’enseignement du français du cycle des 5 approfondissements (CE2 - CM1 - CM2) se répartissait entre « langage oral », « lecture- écriture » et « étude de la langue française », la littérature était articulée à ces trois domaines et plus spécifiquement à la lecture et à la « rédaction ». La progression dans la maîtrise de la langue française se fait selon un programme de lecture et d’écriture, de vocabulaire, de grammaire, et d’orthographe. Un programme de littérature vient soutenir l’autonomie en lecture et en écriture des élèves. Littérature Le programme de littérature vise à donner à chaque élève un répertoire de références appropriées à son âge, puisées dans le patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et d’aujourd’hui ; il participe ainsi à la constitution d’une culture littéraire commune. Chaque année, les élèves lisent intégralement des ouvrages relevant de divers genres et appartenant aux classiques de l’enfance et à la bibliographie de littérature de jeunesse que le ministère de l’éducation nationale publie régulièrement. Ces lectures cursives sont conduites avec le souci de développer chez l’élève le plaisir de lire. Les élèves rendent compte de leur lecture, expriment leurs réactions ou leurs points de vue et échangent entre eux sur ces sujets, mettent en relation des textes entre eux (auteurs, thèmes, sentiments exprimés, personnages, événements, situation spatiale ou temporelle, tonalité comique ou tragique...). Les interprétations diverses sont toujours rapportées aux éléments du texte qui les autorisent ou, au contraire, les rendent impossibles. Rédaction La rédaction de textes fait l’objet d’un apprentissage régulier et progressif : elle est une priorité du cycle des approfondissements. Les élèves apprennent à narrer des faits réels, à décrire, à expliquer une démarche, à justifier une réponse, à inventer des histoires, à résumer des récits, à écrire un poème, en respectant des consignes uploads/Litterature/ les-fables-de-la-fontaine-a-l-ecole-800714.pdf

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