MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDE 2016 - 2017 DE LA PROTECTION À LA VALORISATION D’UN PATR

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDE 2016 - 2017 DE LA PROTECTION À LA VALORISATION D’UN PATRIMOINE PILLÉ Une expérience de l’inspiration et de la conscience patrimoniale Khouloud Hafaiedh Master professionnel TPTI Université Paris 1, Panthéon Sorbonne UFR d’Histoire 2 Table des matières Remerciements Introduction générale Projet personnel I- Le rôle du musée Afridia Foundation II- Mise en réserve et documentation A- Mise en réserve des objets patrimoniaux B- Fonds documentaires 1- Dossier d’œuvre 2- Droit d’accès aux archives 3- Exemple des réserves du Musée National de la Marine, Amsterdam III- Préservation des objets d’une collection IV- Médiation culturelle 1- Évolution à travers le temps 2- Stratégie culturelle au sein de musée Afridia 3- Nouveaux dispositifs 4- Histoire matérielle et technique d’un objet de collection V- Marketing 1- Étude Marketing. 2- La balance de la valeur perçue 3- Le modèle PESTEL 4- La méthode Penser-Agir 5- Le dossier de Presse « Afridia Foundation » VI- Mécénat et parrainage Projet collectif I- Collaboration au sein du groupe «Carrières». II- Rédaction des informations relatives au site Web III- Création de logos Conclusion Bibliographie Rapport de stage 3 4 6 6 6 7 7 8 14 16 17 17 18 20 21 24 24 28 30 33 35 45 52 52 52 56 59 62 68 3 Remerciement Le développement de ce mémoire matérialise l’aboutissement des divers enseignements que j’ai reçu au sein de l’UFR d’Histoire de Paris 1. Je tiens à remercier en particulier Mr Philipe Barthélémy, Mr Thierry Pillon, Mr Benjamin Rivalland, ainsi que Mr Paul Smith, d’avoir renforcé et stimulé la conscience patrimoniale que je porte en moi. Leurs méthodes, et l’ampleur de leurs savoirs, ont donné un sens et une construction intellectuelle à mes convictions. Je remercie également Mme Anne Sophie Rieth, qui m’a fait bénéficier tout au long de cette année, de son soutien, de sa pédagogie et de sa grande clairvoyance, ainsi que Mme Anne- Françoise Garçon pour ses recommandations de qualité. Je remercie enfin, l’ensemble des Professeurs et des étudiants que j’ai côtoyé au sein du Centre Malher. 4 Introduction Penser le patrimoine, c’est l’engager dans une dialectique avec l’expérience, plurielle, diachronique, ou singulière éthérée. L’évoquer, fait remonter en moi des images : plusieurs d’entre-elles sont intriquées avec mon expérience universitaire, éclairées par les diverses connaissances que j’ai pu acquérir au cours de ma formation. D’autres, en revanche, s’inscrivent dans une autre temporalité vaporeuse : celle de ma petite enfance. Je me souviens de ce moment lointain, durant lequel, sans le réaliser, j’expérimentais pour la première fois, une forme de conscience patrimoniale. Il m’est agréable de pouvoir encore décrire la texture de ces blocs de pierre que j’avais longuement caressée de ma main, et d’arriver, encore aujourd’hui, à le ressentir. Cette première connexion avec le patrimoine, que je peux qualifier de consciente, je l’ai expérimentée lors d’une visite de l’amphithéâtre romain d’El Djem1, village de mes ancêtres paternels. À l’âge de six ans, je n’avais pas encore de réelles connaissances en histoire. On m’avait simplement expliqué que des individus, qu’on appelle les Romains, avaient vécu dans cette terre il y a fort longtemps, et qu’ils avaient érigé ce monument. Je fermais, dès lors, les yeux imaginant l’atmosphère qui y régnait. J’arrivais à presque sentir cette odeur de terre et d’olivier qui s’y diffusait. Je pense avoir, ce jour-là, pris conscience du passé, en explorant un espace de la mémoire évolutive. Mieux encore, aurais-je peut être pu saisir les dimensions enchevêtrées de la temporalité ? Ces murs, ai-je pensé, avaient survécu à leurs contemporains, à leurs successeurs, et me survivront. Aujourd'hui encore, cette expérience m'apparaît comme une manifestation singulière de mon entrée dans un monde fait de diverses atmosphères et d’odeurs diffuses. Elle s’est établie, dans ma mémoire, comme l'incarnation d’une forme sensible de l’activité patrimoniale. Ainsi, ce souvenir recèle mes impressions patrimoniales les plus profondément enracinées. Elles furent, sans doute, fondatrices de mon attachement à la préservation et à la valorisation du patrimoine, tant matériel qu’immatériel. Elles sont aussi, quelque part, initiatrices des diverses considérations et propositions incluses dans ce travail. Elles auront pour but, une quête de la trace et de la reconnaissance, mais aussi, du geste esthétique, qui permet à toute configuration patrimoniale de perdurer. 1 L'amphithéâtre d'El Djem, aussi appelé Colisée de Thysdrus, est un amphithéâtre romain situé dans l'actuelle ville tunisienne d'El Djem, l'antique Thysdrus de la province romaine d'Afrique. 5 Ce projet a pour but de trouver des solutions au pillage et au trafic illicite de pièces archéologiques en Tunisie, par la mise en place d’actions œuvrant pour la persévération de ce patrimoine ancien. Un premier volet se veut comme une action de valorisation via la création d’une association loi 1901. Un deuxième volet concernera la mise en place d’opérations de rachat puis le rapatriement des pièces en provenance des places mercantiles internationales. Un troisième volet implique la création d’un musée : un lieu, que nous voulons pionnier, sera ainsi destiné au rassemblement de l’ensemble des pièces que nous aurons rapatrié, et il permettra, en amont, de matérialiser l’idée d’un art émancipateur, à travers l’accomplissement de manifestations artistiques et de stratégies culturelles, œuvrant dans ce sens. Il s’agira également de mettre en place les outils nécessaires pour initier un éveil esthétique des citoyens. En effet, il nous semble que c’est à travers une perpétuelle confrontation que l’art se nourrit. Il se nourrit de cette interaction que nous souhaitons placer au cœur de notre recherche. Ceci nous parait fondamental en ce qu’une certaine accessibilité de l’art offre au regard de s’aiguiser. À notre sens, moins on est confronté à l’art et plus on y est étranger. Il y aurait donc entre la pluralité de l’expérience et art, une sorte de réciprocité créatrice. Ils se nourriraient mutuellement. Se posent alors, et avant tout, quelques questions fondamentales sur notre mode d’action pour la valorisation du patrimoine, sur son échelle, ainsi que sur les stratégies culturelles à adopter. En ce sens, il nous semble nécessaire de travailler en amont, en dressant un état des lieux, afin de conceptualiser notre projet. Dès lors, une première question se pose : quels rôles pour le musée dans une société sous tension, tiraillée entre deux phénomènes : celui de l’individualisme et du communautarisme ? Dans un secteur qui connaît des bouleversements permanents, il s’agira tout autant de définir les ambitions du musée de demain, ses défis et ses enjeux. Ceci suppose naturellement la nécessité d’une réflexion commune à l’ensemble des acteurs du patrimoine, afin de pouvoir dégager les principaux axes d’orientation d’une politique culturelle. Une telle problématique requiert la proposition de lignes d’action innovantes et la formulation de recommandations concrètes afin de donner une portée structurante à notre projet. Sur le long terme, ultimement, nous souhaiterons réussir à stimuler la fabrication d’une citoyenneté culturelle, via une diffusion démocratique des images. 6 I- Le rôle du musée Afridia Foundation Le musée Afridia évoluera au sein d’une structure associative, dont la mission sera de s’orienter d’une manière fortement impliquée, vers un objectif ambitieux, à savoir la préservation du patrimoine berbère et punique. Nous sommes les témoins de cette culture qui reflète des pans de mémoires, parfois communs, mais parfois dissemblables. La fondation a choisi de revisiter l’histoire en maintenant le cap sur la valorisation des empreintes du passé et s’engage tout d’abord, à sauver de l’oubli des pièces archéologiques datant de l’Antiquité. En effet, et à son grand regret, la fondation voit fréquemment ces pièces faire l’objet d’un commerce international et public, en toute illégalité et en toute impunité. Face au mutisme général, ces pièces persistent à circuler sur les marchés européens au même titre que sur les places mercantiles du monde entier. La fondation décide de ce fait, de mettre en œuvre tous les moyens dont elle dispose, afin de rapatrier et réintégrer ces pièces au sein de leur terre d’origine, qui est leur lieu de prédilection. Cette action contribuera indubitablement à enrichir notre connaissance de ces cultures sur la terre même d’Afrique, qui demeure un pôle scientifique de grande fascination. Cette volonté ne serait pas achevée si nous n’accordions pas un intérêt similaire à la mise en place d’un développement durable pour l’avenir des régions concernées. La fondation s’oriente également vers la création d’un réseau interculturel susceptible de rapprocher de vastes aires géographiques dont les cultures présentent des diversités, voire des disparités ethniques, linguistiques et sociales, bien qu’elles soulignent des similitudes culturelles qui nous conduiraient naturellement à les assimiler à une même sphère « parentale »2. II- Mise en réserve et documentation A- Mise en réserve des objets patrimoniaux Les musées ont pour mission principale de veiller à la préservation du patrimoine qui leur a été confié, les choix en rapport avec les objets mis en réserve doivent, de ce fait, être minutieusement étudiés. Le processus de mise en réserve implique tout d’abord un travail de conservation, puis d’enregistrement, en amont, des objets acquis. Il s’agit, en effet, de les numéroter, de les cataloguer et de les étiqueter, afin de définir des catégories distinctes d’objets. Cela permet de 2 Extrait du uploads/Litterature/ 2017-hafaiedh-de-la-protection-a-la-valorisation-d-x27-un-patrimoine-pille.pdf

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