RAPPROCHER DANS CETTE CATEGORIE, NOUS AVONS PLACE LES FIGURES DE STYLE QUI RAPP

RAPPROCHER DANS CETTE CATEGORIE, NOUS AVONS PLACE LES FIGURES DE STYLE QUI RAPPROCHENT DEUX ELEMENTS POUR LE COMPARER, LES ASSOCIER, LES OPPOSER, O OPERER UN TRANSFERT DE SENS DE L’UN A L’AUTRE. La Comparaison « La Terre est bleue comme une orange » (Paul Éluard) C’est sans doute la figure de style la plus simple, la plus évidente, la plus repérable. Elle met en relation deux éléments, un comparé et un comparant, au moyen d’un comparatif, c’est-à- dire d’un mot permettant de comparer (comme, tel que, pareil à, semblable à, aussi…que, plus…que, ressembler à, paraître…). Dans l’exemple ci-dessous, la Terre est le comparé, une orange la comparant, et comme l’outil comparatif. Gaston est aussi aimable qu’une porte de prison. Telle une statue, elle restait immobile au milieu de la place. La queue du chat ressemblait à un point d’interrogation. Souvent, la comparaison sert à magnifier l’objet du discours : le chevalier était fort comme un lion (on fait surgir l’image du roi des animaux) et beau comme un dieu (le voilà divinisé !). La princesse le regardait, admirative, de ses grands yeux verts semblables à deux pures émeraude (les yeux, comparés à des pierres précieuses, sont tous de suite plus brillante, plus remarquables). La métaphore « Cette faucille d’or dans le champ des étoiles » (Victor Hugo) Prenez une comparaison : par exemple, la lune est comme une faucille d’or parmi les étoiles. Supprimer l’outil comparatif (ici, comme), et vous obtenez une métaphore : la lune est une faucille d’or, ou la lune, faucille d’or parmi les étoiles. L’image de la lune et celle de la faucille se trouvent ainsi, en quelque sorte, superposées, et la lune qui, dans la comparaison, ne faisait que ressembler à une faucille, par la magie de la métaphore (mot qui vient du grec metaphora, signifiant « transport » et « changement, transposition de sens »). Pour passer de la comparaison à la métaphore, nous avons, dans l’exemple donné, conservé la comparé (la lune) et le comparant (la faucille). Or, on peut parfois se passer de comparé, pour ne conserver que le comparant : là-haut dans le ciel, la faucille d’or brillant parmi les étoiles. La lune, cette fois n’est pas nommée, mais son image pourtant s’impose avec force ; la métaphore est plus subtile, plus poétique. C’est une métaphore in absentia, « en l’absence » du comparé, par opposition à la métaphore in praesentia, « en présence » du comparé. -Métaphore in praesentia : L’arbre étendait ses branches, longs bras décharnés. -Métaphore in absentia : L’arbre étendait ses longs bras décharnés. Quand une métaphore est reprise par plusieurs termes, et qu’elle se trouve ainsi développée (par exemple sur plusieurs vers, en poésie), on parle de métaphore filée. Certaines métaphores, appelées catachrèses, font intégrante et usuelle de la langue : les bras d’un fauteuil, les ailes d’un moulin, une bouche d’égout, fondre en larmes… Toutes ces expressions sont imagées, puisqu’un fauteuil n’a pas réellement de bras, ni l’égout une bouche au sens propre, et que personne n’a jamais fondu physiquement en se mettant à pleurer. LES FIGURES DE STYLE La métonymie « La table 12 s’impatiente » Qui s’impatiente ? La table, vraiment ? Non, bien sûr. Ce sont les clients assis à la table 12 qui commencent à trouver le temps long, et qui aimeraient qu’on s’occupe d’eux rapidement. Le serveur du restaurant a fait un raccourci, et le cuisinier auquel il s’adressait à parfaitement compris qu’il s’agissait d’une métonymie. Comme son étymologie l’indique, la métonymie (du grec metônumia, ‘changement de nom ») est le remplacement d’un mot par un autre, les deux étant toujours liés étroitement. La métonymie est fondée sur une relation logique entre deux mots, et c’est ce qui la distingue de la métaphore, où la relation est analogique. Explication : dans le cadre d’un restaurant, il y a un rapport évident entre les mots table et client, et, dans l’esprit du serveur, ces mots sont étroitement associés ; il sert des clients, assis à une table… Métonymie : il sert une table. Mais il n’existe aucune analogique, c’est-à-dire aucune ressemblance de forme, d’aspect ou de caractère, entre les clients et la table. Si, en revanche, le serveur dit d’un client « c’est un ours », les mots client et ours, qui n’ont ordinairement aucun lien entre eux, se trouvent placés dans une relation analogique : le client en question a un caractère bourru, comme l’ours, animal réputé peu aimable. Métaphore, donc :« Quel ours ! » Quelques exemples, dont on fait usage est courant : c’est une décision de l’Élysée (comprenez - une décision du Président de la République, qui vit à l’Élysée) ; le premier violon est malade (bien sûr, c’est le chef violonistes de l’orchestre qui est souffrant, et non son instrument). La métonymie, on le voit, permet souvent un raccourci dans l’expression, et a parfois valeur de symbole, comme lorsqu’on dit « la couronne » pour désigner le roi ou la reine. La synecdoque « Ils marchent devant moi, ces Yeux pleins de lumière » (Charles Baudelaire) Cette figure, qui est un cas particulier de la métonymie, consiste à utiliser le tout pour la partie, ou, plus souvent, la partie pour le tout. Comment utiliser la partie pour le tout ? Prenez un tout, par exemple un bateau, avec coque, mât, voiles, et équipage ; choisissez une partie de ce tout, par exemple les voiles, et utilisez-la pour désigner le tout. Résultat : Sur la Seine passaient les voiles. Si le tout est une femme, on peut, comme Baudelaire, choisir ses yeux pour la désigner, et obtenir ainsi un effet poétique saisissant : Ils marchent devant moi, ces yeux… Comment utiliser le tout pour la partie ? Prenez par exemple une équipe de football ; voyez à quel tout appartient cette équipe (ville ou pays quel représent-ils ?), et utilisez ce tout pour la nommer : l’Italie a gagné par 2 à 0 contre la France. La synecdoque établit un rapport d’inclusion entre deux termes : la voile (la partie) est incluse dans le navire (le tout) ; l’Italie (le tout) inclut l’équipe nationale italienne de football (la partie). Ce rapport d’inclusion existe aussi lorsqu’on prend la matière pour l’objet, ou encore lorsqu’on utilise un terme au singulier en lui donnant la valeur d’un pluriel : les deux escrimeurs croisaient le fer (« la lame en fer de leur épées », et ici la matière est prise pour objet) ; encerclées par l’ennemi, les troupes romaines furent héroïques (l’ennemi = « les soldats ennemis »). L’oxymore « Cette obscure clarté qui tombait des étoiles » (Pierre Corneille) Ici, il s’agit d’« appareiller », de joindre deux mots qui viennent de registres contraires, comme « obscure » et « clarté » dans un célèbre vers de Corneille (le Cid) : l’obscure est naturellement sombre et non clair ; et la clarté éclaire, mais n’obscurcit pas. Cette union de mots contraires frappe l’imagination, et cette rencontre bizarre provoque d’un côté le sentiment de l’étrangeté, et, de l’autre, le sentiment d’une beauté presque surnaturelle. L’oxymore est proche du paradoxe, et crée un heureux effet de surprise. Il fait surgir des images d’une grande force poétique, en exprimant ce qui est inouï, inconcevable ordinairement, et permet aussi de traduire des émotions et des sentiments contradictoires (un plaisir qu’on redoute et désire tout à la fois suscite, chez Flaubert, un effroi voluptueux). Le nom oxymore, du grec oxumôron, est d’ailleurs lui-même une alliance de mots contradictoires puisqu’il est fermé de Oxus, « pointus » ou « subtil », et de môrros, « émoussé » ou « stupide ». L’hypallage « Un vieil homme en or avec une montre en deuil » (Jacques Prévert) Hypallage, nom féminin, vient d’un mot grec qui signifie « échange, intervention ». Cette figure consiste à attribuer à un mot d’une phrase ce qui logiquement convient à un autre mot de cette même phrase. Exemple : des pas cristallins et argentins sur le sable. On voit bien que c’est le sable qui évoque le cristal (ses mille petits points brillants), en même temps que l’argent (sous le soleil, le sable prend une couleur argentée) ; les deux adjectifs ont donc été déplacés d’un mot à l’autre, du sable aux pas, au mépris certes de la logique, mais pour créer un effet expressif, indéniable et original (le bruit de cristal et d’argent sous les pas sur le sable). De même, chez Hugo, dans son poème A Canaris, on voit un marchand accoudé sur son comptoir avide. Or, l’avidité est un désir humain, et c’est le marchand qui, en réalité, est avide. L’adjectif, comme dans toute hypallage, a glissé du marchand au comptoir. Poussé à l’extrême, l’hypallage peut donner des résultats tout à fait absurdes et surréalistes, comme lorsque Prévert fait surgir, à notre plus grande surprise, et pour notre plus grand amusement, « un vieil homme en or avec une montre en deuil » (au lieu de la phrase attendue : un vieil homme en deuil avec une montre uploads/Litterature/ les-figures-de-style.pdf

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