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AS 162 . P281F4 1886 3900300096726'1 1 Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/lettrelacaOOfnfn 7F i3 LETTRE A L'ACADÉMIE FRANÇAISE è t^tïWS 'è^ COLLEiTlON DES ACTEIRS FRANÇAIS. Éditions classiques sans annotations, précédées de notices littéraires et historiques par MM. L. et G. Feugèrk, professeurs de rhétorique des lycées de Paris. Format in-18. BoiiKAU. Œuvres poétiques ; 1 vol. — 90 c. BossuET. Discours sur l'Histoire universelle ; 1 vol. — 1 f. 75 c. BossDET. Oraisons funèbres; 1 vol. — 90 c. «wBATKAUBRiAND. Le Génie du Christianisnae; 2 vol. — 2 f. 80 c. Corneille. Théâtre choisi; 1 vol.— 1 f. 75 c. Delillk. L'Homme des Champs; les Géorgiques; les Jardins: 1 vol. — If. "25 c. Fénelon. Aventures de Télémaque; 1vol. — i f. 10 c. Fénelox. Dialogues des Morts; 1 vol. — 1 f. 10 c. Fénelon. Dialogues sur l'Éloquence; 1 vol. — 60 c. FÉNELOfi. Lettre à l'Académie ; 1 vol. — 60 c. La Brutére. Les Caractères ; 1 vol. — 1 f. 40 c. La Fontaine. Fables; 1 vol. — If. Massillo.n. Petit Carême; 1 vol. —80 c. Molière. Théâtre choisi; 1 vol. — 1 f. 75 c. Montesquieu. Considérations sur la grandeur et la décadence des Romains; 1 vol.— 80 c. Racine. Théâtre choisi ; 1 vol. — 1 f. 75 c. Rousseau (J. B. ). Œuvres lyriques; 1 vol. —80 c. Théâtre classique, neuf pièces; 1 vol. — 2 f. 25 c. Voltaire. Histoire de Charles XIl; 1 vol. — 1 f. 20 c. Voltaire. Siècle de Louis XIV; 1 vol. —1 f. 75c. Voltaire. Théâtre choisi; 1 vol. — 1 f. 75 c. A L'ACADÉMIE FRANÇAISE Par FÉNELON édition classique PRÉCÉDÉE DUxXE KOTICE LITTÉRAIRE Par M. L. Feugère PKOFESSECR DU LYCÉE KEXRl lY. PARIS BIPRBIERIE ET LIBRAIRIE CLASSIQUES Maison Jules DELAL A IN et Fils DELALAIN FRÈRES, Successeurs 56, RUE DES ÉCOLES. NAtoriti,;....-,'-* . - 7? Toute contrefaçon de la notice sera poursuivie conformément aux lois; tous les exemplaires sont revêtus de notre griffe. NOTICE SUR FÉNELON. « La littérature religieuse, disait il y a peu de temps un éminent critique', n'a point en France de nom qui lui soit plus cher que celui de Fénelon. » On peut dire, plus généra- lement encore, que notre littérature n'a pas de nom qui, à l'étranger ou parmi nous, soit entouré d'une sympathie plus respectueuse. Nommer Fénelon, n'est-ce pas rappeler en effet l'alliance la plus étroite et la plus aimable du génie, de la bonté et de la vertu? François de Salignac de la Motte-Fénelon naquif, dans un château du Périgord, le 6 août 1651, au sein d'une fa- mille ancienne et très-honorable, mais plus illustre que riche. Le marquis, son père, avait eu plusieurs enfants d'un pre- mier mariage, et il était déjà sur l'âge lorsqu'il en contracta un second, dont il eut Fénelon. D'un tempérament délicat, celui-ci fut gardé auprès de ses parents; mais sa première éducation n'eut point à en souffrir. Grâce à la sollicitude de son père et de sa mère et aux soins d'un excellent précep- teur, outre des principes solides de religion, il reçut tous les éléments d'une instruction classique distinguée, qu'il saisit avec une facilité d'esprit merveilleuse. A douze ans, il lisait, dans le texte original, les meilleurs auteurs latins et grecs; il goûtait leurs beautés et il écrivait sa propre langue de ma- nière à faire pressentir ce qu'il devait être un jour. Pour développer de si précieux germes, on l'envoya à l'université de Cahors, très-florissante à cette époque, et où ses progrès suivirent leur cours naturel. Le bruit des succès 1. M. de Sacf. —O- II £>— qu'il y obtint parvint même jusqu'à l'un de ses oncles qui habi- tait Paris. C'était un officier d'un rare mérite, que le grand Condé honorait d'une estime toute particulière. Il fit venir dans la capitale son neveu, alors âgé de dix-huit ans, et le plaça d'abord au collège du Plessis, ensuite au séminaire de Saint-Sulpice. Ce fut dans ce dernier établissement que sous des maîtres habiles, dont il conserva toujours un souvenir plein de re- connaissance, le jeune Fénelon se prépara par des études assidues et la pratique d'une piété fervente à l'état ecclésias- tique, pour lequel il avait eu dès sa première enfance une vocation décidée. Il reçut les ordres à vingt-quatre ans , et aspira presque aussitôt aux plus sublimes dévouements de l'héroïsme chrétien. Tour à tour il voulut partir pour les missions du Canada et du Levant. L'amour de l'antiquité grecque, dont il était passionnément épris, se joignait sur- tout à son ardeur de néophj-te pour l'attirer dans les con- trées de l'Orient. Mais son enthousiasme ne put prévaloir contre la délicatesse de sa santé et la faiblesse de son tem- pérament, qui opposèrent à ses vœux un obstacle absolu. Fénelon se consola en se livrant avec une abnégation com- plète aux plus humbles pratiques du saint ministère. Il résida quelque temps à Sarîat, auprès de l'évêque de cette ville, qui était son oncle, et telle fut la haute opinion qu'il donna bien vite de son caractère et de son esprit que, dès 1674, il était question de le nommer, pour la province, député à l'assemblée du clergé. Cette candidature si honorable fut très-près de réussir. Vers le même moment, l'évêque de Sar- îat résigna à son neveu le prieuré de Carenac. Rappelé bientôt à Paris, Fénelon y fut revêtu d'un poste de confiance où ses grands talents s'appliquèrent pendant dix ans à une œu\Te aussi modeste qu'importante; il fut placé à la tête de la maison des Nouvelles Catholiques, pieuse associa- tion de personnes éclairées et de bonne naissance , qui se dé- vouaient librement et sans prononcer de vœux à l'instruction des jeunes protestantes , récemment converties. Ce fut dans la direction de cet établissement, protégé par Louis XIV, que —<B- III -e:^- Fénelon paisa, par une observation journalière, les éléments de son premier ouvrage, le Traité de l'éducation des Filles. C'est, comme on Ta dit justement, un chef-d'œuvre de dé- licatesse et de crrâce ; c'est ce qui a été écrit sur cette matièr» de plus court, de plus complet et de plus utile. En analysant avec tant de finesse le raraclère des femmes, en cherchant à les rendre plus solides et plus heureuses par des leçons qui instruisent et purifient tout à la fois, Fénelon n'avait cii d'ailleurs d'autre but que de répondre aux vœux d'une mère chrétienne, la duchesse de Beauvilliers , curieuse d'élever d'après ses conseils sa nombreuse famille, et dont les efforts furent en effet couronnés d'un entier succès. Cet ouvrage, oiï l'imagination ne laisse pas de se montrer à côté du bon sens en le rendant plus aimable, avait été composé en 1681, bien qu'il n'ait paru qu'en l6S7;et encore Timpression en fut-elle due à l'insistance de la noble maison qui ne voulut pas être seule à profiter de ce trésor. A cette époque, Fénelon, chargé d'être rinterprète de la parole sacrée, s'était livré à de profondes études pour découvrir les sources de cette éloquence qui touche et trans- forme les cœurs. Telle fut l'origine de ses judicieux Dia- logues sur l'éloquence ^ , œuvre de sa jeunesse, qui toute- fois ne vit le jour qu'après sa mort. Le plus souvent, dans la chaire chrétienne, Fénelon, comme il le recomman- dait aux autres, parlait d'abondance; plein de son sujet, nourri de l'Écriture et des Pères, il se bornait à faire passer dans les âmes, par des improvisations émues, les saintes convictions dont il était pénétré. Mais tout atteste que, s'il s'était voué plus spécialement au ministère de la prédication, et qu'il eût rédigé ses travaux en ce genre, les plus beaux succès oratoires ne lui auraient pas manqué. On en a la 1. • Ces dialogues, dit M. Nisard dans son Histoire de la littérature française, sont une imitation du Gorgias de Platon, et Fénelon s'est heurensement inspiré de cette méthode de Socrate, amenant peu à peu son interlocuteur, par la douce insinuation de la logique familière, à se dépouiller de ses préjugés et à se laisser surprendre en quelque sorla par la mérité .^ preuve dans le sermon qu'il prononça aux Missions étran- gères en 1685, et dans le discours dont il accompagna, plu- sieurs années après, la cérémonie du sacre de l'électeur de Cologne ' : deux compositions qui honorent également la chaire €t le dix-septième siècle. Le succès le plus envié de Fénelon, c'était de ramener les âmes à la foi : il obtint plus d'un de ces triomphes par son éloquence naturelle et par sa direction éclairée ; car il excel- lait dans l'art délicat et difficile de gouverner les consciences , et c'était un de ceux dont les conseils efficaces étaient le plus recherchés et le plus suivis dans les hautes régions de la cour. Aussi jeta-t-on avec raison les yeux sur lui pour l'une de ces missions par lesquelles Louis XIV s'efTorçaiî d'é- tablir dans son royaume l'unité de croyance comme de pou- voir uploads/Litterature/ lettre-a-l-x27-academie-fenelon.pdf

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