LE MAGAZINE LITTÉRAIRE - N° 565 - MARS 2016 DOSSIER L’AFFAIRE ŒDIPE N° 562 N° 5

LE MAGAZINE LITTÉRAIRE - N° 565 - MARS 2016 DOSSIER L’AFFAIRE ŒDIPE N° 562 N° 565 www.magazine-litteraire.com MARS 2016 DOM/S 6,80 € - BEL 6,70 € - CH 12,00 FS - CAN 8,99 $ CAN - ALL 7,70€ - ITL 6,80 € - ESP 6,80 € - GB 5,30 £ - GR 6,80 € - PORT CONT 6,80 € - MAR 60 DHS - LUX 6,80 € - TUN 7,50 TND - TOM /S 950 CFP - TOM/A 1500 CFP - MAY 6,80 € 3’:HIKMKE=^U[WUZ:?a@p@g@f@k"; M 02049 - 565 - F: 6,20 E - RD « Un émouvant portrait de Joseph Kessel, par un vieux compagnon de route récemment disparu. » Le Magazine Littéraire « C’est un livre miraculeux à plus d’un titre, un livre plein de charme, d’émotion et de délicatesse [...]. » Journal du dimanche Le livre qui vous donnera envie de relire Kessel. Disponible en eBook Suivez toutes nos actualités : cherche-midi.com « L’édito Par Pierre Assouline N° 565/Mars 2016 • Le Magazine littéraire - 3 E t vous, que faites-vous dans la vie ? – Écri- vain. – Ce doit être passionnant ! Mais à part ça… je veux dire : quel est votre métier ? » Entendez : mais comment gagnez-vous votre vie ? Nul mépris dans cette réaction que tout écrivain a subie. Non qu’il soit indigne de vivre de sa plume, au contraire, quoi de plus noble, et puis c’est si romantique. Mais les gens ont du mal à imaginer qu’on en vive vraiment. En quoi ils n’ont pas tort : hormis une centaine d’auteurs qui n’ont plus de problèmes de fin de mois en début de mois, la plupart exercent non un métier mais un autre métier parallèlement. C’est sur ce paysage très réaliste de paupérisation et de précarisation que s’inscrit une mesure controversée récemment prise par le Centre national du livre (CNL). Chargé par le ministère de la Culture de dis- tribuer bon nombre de subventions, le CNL s’est penché sur la rémunération des écrivains intervenant dans les manifestations qu’il soutient. Il a donc décidé que, si ces événements voulaient toujours être subventionnés, ils devaient verser a minima 150 € HT à tout auteur participant à une rencontre ou à un débat sur son dernier livre, 226 € HT dès lors que cela lui demandait une préparation comme pour une conférence, et 400 € HT pour une lecture-performance. Cela s’applique aux auteurs tant français qu’étrangers, étant exclus ceux qui viennent juste dédicacer ainsi que les universitaires publiant dans leur spécialité et étant par conséquent déjà payés. C’est peu dire que l’initiative du CNL a suscité la panique chez les organisateurs de salons du livre et de festivals lit- téraires (on en compte environ 500 par an, ainsi va la vie littéraire). Leurs arguments ? Cela fera exploser leur bud- get, car bon nombre d’entre eux invitent quelques cen- taines d’auteurs. Conséquence annoncée sous forme de menace : ils en inviteront moins et, horresco referens, pri- vilégieront les best-sellers ; les petites villes auront moins les moyens d’assumer cette nouvelle charge que les grandes ; des salons et festivals dont l’accès était libre se trouveront obligés de le faire payer ; la perte du label CNL entraînera en cascade des suppressions d’aides publiques ou privées, etc. Outre qu’on ne connaît pas d’écrivain qui cracherait sur quelques centaines d’euros, cette mesure revêt une valeur symbolique guère évoquée dans le débat. Elle tient en un mot qui revient à deux reprises, comme pour mieux en souligner l’importance, dans le communi- qué du conseil d’administration du CNL : « travail ». Les autres artistes travaillent, qu’ils soient peintres, photo- graphes, chanteurs, musiciens, cinéastes. Le fait est que, lorsqu’ils se produisent quelque part dans le monde dans des instituts français sous la tutelle du Quai d’Orsay, tous sont rémunérés ès qualités, à l’exception des écrivains, gratifiés d’un misérable défraiement joliment appelé per diem. Mais de quoi le ministère croit-il que ceux-ci vivent lorsqu’ils consacrent plusieurs jours à porter la bonne parole de la culture française en parlant certes de leur œuvre mais aussi des livres des autres, en par- ticipant à des débats sur la langue française ou sur l’évolution des échanges intellectuels dans notre pays, etc. ? En ces temps où le prin- cipe de gratuité promu par Internet menace de s’installer en tyrannie, il faut louer le CNL d’avoir rappelé que, lorsqu’un écrivain prend sur son temps d’écriture, de réflexion et de rumination pour parler en public, livrer le fruit de ses méditations, faire partager son expérience, il travaille, lui aussi. Et que cela a un coût. On pourrait croire que le phénomène est typiquement français. On sait en effet que, de longue date, en Grande- Bretagne, aux États-Unis, en Italie, en Suisse et dans bien d’autres pays, des romanciers et des poètes ne sont jamais invités à lire en public sans être rémunérés, certains même vivant en partie de cette activité. Or, tout récemment en Angleterre, des auteurs et non des moindres ont tempêté, signant des lettres ouvertes appelant au boycott des mani- festations littéraires au motif que celles-ci les faisaient « travailler » sans les payer alors qu’il était impensable de demander à un musicien de se produire bénévolement, sauf à soutenir une cause. L’écrivain Philip Pullman a même bruyamment démissionné de son poste de pré- sident du Oxford Literary Festival pour dénoncer cette situation : « Pourquoi le travail de tous les autres fournis- seurs (imprimeurs, traiteurs, loueurs, électriciens…) de cette manifestation est-il respecté et pas le nôtre ? »  Tout écrivain mérite salaire Auteurs payés, organisateurs paniqués ! 28 Entretien avec Mario Vargas Llosa GALLIMARD VIA OPALE/LEEMAGE 4 - Le Magazine littéraire • N° 565/Mars 2016 Sommaire Mars 2016 n° 565 3 Édito Tout écrivain mérite salaire Par Pierre Assouline 6 Presto L’actualité en bref L’esprit du temps 10 Figure Pierre Boutang, le tyran métaphysique Par Gabriel Matzneff 14 Parcours American Rétro : l’intégrale de Bret Easton Ellis Par Alexis Brocas 18 Économie Inégalités, le débat reste inégal Par Patrice Bollon 20 Télévision Philip K. Dick, portrait panoramique Par Alexis Brocas 22 Idées Bernard-Henri Lévy, retour au Livre Par Maurice Szafran 24 Florilège Jack London, ses bons conseils Par Bernard Quiriny 26 Cinéma Céline, l’impossible rencontre Par Hervé Aubron Grand entretien 28 Mario Vargas Llosa « Le fanatisme poursuit la civilisation comme une ombre » Propos recueillis par Albert Bensoussan et Alexis Brocas 34 Rendez-vous Portrait 66 Georges-Emmanuel Clancier, un siècle-écrivain Par Olivier Cariguel 98 La chronique Le cas Jean d’O, nouvel écrivain national Par Maurice Szafran Critique fiction 36 David Bosc, Mourir et puis sauter sur son cheval Se jeter à corps perdu Par Camille Thomine 38 Charles Robinson, Fabrication de la guerre civile Ma cité va bruisser Par Alexis Brocas 40 Patrick Lapeyre, La Splendeur dans l’herbe Exquises et patientes approches Par Jean-Baptiste Harang 44 Laurence Cossé, La Grande Arche L’architecte démoli Par Vincent Landel 48 Andrew Ervin, L’Incendie de la maison de George Orwell Un publicitaire en cure chez l’écrivain Par Alexis Liebaert 49 Adam Thirlwell, Candide et lubrique Un prodige du cabotinage Par Thomas Stélandre 50 Arthur Schnitzler, Gloire tardive Une heureuse découverte Par Jean-Yves Masson 52 Au fond des poches 54 Erich Kästner, Vers l’abîme Convulsions berlinoises Par Philippe Claudel Critique non-fiction 56 Dominique Bourel, Martin Buber. Sentinelle de l’humanité L’homme-livre Par Patrice Bollon 58 Aude Terray, Les Derniers Jours de Drieu la Rochelle Le crépuscule de Drieu Par Bernard Morlino 60 Serge Daney, La Maison cinéma et le monde, 4 Entre le regard et la main Par Emmanuel Burdeau 62 Roland Garros, Mémoires L’assoiffé d’azur Par Vincent Landel 64 Stéphanie Roza, Comment l’utopie est devenue un programme politique Une fiction agissante Par Maxime Rovere 14 Bret Easton Ellis PASCAL VICTOR/ARTCOMART N° 565/Mars 2016 • Le Magazine littéraire - 5 Le Magazine littéraire Édité par Sophia Publications 8, rue d’Aboukir, 75002 Paris Courriel : courrier@magazine-litteraire.com Internet : www.magazine-litteraire.com Pour joindre votre correspondant, veuillez composer le 01 70 98 suivi des quatre chiffres figurant à la suite de chaque nom. Président-directeur général et directeur de la publication : Thierry Verret, assisté de Nelly Chirio (1970) Directeur éditorial : Maurice Szafran Directeur délégué : Jean-Claude Rossignol Conception graphique : Dominique Pasquet SERVICE ABONNEMENTS Le Magazine littéraire, Service abonnements 4 rue de Mouchy - 60438 Noailles Cedex Tél. - France : 01 55 56 71 25 Tél. - Étranger : 00 33 1 55 56 71 25 Courriel : abo.maglitteraire@groupe-gli.com Tarifs France : 1 an, 10 n° + 1 n° double, 65 €. Achat de revues et d’écrins : 02 38 33 42 87 U. E. et autres pays, nous contacter. 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