Thème I - Schémas de sémantique et de lexicologie 1) Division traditionnelle de
Thème I - Schémas de sémantique et de lexicologie 1) Division traditionnelle de la Grammaire. Les études sur la Sémantique. Sémantique lexicale et Sémantique grammaticale. A. Naissance et division de la grammaire La grammaire traditionnelle apparait avec la techné grammatiké de Dyenises de Thrace, mais le contenu est différent de ce qu’on connait car elle porte un point de vue différent. Le terme grammatico (grec) désignait à ceux qui apprenait à lire et à̀ écrire. Au VIème siècle, on écrivait en latin. Les normes des textes étaient au service de la littérature et la grammaire n’avait pas d’importance. Il n’y avait pas de science spécifique pour écrire. Alors, ceux qui dictaient les normes d’écriture, c’étaient les propres écrivains. Priscien (Césarée, une région d’Israël) était le premier à se rendre compte de l’importance d’avoir une science car il fallait une discipline pour expliquer les normes. Il est devenu le premier grammairien. L’ensemble du savoir était distribué entre : • Trivium (grammaire, rhétorique : manière d’exprimer les choses, dialectique : bien parler.) • Quadrivium (arithmétique, géométrie, musique, astronomie.) Entre IX et XIII, l’ancien français, la grammaire était une discipline qui étudiait : • − L’orthographe : la correcte manière d’écrire. • − La prosodie : le rythme, l’intonation, les signes de ponctuation... • − L’analogie : ce qu’on appelle morphologie, les unités de la langue, les parties du discours / de l’oraison. • − La syntaxe : les relations entre les éléments. B. Apparition des termes lexicologie et sémantique Dans l’ouvrage de Brachet et Dussouchet, Cours supérieur de langue française (1888), c’est la première fois qui apparait le terme lexicologie dans la table de matières. Bloch et Wartburg ont une étude diachronique. Ce sont des études qui font référence au contenu du sens (sémantique). Ils ont publié un dictionnaire étymologique. Ils ont trouvé une publication datant de 1561 (XVIe siècle) où est écrit le terme « symentique ». Bréal a inventé la science et le terme sémantique à partir du terme grec [sêmainô]. « L'étude, où nous invitons le lecteur à nous suivre, est d'espèce si nouvelle qu'elle n'a même pas encore reçu de nom. En effet, c'est sur le corps et sur la forme des mots que la plupart des linguistes travaillent. Mais, les lois qui concernent la transformation des sens, au choix d'expressions nouvelles, à la naissance et à la mort des locutions, ont été laissées dans l'ombre. » Jusqu’à ce moment-là, on étudiait la forme et le corps des mots, mais pas la transformation des termes. En 1897, il publie l’Essai de sémantique. Puis, traduit à l’anglais en 1900. Darmesteter publie La vie des mots étudié dans leur significations (1887). Étude de sémantique. Nyrop a publié sa Grammaire historique (1913). Elle comprend 6 volumes, l’un d’entre eux (le IVème) est consacré à̀ la sémantique historique / diachronique. Martinet, lui, a créé les deux termes de monème et de synthème. De plus, il est le fondateur du fonctionnalisme. En 1961, il publie la première édition Éléments de linguistique générale. La troisième édition, la définitive, sera publiée trente ans plus tard, en 1991. De plus, en 1985, il publié Syntaxe générale (où l’on peut trouver les définitions de monème et de synthème). La commutation est un procédé linguistique que les fonctionnalistes (Martinet) utilisent pour désigner le changement d’une chose par une autre, on peut modifier le résultat. Ex : changer le mot « mère » par « père » dans une phrase. C. Sémantique lexicale et sémantique grammaticale On peut aborder la division de la linguistique à partir du concept de signe linguistique de Saussure, qu’il décompose en deux parties inséparables : le signifiant (la partie matérielle -> le signe graphique ou l’image acoustique) et le signifié (la partie abstraite, le contenu significatif). La sémantique doit étudier la valeur du contenu, tout le signifié transmis au moyen de ressources linguistiques. On peut trouver des signifiés lexicaux ou bien des valeurs signifiantes, qui proviennent de constructions grammaticales. Ainsi il y aura une sémantique lexicale (ou Lexicologie) qui étudie la valeur des signes simples et une sémantique grammaticale (ou Sémantique) qui étudie la valeur des organisations grammaticales. Si nous étudions le champ conceptuel des « lieux d’habitation » nous disposerons premièrement d’un champ lexical, intégré par toutes les unités lexicales qui le composent (maison, appartement, palais, etc.). La création de ce champ lexical fait partie d’une étude de sémantique lexicale ou lexicologie. L’étude, par exemple, des lexèmes rayon, pied, etc. et des valeurs qu’ils possèdent fait partie d’une étude de sémantique grammaticale, puisque les valeurs de ces lexèmes dépendent du contexte, des mots avec lesquels ils s’associent, de la structure grammaticale (syntaxique) où ils s’insèrent. On a affaire à̀ des concepts sémantiques tels que ceux d’homonymie ou de polysémie. Bien sûr l’étymologie est importante pour en discerner la valeur. Polysémie : même origine étymologique. L’étude de la composition et la dérivation fait partie de la sémantique grammaticale. On peut donner comme exemple l’étude de la valeur de arc dans arc-en-ciel, de rouge dans rouge-gorge ou de contre dans contredire. D. Définitions de monème et synthème Les minima sont les signaux les plus petits. Par exemple, au cœur de la catégorie des synthèmes, on peut trouver des lexèmes, des dérivés, des composés, des syntagmes… /!\ Il y a donc une différence entre synthème et syntagme. Par exemple, au sein de la catégorie des syntagmes, nous pouvons trouver : - Moulin à café - Jeune fille - La maison de mes parents Les syntagmes sont donc des groupes de mots séparés dans l’écriture, mais déterminés par une unité de sens. Tasse à café = unité de signification même si synthème ; éléments séparés par des blancs. Tasse de café = syntagme. On peut effectuer une classification des synthèmes du point de vue de la diachronie : I. Gendarme, parapluie = lexème d’un point de vue synchronique et synthème d’un point de vue diachronique (les gens d’armes). II. Coffre-fort, timbre-poste III. Arc-en-ciel = élément simple. IV. Pomme de terre (plus ou moins comme pomme d’Adam) boîte aux lettres = syntagme. V. Moulin à café = sous-entrée (moulin à vent…). Synthème = élément complexe qui peut être remplacé dans la chaîne parlée ! Mais pas un syntagme ! Coffre-fort est un composé, petit pois est un syntagme. Autre classification possible : I. Multicolore II. Porte-clés = composé. III. / IV. Unité de signification qu’on exprime avec un mot en espagnol. Par exemple, boîte aux lettres = buzón. De plus, changer les éléments n’est pas possible, cela n’aurait pas de sens. V. Sac à dos = unité de signification. Idem, changer les éléments. La question des entrées dans le dictionnaire est également importante : - Une entrée dans le dictionnaire = lexème. - Des sous-entrées = syntagme. E. Définitions de Dubois et Mounin (moins précis) MOUNIN Lexème = unité de deuxième articulation, porteuse de signification qui peut être décomposable ou bien indécomposable (ex : table, bicyclette). - Première articulation = pas porteuse de signification. Ex : phonèmes : /b/, /a/, /p/, etc. - Deuxième articulation = lexèmes = signification. Mais du point de vue de la formation : bi/cycl/ette. Pour Martinet, c’est un synthème (comme coffre-fort) car ce mot est composé d’un préfixe, d’une base/racine/radical et d’un suffixe. Cependant, pour la grammaire traditionnelle, ce terme est un dérivé et un composé. DUBOIS Lexème = unité linguistique ayant une forme et une signification. Plus lexicologie. Tous les linguistes n’étaient pas d’accord au début pour considérer la lexicologie comme une science linguistique. Bloomfield (structuraliste américain) disait que « ce ne sont que des mots et l’étude de leur signification ». Saussure, quant à lui, effectue l’étude de la phonétique, de la phonologie, mais il étudie aussi les mots. Lexicologie = science qui étudie les lexèmes + par opposition aux mots et au vocabulaire (vocables). Ex : ce qui est bon est cher. Mot = ce qu’il y a entre deux blancs/espaces dans l’écriture. Dans l’exemple du dessus, il y a 6 mots, mais par contre, il n’y a que 3 lexèmes (unités de signification). Il s’agit de « est », « bon » et « cher » (« ce » étant un démonstratif et « qui » un relatif, puis un sujet grammatical => non). Lexèmes : substantifs, adjectifs, verbes, quelques adverbes. Vocables = nombre d’occurrences d’un terme. Dans l’exemple précédent, il y a 5 vocables, qui sont des unités apparaissant sans être répétées. Le vocabulaire se situe ) des niveaux différents (âge, situation, personnes présentes, etc.). Il n’est pas homogène. Lexique = en relation avec la langue et le système. Vocabulaire = en relation avec la parole ; réalisations concrètes d’un locuteur dans une situation précise. *Saussure On trouve également deux axes : - Axe paradigmatique (vertical) : déclinaison en latin ou conjugaison verbale. - Axe syntagmatique (horizontal) : éléments linguistiques qui se combinent avec d’autres éléments (ex : syntagme : moulin à café). DUBOIS – Dictionnaire de sémantique Il distingue le lexique, du mot, du vocable. - Lexique = correspond aux possibilités qu’une uploads/Litterature/ lingueistica-iii-bueno.pdf
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- Publié le Dec 10, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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