Classe patrimoine écrit • Dossier pédagogique Le livre au Moyen-Âge graphisme :
Classe patrimoine écrit • Dossier pédagogique Le livre au Moyen-Âge graphisme : fannylanz@free.fr / impression : Imprimerie Delort, 2005 Le livre au Moyen-Âge Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Classe patrimoine écrit Dossier pédagogique Les supports de l'écriture Des dessins sur les murs des grottes préhistoriques aux documents numériques actuels, les supports de l'écriture ont évolué en fonction des techniques, des besoins mais aussi des enjeux sociaux et économiques. La croissance des échanges d'informations et le besoin de les mémoriser ont influencé l'utilisation de tel ou tel support. La pierre La pierre des grottes préhistoriques accueillit les premiers écrits sous forme de dessins, peintures représentant la vie quotidienne (scènes des chasse, animaux, évènements particuliers,…). La pierre fut également très utilisée en Egypte et dès l'Antiquité grecque et romaine pour des inscriptions sur les monuments ou les tombeaux. Ces inscriptions avaient essentiellement un but commémoratif. Ecorces d'arbres, tablettes d'argile Les échanges d'informations et économiques devenant de plus en plus nombreux et volumineux, des supports maniables, d'une utilisation plus pratique et moins coûteuse étaient nécessaires. On utilisait donc des écorces d'arbres ou des tablettes d'argile. L'origine du mot livre vient d'ailleurs du latin liber qui désigne la pellicule blanchâtre située entre le bois et l'écorce de l'arbre. Sur les tablettes d'argile ont été découvertes des traces de l'écriture cunéiforme (traits en forme de clou) de la civilisation sumérienne (vers 3500 av. JC). L'argile était humidifiée. Le scribe traçait les symboles à l'aide d'un calame (pointe de roseau taillée à son extrémité). Ce support fut longtemps utilisé notamment pour des documents comptables, administratifs et relatifs à la propriété. Tablettes de cire Dès le 13e s. av. JC apparaissent les tablettes de cire : il s'agissait de planches de bois creusées et recouvertes d'une épaisse couche de cire. On écrivait avec un stylet, c'est-à-dire une tige d'os ou de métal avec, à une extrémité, une pointe arrondie et, à l'autre extrémité, une forme aplatie pour effacer. Ces tablettes servaient surtout à prendre des notes, de brouillons, à consigner des listes,… Elles étaient très utilisées dans le bassin méditerranéen de l'Antiquité jusqu'au 15e s. ap. JC car moins chères que le papyrus ou le parchemin. Elles pouvaient être reliées entre elles par des lanières de cuir et formaient ainsi de véritables livres de bois. La couche de cire malléable permettait de les utiliser plusieurs fois. Musée St Raymond, ph. Daniel Martin Papyrus Vers 3000 ans av. JC, les Egyptiens développèrent la fabrication du papyrus à partir d'une plante du même nom poussant au bord du Nil. Des bandelettes étaient découpées dans la tige, puis disposées en deux couches perpendiculaires et collées entre elles par une colle végétale. Elles étaient ensuite pressées et frappées avec un maillet. Enfin, elles étaient séchées au soleil. On obtenait ainsi de grandes feuilles, vendues sous forme de rouleaux pouvant atteindre 20 à 30 cm de haut et jusqu'à 10 m de long. L'écriture, à l'encre, se faisait en colonnes. On écrivait en général sur une seule face. Pour lire, on déroulait horizontalement le rouleau (rotulus) ou volumen d'un côté et on le réenroulait de l'autre. La manipulation était facilitée par la présence de deux baguettes de bois fixées à chaque extrémité. La lecture était continue et non sélective. Il était difficile de revenir en arrière, de sauter des passages, de feuilleter. Les textes étaient surtout destinés à être mémorisés ou lus à haute voix. L'usage du papyrus se répand jusqu'au 9e s. ap. JC dans tout le bassin méditerranéen. Les supports de l'écriture 1 Les supports de l'écriture 2 Parchemin La peau d'animal était utilisée depuis le 3e millénaire av. JC mais sous forme de cuir tanné et utilisé d'un seul côté. Le parchemin était connu dès le 3e s. av. JC mais peu utilisé. La légende veut que le parchemin ait été inventé par le roi de Pergame au 2e s. av. JC car sa ville n'était plus approvisionnée en papyrus du fait de la rivalité entre la bibliothèque de Pergame et celle d'Alexandrie. Mais c'est plutôt grâce aux progrès des techniques de travail du cuir permettant l'écriture des deux côtés de la peau que sa production se développa dès le 1er s. ap. JC. Parchemin vient du grec "pergamênê" signifiant peau de Pergame. Il s'agit d'une peau d'animal (chèvre, mouton, veau…) travaillée de façon lisse et fine pour recevoir l'écriture. La technique de fabrication du parchemin est longue et minutieuse. La parcheminier lave d'abord la peau à l'eau claire puis la laisse tremper dans un bain de chaux pour éliminer les poils et les graisses. Il racle les deux faces afin de les débarrasser des résidus. Il la plonge à nouveau dans un bain de chaux et la tend sur un cadre en bois appelé herse. Pour qu'elle soit plus fine et plus souple, le parcheminier la racle à nouveau puis la laisse sécher au soleil. Côté chair et côté poil n'ont pas la même texture. De la craie est utilisée pour que la peau paraisse plus blanche et pour que le parchemin ne boive pas l'encre. Les dernières irrégularités sont éliminées par ponçage. Le parchemin a comme propriété d'être plus solide que le papyrus et de permettre l'écriture sur les deux faces. L'utilisation de ce nouveau support d'écriture contribua au passage du volumen en codex, c'est-à-dire en un agencement de plusieurs feuilles pliées en cahiers encartés les uns dans les autres. Ces cahiers étaient ensuite cousus et reliés entre eux. Le livre prit ainsi la forme que nous connaissons. C'est la première révolution du livre. Autre avantage : il pouvait être produit partout en Occident alors que l'approvisionnement en papyrus dépendait étroitement des relations internationales entretenues avec le principal producteur, l'Egypte. Papier On sait maintenant que le secret de fabrication du papier était certainement connu et préservé par les Chinois depuis le 3e millénaire av. JC. C'est lors de leurs conquêtes vers l'Orient au 8e s. ap. JC que les Arabes obtinrent ce secret de prisonniers chinois. La fabrication du papier se répandit alors peu à peu dans toute l'Europe et son utilisation se généralisa en France au 13e s. ap. JC. Le papier était fabriqué essentiellement à base de chiffons (lin, chanvre) macérés dans l'eau chaude puis broyés. C'est pourquoi on parle de "papier chiffon". On obtenait ainsi de longues fibres. Après cette macération, le mélange était passé dans une forme (sorte de tamis avec un cadre en bois). La fibre était ensuite mise sous presse pour en extraire l'eau. Il restait alors une fine feuille de fibres que l'on faisait sécher sur une corde dans une pièce ventilée ou étendoir. Une fois le papier sec, il fallait l'enduire d'un apprêt pour qu'il soit plus rigide et puisse recevoir l'encre. Cet encollage était fait à base de rognures de peaux ou de chutes de parchemin. Lorsqu'on regarde une feuille d'un livre ancien, on peut apercevoir par transparence des marques. En effet, lors de la fabrication, la forme laissait des traces : - les pontuseaux, lignes un peu épaisses, correspondant à l'emplacement des montants de bois de la forme, - les vergeures, lignes plus fines perpendiculaires aux pontuseaux, correspondant aux fils de laiton formant le grillage de la forme. On peut également voir par transparence un petit dessin (filigrane) aux motifs très variés (grappe de raisin, main…) souvent placé au centre de la feuille. Il s'agit là d'une marque identifiant l'atelier de fabrication du papier. Toutes ces traces peuvent être utiles pour dater le papier, pour identifier sa provenance, son lieu de fabrication. La fabrication du papier chiffon demandant un volume d'eau important, de nombreux moulins à papier se développèrent le long des cours d'eau, partout en Occident. Au 19e s. la fabrication de papier se transforma de façon radicale. Pour faire face à la pénurie de l'approvisionnement en chiffon et à la demande toujours croissante des besoins en papier, il fallut trouver une nouvelle matière première : le bois. La pâte de bois avait comme propriété d'être plus facile à manipuler et donc de se prêter à une exploitation mécanique intensive. Les industriels développèrent les machines à papier, se Les supports de l'écriture 3 présentant sous forme de grandes rotatives et permettant de produire de grandes longueurs de papier à une vitesse très rapide. Le 19e s. fut le siècle du développement de la presse périodique (journaux). Mais ces papiers à base de pâte de bois vieillissent mal. Lors de leur fabrication, ils ont subi des apports chimiques. Le bois contient aussi naturellement des éléments organiques tels que les lignines réagissant de façon négative à la progression du temps et à la lumière. Trop exposées, les fibres se cassent, le papier jaunit, perd de sa solidité et devient friable. On dit que le papier est "acide". L'évolution de l'écriture Au Moyen Age, les livres sont copiés par des copistes très différents, mais doivent être lisibles par tous. L’écriture des livres est donc codifiée pour être facilement déchiffrable et s’apparente plus à de la calligraphie uploads/Litterature/ livre-au-moyen-age.pdf
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- Publié le Sep 10, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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