Maisonneuve & Larose Maḥmūd Ghurāb: "Sharḥ Fuṣūs al-Ḥikam" Author(s): Maḥmūd Gh

Maisonneuve & Larose Maḥmūd Ghurāb: "Sharḥ Fuṣūs al-Ḥikam" Author(s): Maḥmūd Ghurāb and Michel Chodkiewicz Source: Studia Islamica, No. 76 (1992), pp. 177-180 Published by: Maisonneuve & Larose Stable URL: http://www.jstor.org/stable/1595667 . Accessed: 26/07/2013 02:11 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. . Maisonneuve & Larose is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Studia Islamica. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.214.27.178 on Fri, 26 Jul 2013 02:11:00 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions NOTES ET / AND COMMENTAIRES / COMMENTARIES MAHM JD GHURAB : SHARH FUS.7S AL-HIKAM(*) J'ai pris connaissance du compte-rendu de M. Chodkiewicz sur mon ouvrage Sharh Fus.is al-Hikam paru dans la revue des livres de Studia Islamica (no 63, 1986). J'ai beaucoup d'estime pour cet 6minent chercheur que je tiens pour un des rares 6rudits non-arabe A comprendre l'oeuvre akbarienne, et il se peut qu'il soit plus perspicace en ce domaine que bien des savants arabes. Je m'inscris cependant en faux contre l'analyse qu'il fait de mon commentaire (sharh), ou plut6t de la dissection (lashrih) que j'ai op6r6e sur les Fus.is al-Hikam. Je r6pondrai a ses critiques en plusieurs points. En premier lieu, il s'av6re que l'Ijdza au roi Muzaffar Ghdzi b. Ayyfib n'est pas authentique. Elle est en effet dat6e de 632 h.; or, bien que le souverain soit d6c6d6 d'aprbs 'Uthmin Yahyd en 635 h., il est en fait mort en 613 h. Il existe bien une autre copie de cette Ijdza au nom du frbre cadet de Muzaffar, Abf Bakr b. Ayyfib, que le Shaykh al-Akbar rencontra une seule fois (Fuldhi.t, IV, 225), mais le maitre ne mentionne chez lui aucune pr6disposi- tion a la m6taphysique (ahliyya ilahiyya). De meme, l'Ijdza attribu6e A Muzaffar et A ses fils n'est pas davantage valable, car un tel document est comparable a un dipl6me moderne dont on ne peut h6riter. Les fils du souverain devaient etre d'ailleurs trbs jeunes A l'6poque de cette soit- disant Ijdza, car Abf Bakr n'avait alors que quarante-trois ans. Ii est certain, d'autre part, qu'Ibn 'Arabi n'a compos6 que cinquante-cinq ouvrages, contrairement A ce qu'avancent l'Ijdza et le Fihris. M. Chod- kiewicz affirme que l'Ijdza 6tait adress6e a un autre souverain ayyoubide, mais sans nous pr6ciser lequel. Or, parmi les dix-sept fils du roi Yfisuf b. Ayyfib, un seul porta le nom de Ghdzi (c'est-A-dire Muzaffar). Quant au Fihris r6dig6 en 627 h., il n'est pas non plus authentique, car il est inconcevable que vingt et un ouvrages, parmi ceux que mentionne le Fihris, ne soient pas r6pertori6s dans l'Ijdza de 632 h. Il n'est pas non plus (*) Nous avons repu de Shaykh Mahmfid GhurAb la lettre suivante que nous faisons suivre du commentaire de M. Chodkiewicz. This content downloaded from 194.214.27.178 on Fri, 26 Jul 2013 02:11:00 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions 178 NOTES AND COMMENTARIES logique qu'un mime livre soit r6pWt' dans l'un ou l'autre document sous un titre different, ou encore qu'un texte dont l'authenticit6 est sire n'y figure pas; je pense par exemple au Kitdb al-Qurba qui comporte un certifi- cat de lecture (samd) ofi figure Sadr al-din Qiinawl. A l'inverse, se trouvent dans l'Ijdza et dans le Fihris des titres dont l'attribution au Shaykh al-Akbar est loin d'etre certaine. Je ne peux non plus valider le certificat de lecture des Fusuls. dans lequel n'apparait que Qfinawl car ce samd' ne figure, comme nous en avons fait pr6c6demment la remarque, que sur la couverture du manuscrit, ce qui est contraire A l'usage. D'autre part, il n'est pas pensable qu'Ibn 'Arabi ait r6serv6 pour son oeuvre la plus complexe un certificat a Qfinawl - qui n'avait alors que vingt-trois ans - dont auraient Wth exclus les 'ulamd' de son temps et en particulier le disciple le plus proche du maitre, Ibn Saw- dakin. Rappelons qu'Ibn 'Arabi a voqu6 a plusieurs reprises les aptitudes spirituelles de ce dernier et a vu en lui un <<gnostique) ('drif). Quant aux autre ouvrages du maitre dont les samda-s, selon 'U. Yah.ya, mentionnent Qfinawi, certains sont assurement falsifies, tandis que d'autres ne sont cites ni dans l'Ijdza ni dans le Fihris. De plus, Qfinawi n'apparait dans aucun des cinquante-sept certificats des Futdhdt : dans les samd'-s 12 et 13, il ne figure que comme kdtib, c'est-A-dire celui qui ne fait qu'enregistrer les noms de ceux qui assistent A la lecture (sdmi), sans en itre lui-mfme. Or Qilnawi avait a l' poque de ces samda'-s vingt-sept ans comment se fait-il qu'il n'ait pas Wt sdmi' pour les Futahdt alors qu'il le fut plus jeune pour d'autres ouvrages ? A la mort d'Ibn 'Arabi, Qfinawl ne d6passait pas les trente et un ans, et le maitre ne le mentionne jamais dans ses oeuvres. L'ouvrage intitulI Al-Mahajja al-baydd' (fonds Y. Aghd, no 4986) ne peut etre du Shaykh al-Akbar a cause des erreurs qu'on y relive; le maitre n'y fait d'ailleurs jamais allusion. Pourtant, l'Ijdza et le Fihris lui en attribuent la parent6 et diff6rents auteurs vont jusqu'a affirmer que l'ou- vrage a 6tB r6dig6 par le maitre lui-m~me. Comment les Fiusuis, dont nous n'avons pas d'autographe, pourraient-elles etre d'Ibn 'Arabi, alors que le texte abonde en passages qui contredisent sa doctrine ? Au niveau de cette doctrine comme au niveau du sens immediat, ce texte ne peut s'accorder avec ce que nous connaissons de l'ceuvre d'Ibn 'Arabi. Pour cette raison, je considbre que la vision (ru'yd) par laquelle le Shaykh al-Akbar ouvre les Fusids est un faux ayant pour fonction de vali- der aux yeux du lecteur les d6veloppements ult6rieurs. On ne peut en effet envisager que le Prophite ait dit au shaykh de ( divulguer ce livre afin que les gens en tirent profit)>, car le texte est abscons meme pour les plus grands savants de 1'Islam et a valu au maitre d'etre c(excommuniie) (kuf- fira). Ibn 'Arabi n'affirme-t-il pas dans son dfwdn que les Fusis. sont bities sur des symboles et des enigmes que meme un esprit pen6trant et avise ne saurait decrypter ? Cet ouvrage est done loin d'avoir la clarte d'expression des Fuldh.dt, contrairement A ce que declare M. Chodkiewicz; cette soit- disant clart6 est d'ailleurs contredite par les trbs nombreux commentaires des Fusids, qui depassent la centaine. Nous avons de fait mis a contribu- tion les Fuhihdt dans notre Sharh. La presente lettre n'est que le resume d'une reponse plus detaillbe adres- see prec6demment a M. Chodkiewicz. Toute investigation scientifique implique le retour aux sources les plus soires, qui seules confirment ou This content downloaded from 194.214.27.178 on Fri, 26 Jul 2013 02:11:00 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions NOTES ET COMMENTAIRES 179 infirment l'authenticit' d'un texte. Cette d&marche est n6cessaire avant de vouloir justifier ce texte et d'en chercher la signification profonde. M. Chodkiewicz croit, pour finir, que j'accuse Sadr Qfinawi d'avoir falsi- fi6 les Fusids al-Hikam, alors qu'une telle idWe ne m'est jamais venue A l'esprit. Au contraire, ce que j'ai 'crit innocente totalement ce shaykh; il est en effet un des grands savants de 1' Islam, qui fut OlevW dans le giron du Shaykh al-Akbar et b6ndficia de sa sollicitude. Mahmiid GHURiB (Damas) En rdponse 6 celle lettre, M. Chodkiewicz nous a adresse les remarques suivantes : Je n'exposerai pas ici, faute de place, mes raisons d'affirmer qu'il y a une parfaite coherence doctrinale entre les Fusis et les autres 6crits du Shaykh al-Akbar et je me limiterai A quelques pr6cisions de caractbre historique. 1. Les editions de l'Ijdza (par Badawi) et du Fihris (par 'Afifi et 'Awwad), faites sur des mss tardifs, laissent beaucoup A desirer. Une 6di- tion critique de ces deux textes - tablie, pous le Fihris, sur le ms. YOsuf Aga 6crit par Qcnawi(1) - r6soudrait sans doute une partie des pro- blWmes, notamment quant au nombre exact des titres mentionnes dans l'un et l'autre, trbs differents selon les copistes. Ce qui est certain, c'est que ni l'une ni l'autre de ces listes ne mentionne tous les ouvrages dejA crits par Ibn Arabi. Ce silence etait-il deliber6 ou accidentel? Seul Ibn Arabi pourrait repondre A cette question. En ce qui concerne.l'Ijdza, rappelons que la f licence* accord6e par un auteur ne porte pas necessairement sur tous ses livres. Ajoutons aussi qu'Ibn Arabi ne mentionne pas toujours ses ouvrages sous le meme titre (l'Inshd' al-dawd'ir, par exemple, est egale- ment designe par lui sous le titre de Inshd' al-jaddwil). Soulignons encore que certains de ses &crits, comme il le precise, etaient perdus. Ne nous etonnons pas, enfin, qu'un auteur dont l'ceuvre compte plus de quatre cents titres n'en dresse de memoire qu'un catalogue incomplet. 2. Le veritable destinataire uploads/Litterature/ ma-mudghurab-amp-michelchodkiewicz-shar-fu-us-al-ikam.pdf

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