Le Samadhi du Soi par Menzan Zuihô oshô JIJUYÛ-ZANMAI JIJUYû-ZANMAI - Le Samadh

Le Samadhi du Soi par Menzan Zuihô oshô JIJUYÛ-ZANMAI JIJUYû-ZANMAI - Le Samadhi du Soi - par Menzan Zuihô oshô 01 03 04 06 07 31 02 SOMMAIRE Présentation de Maître Menzan Zuihô  Avant—propos du traducteur  Avant—propos de Maître Menzan Zuihô Préface de Maître Menzan Zuihô La méditation du bouddha par Maître Menzan Zuihô Citations de Maître Dogen JIJUYû-ZANMAI - Le Samadhi du Soi - par Menzan Zuihô oshô 02 On trouvera ici une traduction en français de l’intégralité de la version en langue anglaise du « Jijuyû-zanmai » de maître Menzan Zuihô (1683 – 1769), telle qu’elle a été établie par le révérend Shôhaku Okumura et publiée par la Sôtô-Shû Shûmuchô. Ce texte se présente comme une sorte d’abrégé pédagogique de l’histoire et des principes fondamentaux du bouddhisme, à travers la vision d’un maître zen qui a consacré l’énergie de toute une vie à l’étude et à la diffusion de la pensée de Dôgen Zenji (1200 – 1253), la référence majeure du zen sôtô au Japon. Outre le texte de Menzan, on pourra se reporter aux très nombreuses notes de maître Okumura, toujours utiles, et parfois indispensables à la bonne compréhension de certaines notions. Les citations tirées de plusieurs chapitres du Shôbôgenzô de maître Dôgen, que Menzan a placées à la suite de son ouvrage, ont également été traduites à partir de la version anglaise de maître Okumura. Menzan a écrit le « Jijuyû-zanmai » à la demande d’un groupe de laïcs désireux d’approfondir leur pratique par une meilleure connaissance des fondements du bouddhisme et de la pensée de Dôgen. Cette circonstance rend ce texte abordable à des non-spécialistes, mais ces pratiquants laïcs, du seul fait qu’ils baignaient dans la culture japonaise, étaient tout de même familiers d’un certain vocabulaire spécifique. Les notes explicatives de maître Shôhaku Okumura sont donc d’un précieux secours. Elles permettent au lecteur occidental de suivre sans difficultés le raisonnement d’un maître zen du XVIIIème siècle. Menzan Zuihô a rédigé le « Jijuyû-zanmai » à Kyûshû, alors qu’il était un jeune enseignant du zen, et l’a publié une vingtaine d’années plus tard en 1738. Nous avons donné à ce texte le titre de « Méditation du Bouddha » pour en faciliter l’accès sur l’internet. Que le révérend Okumura soit grandement remercié pour la générosité avec laquelle il travaille, depuis une trentaine d’années, à rendre accessibles aux occidentaux les textes fondamentaux de la tradition zen. Je remercie également Peter Hôriki Hollerith, qui m’a proposé de réaliser cette traduction, et Shoju Mahler pour son minutieux travail de relecture. Pascal Kangen Normandin Avant—propos du traducteur JIJUYû-ZANMAI - Le Samadhi du Soi - par Menzan Zuihô oshô 03 Menzan Zuihô (1683 –1769) est un maître bouddhiste zen qui exerça une influence déterminante sur la pratique de cette religion au Japon. Il vit le jour à Kumamoto dans l’île de Kyûshû et devint moine à la mort de sa mère. Il réalisa l’éveil sous la conduite de Ryôun, abbé du temple Ryûchô.in à Kumamoto, puis séjourna dans la capitale Edo où il rencontra le célèbre maître Manzan Dôhaku. Il choisit pour maître de pratique Son.nô Shûeki, qu’il suivit dans son temple à Sendai. Après sa mort, il devint de 1718 à 1729 le supérieur du Zenjô-ji à Kumamoto puis, jusqu’en 1741, celui du Kû.in-ji à Fukui. A cette date, il transmet la responsabilité de ce temple à son disciple Katsudô, et s’installe au temple Eifuku.an pour se consacrer presque exclusivement à l’écriture, en particulier à l’étude et aux commentaires des textes de Dôgen Zenji (1200-1253), l’introducteur du zen sôtô au Japon. Bien qu’il fût incontestablement un zélateur de cette tradition, Menzan répondait volontiers à des invitations de la part de temples rinzai, et reçut l’ordination dans au moins une école du bouddhisme ésotérique Shingon. Maître Menzan est une des figures les plus importantes du bouddhisme zen de l’époque d’Edo (1603–1867), qui se caractérise dans le domaine religieux par un mouvement de retour aux sources connu sous le nom de Fukkô. Selon son biographe américain David E. Riggs*, son apport majeur est d’avoir donné à l’œuvre et aux idées de maître Dôgen la place centrale qui est la leur dans le bouddhisme zen sôtô. Si celui-ci se dit volontiers aujourd’hui « zen de Dôgen », le travail de Menzan n’y est peut-être pas étranger. Menzan étudia en effet les manuscrits du Shôbôgenzô de Maître Dôgen, rédigea à leur propos une importante « Critique des commentaires du Trésor », et réalisa sur le texte même des travaux de philologie et d’étymologie qui font autorité encore de nos jours. Il insistait sur l’importance de lire et de fournir un vrai travail de réflexion sur ces textes. Jusque-là, les œuvres de Dôgen faisaient surtout l’objet d’une transmission secrète, et il semble en fait que bien peu de moines aient pris la peine de les lire. Menzan Zuihô est un auteur très prolifique à qui on doit une soixantaine d’ouvrages dont, outre ses commentaires de l’œuvre de Dôgen, un volume de 300 pages sur les règles monastiques, des considérations sur la réception des préceptes, et des commentaires sur la Transmission du Dharma. *L’article de David E. Riggs est paru dans le numéro 16 de la « Japan Review », consultable sur l’internet. On lira aussi avec profit les pages que Yoko Orimo consacre aux « Livres de commentaires anciens » du Shôbôgenzô à l’époque d’Edo, dans l’annexe A de son « Shôbôgenzô de Maître Dôgen – La Vraie Loi, Trésor de l’Oeil» aux éditions Sully. Pascal Kangen Normandin Présentation de Maître Menzan Zuihô JIJUYû-ZANMAI - Le Samadhi du Soi - par Menzan Zuihô oshô 04 Un maître ancien a dit que le sens littéral du nom « Vairocana »1 est « La Lumière qui Illumine l’univers entier », ce qui doit se comprendre de deux façons : D’une part, le Tathâgata, grâce à la Lumière de la Sagesse, illumine intérieurement le vrai monde du Dharma, conformément à l’idée, et à la réalité concrète, de la joie pour soi-même (jijuyû)2. Cela veut dire d’autre part que, grâce à la Lumière de son Corps, le Tathâgata illumine vers l’extérieur les êtres humains, et les instruit, conformément à l’idée et à la réalité de la joie pour l’autre (tajuyû). Telle est l’origine de l’expression « jijuyû-zanmai3. Cependant, le maître a seulement parlé du Tathâgata ayant déjà atteint la bouddhéité. Il n’a pas dit si la même vertu existait dans la pratique des êtres sensibles ordinaires, moins avancés dans la chaîne de causalité qui mène à la bouddhéité. C’est que, en tant qu’érudit d’une école scripturaire4, il était prisonnier de la distinction entre tathâgata et êtres ordinaires. 1  Vairocana est le bouddha le plus important du Kegonkyô (le sûtra de l’avatamsaka). On le considère comme Sambhogakâya (Hôjin). Il est aussi le principal bouddha dans le Dainichibô (Mahâvairocana-sûtra) ; dans ce sûtra, il est considéré comme Dharmakâya (Hosshin). Au Japon, on le connaît sous le nom de Dainichinyorai. Le mot sanskrit signifie « ce qui brille, qui resplendit», en d’autres termes : le soleil ; il symbolise la Sagesse illimitée du Bouddha. 2  « Jijuyû » signifie : recevoir le mérite de sa pratique et en goûter la joie pour soi-même. A distinguer de « tajuyû » qui désigne la fonction du bouddha : offrir ses mérites ou son éveil aux êtres sensibles pour leur donner un enseignement et les conduire à la pratique. 3 « Zanmai » est la prononciation japonaise du mot sanskrit « samadhi ». 4  L’expression « écoles scripturaires » est employée dans le zen pour désigner les autres écoles bouddhistes telles que le Kegon, le Tendai, le Sanron, ou le Hosso, qui reposent sur l’étude de textes spécifiques. Par exemple, le Tendai repose sur le sûtra du Lotus et le Kegon sur le sûtra de l’Avatamsaka. Selon les adeptes du zen, la pratique ne devrait pas reposer sur un texte, mais sur l’accès direct à l’esprit d’éveil par la pratique elle-même. Avant—propos de Maître Menzan Zuihô JIJUYû-ZANMAI - Le Samadhi du Soi - par Menzan Zuihô oshô 05 Mais telle n’est pas l’essence de l’enseignement des bouddhas et des patriarches5. Le grand maître Rinzai6 a dit : « Si vous voulez devenir pareils aux bouddhas et aux patriarches, ne cherchez pas à l’extérieur. Le Corps-de-Dharma du Bouddha n’est autre que la Pure Lumière de votre esprit. » Et le maître zen Wanshi7 a dit : « Cela émet de la lumière et les Mille Mondes merveilleux apparaissent. Chaque chose en ce monde n’est autre que le domaine du jijuyû du soi et de sa fonction essentielle. » N’oublions pas que, depuis le moyen-âge (les dynasties Song et Huang du Xème au XIVème siècle en Chine), la façon de pratiquer a changé, et que la fonction essentielle s’est perdue, à cause de la fascination que les kôans ont exercée sur les pratiquants. Seul Dôgen, le fondateur d’Eihei-ji, ne s’est pas laissé leurrer. Il a dit : « Eihei (je) entre quelquefois en jijuyû-zanmai. La tâche de chacun d’entre vous est de uploads/Litterature/ menzan-zuiho-la-meditation-du-bouddha.pdf

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