METHODOLOGIE DE LA NOTE DE SYNTHESE Par Bernard JAY I La nature de la synthèse
METHODOLOGIE DE LA NOTE DE SYNTHESE Par Bernard JAY I La nature de la synthèse : a.Ce qu’elle n’est pas — un assemblage, une addition d’idées prises dans chacun des textes — le résultat d’un repérage des idées essentielles présentées successivement sans articulations — ce n’est ni un compte-rendu de lecture, ni le résumé successif des différents textes — ce n’est pas une suite d’explications de textes — l’expression d’un jugement personnel à propos des textes, des idées défendues par ces textes, ou à une prise de position par rapport au débat posé sur le thème b. Ce qu’elle est plutôt : — un ensemble organisé d’éléments jusque là séparés ou associés différemment — elle forme une composition cohérente et ordonnée dans laquelle le candidat confronte les documents sur les points essentiels qu’il aura dégagés — les idées doivent s’enchaîner selon les étapes d’un raisonnement conçu comme le développement d’une problématique distinguant l’essentiel su superflu, elle réside dans le parti pris à partir duquel s’éclaire la confrontation des textes, le croisement des idées : elle juge des capacités d’exercice d’un futur métier qui ne se réduit 1 pas à la reproduction des idées des autres ou à recopier des manuels, mais à faire preuve de capacité d’esprit critique, de choix et d’explicitation de ces choix. — elle est neutre et objective, donc pas de marque d’énonciation (pronom personnel ou modalisateurs) pas de partialité ni de jugement personnel sur les idées ; elle est fidèle, les idées des — auteurs ne sont pas déviées ni extrapolées a.Sur quoi porte l’évaluation ? — la bonne compréhension des textes du corpus — la cohérence et l’organisation de la note de synthèse — la bonne maîtrise de la langue française Quelques erreurs à éviter : 1.au niveau de l’introduction — faire du problème posé par le corpus comme le seul ou le plus grand problème de l’école : problème de la phrase d’accroche qui ne doit pas " irriter " le correcteur — la présentation des textes : ni un résumé hyper complet, ni seulement leur titre ; il importe de les caractériser dans leur grande ligne (au singulier) — ne pas oublier d’annoncer le plan, cet oubli rend la lecture très difficile et faire perdre toute la dynamique argumentative de votre développement ; ce pan doit être en phase avec la problématique : c’est lui qui la soutient ! — ne pas confondre problématique et thème (la problématique doit être, du moins au brouillon, une phrase complète (sujet, verbe, complément, sous la forme d’une question). Exemple : " l’apprentissage de la lecture-écriture au cycle 2 " = thème ; 2 " Quelle démarche et quels outils pour l’apprentissage de la lecture-écriture en GS de maternelle ? " = problématique. On voit nettement que la première formulation engage à l’inventaire, tandis que la seconde pose des problèmes de choix et d’adéquation des ces choix. Autre problème savoir restreindre la problématique au champ que lui attribuent les textes : ici la " GS de maternelle " plutôt que cycle 2 plus vaste et posant des problèmes plus spécifiques. L’absence de problématique rend le devoir sans intérêt. 2. Au niveau du développement — suivre une démarche argumentative cohérente ! Beaucoup de copies ne sont que collages de citations ou de résumés. D’autres suivent des enchaînements à thèmes emboîtés, par associations d’idées. — savoir s’abstraire des raisonnements de l’auteur pour, en s’abstenant des les reproduire, s’en tenir aux idées essentielles — savoir hiérarchiser les parties du plan : " démarches " avant " outil " ; " enjeux " avant " démarches " etc. — bannir les citations ! — surveiller le style, et l’orthographe ! 3.Conclusion : 4. Le candidat doit : a. comprendre l’orientation des textes et saisir ce qu’ils ont d’essentiels en eux-mêmes et relativement aux autres ; b. les confronter en vue de saisir un problème qu’ils posent et les perspectives qu’ils dégagent ou refusent ; 3 c. produire un texte, à partir de plusieurs textes- sources, reflétant la problématique de l’ensemble . I. Comment lire les textes-sources ? a. Ce qu’il ne faut pas faire : — procéder à une première lecture " naïve " puis à une exploration détaillée de chaque texte : la lecture doit être finalisée — se centrer exclusivement dans la recherche des thèses défendues par chaque texte, car il y a risque d’éparpillement — ce n’est la lecture des textes qui détermine la problématique de la note de synthèse — ne consulter que les textes du corpus et négliger de regarder les documents pédagogiques du second volet : ils vont aider à cerner le cadre du débat d’idées. b.Etablir le cadre du débat d’idées : 4 Cela revient à définir le thème du corpus de texte, en s’efforçant d’être précis, de rassembler les textes sans aller au- delà d’eux. Définir l’enjeu du document : pourquoi ce texte a-t-il été écrit ? Que cherche-t-il à dire et à qui ? c. Dégager la structure argumentative de chaque texte : — identifier la thèse de chaque auteur et la formuler (nécessité de la réécrire soi-même, ce qui permet de synthétiser et d’éviter de citer le texte) — les principaux arguments et leur enchaînement (quel lien logique) : problème-cause-conséquence ; argument 1/argument 2 = opposition, objection, réfutation, paradoxe, addition, concession, justification ; argument-contre argument ; proposition ; solution ; moyen ; univers de référence (didactique, pédagogique, affectif, psychologique...) d. Définir les axes de confrontation des textes : — identifier les divergences — identifier les convergences — identifier les complémentarités Construire la problématique : La problématique est l’ensemble des problèmes transversaux à chacun des textes. Elle est à construire à l’issue des étapes définies précédemment : 1. dégager le thème 5 2. dégager la structure argumentative 3. définir les axes de confrontation Elle est donc la conséquence logique d’une lecture structurée des textes, et non une question plaquée, ou une thématique générale. Elle cherche à mettre en évidence, sous une forme interrogative, le problème que permet de poser l’ensemble des textes avec leurs convergences et leurs divergences. Elle répond à la question suivante : quelle question, quel problème, la confrontation des textes pose-t-elle ? La formuler sous la forme d’une question et d’une phrase complète. Elle doit pouvoir recevoir une réponse dans chacun des textes, et n’en laisser aucun de côté. I. Comment rédiger l’introduction ? Elle doit conduire le lecteur au cœur de la confrontation des textes sans anticiper sur son issue. Il ne faut donc ni annoncer l’issue de la confrontation ni amorce la discussion. Sans aller au-delà d’une dizaine de lignes ni d’un quart de la synthèse, l’introduction comporte : 1. accroche autour de l’énoncé succinct du thème 2. la présentation des textes 3. la formulation de la problématique 4. l’annonce du plan Pour préparer la présentation des textes, il sera bon de s’intéresser au paratexte et au genre de textes constituant le corpus : qui sont les auteurs (didacticiens, critiques, journalistes...) avons-nous affaire à des textes appartenant à la littérature didactique ou pédagogique, à un article (le média pourra aussi être signifiant) à un texte officiel. La présentation des textes doit conduire logiquement à la formulation de la problématique, donc il faut éviter de juxtaposer de micro-résumé, mais plutôt montrer comment la 6 problématique s’actualise en eux. Il vaudra mieux tenter de réunir certains textes en les opposant aux autres : " Si T1 et T2 = Z en z1 pour l’un et z2 pour l’autre, T3 Y " II. Le développement : i. Que faire ? double exigence : embrasser une pluralité d’idées et faire preuve de concision éviter le statisme donc l’addition donc des connecteurs du type : " de plus, en outre, de même " proscrire tout ce qui aurait pour conséquence de réduire la confrontation des idées des différents textes : le raisonnement doit avancer, chaque partie doit en être une étape, chaque partie se déduit de la précédente user de connecteurs, de verbes, de reprises nominales qui manifestent des liens logiques forts : " en effet, c’est pourquoi, réfuter, refuser, confirmer, s’accorder, cette conception, cette réflexion... " insérer des conclusions provisoires et/ou des transitions entre les parties les différentes parties du plan ne sont pas des tiroirs thématiques, mais les étapes dans une démonstration ii. Les plans à éviter : • texte 1 / texte 2 / texte 3 / texte 4 : il ne confronte pas les textes 7 • convergences / divergences : n’est pas toujours opérationnel, passe à côté des enjeux, il ne peut constituer une réponse à la question posée par la problématique • plans à tiroirs : organisé souvent autour de thème, ou d’aspect du débat, il ne convient pas à une démarche argumentative • aujourd’hui / autrefois (ou l’inverse) : réduit la problématique à une seule dimension historique, est parfois totalement inadapté à certains corpus (cas de textes contemporains) a. Quelques pistes pour le plan : 1.plan en deux parties : • état des lieux / propositions • définitions d’une notion / propositions concrètes 2.plan en uploads/Litterature/ methodologie-de-la-note-de-synthese 2 .pdf
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- Publié le Dec 09, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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