F. FAYE : Les Méthodes de l’Histoire Editions Faramax, Joxaar, Octobre 2001 1 1

F. FAYE : Les Méthodes de l’Histoire Editions Faramax, Joxaar, Octobre 2001 1 1 METHODOLOGIE DU COMMENTAIRE HISTORIQUE FRANÇOIS FAYE CPI H-G, PRF DE DAKAR Le commentaire historique est un exercice littéraire destiné à vérifier les aptitudes des élèves et étudiants à utiliser leurs connaissances pour expliquer un document historique. Les documents historiques sont nombreux et variés ; ils vont du texte simple aux documents visuels comme les caricatures, les photos, les affiches de propagande politique ou commerciale etc. Les textes ou autres documents visuels proposés à l’étude ont toujours une valeur historique inestimable. Quel que soit le document à commenter, le candidat doit donc pouvoir mobiliser le contenu des cours mais aussi les connaissances en dehors du cours pour juger de manière critique un document. I LE COMMENTAIRE DE TEXTE Dans les lycées et collèges du Sénégal, le commentaire historique porte généralement sur un texte ou, - ce qui est rare – sur plusieurs petits textes à la fois. Le commentaire peut être libre ou dirigé. Dans ce dernier cas de figure, le commentaire est accompagné de questions qui guident le candidat afin que les réponses constituent un devoir organisé. Dans le cas d’un commentaire libre, les précautions ci-après doivent nécessairement prisses avant l’entame du devoir : - lire le texte plusieurs fois, afin de bien le comprendre dans le fond (quelle est l’idée ou les idées qui le sous-tendent ?), mais aussi dans la forme (comment est-il structuré ?) - numéroter le texte ligne par ligne, du début jusqu’à la fin, afin que les passages à commenter, ainsi que les les lieux et les personnages à identifier soient parfaitement localisés. (ATTENTION ! une ligne d’un seul mot est toujours une ligne) - souligner les passages importants à commenter, ainsi que les lieux et les personnages qu’il faudra identifier. A – LE COMMENTAIRE LIBRE Le candidat pourra ensuite aborder son devoir selon la démarche suivante : - PRESENTATION DU TEXTE ET DE L’AUTEUR - CONTEXTE HISTORIQUE - ANALYSE OU RESUME - PLAN - COMMENTAIRE PROPREMENT DIT - CONCLUSION La présentation du texte, le contexte historique, l’analyse ou le résumé et le plan constituent la partie introductive du commentaire. Certains l’appellent « commentaire externe » NB : la méthodologie du commentaire libre en histoire s’articule autour de ces 6 rubriques exclusives. Il est donc impératif de suivre scrupuleusement cette démarche et, traiter l’une après l’autre les différentes parties. A défaut, le candidat risque de ne même pas être lu à l’examen. F. FAYE : Les Méthodes de l’Histoire Editions Faramax, Joxaar, Octobre 2001 2 2 1- PRESENTATION DU TEXTE ET DE L’AUTEUR Présenter le texte signifie : - préciser la nature du texte : s’agit-il d’un document d’archives ? d’un procès-verbal ? d’un récit de voyage ? d’un discours ? d’un article de journal ? d’une correspondance ? etc. - indiquer sa date de publication - préciser le cas échéant qu’il s’agit d’un texte incomplet (y a-t-il des coupes ?) Présenter l’auteur signifie : - préciser sa date et lieu de naissance, sa nationalité, sa carrière, ses fonctions, son opinion, c-à-d les idées qu’ils défend. Il est aussi bon de préciser s’il y a lieu, si l’auteur est témoin ou acteur des événements qu’il raconte. NB : Dans la plupart des cas, une biographie sommaire est mentionnée à la fin du texte ; l’élève pourra recopier cette biographie en guise de présentation. A défaut d’indications biographiques, et si l’auteur est réellement inconnu du candidat ,celui-ci s’abstiendra de lui inventer une vie. Cependant certains auteurs sont si familiers au programme d’Histoire qu’il serait très préjudiciable à l’élève de ne pas les présenter même si leur biographie n’est pas mentionnée. C’est le cas notamment de Jules FERRY pour les élèves de 1ère, des hommes politiques du programme de Terminale : ROOSEVELT, TRUMAN, MARSHALL, STALINE, JDANOV, KROUCHTCHEV, CHURCHILL, de GAULLE, HÔCHI-MINH, HITLER, MUSSOLINI etc. Dans la présentation de l’auteur, il ne s’agit pas de tout dire sur lui ; il faut plutôt se limiter aux aspects de sa biographie susceptibles d’aider à la compréhension du texte. Si nous devions nous résumer, présenter le texte et l’auteur revient à répondre aux questions suivantes : - quel type de document avons-nous à commenter ? - D’où vient –t-il ? - Que sait-on de celui qui l’a produit ? La présentation du texte et de l’auteur ne doit jamais dépasser 6 à 8 lignes. 2 – CONTEXTE HISTORIQUE Le contexte historique pose souvent problème car deux cas peuvent se produire: Dans les cas classiques il s’agit de préciser en quelques lignes (maximum 06) les faits marquants de la période à laquelle se rapportent les faits relatés dans le texte, l’atmosphère générale dans laquelle le texte a pris naissance. Pour cela, il n’est pas nécessaire de remonter au-delà de quelques mois ou de quelques années en arrière. EXEMPLE: le texte de JDANOV qui jette les bases de la doctrine qui porte son nom, ou encore le discours de TRUMAN sur la doctrine du « containment » Un autre cas peut se présenter : un auteur peut être amené à écrire aujourd’hui, pour apporter un éclairage nouveau sur des faits bien antérieurs pour confirmer ou infirmer une thèse ou une hypothèse préétablie. (N’est-ce pas là la tâche de tout historien ?) Dans ce cas de figure, il est plus pertinent de préciser les circonstances particulières ou contexte de narration. EXEMPLE : C’est le cas de plusieurs textes sur la réécriture de l’histoire de l’Afrique par les Africains eux-mêmes. 3 – ANALYSE ou RESUME Après la présentation et le contexte historique, le candidat est invité à passer l’étape certainement la plus délicate. Il s’agit de choisir entre faire une analyse, ou faire un résumé. F. FAYE : Les Méthodes de l’Histoire Editions Faramax, Joxaar, Octobre 2001 3 3 Contrairement à ce que beaucoup pensent, analyse et résumé ne signifient pas la même chose. Pour s’en convaincre, il suffit d’ouvrir n’importe quel dictionnaire de la langue française. Résumer le texte signifie simplement réduire le texte dans sa longueur. Le candidat résumera le texte en se mettant dans la peau de l’auteur. Donc en respectant son style. Analyser le texte revient à présenter dans son style propre le thème et les sous thèmes du texte. ( idée générale ) Résumer un texte ou l’analyser signifie en un mot ressortir la quintessence du texte, l’essentiel. Il ne faut pas le trahir par l’introduction de commentaires étrangers, hors propos. En tout état de cause, « l’analyse ou le résumé doit être si dense et si précis que si l’original dont il est le condensé venait à se perdre, il soit possible d’en restituer la teneur à partir des seuls éléments retenus. » Une bonne analyse ou un bon résumé augure d’un bon plan, voire d’un bon commentaire. Cela montre que l’élève a bien compris le texte et donc qu’il devrait pouvoir bien l’expliquer. L’analyse ou le résumé doit pouvoir tenir entre 6 et 8 lignes pour un texte d’une vingtaine de lignes. 4 – LE PLAN Le plan est la suite logique de l’analyse. Un bon plan augure aussi d’un bon commentaire. Le plan annonce la démarche que l’on se propose de suivre pour mener son commentaire. Il s’agit de diviser judicieusement le texte en autant de parties que nécessaires (rarement plus de trois parties). Ces parties doivent être nettement délimitées à partir des numéros des lignes ou des paragraphes et doivent obligatoirement porter un titre qui résume le thème de chacune d’elles. 5 – LE COMMENTAIRE PROPREMENT DIT Tout ce qui précède (présentation, contexte, analyse /résumé, plan) peut être considéré comme une introduction au commentaire proprement dit. C’est à ce titre qu’on les réunit sous les vocables de « commentaire externe ». Le corps du devoir commence véritablement avec le commentaire proprement dit appelé encore « commentaire interne ». Il faut garder à l’esprit que le commentaire est un exercice littéraire qui cherche à expliquer une idée générale ou plusieurs idées contenues dans un texte. Ce n’est pas une explication mot après mot, mais une explication d’une idée traduite par des phrases bien claires, par des mots-clés bien choisis, ayant un sens bien déterminé. Voilà pourquoi dès le départ, il est important de souligner les passages importants, les mots-clés, les termes spécifiques, les allusions, les faits et événements marquants, les noms de lieu et les personnages. Il faut aussi être sensible au ton et au style de l’auteur ; ils peuvent aider à mieux comprendre, donc à bien expliquer. Comment commenter ? Il faut rigoureusement suivre le plan qu’on s’est librement choisi. Il faut donc mettre clairement le titre de chaque partie avant de la commenter. Le commentaire part toujours du texte et revient toujours au texte. Cela veut dire qu’il faut amorcer son commentaire : - en citant d’abord le texte (utiliser les numéros des lignes ou les paragraphes) ; - en expliquant ces passages cités par le recours à des faits historiques précis - en complétant ces passages s’il y a lieu - en discutant ces passages si cela est uploads/Litterature/ methodologie-du-commentaire-historique 1 .pdf

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