UAE – FMPT Apprendre à apprendre 1ère année Histoire de vie Projet EQUAL : Appr

UAE – FMPT Apprendre à apprendre 1ère année Histoire de vie Projet EQUAL : Apprendre à apprendre pour s’insérer et se professionnaliser avril 2006 1 MOI GIANNI Moi, Gianni, qui ai été considéré comme mauvais élève par presque tous les autres pratiquement tout le temps dès que je mettais les pieds dans une classe, je vais vous expliquer pourquoi. Tout a mal commencé à la maternelle. J’avais une maîtresse horrible et laide. Elle criait tout le temps et faisait exprès de nous faire faire des choses que nous n’aimions pas. Elle nous punissait sans arrêt et j’étais celui qu’elle détestait le plus. Un jour, elle a voulu me faire dessiner un cochon avec une queue en tire-bouchon. Le cochon de ma grand- mère n’avait pas la queue en tire-bouchon donc j’ai refusé et j’ai dit à tout le monde qu’elle se trompait. Elle est devenue toute rouge et a demandé au directeur de me donner un avertissement. Après, elle était toujours contre moi et elle me mettait toujours au coin. Je détestais aller à l’école. J’avais décidé de ne plus l’écouter et que si on allait à l’école pour apprendre des bêtises c’était pas la peine. Autant jouer dehors avec les copains. Quand je suis arrivé en primaire, je portais une étiquette de cancre, grosse comme une maison. Elle avait bien fait ma publicité la grande « bique ». Au début j’ai essayé d’écouter. Manque de bol, on a commencé à écrire des lettres. Comme je n’avais rien fait à la maternelle, le maître m’a tout de suite dit que j’étais très en retard et que je devrais faire des lignes sur mon cahier chez moi en plus. Moi qui ne supportais pas d’être enfermé et de rester assis à une table, je me suis dit que les études ce n’était certainement pas fait pour moi. D’abord je devais aider mes parents aux petits travaux de la ferme, ça me plaisait plus et je préférais aussi courir dans les bois avec les copains. Décidément je ne comprenais vraiment pas à quoi l’école pouvait servir. Lorsque le docteur, la dernière fois avait fait une liste de médicaments pour ma sœur, toute la famille avait essayé de comprendre et c’était tellement mal écrit que seule la pharmacienne était allée chercher les boîtes sans problèmes. J’ai bien rigolé car je me suis dit que si pour être docteur, il fallait écrire mal ça ne valait vraiment pas le coup que j’apprenne. De toute façon, je ne faisais pas exprès, avec tous les instits soit j’étais trop lent et je n’avais fait que la moitié du devoir demandé, soit, le maître commençait à parler de quelque chose et je me mettais à penser à autre chose : au retour à la maison à travers les champs où je pourrais respirer les herbes, monter aux arbres, voir des nids et des oiseaux, au beurre que je ferais avec ma grand-mère ce soir et surtout à l’histoire qu’elle me raconterait pendant que je tournerais la baratte. Il y a même un instit qui me disait quand il faisait quelque chose de compliqué : « toi Gianni, tu peux faire une page d’écriture, tu n’y comprendrais rien. » Une année j’ai réussi à être le premier en sciences naturelles. Le prof c’était un crac sur les plantes, les arbres, les animaux, le climat et il nous emmenait souvent en sortie faire des observations. Avant chaque sortie, il nous expliquait ce que nous allions observer. Il proposait à chaque élève de faire des comptes-rendus, selon leurs envies et comme ils voulaient : raconter l’histoire de notre journée, montrer les objets qu’ils avaient ramassés, ou faire des bandes dessinées. Ce cours me réjouissait plus que tout. Avec le prof et d’autres, nous sommes vite devenus complices et souvent il nous demandait de faire des recherches sur ce que l’on allait observer la fois d’après. Il m’a même donné des cours particuliers en français et en mathématiques, enfin je comprenais ce qu’on m’expliquait. Cette année-là, j’ai beaucoup progressé. Alors que je n’avais jamais réussi à apprendre aucune leçon, là j’arrivais à tout retenir. Comme, avant, je n’arrivais pas à comprendre tout, en écoutant que la moitié et encore, je n’arrivais pas à retenir les leçons du soir, d’ailleurs je n’en avais aucune envie. uploads/Litterature/ moi-gianni 1 .pdf

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