Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottaw
Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/bibliothquedel15ecol ETUDE SUR PLINE LE JEUNE BIBLIOTHEQUE DE L'ECOLE DES HAUTES ÉTUDES PUBLIE!. SOI S LES LUSPICES DU MINISTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SCIENCES PHILOLOGIQUES ET HISTORIQUES QUINZIEME FASCICULE etude sur pline le jeune, pau th. mommsen, traduit par c. morel, répétiteur a l'école des hautes études. PARIS LIBRAIRIE A. FRANCK F. VIEWEG, PROPRIÉTAIRE RUE RICHELIEU, 67 1873 ji~çnt ÉTUDE suit PLINE LE JEUNE TH. MOMMSEN TRADUIT PAR G. MOREL REPETITEUR A l'ÉCOLE DES HAUTES ETUDES PARIS LIBRAIRIE A. FRANCK F. VIEWEG, PROPRIÉTAIRE 67, RUE RICHELIEU 1873 AVANT-PROPOS. Ce mémoire de M. Mommsen a paru en 1868 dans le troisième volume du Hermès, revue de Philologie classique, publié»' à Berlin, chez Weidmann. La traduction était terminée en 1869. Il n'est pas besoin de rappeler les circonstances qui ont retardé sa publication. Pendant ces quatre années d'intervalle, la science a marché comme les événements et, sur mainte question de détail, il est devenu indispensable de modifier le texte de l'original. M. Mommsen a bien voulu nous communiquer lui-même la plupart de ces modifications et relire les épreuves de notre traduction. Ch. M. ETUDE SUR LA VIE DE PLINE LE JEUNE On admet généralement aujourd'hui que l'ordre dans lequel les lettres de Pline le Jeune nous ont été transmises n'est pas l'ordre chronologique. Il fut un temps où tous les savants n'étaient pas de cet avis : les fastes du règne de Trajan, tels que les a dressés Panvinius, reposent sur une opinion toute contraire; et le consciencieux Tillemont déclare que « les lettres de Pline sont à peu près mises dans l'ordre du temps » J ; mais il est forcé d'admettre un grand nombre d'exceptions , qui condamnent d'autant plus la règle , qu'elles concernent précisément presque toutes les lettres dont la date peut se déterminer. Aussi les érudits qui sont venus ensuite, surtout Masson, dans son travail, d'ail- leurs soigné et intelligent, sur la vie de Pline 2 , ont-ils tous été d'un avis différent. On ne peut pas douter que leur opinion ne s'appuie sur ce fameux passage de la lettre à Septicius Clarus qui tient lieu de préface à la collection : collegi [epistu- las] non servato temporis ordine [neque enim historiam componebam) sed ut quaeque in manus venerat. Mais ne serait-il pas permis de supposer que Pline a eu pour but princi- pal, en faisant cette déclaration, de donner à la collection de ses lettres, collection rédigée incontestablement avec le plus grand 1. Histoire des Empereurs, tom. Il, note 9 sur Trajan. 2. 11 va sans dire que j'ai fait grand usage àe ce travail do Masson, Plinii Sccundi vita (Amsterdam, 1709); mais je n'ai pas cru devoir le citer pour chaque cas particulier. — Le travail de M. Grasset, Pline le Jeune et ses œuvres (Montpellier, 1865), n'est qu'une étude littéraire. PLIXE I soin, un cachet de négligence agréable? En tout cas ce passage ne prouve pas ce qu'on veut y voir, car il n'est pas établi que les différents livres de la collection n'ont pas été publiés séparé- ment et successivement , et cette préface pourrait bien ne se rapporter qu'au premier livre. D'après le caractère même du recueil il paraît certain que Pline a publié lui-même les neuf livres de -ses lettres : on n'a, il est vrai, aucun témoignage formel à ce sujet l ; mais quel édi- teur, si prudent qu'il fût, eût été capable d'arranger d'une façon aussi peu compromettante un recueil de lettres posthumes, où sont loués tous ceux qui, au moment où l'auteur parle, ne sont ni morts ni exilés 2 , et qui, dans son ensemble, fait plutôt l'effet d'un manuel épistolaire a l'usage des classes élevées, que d'une véritable correspondance 3 . Le premier, à Rome, Pline lut en public les lettres qu'il destinait à la publicité 4 , et on ne peut douter qu'il ne les ait éditées lui-même, comme des modèles de style 5 , honneur qu'elles méritaient bien d'ailleurs par la clarté et la grâce du langage. Or, à cette époque, la publication suc- cessive des différents livres composant une même œuvre était sinon la règle, du moins l'usage ordinaire 6 . Les termes mêmes dont se sert Pline dans sa dédicace à Septicius : ita fiet ut eas quae adhuc neglectae lacent requiram et si quas addidero, non supprimant, paraissent indiquer un tel procédé, dont le recueil lui-même semble d'ailleurs avoir conservé quelques traces; ainsi, dans sa lettre Cremutius Naso, IX, 19, Pline veut justifier sa lettre à [Lucceius?] Àlbinus (VI, 10) et il débute par 1. On pourrait invoquer Sidoine Apollinaire, Ep. 9, 1; mais son témoi- gnage n'a pas de valeur. 2. L'exception la plus singulière à cette règle concerne liegulus. Sauf pour lui, et peut-être pour Iavolenus Priscus (VI, 15), le nom est omis dès qu'il y a blâme, comme II, 6; VI, 17; VII, 26; VIII, 22; IX, 12; 26; 27. Sous ce rapport la correspondance avec Trajan ne fait-pas exception et pourrait bien avoir été publiée par Pline lui-même. 3. Une chose qui frappe et qui rend même fastidieuse la lecture du recueil, c'est qu'à peu d'exceptions près, chaque lettre ne traite que d'un seul sujet, et qu'en résumé les lettres de recommandation, de félicitations et de condoléances, alternent avec des anecdotes ou des chries, qui, pour porter une adresse, n'en sont pas moins des exercices d'école. 4. VII, 17. 5. I, 1 : Si quas paulo curatius scripsissem ; VII, 9, 8 (dans les instructions qu'il donne à un de ses élèves): volo epislulam diligentius scribas, nam pressus senno purusque ex epistulis petitur. 6. Je rappellerai Martial et les biographies de C. Fannius (V, 5). — 3 — ces mots : significas legissc te in quadam epistula mea, ce qui l'ait supposer que, lorsqu'il écrivit ces mots, Le sixième livre était déjà publié 1 ; et, ce qui est encore plus caractéristique, il se justifie dans son septième livre (lettre 28), contre le blâme qui lui était adressé par « ses amis » de louer trop et à chaque occasion, et il adresse cette justification à Septicius, à qui est dédié son recueil 2 . Le débat reste donc ouvert, personne ne le niera, et le sujet est digne d'un examen attentif; car, si incomplète que soit l'image qui se reflète dans la correspondance de Pline, c'est celle du monde de son temps, et ce monde a conservé encore un caractère de richesse et de grandeur; il nous a laissé en effet autre chose que les lettres de notre sénateur, morceaux de style limés et terre- à-terre, et les vers graveleux de son client badin, Martial : nous lui devons le Dialogue des Orateurs et l'Histoire de Tacite. A tous les traits qui établissent une certaine analogie entre Pline et Cicéron, on peut ajouter celui-ci, que tous deux nous ont donné, l'un de la vie républicaine, l'autre de la vie sous les empereurs, le tableau le plus net et le plus complet. Quelques inscriptions, découvertes pour la plupart dans notre siècle contiennent des renseignements importants, dont on n'a pas encore songé à tirer parti pour résoudre les problèmes qui nous occupent; c'est ce qui nous a engagé à entreprendre cette étude. Notre exposé conservera un caractère un peu désordonné et n'épuisera pas toutes les questions ; le lecteur intelligent com- prendra que ces -inconvénients sont inhérents à la matière, et nous comptons sur son indulgence à cet égard. Quiconque jettera un coup d'œil, même superficiel, sur la col- lection, sera frappé de ce fait que toutes les lettres qui traitent d'un même sujet, ou du moins qui portent des indications suffisantes de contemporanéité, se trouvent, ou dans le même livre, ou dans deux livres qui se suivent. Cette observation ne s'applique pas seulement à un grand nombre de couples de lettres 3 ; on peut la 1. Telle était aussi l'opinion de Masson, ad ann. 107, g 2. 2. Un ami le prie aussi de lui écrire quelque chose quod libris inseri possel (IX, 11) ; ce qui peut se rapporter à notre recueil, aussi Lien qu'à la dédicace d'un livre quelconque. 3. II, 11 et 12 (procès de Prisais); III, 4 et 9 (procès de Classicus): III, 13 et 18 (panégyrique): IV, 2 et 7 (mort du jeune Regulus); IV, 9 et 12 (Baebius Macer cos. des.); IV, 12 et 17 (C. Caecilius Strabo cos. des.); IV, 29 et V,4, 9 et 13 (préturedeLiciniusNepos); VI, 5 et 13; VII, G et 10(procès — 4 — faire aussi en relevant les allusions relatives aux mauvaises ven- danges l et à des circonstances analogues 2 , allusions qui se retrouvent dans le VIIIe livre et dans le IX e . Cela déjà ne sau- rait être le fait du hasard puisque , au contraire, on ne rencontre dans tout le recueil aucun exemple de deux lettres notoirement de même date et qui soient séparées l'une de l'autre 3 . Mais la publication successive des livres uploads/Litterature/ mommsen-th-etude-sur-pline-le-jeune-trad-par-charles-morel-1873.pdf
Documents similaires










-
27
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 18, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 7.7496MB