Grammaire pratique du français d’aujourd’hui langue parlée langue écrite collec
Grammaire pratique du français d’aujourd’hui langue parlée langue écrite collection publiée sous le patronage de I * Alliance française G. Mauger Agrégé de l’Université Directeur honoraire de l’École internationale de l’Alliance Française Grammaire pratique du français d'aujourd'hui langue parlée langue écrite LIBRAIRIE HACHETTE PARIS tion publiée sous le patronage de l'Alliance Française C ’est avec le concours de Jacques LaiïiaisOll qu’avait é té entreprise la rédaction de cette grammaire, et plusieurs chapitres lu i devaient leur form e initiale. Un m al sans p itié est venu l’arracher à une tâche qu’il avait abordée avec enthousiasme et qu’il eût, jusqu’au bout, honorée de son riche savoir. G. Mauger Langue et civilisation françaises Tom e I : Méthode 1"'et 2e degrés в Q Tom e II : Méthode 3r et 4e degrés O Tom e III : Méthode 5e degré (P AR IS) Tom e IV : Civilisation, littérature G. Mauger et G. Gougenheim Le français élémentaire : 2 livrets • G. Mauger et M. Bruézière Le français accéléré Le Français et la Vie©(Nouvelle méthode de langue) G. Mauger Contes et récits en français facile ф Disques de l'Encyclopédie Sonore © Adaptation audio-visuelle © Librairie Hachette 1366. Avertissement C’est une fin essentiellement pratique que nous avons cherchée en rédigeant cette grammaire. Nous avons essayé de résoudre les difficultés particulières que rencontre un étranger à propos de notre langue : « Que signifie telle tournure, lue ou entendue? — Quelle expression donner à telle idée, de cause ou de conséquence?— Comment employer, dans telle situation, les formes du pronom personnel ou de l’article?» Mais nous n’avons point perdu de vue que, chaque fois, l’étranger est soucieux de connaître ce qui se dit et s’ écrit couram ment, plutôt que les règles strictes de la grammaire traditionnelle. Il désire ne pas se singulariser aux yeux des Français qui l’entendront ou le liront. Aussi, en lui offrant une description des divers procédés d’expression dans la langue d’aujourd’hui, avons-nous tenté de le guider et de l’orienter discrètement. Nous avons donc été amené, d’abord, à ne traiter que du français actuellement vivant (ne citant un tour ancien que rarement, et s’il garde encore quelque sur vivance); ensuite, à insister sur certains problèmes particulièrement épineux : la postposition du sujet, par exemple, la place de l’adjectif épithète. Le même souci, tout pratique, explique pourquoi nous n’hésitons point à rappeler un fait déjà évoqué précédemment, ou à multiplier les renvois d’un paragraphe à un autre. Nous ne cacherons pas que la rédaction d’une grammaire— aujourd’hui, et pour les étrangers — nous a semblé, à maintes reprises, au cours de notre travail, une tâche ambitieuse et peut-être vaine, du moins pour nos forces. Dans un temps où la langue parlée et la langue écrite évoluent très rapidement; où l’école n ’est plus le conservatoire du bon français qu’elle fut pendant un siècle et demi; où la presse, la radio, la télévision passent de plus en plus aux mains des jeunes, appelés à se faire entendre d’un immense public, c’est déjà une étrange entreprise que d’oser faire un manuel pour les écoliers de nos lycées; mais entreprise plus étrange encore, si l’on s’adresse à des lecteurs qui ne sont pas français, dont l’attention critique reste en éveil et qui pourront trouver chaque jour, à la radio, dans le journal, dans un roman, le démenti sans réplique de ce que le manuel aura prétendu leur enseigner. Quelle peut être l’attitude du grammairien devant des problèmes tels que l’emploi du subjonctif avec après que ou le non-accord du participe passé au féminin? S’il adopte une position de pure description linguistique, inclinant ainsi ses lecteurs à suivre une ten dance encore discutée, ne va-t-il pas les désarmer devant les reproches, non seulement des doctes, mais de ceux qui tiennent tout simplement au respect des grandes œuvres? Ill En fait, l’étranger a besoin de conseils; il attend de nous des solutions qui satis fassent en même temps à la correction et à l’usage. Seulement, pour étayer sa confiance, il faut qu’il nous sente à même de lui expliquer les pressions qui s’exercent sur la langue et les motifs profonds qui les animent : par exemple, dans les deux cas que nous venons de signaler, le besoin, plus ou moins conscient, d'économie. On ne saurait, ici, se contenter de parler de fautes. Si instante est la remise en question de certains faits, que l’intransigeance conduirait à l’isole ment en face d’une langue — c’est-à-dire d’une société — qui vit et qui change, d’une littérature qui traduit le monde contemporain avec des moyens qu’on peut analyser et justifier. D ’ailleurs, cette langue retrouve souvent, dans ses « incorrections », des tours qui jadis existèrent. C’est le cas de constructions comme : « Il est à craindre qu’il serait mécontent » ou : « Quoiqu’on devrait s’ en féliciter » ou encore : « Il est possible qu’il refusera ». Tours choquants? Mais le xvue siècle et même le xvine nous en offrent, à côté d’un subjonctif très usuel, maint exemple autorisé. Ce qui signifie que de grands auteurs (Corneille, Pénelon, Chateau briand) ont écrit dans cette langue-là, et que c’était, alors, du bon français. Seu lement, comme ce n’est plus, ou pas encore, du français courant, et que notre lecteur désire, répétons-le, s’exprimer correctement, sans se faire remarquer, il faut lui fournir une réponse. Peut-être la solution sortira-t-elle des .termes mêmes du problème : s’il s’agit d’un tour archaïque et propre à faire sourire (par exemple, « la feue reine », ou même « un mien ami »), nous conseillerons l’abs tention. Mais si le tour est encore vivant, et s’il a pour lui des avantages de clarté (par exemple l’emploi des divers temps de l’indicatif avec après que), nous con seillerons à notre lecteur d’observer une règle que suivent encore beaucoup de bons écrivains et qui ne singularise personne. Il contribuera, pour sa part, à maintenir des nuances précieuses et à retarder le moment où l’économie maté rielle obtenue par l’uniformité du mode et du temps (passé du subjonctif) sera balancée par l’obscurcissement du discours1. Notre livre, on le voit voudrait garder le contact avec la réalité linguistique. Est-ce à dire qu’il ait pu, dans tous les cas, se conformer aux démarches de la science contemporaine? Des maîtres éminents ont évoqué, mieux que nous ne saurions le faire, les perspectives ouvertes à ia grammaire par les travaux des structuralistes. Mais il faut bien reconnaître que la pédagogie ne peut tirer de ces recherches qu’un profit encore limité. Sans doute, nous dirons utilement à l’étudiant étranger : « L’article est incompatible avec les adjectifs possessifs, démonstratifs, interrogatifs, et la plupart des indéfinis »; ou encore : « C’est un fait de structure que vous devez dire : la ville de Paris et : le poète Valéry»; ou encore : « La place du pronom personnel dans la phrase obéit à telles et telles servitudes. » On n’empêchera pas que les frontières du structural et de l’arbi traire ne soient parfois mal définies et que le domaine de la liberté, du choix, ne demeure très vaste : « Subjonctif, ou indicatif, après : il semble, il est exact que...? » — « Répétition, ou non, des pronoms relatifs, des pronoms personnels? » — En vérité, on ne saurait oublier que l’étranger porte intérêt aux problèmes de nuance et de justesse, surtout si sa culture atteint un 1. En fait le subjonctif passé svec après que semble bien une acquisition irréversible du F. P. {Note de /a 4 ® édition). IV certain niveau, Remarque d’autant plus importante, croyons-nous, que la langue écrit® étend constamment son domaine1 . Il est peu d’hommes, aujour d’hui, à qui il n ’importe pas de savoir lire. E t qui veut, en pays étranger, vivre dans un certain confort d ’esprit, doit comprendre les innombrables avis concernant la police de la rue et de la route, et surtout comprendre le journal. Non moins que la radio, et de façon plus souple, il tiendra le visiteur en contact avec le pays où ü séjourne et, concurremment avec la conversation, étendra et enrichira son expérience linguistique. La langue parlée et la langue écrite seront donc, ensemble, la matière de cet ouvrage. Mais, alors, nous nous heurtons aux difficultés soulevées par leur constante interpénétration, la poussée s’exerçant surtout du parlé vers l’écrit. Ainsi appa raissent assez mouvantes les limites entre les différents niveaux ou tranches linguistiques, assez capricieuse toute division. Nous avons, cependant, pour la commodité du lecteur, considéré qu’on pouvait définir quatre tranches, allant de la langue la moins populaire à la plus populaire : 1. Un français écrit, essentiellement littéraire (représenté dans ce livre par le sigle F. E.). Ce fut, en général, celui des écrivains d’avant 1940, et il a constitué la substance des grammaires traditionnelles. 2. Une langue courante, qui se placerait entre le français écrit littéraire et le français parlé familier : celle qu’emploie le Parisien de moyenne culture dans une conversation avec un interlocuteur qu’il ne connaît pas intimement, avec uploads/Litterature/ mozhe.pdf
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- Publié le Oct 15, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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