1 Le ludique dans l’enseignement/apprentissage du FLE chez les 1ère A.S Nacima
1 Le ludique dans l’enseignement/apprentissage du FLE chez les 1ère A.S Nacima Makhloufi Doctorante, Université de Béjaia Résumé : Cet article met l’accent sur l’aspect ludique et l’intérêt qu’il peut susciter à l’enseignement/ apprentissage du FLE. Il en explique la finalité majeure et l’objectif principal qui est la volonté de participer à la promotion de cet aspect, à travers la diversité de ses formes : jeux (jeux de mots, jeux communicatifs…), bandes dessinées, chansons/poèmes…, dans le contexte scolaire algérien. Mots-clés : approche communicative - activité ludique - jeux de mots - jeux de rôles - simulation globale - chansons/poèmes - motivation - interaction. Abstract: This article focuses on the aspect play and the interest that can-give rise to teaching or learning French as a foreign language. It explains the main finality and the principle objective that has the will to take part in the promotion of this aspect through the variety of its forms: games (language games- communicative games…), cartoons, songs, poems … in the Algerian school context. Keywords: communicative approach - plays activity - language games - global simulation - songs - poems - motivation - interaction. :ﺍﻟﻤﻠﺨﺺ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻤﻘﺎﻝ ﺍﻟﻌﻠﻤﻲ ﻳﺮﻛﺰ ﻋﻠﻲ ﺍﻟﺠﺎﻧﺐ ﺍﻟﺘﺮﻓﻴﻬﻲ ﻭ ﺍﻷﻫﻤﻴﺔ ﺍﻟﺘﻲ ﻳﻜﺘﺴﺒﻬﺎ ﻓﻲ ﻣﺠﺎﻝ ﺍﻟﺘﻌﻠﻴﻢ،ﻭ "ﺍﻟﺘﻌﻠﻢ ﺍﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻔﺮﻧﺴﻴﺔ ﻛﻠﻐﺔ .ﺃﺟﻨﺒﻴﺔ ﺇﻧﻪ ﻳﺸﺮﺡ ﺍﻷﻫﺪﺍﻑ ﺍﻷﺳﺎﺳﻴﺔ ﺍﻟﺘﻲ ﺗﻤﺜﻞ ﺇﺭﺍﺩﺗﻨﺎ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﺴﺎﻫﻤﺔ ﻓﻲ ﺗﺮﻗﻴﺔ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﺠﺎﻧﺐ ﺑﺄﺷﻜﺎﻟﻪ :ﺍﻟﻤﺨﺘﻠﻔﺔ ﺍﻷﻟﻌﺎﺏ )ﺍﻟﻠﻌﺐ ،ﺍﻟﻜﻼﻣﻴﺔ ﺍﻟﻠﻌﺐ ﺍﻟﺘﻮﺍﺻﻠﻴﺔَ ،...( ﺍﻟﻘﺼﺔ ،ﺍﻟﻤﺼﻮﺭﺓ ،ﺍﻷﻏﺎﻧﻲ ﺍﻟﻘﺼﺎﺋﺪ ...ﺍﻟﺸﻌﺮﻳﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﺒﺮﺍﻣﺞ ﺍﻟﺘﻌﻠﻴﻤﻴﺔ ﻓﻲ .ﺍﻟﺠﺰﺍﺋﺮ ﺍﻟﺤﻴﻮﻳﺔ ﻭ ﺗﻘﻤﺺ ﺍﻟﺸﺨﺼﻴﺎﺕ- ﺍﻷﻏﺎﻧﻲ ﺍﻟﻘﺼﺎﺋﺪ ﺍﻟﺸﻌﺮﻳﺔ- ﺍﻟﻠﻌﺐ ﺍﻟﻜﻼﻣﻴﺔ- ﺍﻟﻜﻠﻤﺎﺕ :ﺍﻟﻤﻔﺘﺎﺣﻴﺔ ﺍﻟﻤﻘﺎﺭﺑﺔ ﺍﻟﺘﻮﺍﺻﻠﻴﺔ- ﺍﻷﻟﻌﺎﺏ- ،ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ .ﺍﻟﺘﻮﺍﺻﻞ ﻭ ﺍﻟﺘﺤﺎﻭﺭ Introduction L’enseignement/ apprentissage du FLE en Algérie constitue un champ de recherche très vaste et complexe pour les différents chercheurs (didacticiens, psychologues, enseignants…), c’est ce qui explique, d’ailleurs, la multiplicité des études effectuées afin d’améliorer les méthodes ainsi que les moyens d’enseignement. Notre expérience dans ce domaine nous a permis de soulever des difficultés surtout d’ordre motivationnel chez les enseignants et chez les apprenants dans leurs tâches respectives. Le constat de cette situation nous donne la légitimité de nous interroger sur ses origines et de réfléchir surtout sur le remède. Sy ner gie s Al gér ie n° 12 - 201 1 pp. Synergies Algérie n° 12 - 2011 pp. 89- 100 Nacima Makhloufi Ajoutons à cela, les changements que connaît notre système éducatif résultant de l’apparition de nouvelles théories (approche par compétences, approches communicative et actionnelle). Tout cela encourage à revoir les pratiques éducatives actuelles en variant les modalités de travail et les activités d’apprentissage en exploitant les différents supports : travail individuel ou collectif, oral ou écrit, moment d’écoute ou de prise de parole... Afin de contribuer à ces changements pédagogiques, nous essayerons de répondre à la question suivante « le ludique constitue-t-il l’une des réponses aux besoins des apprenants algériens en même temps qu’un moyen pertinent en vue d’un enseignement efficace ? Ce travail vise à démontrer en quoi une activité qui allie loisir et fonctionnel peut constituer une réponse à la problématique développée. Le sujet du ludique ne date pas d’aujourd’hui, et aussi loin que l’on remonte dans l’histoire des idées pédagogiques, on peut relever « des prises de positions didactiques » (Silva, 2009) qui, d’une part dénoncent l’état des choses, d’autre part manifestent un souci de définir des procédures d’enseignement adaptées aux capacités naturelles d’apprentissage des élèves. Nous pouvons citer quelques auteurs pour qui ce thème a été une source de réflexion : Caré, Debyser, Weiss. Evolution du concept « jeu/ ludique » A l’instar de Silva (2005), notre première tentative consiste à retracer l’évolution historique du concept « ludique » en nous basant surtout sur la place qu’il a occupée dans le système éducatif. Cette évolution concerne le monde entier mais plus particulièrement la France dont son système a influencé, d’une manière ou d’une autre l’école algérienne, comme en témoigne cette citation extraite de la préface de Djedjelli (Cité par Boudalia Greffou, 1989 : 11): « Notre système scolaire est, qu’on le veuille ou non, héritage du système scolaire français [...] C’est sur le plan des méthodologies plus particulièrement où la dépendance se fait moins voyante, plus discrète et peut même être voilée par des artifices de langage que les deux systèmes peuvent s’imbriquer et dans certains secteurs être étroitement liés. » Depuis l’Antiquité et jusqu’au XVIII e siècle, le jeu a été opposé au sérieux, de la sorte, les notions de détente et de divertissement gratuit sont le plus souvent associées aux jeux, alors que l’effort et l’utilité sont rattachés aux activités sérieuses. De plus, le jeu à cette époque était lié soit à l’enfant, dont la représentation était bien moins positive que celle d’aujourd’hui, soit au jeu de hasard, notamment jeu d’argent, négativement connoté. Il faudra attendre la Renaissance pour pouvoir l’introduire dans les pratiques pédagogiques, à travers les écoles religieuses et les éducateurs de petits princes. Ces derniers utilisaient ainsi le jeu comme une ruse pédagogique pour assurer l’enseignement difficile du latin. C’est beaucoup plus tard, à l’époque Romantique qu’on abandonne la représentation dévalorisante du jeu, celui-ci devient ainsi une activité sérieuse dans la mesure où il est censé conduire à un développement « naturel » de l’enfant. Seulement si cette approche s’applique aussi bien aux enfants, aura-t- elle le même effet chez les adolescents et les adultes ? Ces idées empiriques seront reprises au XIXe et XXe siècles par les biologistes et psychologues pour justifier la nécessité biologique du jeu, étayant, par la suite, la croyance actuelle des apports pédagogiques des jeux en classe. Place de l’activité ludique dans le programme de FLE (1ère A.S) Analyse du manuel de 1ère A.S Les nouveaux programmes de français pour le secondaire, en Algérie, s’inscrivent dans le cadre de la refonte du système éducatif et visent l’installation de « compétences » précises au cours de ces différents niveaux. Ils viennent compléter ceux des deux premiers cycles de l’enseignement, à savoir le primaire et le moyen. Le programme de français des 1ère A.S. s’adresse aussi bien à la filière lettres qu’à la filière sciences et technologie. Il est accompagné d’un manuel destiné aussi aux deux filières. Les auteurs de manuels veulent mettre en pratique, au sein de séquences clairement définies, «les interactions entre lecture, écriture, prise de parole et entre les différents niveaux d’apprentissage de la langue pour s’approprier des formes discursives » (Djilali 2006 : 2) (phrase, texte, discours). Ils visent également à mettre en œuvre la langue par des activités de communication écrites ou orales. Nature des activités Le manuel ouvert propose différents types d’activités susceptibles de permettre la réalisation d’apprentissage : des séries d’activités de compréhension, des activités de structuration, des activités d’expression orale et écrite d’intégration, des activités de recherche et de création. Les premières activités de chaque séquence portent sur la compréhension de l’écrit : compréhension globale d’abord, détaillée ensuite. Les nombreux textes proposés à cet effet sont assez longs, variés à l’intérieur d’une même unité. Ces activités sont suivies par d’autres d’ordre lexical, puis syntaxique et enfin de productions orales et écrites. Elles sont également proposées dans un ordre qui s’inscrit dans une logique d’intégration progressive (observation, repérage, appropriation, transfert). Recensement des activités ludiques Nous nous en tiendrons, dans notre examen du manuel de 1ère A.S, aux activités à caractère ludique. La première remarque générale que l’on peut faire à la lecture du manuel concerne la place restreinte qu’occupe l’activité ludique. Nous avons recensé environ 18 activités. Il semble que la logique de la préparation à l’examen de fin d’étude ait amené certains auteurs à négliger l’intérêt de l’approche ludique. Catégories des activités ludiques recensées Types d’activités ludiques Nombre d’activités Objectifs visés Jeux (jeu de mot/ Jeux sémantique et culturel) 03 - développer la compétence phonétique (ex. p.60) - développer la compétence sémantique et culturelle. - assurer l’interaction en classe (ex. p.93) Bandes dessinées/ Caricatures 07 - développer la compétence orale - permettre la transposition en version écrite. Poèmes/ Chanson 05 - exposer les apprenants aux sons et à la prosodie. Textes à caractère ludique 03 - développer la compétence de lecture. Total des activités ludiques recensées 18 Tableau N°1 : Recensement des différentes activités ludiques et des objectifs visés Nous pouvons voir à travers le tableau n° 1 que les activités ludiques dans le manuel sont réparties en quatre catégories selon le support utilisé : jeux, bandes dessinées/ caricatures, poèmes/ chansons et textes à caractère ludique. Jeux (jeux de mots/ jeux sémantiques) Nous avons relevé 3 activités introduites dans les séquences de façon à atteindre un objectif bien précis. La première (Djilali, 2006 : 60) vise à améliorer la prononciation et l’articulation des mots à travers quelques expressions telles que : - « Ah qu’il est beau le débit de lait. Ah qu’il est laid le débit de l’eau… » - « Un ciel serein dans le Haut-Rhin est sans embruns. » La deuxième activité est intitulée les mots interdits (Djilali 2006 : 93). Il s’agit d’un jeu entre deux apprenants. L’un d’eux pose des questions, l’autre répond de façon à éviter le « oui » et le « non uploads/Litterature/ nacima.pdf
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- Publié le Aoû 02, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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