1 Objet d’Etude : le Roman Définition : généralités  Origine du mot « roman »

1 Objet d’Etude : le Roman Définition : généralités  Origine du mot « roman » : long récit écrit en langue romane (latin du moyen- âge) ou en ancien français, d'abord en vers (notamment en octosyllabes à rimes suivies), puis en prose, contant les aventures fabuleuses, galantes ou grotesques de héros mythiques, idéalisés ou caricaturés.  D’où la définition actuelle : œuvre littéraire en prose d'une certaine longueur, mêlant le réel et l'imaginaire, et qui, dans sa forme la plus traditionnelle, cherche à susciter l'intérêt, le plaisir du lecteur en racontant le destin d'un héros principal, une intrigue entre plusieurs personnages, présentés dans leur psychologie, leurs passions, leurs aventures, leur milieu social, sur un arrière- fond moral, métaphysique ; genre littéraire regroupant toutes les variétés de ces œuvres, particulièrement florissant au XIXe s.  Le roman s'oppose donc : o au documentaire, au témoignage et au récit historique, amis aussi à la biographie et à l’autobiographie, puisqu'il est le fruit de l'imagination o à d'autres fictions narratives plus courtes, comme la nouvelle : c’est un récit de taille très variable mais assez long o au conte, puisqu'il présente des personnages ou des événements vraisemblables (effet de réel) o au genre poétique (épopée) et au genre théâtral, par la forme d'écriture choisie : la prose  L'étude d'une œuvre romanesque peut se concevoir comme un va-et-vient constant de la fiction à la réalité, des personnages au narrateur et du narrateur à l'auteur qui détient les clés réelles de la vie de ses personnages. C'est l'étude de l'ensemble de ces relations qui permet de saisir la richesse de l'œuvre. Propriétés  Le roman est un genre littéraire aux contours flous caractérisé pour l'essentiel par une narration fictionnelle plus ou moins longue. La place importante faite à l'imaginaire transparaît dans certaines expressions comme « C'est du roman ! » ou dans certaines acceptions de l'adjectif « romanesque » qui renvoient à l'extraordinaire des personnages, des situations ou de l'intrigue. Le ressort fondamental du roman est alors la curiosité du lecteur pour les personnages et pour les péripéties, à quoi s'ajoutera plus tard l'intérêt pour un art d'écrire.  Genre polymorphe (plusieurs formes), le roman exploite aussi bien les différents discours (direct, indirect, indirect libre), la description (cadre spatio-temporel - portraits) que la narration (péripéties), le commentaire ou l'expression poétique.  Le roman appartenant au genre narratif, on peut rendre compte de l'enchaînement plus ou moins complexe des événements d'un roman en établissant le schéma narratif de l'œuvre et définir le principe général de l’action par le schéma actantiel qui expose les différents rôles présents dans le récit. On peut également définir le statut du narrateur (ou des narrateurs), distinct(s) de l'auteur, ainsi que les points de vue narratifs (focalisations) choisis et la structure chronologique de l'œuvre.  Le roman a été et est toujours l'objet de critiques et de remises en question, qu'il s'agisse par exemple de son immoralité au XVIIe siècle, de la mise en cause de la psychologie avec le roman objectif, de la notion même de personnage avec le Nouveau Roman, de l'éclatement de la narration (forme chorale avec la multiplication des narrateurs - perturbation de la chronologie...) ou de la séparation auteur/narrateur avec l'autofiction.  Le roman s'est progressivement installé depuis le XVIe siècle comme un genre dominant dans la littérature occidentale en corrélation avec le développement de la notion d'individu et une réflexion non religieuse sur le sens de la vie et de l'Histoire et aussi avec la généralisation de l'apprentissage de la lecture par l'école et la diffusion imprimée. L’Incipit ≠ l’excipit  L’incipit est le début d'un texte, en général d'un roman (du latin incipio, is, ere : « commencer »). L’incipit est en soi une unité indéfinie. Sans délimitation a priori, le segment initial ainsi nommé reçoit, en pratique, une étendue variable. Selon les critères de reconnaissance et les besoins d’analyse, on le fait correspondre aussi bien à quelques mots qu’à plusieurs pages. L’incipit d’un roman est donc un lieu stratégique primordial. C’est le lieu d’une prise de position à l’égard des modèles possibles, d’un dialogue intertextuel avec d’autres débuts de romans avec lesquels et contre lesquels s’écrit le nouvel incipit. 2 On peut dégager 4 fonctions : o Fonction n°1 : il a une valeur d'annonce et programme la suite du texte. En effet, il définit le genre du roman (roman épistolaire, roman réaliste...) et les choix de narration (point de vue, vocabulaire, registre de langue...) de l'auteur. o Fonction n°2 : il doit accrocher et séduire le lecteur. L'attention et la curiosité du lecteur doit être stimulée par l'imprévisibilité du récit, l'adresse directe au lecteur, la confrontation de celui-ci à une énigme ou l'entrée d'emblée dans l'intrigue . o Fonction n°3 : il crée un monde fictif en donnant des informations sur les personnages, le lieu, le temps. Des descriptions intégrées à la narration permettent de répondre aux différentes questions : Où ? Quand ? Qui ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? o Fonction n°4 : il permet au lecteur de rentrer dans l'histoire en présentant un événement important, ou une scène secondaire qui va éclairer certains aspects de l'intrigue etc.  Contrairement à l'incipit, l'excipit est la fin d'un chapitre, d'un ouvrage (les derniers paragraphes, les dernières phrases).  L'incipit et l'excipit sont deux moments clés dans un roman, dans la mesure où ils nous permettent de comprendre les choix narratifs du romancier. Leur comparaison peut être fructueuse car elle nous renseigne sur la construction du roman et sa signification. La structure romanesque L’intrigue (action)  Tout roman conduit d'un état initial à un état final. La comparaison entre le début et la fin du livre permet de discerner les transformations qui se sont accomplies, et qui constituent les séquences de l'intrigue. Le début et la fin d'un roman sont des lieux stratégiques : sa structure traditionnelle met en valeur ces endroits décisifs, qu'on peut nommer également exposition et dénouement de l'intrigue (comme au théâtre), ou « incipit » et « excipit ».  On peut considérer qu'il existe une structure-type commune à tous les récits. 1. La situation initiale (incipit) ; 2. L’élément perturbateur, qui crée… 3. … une dynamique : succession de plusieurs séquences (ou étapes) ; 4. Le résultat, ou élément de résolution, qui amène… 5. … la situation finale, ou dénouement (excipit).  Une telle structure caractérise non seulement de brefs épisodes narratifs mais des récits entiers. Toute séquence romanesque aboutit à un dénouement qui peut constituer en même temps l'état initial d'une nouvelle séquence. Enfin, certains dénouements surprennent : soit ils sont en contradiction avec la logique interne de l'œuvre ; soit, construits "en boucle", ils ramènent à la situation initiale, laissant l'interprétation ouverte.  On peut schématiser cette progression par un schéma narratif. Les éléments spatio-temporels  Le lieu et l'époque de la fiction : il est important de noter les indications d'espace et de lieu qui permettent d'évaluer l'espace et le temps parcourus entre le début et la fin du roman. o Certaines œuvres présentent des lieux très fermés et uniques ; d'autres des lieux très ouverts et diversifiés, tout au long du livre. o De même, certains romans se déroulent en une seule journée, voire en peu d'heures ; d'autres plusieurs années, voire plusieurs siècles. o La précision (ou au contraire l'absence de précision) d'ordre géographique et d'ordre temporel revêt souvent une grande signification :  l'espace et le temps peuvent remplir une fonction historique ou documentaire ;  ils peuvent d'autre part remplir une fonction symbolique, en particulier grâce au jeu d'opposition entre plusieurs lieux ou plusieurs moments évoqués dans le roman.  Le rapport avec la réalité : il est important de voir si l'espace et le temps évoqués dans un roman renvoient ou non au monde réel. Plus le romancier veut donner l'illusion de la réalité, moins le roman entretient de rapports avec l’imaginaire. La marge de liberté est grande, du roman réaliste au roman merveilleux (parti pris d'un cadre irréel) ou au roman fantastique (intrusion d'éléments surnaturels dans un cadre appartenant au monde réel). 3 Le personnage de roman  Un personnage de roman n'est pas une personne : c'est un être de papier. Pourtant, le lecteur est souvent tenté de s'identifier à lui s'il lui est sympathique, ou au contraire de le rejeter s'il lui est antipathique. L'illusion que le personnage vit réellement est souvent tenace.  Parmi les personnages, on distingue souvent les personnages principaux des personnages secondaires. Si l'un des personnages principaux connaît une destinée remarquable (heureuse ou malheureuse), on dira que c'est un héros. Si de plus son nom se confond avec le titre du livre, on parlera de héros éponyme.  La présentation du personnage : un personnage possède une identité, une apparence physique, des traits de caractère distinctifs. Selon le choix du romancier, nous pouvons connaître le personnage dans son ensemble et dès le début du roman ou de manière fragmentée, au fil des pages. Les renseignements peuvent nous être donnés par uploads/Litterature/ objet-d-x27-etude-roman.pdf

  • 18
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager