Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Univ

Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca Compte rendu par Louise Audet Meta : journal des traducteurs / Meta: Translators' Journal, vol. 48, n° 4, 2003, p. 617-627. Pour citer ce compte rendu, utiliser l'adresse suivante : http://id.erudit.org/iderudit/008741ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI http://www.erudit.org/apropos/utilisation.html Document téléchargé le 8 septembre 2011 06:32 Ouvrage recensé : Oittinen, R. (2000) : Translating for Children, New York and London, Garland Publishing, 205 p. comptes rendus 617 modifications subies par l’œuvre, elle utilise aussi les brouillons de deux conférences don- nées par le traducteur à l’occasion de premières de la pièce. Enfin, Anna Soler s’attache à la réception du théâtre de G. B. Shaw en Catalogne de 1908 à 1938; pour ce faire, elle rend compte des différentes mises en scène, des traductions et des réactions de la critique. Elle conclut que les attentes de renouveau du canon esthétique par des modèles créatifs, nourries par les intellectuels qui ont «importé» le théâtre de Shaw, n’ont pas trouvé l’écho espéré. Les trois travaux suivants portent sur les poètes symbolistes. Le premier, de Pilar Gómez Bedate, s’attarde à la très importante anthologie intitulée La poesía francesa moderna et compi- lée par Díez Canedo et Fortún en 1913 (puis revue et augmentée en 1945). Les circonstances de l’élaboration de cette anthologie, qui a marqué l’évolution de la poésie espagnole, sont décrites et plusieurs poèmes analysés. Le deuxième, de Soledad González, étudie les premiè- res traductions de Verlaine par Juan Ramón Jiménez et plus précisément les révisions intro- duites par le traducteur au fil des années. Le dernier, de Francisco Ruiz Casanova, s’attelle à retracer les traductions dans les pages de la revue madrilène La República de las letras et avance certaines hypothèses au changement de politique éditoriale de la poésie à la prose. «Las Vanguardias», les Avant-gardistes, est le sujet des deux articles de ce cinquième bloc. Miguel Gallego Roca, en fait, nous explique pourquoi les auteurs d’avant-garde euro- péens n’ont pas vraiment été traduits en Espagne. Traduire et publier le Manifeste futuriste de Marinetti ne signifie pas nécessairement une poétique avant-gardiste qui recherche de nouveaux horizons linguistiques et formels au moyen de la traduction. Tout le contraire, selon Gallego Roca, ces traductions se rapprochent davantage d’une «poétique symboliste traduite selon un code moderniste hispanique» (p. 42). La poésie importée n’est donc pas provocation, mais bien réaffirmation des conventions. Dans le deuxième article, Alicia Pi- quer nous parle de Jorge Guillén, traducteur de Supervielle, et comment ses traductions établissent une véritable relation intertextuelle avec sa production originale. Finalement, un travail centré sur le personnage du traducteur: Teodoro Llorente. Fran- cisco Lafarga analyse minutieusement les circonstances de la composition de l’anthologie Poetas franceses del siglo XIX (1906), qui comprend 376 poèmes traduits par Llorente, le travail du traducteur et la réception de l’anthologie. Dix-neuf études qui renseignent le lecteur sur le rôle de la traduction et des traducteurs au cours de l’âge d’argent, qui éclairent l’évolution de la littérature espagnole et catalane moderne. Traduction et littérature comparée s’y rencontrent à nouveau. Georges L. Bastin Université de Montréal, Montréal, Canada Oittinen, R. (2000) : Translating for Children, New York and London, Garland Publishing, 205 p. « Quand la fonction prend le pas sur le texte…» Le présent ouvrage s’inscrit dans la collection portant sur la littérature et la culture pour enfants dont l’objet est de promouvoir la recherche dans ce domaine et de tracer de nouvel- les perspectives grâce à la collaboration de chercheurs du monde entier. Riitta Oittinen, professeur de traduction à l’Université de Tampere (Finlande), s’inté- resse aux questions de sémiotique. Elle est également illustratrice et productrice de dessins animés pour la jeunesse. Comme elle le rappelle dans sa préface, la traduction a joué un rôle vital en Finlande dans l’affirmation culturelle et politique de cette petite nation isolée linguistiquement et coincée entre ses puissants voisins scandinaves et slaves. Cependant, malgré la riche tradition de traduction de la littérature enfantine dont jouit la Finlande, ce 618 Meta, XLVIII, 3, 2003 618 Meta, XLVIII, 4, 2003 domaine avait fait l’objet de peu de recherches traductologiques jusqu’au début des années 1980. Avec son livre, Riitta Oittinen vient combler une lacune et démontrer la vigueur des recherches de traductologie en Finlande ainsi que l’intérêt croissant pour les recherches dans ce domaine. L’auteur propose ici une étude et une réflexion axées sur le rôle du traducteur, char- nière essentielle de la communication translinguistique qui s’établit entre auteurs et enfants lecteurs. Elle fonde son analyse sur le concept du dialogisme, en référence aux travaux de Mikhaïl Bakhtine, auquel elle adjoint le principe de loyauté, élaboré par l’approche fonctionnaliste en traduction (Christiane Nord) et les théories sociologiques visant à réha- biliter le rôle du traducteur sur les plans social et littéraire (Robinson). Ainsi, elle se démar- que nettement des approches traditionnelles basées sur les notions d’équivalence, de fidélité entre textes, du vouloir-dire de l’auteur, tel qu’il se manifeste dans le texte. Pour elle, ces approches relèguent le rôle du traducteur dans l’oubli: The translator’s centered approach to the study of translation differs sharply from older, more tradi- tional approaches that are focused on abstract structures of equivalence, «matches», or «fidelities» between texts (in words). Thus, I do not agree with views that see translation as a mechanistic act – pertaining to texts as such, to the author’s intentions and issue of language. In this way, the translator’s action is relegated to obscurity, if not invisibility (p. 3). L’objectif de l’étude présentée dans l’ouvrage est double. L’auteur entend, d’une part, mettre en lumière le rôle du traducteur, particulièrement dans le cas de la traduction pour enfants, et, d’autre part, démontrer la primauté du contexte global (la situation historique, cultu- relle, idéologique en vigueur dans un état de société donné1) sur la conception de la traduc- tion comme recherche et reproduction des intentions de l’auteur telles qu’inscrites dans le texte. Posant le principe de la loyauté du traducteur comme seul garant de fidélité, elle s’insurge contre la conception de la traduction «transparente» qui ne ferait que restituer dans une autre langue l’exact pendant du texte source. C’est, en effet, en affirmant son rôle déterminant, en se rendant visible, en orientant son travail vers le lecteur récepteur, que le traducteur fera preuve de la plus grande fidélité envers l’œuvre: […] I am concentrating on human action in translation, and I hope to shed some light on the translator, the translation process, and translating for children, in particular. My intention is to demonstrate how the whole situation of translation takes precedence over any efforts to discover and reproduce the original author’s intentions as a given. Rather than the authority of the author, I focus special attention on the intentions of the readers of a book in translation, both the translator and the target-language readers (p. 3). La littérature pour enfants est ainsi définie: «I see children’s literature as literature read silently by children and aloud to children» (p. 4). L’auteur précise cette première définition, implicite, généralement acceptée par les auteurs et les éditeurs en relevant deux caractéristi- ques fondamentales de ce champ littéraire dont, selon elle, les chercheurs ont peu tenu compte. La première est constituée par les illustrations: Illustrations are of major importance in children’s literature, especially in books written for illiterate children. The illustrations in picture books may often be even more important than the words, and sometimes there are no words at all. Illustrations have also been of little interest for scholars of translation, and there is hardly any research on this issue in translation studies» (p. 5). La seconde relève du fait que ces œuvres sont conçues pour être lues à voix haute: «Reading aloud, too, is characteristic of books for children» (p. 5). L’ouvrage prendra en compte et approfondira ces deux aspects fondamentaux de la traduction pour enfants: la lecture (à voix haute ou silencieuse) ainsi que la mise en relation des mots avec les illustrations. Le livre est organisé en six chapitres. L’auteur, après avoir défini ses objectifs ainsi que le choix de son approche, aborde les questions centrales de la situation contextuelle et de comptes rendus 619 l’équivalence (chapitre 1). À l’instar des théoriciens des écoles fonctionnaliste (Nord, Reiss et Vermeer) et sociologique («manipulative school», p. 10), elle souligne le caractère com- municatif de la traduction dont les principaux agents sont, nous rappelle-t-elle, des person- nes (auteur, traducteur et lecteurs) ayant prise sur les événements (processus) et les objets (textes): As I see it, it is far too often that we neglect the function uploads/Litterature/ oittinen-2000.pdf

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