MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSIT
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D’ALGER FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES ECOLE DOCTORALE DE FRANÇAIS Thèse de doctorat en littérature intitulée : POUR UNE POETIQUE DE LA RELATION PERE/FILLE Par : Mlle OUCHERIF Lamia Co-dirigée par : Mme BOUALIT Farida, Professeure, Université de Béjaia et M. BONN Charles, Professeur émérite, Université Lyon II Membres du jury : Présidente : Mme HIMEUR Ouarda, MC, Université d’Alger Examinatrice : Mme DUMASY Lise, Professeure, Université de Grenoble Examinatrice : Mme KACEDALI Assia, MC, Université d’Alger Examinatrice : Mlle HADJ NACER Malika, MC, Université d’Alger Alger 2010 2 Remerciements J’exprime toute ma reconnaissance à Monsieur Charles Bonn, qui m’a considérablement encouragée tout au long de ce travail. Je le remercie pour ses précieux conseils et pour m’avoir fait confiance en me laissant mener mon travail dans les meilleures conditions ; il en a suivi chaque étape et en a apporté, à chaque fois, ses appréciations. Celles-ci m’ont été d’une grande aide. Je voudrai également exprimer ma reconnaissance à Madame Farida Boualit qui a accepté sans aucun problème de me prendre sous sa direction. C’est avec un grand plaisir que j’ai eu à lui faire lire mon travail d’autant plus qu’elle a eu à me diriger pour mon mémoire de magister. Je la remercie pour les corrections qu’elle m’a apportées car elles m’ont aidée à finaliser davantage mon travail. Mes remerciements s’adressent aussi à Madame Bouba Tabti, ma directrice de recherche lorsque j’ai débuté ma thèse, pour les corrections qu’elle m’a apportées. Je voudrai dire merci à tous les membres de ma famille, et particulièrement mes parents, qui m’ont énormément soutenue, tout au long de mon travail. Enfin, j’adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis, qui m’ont toujours encouragée au cours de la réalisation de cette thèse. 3 A la mémoire de mon cher père 4 INTRODUCTION 5 La question que nous souhaiterions développer dans ce travail de recherche est la suivante : quel rôle pourrait jouer la relation père/fille dans un texte littéraire ? Nous avons constaté d’après les lectures que nous avons faites en critique littéraire que celle- ci s’occupe plus de l’étude de la relation mère/fils dans les textes que de l’étude de la relation père/fille. Nous pensons aux études que fait Kristeva de Céline ou de Proust, pour ne citer que les plus connues. Nous avons aussi pu constater que, le plus souvent, ces études sont essentiellement centrées sur des interprétations psychanalytiques. Nous voulons tout de suite préciser qu’en ce qui nous concerne la psychanalyse ne sera pas le centre de nos investigations. Autrement dit, il ne s’agira pas pour nous de faire une étude psychanalytique des textes qui nous intéressent. Le plus important pour nous est de chercher quel sens nous pouvons donner à la relation père/fille dans les textes en question. Nous considérerons la relation père/fille comme un « procédé d’écriture » qui peut nous offrir une lecture possible des textes. Nous serons donc plus portée sur l’analyse de la relation père/fille comme un moyen discursif qui se présente aux écrivains. Nous nous intéresserons à trois écrivains, Mohamed Dib avec Neiges de marbre et l’Infante maure, Assia Djebar avec l’Amour, la fantasia et enfin Simone de Beauvoir avec les Mémoires d’une jeune fille rangée. Il faut dire que nous avons trouvé beaucoup de difficultés dans le choix des romans, il nous fallait trouver quelques points communs entre ces derniers pour nous permettre par la suite de les soumettre à une étude comparative. Nous pouvons néanmoins indiquer quelques critères préliminaires qui nous ont permis de les choisir : d’abord, l’écriture des quatre romans est une écriture que l’on appelle « moderne » (notion que nous allons définir); ensuite, les quatre romans sont autobiographiques, même si c’est à des degrés divers, et enfin, la présence du « je » est à souligner dans les quatre romans. Il est vrai qu’à première vue, il peut paraître un peu surprenant d’ajouter aux deux écrivains Mohamed Dib et Assia Djebar, l’écrivaine Simone de Beauvoir. Mais le plus important pour nous n’est pas de nous intéresser à l’étude de la relation père/fille exclusivement dans la littérature maghrébine d’expression française. Ce qui nous intéresse, c’est de voir comment s’articule cette relation, d’une part, chez les écrivains français et algériens d’expression française, et d’autre part, de voir le rôle de la relation père/fille dans les écrits féminins et dans les écrits masculins. 6 Parmi les trois écrivains que nous avons choisis, Mohamed Dib est celui qui insiste le plus sur la relation père/fille dans ses écrits ; les deux romans, Neiges de marbre et l’Infante maure sont essentiellement centrés sur cette relation. C’est à croire qu’il a voulu lui-même en faire une problématique. Nous savons que l’écrivain Mohamed Dib, depuis le roman Qui se souvient de la mer, a décidé de ne plus se faire l’avocat de la cause algérienne, son but étant d’aller vers des formes d’écriture beaucoup plus diversifiées. En effet, il a déclaré lui-même vouloir faire « œuvre de créateur ». Il serait donc conseillé pour nous de voir quelles sont les finalités littéraires qui se dégagent des deux romans qui nous intéressent. Et nous pensons que nous pourrons arriver à ces finalités en nous appuyant sur l’analyse de la relation père/fille. F. Boualit explique l’intérêt que tout lecteur doit accorder au texte à la lecture des œuvres de M. Dib ; elle écrit : « M. Dib […] est sans aucun doute l’un des rares littérateurs algériens à accepter de n’exister que dans et par la littérature, pour ce qu’elle est, sans dévier vers des écritures périphrastiques. »1 Assia Djebar ne s’appuie pas essentiellement sur la relation père/fille dans son écriture du roman l’Amour, la fantasia. Mais elle semble accorder à cette relation une place à part dans la mesure où elle commence à en parler dès le début du roman. Elle nous conduit ainsi à réfléchir sur cet incipit qui semble avoir une importance conséquente dans le texte. Nous nous soucierons donc de voir l’évolution de la relation père/fille tout au long du roman et de chercher quelles sont les implications de l’incipit sur l’ensemble du texte. L’œuvre sera lue de notre part comme « une tentative de re- collection de paroles éparses, timidement énoncées, suggérées, arrêtées, interdites, refoulées qui « en pointillé » rétablissent le sens de l’histoire. »2 Nous citons Beida Chikhi qui écrit ces propos pour définir l’œuvre entière d’Assia Djebar. En ce qui nous concerne, nous dirons qu’il s’agit effectivement, dans l’Amour, la fantasia, de « paroles éparses » qui demandent à être regroupées pour définir non pas le sens d’une histoire mais le sens d’une écriture. Notre préoccupation première est d’apprécier les différents 1 Boualit F., L’Infante maure : Le manifeste dibien de la littérature moderne. Mohamed Dib : solitaire mais solidaire. 2 Beida Chikhi, in La littérature maghrébine de langue française, ouvrage collectif, sous la direction de Ch. Bonn, N. Khadda et A. Mdarhri-Aloui, Paris 1996. Réf. Site : http://www.limag.refer.org/Textes/Manuref/Djebar.htm 7 moments du récit où la narratrice revient sur la relation père/fille et de voir leur rôle dans l’écriture même du texte. En parlant des Mémoires d’une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir a déclaré un jour, dans l’une de ses interviews, « J’ai toujours sournoisement imaginé que ma vie se déposait dans son moindre détail sur le ruban de quelque magnétophone géant et qu’un jour je déviderais tout mon passé. »3 Par cette phrase, Simone de Beauvoir nous permet de comprendre que son œuvre est essentiellement autobiographique et que son but premier est de nous faire lire un texte où il est question de l’histoire d’une famille, la sienne. Il est effectivement question dans cette œuvre de l’histoire d’une femme qui raconte sa vie depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Et dans cette histoire, la narratrice accorde une place importante à son père. Mais nous voulons souligner, pour notre part, une ambiguïté certaine qui marque tout le texte des Mémoires. Autrement dit, ce texte est loin d’être aussi réaliste qu’il apparaît. Nous tenterons dans nos analyses de démontrer en quoi consiste l’ambiguïté dont nous parlons. Par ailleurs, nous tenons à préciser que si nous avons choisi cette œuvre parmi les œuvres de Simone de Beauvoir, c’est parce qu’elle est celle qui se prête le plus à notre problématique. Nous voulons en fait nous intéresser particulièrement au texte en essayant de ne pas nous laisser influencer par tout ce qui a été écrit sur l’œuvre de Simone de Beauvoir et plus précisément sur le Deuxième sexe. Une œuvre qui a fait l’objet de beaucoup de critiques et qui est considérée comme une « œuvre phare » de l’écrivaine. L’un de nos objectifs est de comparer les différents textes choisis. L’étude comparée nous permettra de confronter les textes afin de proposer vers la fin de notre recherche une réponse à notre principale interrogation : le rôle de la relation père/fille dans le texte littéraire. Le choix de textes de deux cultures différentes, la culture algérienne et la culture uploads/Litterature/ oucherif 1 .pdf
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- Publié le Jui 14, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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