ENTRETIENS CÉLESTES PAQUI ENTRETIENS CÉLESTES Messages de l'Au-delà christique
ENTRETIENS CÉLESTES PAQUI ENTRETIENS CÉLESTES Messages de l'Au-delà christique Préface de Jean PRIEUR ÉDITIONS FERNAND LANORE 1, rue Palatine - 75006 Paris © Éditions Fernand Lanore, 1984. ISBN: 2-85157-001-3 QJJI EST PAQJJI ? par Jean Prieur Au cours de l'été 1926, M. et Mme Godefroy, qui étaient en vil- légiature à Arcachon, se rendirent au cimetière afin de prier sur la tombe de leur jeune hôtelier qui venait de mourir. Ils furent attirés par une chapelle toute neuve, style 1925, qui dominait parmi les pins toutes les autres sépultures. Ils gravirent les mar- ches, ils regardèrent à travers la grille en fer forgé : l'autel et les murs étaient en marbre rose, une profusion de fleurs blanches encadrait un portrait de jeune fille. Il y avait également une sépulture la représentant, tout était clair et impeccable: on avait l'impression que la chapelle était fréquemment visitée. Les murs du monument portaient des inscriptions qui contras- taient avec les habituels regrets iternels, lux perpetua luceai eis, requies- cant in pace.: Certaines étaient empruntées aux Écritures : Je suis la Résurrection et la Vie. Ne cherchez point parmi les morts celui qui est vivant ! Il n'y a pas de proportion entre les souffrances du temps pré- sent et la gloire à venir. D'autres étaient des vers de grands poètes: Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses L'espace d'un matin. Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme Ouvre le firmament. - VII- Et que ce qu'ici-bas nous prenons pour le terme Est le commencement. D'autres étaient des citations philosophiques : Mourir, c'est quitter l'ombre pour entrer dans la lumière. Mourir, c'est naître à la vie. La vie est un degré de l'échelle des mondes que nous devons franchir pour arriver ailleurs. Les morts ne sont pas les absents, mais les invisibles. Mortel, la mort serait trop douce, si l'on devait montrer ce qu'elle cache. Q!.te tes larmes s'arrêtent! Incline-toi et prie! Une de ces inscriptions avait un caractère nettement personnel : Vivante, elle a ensoleillé ma vie; Disparue, elle m'a montré la lumière. Q!.ti parlait ici ? Une mère sans doute. A ce moment, Yvonne Godefroy éprouva une émotion intense, une compassion infinie pour la mère douloureuse. Elle ressentit l'impérieux désir de la connaître. Un jardinier se trouvait là, elle l'interrogea. Il lui apprit qu'il s'agissait de Mme Lamarque, qui dirigeait un atelier de couture à Arcachon et qui possédait aux Abatilles une villa Ongui Emen, en basque: on est bien chez nous. C'est là que Paqui, la jeune fille du portrait était morte un an plus tôt d'une grave sinusite frontale, elle n'avait que vingt ans. Elle laissait une mère et un fiancé brisés par le désespoir. Cependant, au moment où Yvonne Godefroy fit la connais- sance de Mme Lamarque, ce désespoir avait fait place à l'apaise- ment, car un ami habitant la région recevait depuis le mois d'août 1925 des messages dont le premier disait ceci : «Je suis montée au Ciel avec ravissement. Je suis heureuse et ne vous ai pas quittés. Ne pleurez pas... mourir est une sublime résurrection. » l Et le deuxième : « Si tu savais comme c'est merveilleux ici ! Non, non, il ne faut pas que tu pleures, maman chérie. Ah ! si tu pouvais me voir ! - VIII - Moi, je te vois, je te caresse, je suis toujours ta Paqui, pareille, j exactement comme tu l'as aimée. Seulement, tes sens humains ne te permettent pas de voir mon corps spirituel, incomparablement plus beau que celui que j'ai laissé sur la Terre... » ~ Le bien que m'ont fait ces messages, déclara Mme Lamarque à celle qui allait devenir une amie intime, le goût de vivre qu'ils m'ont rendu, l'absolue certitude d'une vie éternelle qu'il m'ont donnée par la connaissance de la vérité, sont des trésors trop pré- cieux pour que je me résigne à les conserver égoïstement pour moi. Ces premiers messages, reçus par M. Peyrard, couvrent la période 1925-1927 ; ils furent publiés dans une plaquette intitulée Le Missel de Paqui. Le dernier date du 19 décembre 1927. Exactement, douze jours plus tard, le 1er janvier 1928, à onze) heures du soir, à l'hôtel où elle était descendue, Yvonne Gode- froy, catholique pratiquante, qui ne s'était jamais occupée de spi- ritisme ou de littérature, ressentit l'urgence d'écrire ce que lui dic- tait une voix intérieure impérieuse et douce qui venait du monde invisible. Elle prit un crayon et se mit à tracer d'une très grande écriture penchée, qui n'avait aucun rapport avec la sienne, des mots qui venaient sans effort, sans rature, d'un seul jet, sous l'influence d'une sorte de musique émanant de son cœur. Elle assistait, stupéfaite, à ce phénomène qu'elle pensait ne jamais constater. Sans le vouloir, elle avait pris le relais du pre- ) mier scripteur qui, de 1928 à 1939, ne reçut plus rien. Ces communications de janvier 1928 furent suivies de beaucoup ) d'autres, en tout 6 000 pages, parmi lesquelles un choix fut fait par Mme Lamarque, aidée d'Yvonne Godefroy, et publié sous le titre Entretiens cëleues. C'est ce texte que François Sorlot réédite aujourd'hui, après ceux de Pierre Monnier et de Roland de Jouve- nel. Ces trois jeunes ont plus d'un point commun: ils sont enfants uniques, très aimés, très aimants; ils sont comblés par la vie: beauté, santé, intelligence, fortune, charme, chance; ils ont su - IX- qu'ils devaient partir et ont accepté leur mort prématurée; ils étaient et ils sont de la Maison du Christ. Tous les trois s'adres- sent à leur mère, mais Mme Lamarque, qui n'avait aucun don psychique, a dû recourir à deux reprises, à une tierce personne. ( Au cours de la guerre 1939-1945, tout en continuant à dicter à Yvonne Godefroy, la jeune fille revint vers son premier scripteur et lui transmit des messages qui furent ajoutés au Missel de Paqui. Une réédition s'imposait. Mme Lamarque, sans doute sur le con- seil de son beau-frère qui était prêtre, sollicita l'imprimatur. Pré- sentée par l'éditeur la demande fut rejetée. Les autorités ecclésias- tiques reconnaissaient que cette plaquette ne s'opposait en rien à la doctrine catholique, mais elles précisaient en même temps que leur autorisation ne pouvait être accordée qu'à des textes rédigés par une personne vivant physiquement sur la Terre. Elles recon- naissaient donc implicitement que, selon l'expression de William Blake, l'auteur se trouvait dans l'éternité. Deux solutions s'offraient alors: la première consistait à gom- mer l'aspect communication avec l'Au-delà et à présenter le recueil comme une suite de méditations ; c'est ce que fit Marcelle de Jouvenel pour En absolue Fide7i1i, corrigeant les textes sur les indications de son directeur de conscience, prenant ainsi le risque de les dépersonnaliser et de les affadir. Mme Monnier, élevée dans le protestantisme où n'existent, Dieu merci, ni imprimatur, ni index, n'avait pas connu ce genre de soucis. La seconde solution, qui emporta finalement l'adhésion de Mme Lamarque et de ses amis, consistait à publier sans estampille cette réédition du Missel. Paqui, d'ailleurs, les avait rassurés à l'avance: « Pourquoi, si vous n'obtenez pas l'imprimatur de l'Église, craindre pour nos conversations spirituelles permises par Dieu ? Relisez les Écritures, les livres saints ! Chaque page contient la constante intervention de l'invisible dans la vie terrestre, pour aider et consoler les hommes. » La Bible, en effet, regorge de ces phénomènes que l'on appelle -x- aujourd'hui paranormaux; j'en ai donné maints exemples dans mes précédents ouvrages et j'en redonnerai d'autres. Yvonne Godefroy s'était liée avec Mme Lamarque d'une amitié qui dura jusqu'à la mort de cette dernière en 1950, à Ongui Emen, là où Paqui s'était éteinte. Comme Marcelle de Jouvenel, elle avait survécu vingt-cinq ans à son enfant. La correspondante de Paqui faisait des séjours de plus en plus fréquents à Arcachon, lieu essentiellement salubre, indispensable à la santé de Pierre, son mari, dentiste, rue de Sèze, près de la Madeleine. Il était atteint d'une tuberculose dont, à force de soins et d'amour, elle réussit à le guérir. Très uni sur le plan spirituel comme sur le plan sentimental, le couple fit en 1936, sur les con- seils de Mme Lamarque, l'acquisition de la villa Lou Bet Sou, le beau soleil. C'est là qu'Yvonne demeura bloquée pendant l'Occu- pation, hébergeant dix-neuf personnes, tandis que son mari con- tinuait d'exercer sa profession à l'hôpital Foch de Suresnes. Elle se rendait dans la chambre de Paqui, fleurie journellement, et la jeune fille continuait à dicter. Il s'agissait alors non plus de dispenser des consolations après le deuil, mais de remonter le moral français tombé au plus bas. En 1941, alors que les Nazis sont au zénith de leur puissance, ) elle annonce leur chute : « Si une bande de criminels, déchaînés par l'esprit du mal, a mis le feu dans le monde entier, leur châti- ment sera terrible. » En 1942, alors que la France est plongée dans un abîme) d'humiliation et de désespoir, elle annonce sa résurrection: « Les soldats du Christ combattent uploads/Litterature/ paqui-entretiens-celestes.pdf
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- Publié le Oct 30, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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