1 Université Libre de Bruxelles Faculté de Lettres Langues et littératures fran

1 Université Libre de Bruxelles Faculté de Lettres Langues et littératures françaises et romanes Module d’enseignement du français langue étrangère (FLE I) Proposition d’une leçon sur la voix passive en FLE auprès d’élèves sourds et signeurs natifs de 14 ans. Grammaire appliquée au FLE Cours donné par Mr Van Raemdonck 1re Master Marie Zegers de Beyl Année 2008-2009 2 Introduction Ce travail propose une leçon sur la voix passive dans un contexte d’enseignement de type FLE pour des adolescents sourds et signeurs natifs (donc pour qui la langue des signes est la langue maternelle). Nous avons brièvement développé les raisons de notre motivation dans la première partie du travail. Cependant, le cours de Grammaire appliquée au FLE nous a convaincue qu’un mémoire linguistique et didactique de type universitaire devrait se consacrer à l’observation de l’enseignement actuel destiné aux élèves sourds signeurs natifs dans les établissements spécialisés de Belgique francophone. Examiner cette question sous la discipline linguistique, celle qui reconnaît la langue maternelle de ces élèves comme système linguistique à part entière, déplacerait sans doute la notion d’handicap et rendrait à sa juste place l’intelligence humaine, tant du côté des enseignants que du côté des élèves. Ce travail se compose de quatre parties. D’abord, la fiche signalétique du cours est présentée pour décrire le contexte d’enseignement de notre cours FLE comme tel que nous l’avons conçu. Ensuite un aperçu de nos critiques –positives et négatives- accompagnent des copies de ce que nous avons trouvé comme leçon sur la voix passive dans quelques manuels FLE. Puis se trouve notre discours grammatical basé à la fois sur M. Wilmet et D. Van Raemdonck. Et enfin la fiche pédagogique de notre leçon avec ses annexes clôt ce travail. Les deuxième et troisième parties (critiques de quelques manuels et discours grammatical) indiquent leur bibliographie. Pour notre leçon, nous avons choisi de nous concentrer sur les phrases à forme passive et à sens passif. Un cours ultérieur serait à prévoir sur les phrases à sens passif sans pour autant que la tournure ne soit passive (comme par exemple avec le verbe se laisser + infinitif). Lors de la relecture de notre travail, nous nous sommes aperçue que notre choix de faits divers dans la leçon était assez horrible mais le temps ne nous permettait pas d’en chercher d’autre. Nous sommes cependant consciente que le choix des supports pédagogiques s’effectue en fonction de notre public d’enseignement. 3 I. Fiche signalétique du cours 1. Sujet : La voix passive 2. Objectifs : - Etre capable de reconnaître et de comprendre toute phrase à la tournure passive en français. - Etre capable de produire des phrases sensées à la tournure passive en français et ce, dans des contextes appropriés. - Etre capable de conjuguer les formes verbales à la voix passive. - Etre capable de passer de la voix active à la voix passive et inversement. 3. Durée : 2h 4. Thème : L’actualité 5. Pré-requis : La conjugaison du verbe ETRE (à tous les modes, temps, personnes), la différence entre le sujet et le COD dans les phrases françaises à la voix active. 6. Public : Adolescents sourds de Belgique francophone âgés de 14-15 ans. Ces élèves seraient inscrits en 3ème année du secondaire dans un enseignement dont la langue de communication serait celle des signes. Plus précisément, celle de la langue des signes francophone de Belgique (LSFB). Ces jeunes auraient comme langue maternelle la LSFB et sont, donc, des signeurs natifs. Plusieurs variantes existent parmi les signeurs natifs : Soit leurs parents sont sourds et ne maitrisent pas du tout le français (pour des raisons très différentes selon l’histoire familiale et éducative de ces parents). Soit leurs parents ne maitrisent que partiellement le français et s’ils sont alphabétisés, ils transmettent leur français lacunaire à leurs enfants et, le plus souvent, paradoxalement axé sur la syntaxe de la langue des signes. C’est ce que nous appelons un mélange d’un français typique d’un étranger (avec, par exemple, des erreurs dans le genre des mots et de leurs articles du fait qu’en LS on ne recourt pas de la même manière au genre et pas de manière aussi systématique qu’en français) et d’un français axé sur la structure syntaxique de la 4 langue des signes. Un exemple flagrant pour démontrer cette incohérence est que la LS utilise l’espace réel situé devant, sur et autour du locuteur signant pour évoquer l’espace dans tout discours signé mais aussi pour organiser sa construction syntaxique, lexicale et grammaticale. Ici, dans cette acception de la spatialité de la LS, on reconnaît l’aspect linéaire propre à la langue française, et ce, au-delà du débat linguistique sur le principe de la linéarité des langues tel que défini par Saussure. En tant qu’étudiante en philologie romane, nous apprécions la richesse liée à l’existence (menacée) des locuteurs d’une langue dominée et minoritaire comme la LSFB non imprégnés du français –langue dominante. Et nous pensons que l’institution scolaire devrait tenir compte de cette particularité linguistique de départ pour concevoir un enseignement digne de ces élèves où ils accéderont au français lu et écrit. Actuellement, ces élèves se retrouvent mélangés aux élèves sourds de parents francophones (bilingues ou non, que leur français soit lacunaire ou cohérent) et ce, dans l’enseignement spécialisé donné en français. Une autre précision s’impose : la question de la langue maternelle des élèves sourds croise celle de la classe sociale et du milieu culturel de la famille. En effet, certaines familles n’ont pas de livres à la maison. Cette particularité peut s’expliquer par le fait que les parents sont des signeurs ne lisant pas le français ou par les lacunes culturelles d’un milieu où on ne lit traditionnellement pas. Notre conception d’enseignement Notre conception d’un tel enseignement en LSFB pour les sourds signeurs natifs est purement idéaliste et n’existe pas en Belgique francophone. Cependant, elle se base sur une réflexion développée à partir de nos observations du français écrit des adultes sourds d’aujourd’hui, issus de l’enseignement spécialisé. Ces écrits se trouvent sur les forums, les courriels, les SMS, les fax et les lettres de nos amis, connaissances ou collègues sourds de tout âge, ayant terminé leur parcours scolaire en enseignement spécialisé. Nos observations portent aussi sur la compréhension du français lu de ces derniers. Vu leur surdité, leur communication avec les entendants passe souvent par le français lu et écrit. Leur 5 frustration de ne pas maitriser davantage les compétences de compréhension et d’expression du français lu et écrit démontre, à notre sens, un échec de l’enseignement spécialisé destiné aux élèves sourds qui se donne en français et non en LSFB. Devoir assimiler des notions dans une langue qui n’est pas la leur et qu’ils n’entendent pas handicape directement les élèves qui sont des signeurs natifs. La soif des adultes sourds issus de l’enseignement spécialisé à accéder à la culture littéraire du français nous pousse à imaginer pour eux un enseignement du français comme FLE qui prendrait comme point de départ la question de la langue maternelle des élèves sourds (et non comme point de départ leurs décibels et leur langue française orale inaudible pour eux). Un peu d’histoire… Le rapport entre les Sourds et le français est souvent un rapport profondément mutilé par l’histoire de l’éducation et de l’enseignement destiné aux élèves sourds dans nos régions. La mutilation concerne à la fois les souvenirs liés à la rééducation appelée « logopédie » (automatiquement liée au français, langue que l’on demande aux élèves sourds d’entendre et de prononcer) et les souvenirs scolaires où l’enseignement se donne en français et où, autrefois, la LS était interdite. Les enfants gardent parfois des traces de cette mutilation face au français; la honte de ne pas accéder au français oral par l’ouïe et de ne pas pouvoir parler comme un entendant constitue alors un obstacle au développement du plaisir de l’acquisition de la langue française. 6 II. Etat de la question La voix passive présentée dans les manuels 1) Liste alphabétique des manuels consultés, leur niveau et leur public cible : 1. Alter ego : 2ème niveau sur quatre. Pour grands adolescents et adultes. 2. Connexions : Niveau A2/B1 du CECR. Pour grands adolescents et adultes. 3. Grammaire en dialogues : Niveau intermédiaire. Pour adolescents et adultes. 4. Grammaire, 350 Exercices : Niveau moyen (à partir de la 2ème année d’apprentissage du français). 5. L’exercisier : Niveau B1, B2 du CECR. Pour adolescents et adultes. Peut s’utiliser dans le premier cycle du secondaire. 6. Le FLE sans perdre le fil: Niveau débutants. Pour adultes. 7 2) Critique positive et négative des manuels consultés : 1° Alter ego : 2ème niveau sur quatre. Pour grands adolescents et adultes. Neuf dossiers sont présentés dans ce manuel et chacun présente son propre titre ainsi que trois leçons (qui ont aussi chacune leur titre). Ce manuel ne donne pas des points grammaticaux comme titre : la grammaire est agencée selon des thèmes groupés en thématique du dossier. Ainsi, le dossier 4 « Médiamania » traite la thématique de la presse. Sa leçon 2, appelée « uploads/Litterature/ passif.pdf

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