1 DOSSIER PÉDAGOGIQUE Scolaires et périscolaires Patrimoine du Département de l

1 DOSSIER PÉDAGOGIQUE Scolaires et périscolaires Patrimoine du Département de l’Allier 2 Sommaire Présentation de l’exposition p.3 Bécassine p.4 Babar p.11 Martine p.16 Petit Ours Brun p.22 Prince de Motordu p.32 Mimi Cracra p.36 Ernest & Célestine p.37 Marcel p.43 Tobie Lolness p.48 Pistes pédagogiques pour aborder le personnage dans la littérature jeunesse p.52 Les liens avec les programmes scolaires p.54 Pistes pédagogiques arts plastiques collège p.56 3 « J’ai 10 ans ! » Le musée de l’illustration jeunesse fête cette année ses 10 ans. À l’occasion de cet évènement le musée vous propose de découvrir ou redécouvrir dix personnages qui ont marqué l’histoire de l’illustration jeunesse. « J’ai 10 ans ! » rend hommage à Bécassine, Babar, Martine, Petit Ours Brun, le Prince de Motordu, Ernest, Célestine, Mimi Cracra, Marcel et Tobie Lolness ainsi qu’à celles et ceux qui leur ont donné vie. L’exposition peut se visiter avec un médiateur ou en autonomie grâce à son parcours pédagogique conçu spécialement pour les enfants. Dans chaque salle, ils trouveront des tables comprenant une présentation du personnage et de celui ou celle qui l’a dessiné ainsi que des activités tant pour les 4-6 ans que pour les 7-10 ans. Des albums, placés sous les tables, sont également à leur disposition afin qu’ils puissent comparer les illustrations originales aux reproductions. 4 Extrait de Bécassine mobilisée, Maurice Languereau, illustré par Edouard Zier, « Semaine de Suzette » puis Gautier- Languereau, Paris, 1918 © « Semaine de Suzette » puis Gautier-Languereau, 1918 BÉCASSINE Nom: Labornez Prénom : Annaïk Surnom : Bécassine, surnom donné par son oncle Corentin. Il regrette que la petite fille n’ait pas le nez aussi long qu’un bec de bécassine car au village, on mesure l’intelligence à la longueur du nez ! Date et lieu de naissance : 1885, à Clocher-les-Bécasses, en Bretagne. Famille :  Ses parents : sa maman, Yvonne, et son papa, Conan Labornez sont paysans.  Son oncle : Corentin, maire de Clocher-les-Bécasses, grand chasseur. Il s’occupe beaucoup d’elle et surveille son éducation.  Sa cousine : Marie Quillouch. Très jalouse, elle passe son temps à attirer des ennuis à Bécassine. Description physique : Bécassine est vêtue d’un costume traditionnel breton : sabots, robe, tablier et coiffe blanche. Elle a une tête toute ronde avec des yeux et un nez minuscules. Caractère, qualités, défauts : Bécassine croit tout ce qu’on lui dit. Elle est extrêmement maladroite et cela entraîne parfois des catastrophes mais elle agit toujours avec beaucoup de cœur. C’est pourquoi tout le monde l’aime. 5 Les débuts de Bécassine Auteur : Léon Caumery (anagramme de son prénom Maurice), de son vrai nom Maurice Languereau (1867 – 1941) Maurice Languereau est né à Paris le 7 janvier 1867. À 18 ans, il entre à la librairie Blériot que son oncle Henri Gautier vient de reprendre. En 1905, il crée La Semaine de Suzette avec son oncle, et écrit à partir de 1913 les scénarios de Bécassine, sous le pseudonyme de Caumery. Il fait vivre le personnage jusqu'à sa mort en 1941. Illustrateurs : Joseph Porphyre Pinchon (1871-1953) Celui qui a donné graphiquement naissance à Bécassine est né en 1871 à Amiens. Après des études à Amiens puis à Paris, Joseph Pinchon s’inscrit aux Beaux-Arts. Pour des raisons alimentaires, il se lance dans le dessin d’illustration, collaborant avec divers journaux pour enfants (Saint-Nicolas, L’Écolier illustré, Le Petit Journal illustré de la Jeunesse…). En 1905, paraît le premier numéro de La Semaine de Suzette, où, au pied levé, l’artiste crée le personnage de Bécassine. Il coopère au journal à chaque nouvel épisode paru irrégulièrement de 1905 à 1912, puis, à partir de 1913, collabore avec Caumery pour 23 albums jusqu’en 1939. Après la guerre et la disparition de son complice, Pinchon dessine deux séries d’aventures de Bécassine, d’auteurs inconnus, avant de s’éteindre à Paris en juin 1953. Edouard Zier (1856-1924) Peintre et illustrateur, il fait ses études à l’école des Beaux-arts de Paris. Élève de son père, peintre religieux, et de Gérôme, il expose sa première toile au Salon de 1874. Il collabore à de nombreux journaux dont La Semaine de Suzette et illustre des romans pour la jeunesse. Il assume la responsabilité de deux albums de Bécassine, mis en scène par Caumery, durant le rappel de Pinchon à l’armée, Bécassine chez les alliés (1917) et Bécassine mobilisée (1918). « Annaïk Labornez, destinée à la célébrité sous le nom de Bécassine, eût pour première demeure la métairie que ses parents cultivaient à Clocher-les- Bécasses, non loin de Quimper. » L’enfance de Bécassine, Joseph Porphyre Pinchon et Maurice Languereau, Gautier-Languereau, Paris, 1913. Bécassine est née par hasard ! Le 2 février 1905, un nouveau journal pour les jeunes filles de la bourgeoisie catholique est sur le point de paraître : La Semaine de Suzette. À quelques heures de l’impression, on s’aperçoit que la page 16 est vide. L’artiste qui devait la remplir n’a pas rendu son travail. La rédactrice en chef Jacqueline Rivière écrit dans l'urgence une histoire : L'Erreur de Bécassine. Elle demande au peintre Joseph Porphyre Pinchon de l’illustrer. Le succès est immédiat. Un abondant courrier des lecteurs réclame la suite de ses aventures. Les textes, d’abord écrits par Jacqueline Rivière, sont ensuite rédigés par 6 Maurice Languereau, qui signe de son nom d’artiste Caumery. En 1913, conjointement aux parutions dans La Semaine de Suzette, les aventures de la jeune bretonne sont publiées sous forme d’albums. Le premier album raconte la naissance et la jeunesse de Bécassine (L’enfance de Bécassine). Il compte comme un des premiers flash-back opérés dans l’histoire de la BD. « L’Erreur de Bécassine », Bécassine, Une légende du siècle, Bernard Lehembre, Gautier Languereau, 2005. 7 Un langage graphique réaliste et d’avant-garde Bécassine possède des caractéristiques graphiques immédiatement identifiables (visage, costume, coiffe, accessoires). Les couleurs de son costume, le rouge et le vert, complémentaires, attirent le regard. Sa tête est simplifiée et dépourvue de bouche obligeant l’illustrateur à jouer davantage sur les attitudes du corps que sur les mimiques du visage. Les formes stylisés, rondes, les contours précis, les couleurs en aplats annoncent la « ligne claire1». 1 Ligne claire : surfaces délimitées par une ligne d’épaisseur constante, avec des contours francs, mises en couleurs par aplats, sans ombrages ni hachures. À tort, on a coutume d’attribuer l’invention de ce style à Hergé pour Tintin mais il n’a que perfectionné ce style. Bécassine en quelques dates 1905 Le 2 février, naissance de Bécassine dans le premier numéro de La Semaine de Suzette. 1913 Caumery, de son vrai nom Maurice Languereau, prend le relais de Jacqueline Rivière pour l’écriture des textes de Bécassine. Le premier album, L’Enfance de Bécassine, est publié par la maison d’édition Gautier-Languereau. 1917-18 L’illustrateur Edouard Zier remplace Joseph Pinchon (alors sous les drapeaux) pour illustrer Bécassine chez les alliés (1917) et Bécassine mobilisée (1918). 1918 Les magasins Le Printemps obtiennent l’exclusivité de la vente des premières poupées Bécassine en tissu bourré, fabriquées par la maison Gautier-Languereau. 1939 Le tournage, en 1939, du film Bécassine de Pierre Caron suscite de vives protestations de la part des nationalistes bretons. Ils l’accusent de tourner en dérision la vie et les coutumes traditionnelles de la Bretagne. Ils détruisent la statue de cire de Bécassine au musée Grévin. 2001 Bécassine triomphe dans un long-métrage d’animation français : Bécassine, le trésor Viking. 2014 TF1 licences, filiale du groupe audiovisuel, obtient les droits d'exploitation de la marque Bécassine. 8 Bécassine, un témoin actif de son temps Ses aventures sont un formidable témoignage de la vie à la fois parisienne et provinciale, aristocratique et paysanne, du début du 20e siècle. Elle vit les révolutions sociales et technologiques de son temps : gaz à tous les étages, arrivée du téléphone, essor du cinéma, nouvelle loi sur l’éducation et réforme des programmes scolaires, avènement des congés payés et des premières vacances. Elle est un exemple de l’évolution et de l’émancipation des femmes. C’est une femme active et moderne. Elle travaille, s’engage, voyage, se passionne pour les dernières inventions, s’adonne aux loisirs à la mode… Bécassine, s’en va-t’en guerre La jeune bretonne participe également aux grands événements politiques de son siècle. Quatre albums ont pour toile de fond la Première Guerre mondiale. Le musée de l’illustration jeunesse présente les illustrations originales de trois de ces albums: Bécassine pendant la guerre (1916), Bécassine chez les alliés (1917), Bécassine mobilisée (1918). Ces ouvrages donnent un éclairage sur la vie et le moral de la population à l’arrière. Il n’est pas question ici de montrer des images de combats mais une vision aseptisée de la guerre tout en tentant de faire comprendre la gravité des événements, et la mondialisation du conflit. C’est l’amour de la patrie et la haine de l’ennemi qui sont inculqués aux enfants. Bécassine leur permet de comprendre et penser la guerre, tout en la dédramatisant. Elle est un exemple pour eux. Elle participe à sa façon à l’effort de guerre en songeant à tout moment dans sa vie quotidienne à l’aide qu’elle peut apporter. Bécassine pendant la guerre (1916) démarre en uploads/Litterature/ pdf-fiche-peda.pdf

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